mercredi 25 novembre 2009 - par antoine bevort

A propos du président de l’UE

Le choix du premier ministre belge comme premier président de l’union européenne suscite des commentaires assez étonnants de la part de nombreux journalistes et acteurs professionnels de la politique.

Indépendamment des choix politiques de monsieur Van Rompuy, que je ne partage pas, les propos condescendants et ironiques à son égard témoignent, outre d’un mépris pour le peuple belge, d’une conception assez singulière de la politique et de la démocratie. Pour exister, une puissance politique aurait surtout besoin de grands « hommes » (de préférence…), charismatiques et médiatiques. La réaction de la presse française revient à affirmer que les citoyens belges sont in fine moins compétents que les citoyens français, espagnols, anglais ou italiens dans le choix de leurs dirigeants. Elle témoigne d’une ignorance remarquable du statut des hommes et femmes politiques dans de nombreux pays européens qui ne sont pas gouvernés par des monarques élus, ni par des leaders intouchables, enfermés dans leurs certitudes et leurs fonctions.

Les médias illustrent là leur ambiguïté fondamentale à l’égard de la vie politique française, consistant tout à la fois à dénoncer le médiocre jeu des ambitions et de la personnalisation, voire la pipolisation du politique, et à privilégier néanmoins, dans leurs commentaires comme dans leurs interviews, les petites phrases, les divisions et les jalousies internes des dirigeants au dépens d’un questionnement sur les enjeux politiques et la nécessité d’une démocratie active.

Nombre de journalistes sont ainsi les premiers à alimenter par leur représentation du politique ce qu’ils aiment tant critiquer, tout en s’en délectant. L’Union européenne comme la France n’a pas besoin de personnalités charismatiques, trop sûres d’elles-mêmes, mais de forces politiques attentives aux attentes des citoyens, d’institutions politiques qui rétablissent au moins le pouvoir du législatif par rapport à la dérive exécutive, à défaut d’instaurer des votations citoyennes.



10 réactions


  • Litha Litha 25 novembre 2009 13:14

    Oh ben si vous en voulez pas moi je veux bien qu’on nous le rende...
    Allez svp, soyez gentil, nous laissez pas leterme qui confond la marseillaise et la brabançonne.
    Nous laissez pas un démissionnaire revenir...


  • Laury 25 novembre 2009 17:17

    Bonsoir a tous tout d’abord il faudrait ce mettre d’accord pour nous dire de quoi, et de qui, et par qui, M.Van Rompuy est président ???
    Voila un président « mise en place » par le groupement des Bilderbergs,qui est président suite
    a un traité de Lisbonne qui n’est absolument pas un traité Européen et qui a été rejeté par tout
    les pays qui avait le droit de vote ???
    Et pour tout les autres il ont simplement démontré qu’il sont a la solde de ce groupe de Fossoyeurs alors pour moi oui les Belges ont le devoir de faire revenir leur premier ministre !!!!


  • Louise Louise 25 novembre 2009 17:57

    J’ai entendu un journaliste dur Europe1, qui s’interrogeait sur le fait que Mr Van Rompuy fasse une visite chaque mois dans un monastère. Je me demande bien ce qu’il redoutait.... C’est vrai que ça ne fait pas très pipole !


  • paul 25 novembre 2009 19:35

    Mon cher Antoine, laissons de coté nos petites fiertés nationales,car vous savez, nous ne sommes vraiment pas fiers de nos gouvernants en ce moment .
     « Notre Sarko national » est en compétition avec Berlusconi, question populisme, c’est dire si
    la barre n’est pas située bien haut .
    Pour revenir à Von Rompuy, ce qui chiffonne un peu, c’est que pour lui :
     - le christianisme est une valeur fondamentale de l’Europe (même baptisé, moi je proteste)
     - il justifie « évangéliquement » le libre échange économique .....
    C’est simple, même sans charisme, il représente très bien cette Europe .Et puis il ne va pas
    gêner les bonnes affaires de la concurrence libre et non faussée....Vive la Belgique !


    • antoine bevort 25 novembre 2009 22:02

      Cher Paul,

      Bien d’accord pour laisser de côté nos petites fiertés nationales. En fait le problème n’est pas Van Rompuy, un homme politique avec lequel je n’ai aucune affinité, mais le traitement de son choix comme président de l’UE par la presse française. On n’a pas tant critiqué ses orientations que son manque de « charisme ». Comme si le charisme évident d’un Berlusconi était une solution. Il faut sortir de la personnalisation de la politique, et introduire davantage de démocratie dans l’Europe (et en France). Mais cela n’intéresse pas la majorité des journalistes qui préfèrent dauber sur le carriérisme de nos hommes et femmes politiques, tout en limitant le débat politique à une débat sur la locataire actuel ou futur de l’Élysée.


  • ELCHETORIX 25 novembre 2009 20:57

    bonsoir l’auteur , à vrai dire je me moque qui est ce président de l’Europe , car nous ne voulons pas de cette Europe-là !
    Cette Europe est une ENTITE , sans âme ni devenir car cette Europe EST LE PENDANT DES USA dont nous ne voulons pas , en tout cas 55% des citoyens Français, dont moi , ont voté NON .
    Nous ne voulons pas que la France devienne comme un état US , avec un gouverneur , en bref , notre nation serait un état Européen noyé dans l’état fédéral EUROPE des marchands et l’ultra-libéralisme QUE JE REJETTE TOTALEMENT .
    Donc , ce président qu’il soit Belge ou d’un autre état des 27 nations , est une illusion car , cette Europe n’est pas une démocratie , pisque la commissions et le président ne sont pas élus par le suffrage universel !
    RA .


  • Ropi 26 novembre 2009 03:38

    Comment ? On a un président de l’europe ?!
    Mince, j’ai raté l’élection !!
    C’était quand le scrutin ?


  • projetX projetX 26 novembre 2009 11:30

    Nul mepris du peuple belge.

    Rompuy est un laquais du groupe bilderberg et de la mondialisation.


  • millesime 26 novembre 2009 12:08

    Dans l’immédiat Monsieur Van Rompuy a surtout été attentif aux attentes des Bilderbergers à qui il a rendu visite pour obtenir leur aval afin d’être élu... !
    Quant aux attentes des citoyens de l’UE, il n’y a guère d’illusion à se faire, et les polémiques relatives à sa nationalités n’y changeront rien.. !
    http://millesime.over-blog.com


  • Maldoror Maldoror 26 novembre 2009 12:34

    Vous vous irritez du traitement habituel réservé par nos médias aux questions politiques.
    On voit mal pourquoi le président de l’Europe dérogerait au discours apolitique des grands médias.
    Par conséquent je ne vois pas l’intérêt de cet article, « indépendant des choix politiques ». 

    On sait que la construction pseudo-démocratique européenne se fait sans les citoyens avec la complicité des classes dirigeantes européennes. Alors même qu’il n’y a aucune affection populaire pour cette entité européenne artificielle, la construction continue, dans l’indifférence générale, prenant un tour de plus en plus supranational. C’est la destruction des États c’est à dire du cadre naturel de la démocratie nationale, pris en tenailles avec le développement parallèle de la régionalisation ; cet establishment est hors de contrôle, et fonctionne séparément des peuples qui ne s’intéressent pas à ce niveau politique tout en en subissant les conséquences législatives.
    EN 2015, par exemple, les peuples n’ont pas été mis au courant mais, l’ON NOUS PREPARE UN BLOC EURO ATLANTIQUE UNIFIE, je sais que J.L Mélenchon a révélé au grand public (non initié), le 21 avril dernier sur BFM TV, à savoir l’existence d’un projet de «  »grand marché transatlantique dérégulé, sans droits de douane et sans barrières à la circulation des capitaux et des marchandises« , voté (là est le comble) par le Parlement européen, »socialistes inclus« , il y a quelques mois, dans la plus grande discrétion. »Nous sommes entraînés, à la date de 2015, annonce le sénateur de l’Essonne, dans une aventure où nous ne formerons plus qu’un ensemble économique et social avec les Etats-Unis, et personne n’en parle une seconde où que ce soit".
    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/bloc-euro-atlantique-unifie-en-55452
    Pierre Hillard a surement été le premier à en rendre compte.
    Nos dirigeants, ne sont rien de moins que des collabos, usurpant la souveraineté nationale pour satisfaire aux intérêts économico-financiers mondialisés.

    Pour ce qu’un petit récapitulatif de la situation ne ferait pas de mal, voici la conférence qui fait loi en la matière, François Asselineau, diplômé d’HEC, ancien élève de l’ENA, inspecteur général des finances dresse un historique accablant et édifiant de cette construction :
    La face cachée de l’union européenne : 

    http://www.dailymotion.com/video/x9uh0r_la-face-cachee-de-lunion-europeenne_news


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