lundi 1er avril 2019 - par PRCF

Abrogation des traités, sortie franche de l’UE, non, ce n’est pas « du pareil au même » ! par G Gastaud et F Kassem

À la stratégie du PRCF prônant la sortie « carrée », par la voie progressiste, de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, cette prison des peuples pilotée par Berlin, de l’OTAN, cette machine à mondialiser les guerres étasuniennes, et du capitalisme, ce système de plus en plus obsolète, régressif et fascisant, certains militants, qui se réclament parfois du marxisme, opposent trois formes d’« alternative » qui, au mieux, sont au révolutionnaire ce que le Canada Dry est au whisky grand crû :

1 – Les uns éludent la nécessaire sortie du capitalisme – en clair, la perspective clairement assumée de la révolution socialiste. Prônant l’« union des patriotes des deux rives », cette énième version du « dépassement du clivage droite-gauche » cher à la fois à Macron et à Le Pen, cette stratégie confusionniste tend à soumettre (volontairement ou pas, qu’importe !) les forces progressistes euro-critiques, et pire encore, des militants communistes sincèrement anti-UE, à la droite nationaliste et/ou à ceux qui prétendent effectuer un « Frexit sans épithète », prétendument neutre à l’égard du capitalisme comme à l’égard du communisme, de la grande bourgeoisie comme de la classe travailleuse. 

2 – D’autres nous expliquent qu’il ne faut plus parler de sortir de l’UE, car désormais, « cela effaroucherait les masses [1] ». En somme, mieux vaudrait s’assagir un peu et ne plus parler désormais que d’« abroger les traités européens » comme s’y emploient déjà depuis longtemps les dirigeants anciens et « nouveaux » du PCF-PGE et comme le font aussi les dirigeants de la FI [2] ou les confédérations syndicales euro-formatées qui prétendent « réformer » ou « réécrire » les traités pour y nicher l’introuvable « Europe sociale ». Etant donné que les dirigeants du PCF-PGE, anciens ou « nouveaux », peuvent parfaitement clamer leur volonté d’« abroger les traités » tout en condamnant chaque jour le Frexit et même le Brexit (cf les indécentes déclarations à ce sujet du sieur Ian Brossat) et tout en proposant de « réorienter la BCE » dans un sens social et autres fariboles, il est au mieux illusoire de prétendre que l’« abrogation des traités » équivaut à la sortie de l’UE par la voie révolutionnaire. En réalité, ce pas en arrière accompli par certains militants pour ménager la « nouvelle » direction du PCF, lui-même de plus en plus arrimé au PS maastrichtien dans la perspective des municipales (course aux accords d’union dès le premier tour…), enchaînerait les forces progressistes et communistes anti-UE à la social-eurocratie, que ce soit celle, cyniquement pro-Maastricht du PS européen, ou qu’il s’agisse de celle, plus louvoyante et d’autant plus perfide, du Parti de la Gauche Européenne (PGE) ou de la Confédération Européenne des Syndicats (qui chapeaute la CFDT, FO et la CGT, et que courtise la FSU)

3 – D’autres encore avancent de pseudo-arguments « révolutionnaires » pour refuser, de fait, d’engager une grande campagne ouvrière et populaire pour le Frexit progressiste. Ils déclarent en substance que Frexit ou pas, euro ou pas (ils n’osent pas dire « OTAN ou pas » tant c’est gros !), « c’est au fond la même chose » pour la classe ouvrière puisque sortir de l’UE ne suffirait pas à abolir l’exploitation capitaliste : ce qui revient à confondre condition suffisante (le Frexit ne suffit certes pas à sortir du capitalisme, qui prétend le contraire ?) et condition nécessaire (le Frexit est nécessaire pour sortir du capitalisme puisque les actuels traités totalitaires définissent l’UE comme «  économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée »). Ces révolutionnaires du verbe veulent bien parler, à la rigueur, de rompre avec l’UE, mais c’est pour eux une bricole politique, rien de sérieux ne pouvant s’engager au profit du peuple à moins de la révolution socialiste. Ce qui les conduit évidemment à refuser toute politique de main tendue des communistes à des forces patriotiques non communistes (pourvu qu’elles soient clairement, faut-il le dire, antifascistes et antiracistes, bref, exemptes de complaisance envers Le Pen et Cie !). Du moins est-ce l’apparence, car le fait de minimiser ici et maintenant la rupture par la gauche avec l’UE et l’euro ne peut, dans les conditions françaises [3], que complaire à la grande et à la petite bourgeoisie « euro-constructives » ; celles-ci veulent bien en effet que l’on se drape d’écarlate en promettant la révolution socialiste sinon rien (d’où la complaisance des médias envers le romantisme révolutionnaire inopérant du NPA et de L.O.) pourvu que, en attendant la révolution (de préférence continentale…), l’on ne lève pas un doigt pour briser la construction européenne qui dévaste la France et ses conquis sociaux… Une « construction » mortifère que notre peuple a déjà condamnée en 2005 et que l’abstention populaire de masse aux européennes ne cesse, fort à propos, de délégitimer de scrutin en scrutin. Là est la brèche possible dans le dispositif institutionnel de la domination capitaliste, et c’est cela que la grande bourgeoisie euro-atlantique entend conjurer, y compris en expliquant à la jeunesse révolutionnaire que le Frexit ne serait qu’une bricole politique, ou peu s’en faut… Bref, si vous ne faites rien de concret pour appeler à sortir de l’UE ici et maintenant, vous pouvez être aussi anticapitaliste (en paroles !) que vous voudrez, comme s’imagine l’être N. Arthaud, tous les micros vous seront complaisamment tendus !

Face à ces contrefaçons de ligne révolutionnaire, il faut clarifier : pas question, sur un point aussi stratégique que l’est la dialectique du Frexit progressiste et de la révolution socialiste, de cultiver l’équivoque et de feindre que tout le monde est d’accord alors que c’est, hélas, fort loin d’être le cas. La clarté stratégique est indispensable à l’indépendance politique et idéologique des communistes, et à travers eux, à l’indépendance politique du monde du travail, à l’égard, non seulement du nationalisme type Le Pen ou Dupont-Aignan, mais de la social-démocratie et du prétendu « antilibéralisme » euro-constructif. Déjà le Manifeste du Parti communiste expliquait que le levier politique principal pour construire un parti communiste, c’est l’indépendance politique, idéologique et stratégique des militants prolétariens envers toutes les fractions bourgeoises. Dans les conditions actuelles, cela implique non seulement la reconstruction du Parti communiste indépendamment de l’actuel PCF-PGE arrimé au PS et à l’UE, mais aussi une stratégie associant le combat pour l’indépendance nationale (symbolisé par ce drapeau tricolore que brandissent les Gilets jaunes en chantant la Marseillaise poing levé !) au combat pour le socialisme (symbolisé par le drapeau rouge et par l’Internationale). Et cette stratégie passe par la revendication concrètement révolutionnaire des « quatre sorties » qui permettrait, ici et maintenant, aux communistes et aux syndicalistes de classe, faisant jonction avec les Gilets jaunes les plus avancés, de prendre la tête du rassemblement majoritaire indispensable pour isoler le MEDEF et le CAC-40, totalement acquis à l’UE et à l’euro, tout en fédérant le peuple autour de la classe ouvrière, de loin la plus consciente du caractère nocif de l’UE[4].

Au contraire, une stratégie qui resterait si peu que ce soit arrimée à l’UE (ce que signifie le mot d’ordre creux de l’« Europe sociale »), ne serait-ce que par les fils rosâtres de l’« abrogation des traités », du Parti de la Gauche Européenne, des billevesées sur la « BCE finançant les services publics », ou qui, version gauchiste et inversée de la stratégie euroconstructive, déclarerait qu’au fond, « il faut le socialisme sinon rien », ne permettrait pas de faire le lien entre les revendications immédiates des masses en gilets jaunes ou rouges (salaires, pensions, justice fiscale, souveraineté du peuple…) et l’urgente nécessité du socialisme. Pire, elle abandonnerait les masses en mouvement, légitimement attachées à leur pays, soit aux pseudo-patriotes lepénistes (qui ne veulent même pas sortir de l’euro !), soit à un nouveau sauveur suprême proposant un Frexit à froid, purement institutionnel, sans affrontement avec le capital, au moyen de l’article 50 des traités dont on vient de voir en Grande-Bretagne qu’il ne sert qu’à torpiller le Brexit en endormant ses partisans populaires. Alors que la souveraineté populaire, comme nous l’enseignèrent les Sans Culottes et les Communards, ne se négocie pas : elle se prend !

Pas question non plus d’accueillir dans le futur Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste qui, autour du mouvement ouvrier et populaire rompra avec l’UE, affrontera le grand capital, suscitera l’élan solidaire des prolétaires d’Europe et jettera les bases pratico-pratiques de la « lutte finale », ces pseudo-marxistes qui, indécemment, ont pu prétendre que le vote Le Pen est un « moindre mal » ( !) par rapport à Macron, comme ils avaient déjà prétendu que Trump était un moindre mal par rapport à Clinton… Alors qu’il s’agit clairement des deux faces d’une même marche mondiale et/ou nationale à la fascisation et aux guerres impérialistes ! La plus grande clarté politique est donc ici requise car il ne saurait être question de jouer avec les dérives racistes ou fascisantes dans les classes populaires à une époque où, pour ne prendre qu’un exemple, les députés de l’ex-bassin minier rouge du Pas-de-Calais sont désormais tous lepénistes ou philippistes, l’un d’eux étant même un dirigeant renégat du PCF[5]. Coup d’arrêt absolu ici et maintenant à toutes ces dérives suicidaires, tolérance zéro à l’égard des apprentis-sorciers pseudo-communistes qui ont flirté avec le vote Le Pen à la présidentielle ou aux législatives ! Et pas question non plus de frayer avec ceux qui, confondant la gauche établie et social-traîtresse avec la vraie gauche historique de Robespierre, Jaurès, Flora Tristan et A. Croizat, en arrivent à écrire que la place de la gauche est désormais « dans les poubelles de l’histoire  » ; ce qui, soit dit en passant, ne déparerait pas dans un édito de «  Minute » ! Au PRCF, on ne jouera jamais avec ça !

Enfin, le reproche pédant quelquefois fait au PRCF d’être « étapiste », parce qu’il considère que le meilleur moyen d’allumer la révolution prolétarienne proprement dite est le Frexit assorti d’un programme progressiste, ne peut qu’être de mauvaise foi tant le Pôle s’est souvent expliqué à ce sujet. Redisons l’essentiel : oui, à la Libération, le grand PCF patriote et résistant des Duclos, Sémard, Frachon et autre Martha Desrumeaux a bien fait, tenant compte du rapport des forces politique et militaire alors existant, de porter dynamiquement le compromis progressiste positif du CNR et de son programme Les Jours heureux, lequel plaçait clairement « le monde du travail au centre de la vie nationale ». C’est de là que sont sortis en 1945-47 les grandes avancées sociales et démocratiques liées aux noms de Thorez, Croizat, Marcel Paul, Joliot-Curie, Wallon, Billoux et Casanova : cette Sécurité sociale, ces retraites par répartition, ces nationalisations, ce droit du travail, ces statuts et ces conventions collectives que la bourgeoisie française n’a pas encore réussi à araser malgré 70 ans d’efforts acharnés et de « construction » européenne délétère. A l’époque existait encore, à côté de la grande bourgeoisie pétainiste européiste, germano-soumise et antinationale, une bourgeoisie gaulliste qui voyait encore son avenir de classe dans et par le cadre national ; ne serait-ce que parce qu’alors, la concentration monopoliste n’était pas achevée dans le cadre français (elle ne le sera qu’avec la 5ème République et les fusions monopolistes encore hexagonales des années 1958-1970). Mais à notre époque où les fusions monopolistes sont au minimum européennes (cf la tentative de brader Alstom à Siemens), tout le CAC-40, y compris désormais PSA (qui au départ était réticent) soutient mordicus l’euro, l’UE, tous les traités de libre-échange (TAFTA, CETA, JEFTA avec le Japon), l’OTAN, l’« Union transatlantique » : c’est ce qu’a avoué Laurence Parisot quand elle a publié, début 2012, ce manifeste cyniquement antinational qu’est l’appel du MEDEF intitulé Besoin d’aire. Si bien qu’aujourd’hui, cibler l’UE supranationale, néolibérale, impériale et fascisante, prendre appui au contraire sur ce socle énorme qu’est le Non de classe de 2005 à la constitution européenne (80% des ouvriers ont alors voté Non, non pas à la « constitution européenne » que 90% d’entre eux n’avaient pas lue, mais « à l’UE » elle-même, ce formidable accélérateur de privatisations, de délocalisations et de précarisation), empoigner sans complexe le drapeau de l’indépendance nationale dans la grande tradition du Front populaire et de la Résistance FTP, c’est se donner les moyens politico-idéologiques pour que, fédérant la majorité du peuple contre le grand capital, la classe ouvrière puisse poser en pratique la question décisive du socialisme. Non pas dans des calculs de cabinet et des slogans de papier, mais en menant des dizaines de millions de citoyens à l’offensive antimonopoliste et anticapitaliste ! Seule en effet la classe ouvrière alliée aux autres couches populaires et à la majorité des couches moyennes en voie de paupérisation peut aller jusqu’au bout, hasta la victoria siempre, dans la démarche patriotique, sur des bases antifascistes et anti-impérialistes qui nécessitent d’emblée de préciser le contenu progressiste du Frexit ; seule elle peut sauver la nation, aujourd’hui en danger structurel, et avec elle sa base productive, sa culture (langue française, mais aussi sciences, littérature, chanson, cinéma indépendant, etc.) et ses conquis sociaux, laïques et démocratiques, en les arrachant au bellicisme, à la fascisation et à l’euro-obsolescence programmée où l’entraînent les joueurs de pipeau de l’empire euro-atlantique. Comme on le voit, il ne s’agit nullement d’éluder ou de « retarder » la révolution socialiste, mais tout au contraire de les rapprocher dans la pratique pour permettre au mouvement ouvrier de diriger le processus jusqu’à la réalisation plénière du socialisme par le pouvoir des travailleurs et par la socialisation des grands moyens de production. Alors que ceux qui pensent : « Socialisme immédiat, l’UE et l’euro on verra en route si on y pense, mais en sortir n’est pas un objectif fort, peut-être même une diversion bourgeoise », prônent en réalité l’attentisme et, dans l’immédiat, sans rien faire de concret pour l’insurrection anticapitaliste qu’ils prônent en paroles, ils ne bougent pas un cil pour assumer une position patriotique et anticapitaliste conséquente en appelant aux (re-)nationalisations démocratiques, à la défense du produire en France agonisant (Alsthom, STX, Ascoval, Airbus, EDF…), de l’héritage laïco-républicain, voire de la langue française sacrifiée au tout-anglais envahissant ; c’est-à-dire en assumant concrètement la tâche fixée par le Manifeste du Parti communiste aux prolétaires : « devenir la nation  ».

En résumé, il faut se garder de deux fautes, symétriques mais complémentaires, contre la dialectique historique, et surtout, contre l’indépendance de classe du futur parti communiste qu’il nous faut reconstruire avant que la France des travailleurs chantée par Jean Ferrat n’ait été dissoute dans l’acide de l’euro-dissolution et de la macro-fascisation. La première faute, ce serait de poser le Frexit indépendamment du combat de classe anticapitaliste : cela subordonnerait notre classe aux nationalistes de toutes espèces et ne conduirait même pas au Frexit « sans adjectif », tant la bourgeoisie française craint son peuple frondeur, tant elle lit sa propre mort dans le rétablissement par la classe ouvrière de la souveraineté nationale et populaire ; il suffit de voir le contre-exemple anglais où une partie de la grande bourgeoisie, notamment la « City », dirige, et de fait, sabote ou dévoie, le Brexit ! Pas de combat communiste et progressiste pour un Frexit véritable, donc, sans une orientation stratégique clairement assumée vers le socialisme, sans l’affirmation de la centralité politique du « monde du travail », ou pour parler en termes de symboles, sans présence affichée du drapeau rouge à côté du drapeau tricolore. C’est aussi pour cela que la reconstruction d’un Parti communiste de combat totalement affranchi de la social-démocratie (y compris de ses satellites euro-« communistes » ou euro-trotskistes type NPA ou L.O.) et que l’engagement à reconstruire un syndicalisme de classe émancipé de la tutelle étouffante de la Confédération européenne des syndicats sont des urgences vitales pour le mouvement populaire. Souvenons-nous du mot de Lénine affirmant que «  l’on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme ». C’est pourquoi d’ailleurs le PRCF n’a cessé de combattre la criminalisation de l’expérience socialiste née d’Octobre 1917 et relancée par Stalingrad, et de réaffirmer, preuves historiques en main, que le socialisme est supérieur au capitalisme : ce que confirme le peuple russe dont tous les sondages attestent que, expérience successivement faite des deux systèmes (socialisme puis capitalisme), il regrette amèrement, jeunes générations incluses, l’Union soviétique !

Mais l’erreur gauchisante symétrique n’est pas plus féconde car elle aussi oppose, de gauche en apparence, le Frexit à la révolution socialiste ; alors que, dans les conditions modernes le Frexit progressiste peut, moins que jamais s’il veut aller à son terme, constituer une illusoire « troisième voie » entre capitalisme et socialisme et qu’il faut au contraire le Frexit progressiste et la révolution socialiste comme participant d’une seule et même dynamique révolutionnaire.Car encore une fois, le Frexit s’enlisera « à l’anglaise » s’il n’est pas centralement porté par le mouvement ouvrier ; de son côté, le socialisme restera une icône lointaine et inoffensive s’il n’est pas concrètement lié à la sortie par la gauche, via notamment les nationalisations démocratiques et l’extension de la démocratie directe, non seulement aux luttes anticapitalistes, mais au Frexit progressiste qui peut seul lui offrir un débouché stratégique clair, indépendant de l’euro-nationalisme comme de l’euro-constructivisme « de gauche ».

La ligne du PRCF est donc d’une clarté totale. Léniniste, fondée sur la conquête du rôle dirigeant de la classe ouvrière au sein de larges alliances sociales permettant d’isoler le grand capital et de le battre, la stratégie des quatre sorties que le PRCF maintient et maintiendra contre vents et marées, permet d’écarter les deux fautes politiques symétriques : celle qui subordonnerait le futur PC de combat aux bourgeois nationalistes ou aux petit-bourgeois alter-européistes (fussent-ils travestis en « eurocommunistes » ou en euro-trotskistes), mais aussi celle qui ne propose rien d’autre aux travailleurs que ce que Marx, parlant de la Commune de Paris s’isolant des masses paysannes françaises, avait appelé le « solo funèbre du prolétariat ».

En invitant les communistes et le mouvement populaire à unir de nouveau l’Internationale des prolétaires à la Marseillaise insurrectionnelle (« Aux armes citoyens » !), le PRCF appelle les communistes, les syndicalistes de classe et les travailleurs les plus combatifs à prendre résolument la tête du mouvement pour l’émancipation nationale et sociale.

Jusqu’à poser pratiquement la question qui tranchera tout le moment venu : celle du socialisme pour notre pays dans le cadre d’un aiguisement prévisible des luttes de classes en France et dans toute l’Europe.

Par Georges Gastaud et Fadi Kassem, PRCF – 28.3.2019


[1] Pas aux masses ouvrières anglaises, qui furent l’âme du Brexit aujourd’hui torpillé par la bourgeoisie britannique. Pas par les masses ouvrières françaises, qui boycottent massivement les européennes, qui votèrent non à Maastricht en 92, qui ont refusé à près de 80% la constitution européenne, et qui savent ce que leur ont coûté l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, ou l’UE, qui a démoli l’acier, le charbon, l’automobile, les chantiers navals et le textile français avant de s’attaquer à EDF, à la SNCF, à France Télécom, aux retraites, à l’hôpital public, à l’Education nationale, au code du travail, aux statuts, etc.

[2] Qui néanmoins se réfèrent toujours officiellement à la phrase de Mélenchon « l’UE, on la change ou on la quitte » ; chose que n’ont JAMAIS osé dire les dirigeants du PCF (et pour cause, ils co-dirigent le Parti de la gauche européenne et ils ne veulent pas rompre électoralement avec le PS !), en cela complètement infidèles aux positions 100% anti-Maastricht de Duclos, voire de Marchais.

[3] Que resterait-il de l’UE et de l’euro si un pays de la taille de la France s’en retire ?

[4] Et pour cause, l’UE a largement été conçue, y compris par cette oligarchie française qui redoute son peuple incurablement frondeur (89, 93, 1830, 1848, 1920, 1936, 1945, 1968… Mais aussi les grèves de 95, le référendum de 2005, 2006 ((CPE)), et maintenant les Gilets jaunes…) pour museler le prolétariat et détruire ses bastions du privé (métallurgie, mines, etc.) et du public (cheminots, électriciens, etc.).

[5] Ce dont nous n’accusons nullement ce parti, car personne n’est à l’abri des renégats : simplement cela indique la gravité du mal. Souvenons-nous de Doriot ou de Déat qui étaient issus du mouvement ouvrier. Il faut couper court à tout cela !




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