vendredi 29 décembre 2006 - par Henry Moreigne

Bilan en demi-teinte pour l’euro

Selon les résultats d’un sondage publié dans l’édition du Pèlerin du 28 décembre, 52 % des personnes interrogées sont déçues par le passage à l’euro. Cinq ans après son introduction, la monnaie unique présente un bilan en demi-teinte.

94 % des personnes interrogées estiment que le passage à l’euro s’est traduit par une hausse du prix du panier de la ménagère. Un sentiment partagé par tous les Européens qui ont adopté l’euro, et qui ne manque pas de réjouir les enfants de la perfide Albion qui se félicitent de leur positionnement hors Euroland. Au fond, la monnaie unique symbolise bien de quelle façon le citoyen ordinaire ressent l’Union européenne : avec résignation et un certain pessimisme.

Et il est vrai que si l’euro est une réussite technique incontestable, ses conséquences sur la vie courante des Européens ont été mal appréhendées. Il est loin, l’enthousiasme du 1er janvier 2002, et le plaisir de tenir entre ses mains nouveaux billets et nouvelles pièces. L’alignement systématique au demi ou à l’euro supérieur s’est concrètement traduit par une hausse remarquée des produits les plus courants. Avec un taux de conversion de l’euro en francs à 6,56, autant dire que la progression a été conséquente, alors que dans le même temps l’évolution des salaires s’est faite au centième d’euro près.

Les avantages sont beaucoup plus difficilement saisissables. Pour les eurocrates, l’euro a pour fonction d’apporter, à travers la monnaie unique, une cohésion des politiques économiques des membres de l’Union européenne, et de favoriser les échanges intracommunautaires. Il constitue de ce fait à leurs yeux un outil politique de l’intégration européenne.

Succès économique, l’euro n’est pas pour autant un succès populaire. L’Europe, ce n’est pas seulement celle des entreprises, mais aussi celle des citoyens. Faute d’avoir suscité une réelle dynamique économique, et, par ricochet, créé un enrichissement collectif, l’euro n’a pas renforcé le sentiment d’appartenance à un même territoire, et son corollaire, le désir de vouloir vivre ensemble.



36 réactions


  • 1001 (---.---.189.236) 29 décembre 2006 13:10

    Cet article m’inspire une petite réflection. Si j’ai dans mon portefeuille, deux monnaies :
    - une forte et sécurisé
    - l’autre faible, peu sécurisée mais en quantité plus importante. Laquelle vais-je utiliser pour réaliser mes transactions ?

    Eh oui, la faiblesse du dollar alliée à sa masse et à sa grande dispertion, contribue à l’augmentation de son utilisation et à l’augmentation de sa masse monétaire. Et contre cela, l’euro ne peut rien ...

    Contre cela, que peut-donc faire l’europe :
    - attaquer le dollar ? - politiquement infaisable
    - se protéger ? - attentisme, risqué à long terme
    - faire acte d’allégence (sarkozysme) ? - attentisme, risqué à long terme
    - porter le combat sur un terrain différent ? Mais quel terrain ?

    Il y aurait bien l’environnement, dont on parle beaucoup mais dont en pratique le monde voit trop bien les bouleversements qu’un mode de vie éco-compatible pourrait engendrer.

    Pourtant, c’est peut-être là la solution, engager l’europe dans cette troisième voie où elle fait déjà figure de pionnière dans bien des domaines ?


    • (---.---.25.133) 29 décembre 2006 16:58

      Une monnaie indexée sur le $ américain aurait réglé le problème de la concurrence. Seul le prix du Baril de pétrole aurait été un peu plus douloureux, mais pas pour le citoyen, avec des taxes « honnêtes ».


    • (---.---.73.149) 30 décembre 2006 17:46

      T’as tout pigé à ce qu’était le pognon toi ! lol

      L’inculture économique française est quand même un gros problème...


  • Horus (---.---.216.180) 29 décembre 2006 15:33

    Ne le prenez pas pour vous, mais je suis excédé par ces inéxactitudes, (vous voyez je reste poli). D’après vous que s’est il passé le 01 JAN 1999 ? C’est tout simplement ce jour que le franc est mort ! Le taux de convertion a été définitivement figé à : 6.55957 FF pour 1.00 EUR

    Maintenant, vous pouvez vous faire une idée du niveau des journalistes et des instituts de sondages qui nous manipulent, à tout bout de champs. Volontairement ou pas, car certains sont particulièrement niais. A bon entendeur ...

    Horus


  • JLE (---.---.67.191) 29 décembre 2006 16:49

    C’est exact que « L’Euro a été une réussite technique inconstable », mais uniquement pour la Banque et la Finance. Pas pour les citoyens.

    Cette monnaie unique n’a en rien favorisé l’enrichissement des hommes et des femmes de ce pays. Au contraire, elle a entraîné un appauvrissement de leur pouvoir d’achat.

    Mais il y aura toujours des savants, des érudits et d’éminents économistes qui m’expliqueront qu’il est excellent que notre monnaie soit forte.

    Moi, ce que je sais, c’est que je paye chaque matin mon petit café au bar du coin deux fois ce qu’il valait il y a cinq ans. Et je ne parle pas du reste ...


  • Bill Bill 29 décembre 2006 16:59

    Et c’est d’autant plus risible tout cela que les pays européens qui s’en sortent le mieux, n’ont pas l’euro pour monnaie ! Dommage ! On aurait pu tous ensemble, avec nos copains eurolandais, aller se foutre d’eux... !

    N’oublions pas notre devise : « Unité dans la Diversité », et c’est sans doute cela qui nous fait entonner l’hymne à là joie, la main sur le coeur, tout fier, emplit d’un sentiment patriotique profond... !

    Oui, toi Eurolandais qui me lit, soit fier de dépenser tes euros, et récite les paroles de l’hymne de notre empire le soir à tes enfants :

    Joie discrète, humble et fidèle Qui murmure dans les eaux Dans le froissement des ailes Et les hymnes des oiseaux. Joie qui vibre dans les feuilles Dans les prés et les moissons Nos âmes blanches t’accueillent Par de naïves chansons.

    Tous les hommes de la terre Veulent se donner la main Vivre et s’entraider en frères Pour un plus beau lendemain, Plus de haine, plus de frontière, Plus de charniers sur nos chemins Nous voulons d’une âme fière Nous forger un grand destin

    Que les peuples se rassemblent Dans une éternelle foi Que les hommes se rassemblent Dans l’égalité des droits. Nous pourrons tous vivre ensemble La charité nous unira Que pas un de nous ne tremble La fraternité viendra.

    Joie immense, joie profonde, Ombre vivante de Dieu Abats-toi sur notre monde Comme un aigle vient des cieux. Enserre dans ton étreinte La tremblante humanité Que s’évapore la crainte Que naisse la liberté

    Joie énorme, joie terrible Du sacrifice total Toi qui domptes l’impossible, Et maîtrises le fatal ; Joie sauvage, âpre et farouche, Cavalière de la mort, Nous soufflons à pleine bouche Dans l’ivoire de ton cor.

    Joie qui monte et déborde, Tu veux nos cœurs ? les voilà. Et nos âmes sont les cordes, Où ton archet passera Que ton rythme nous emporte Aux splendeurs de l’Eternel Comme un vol de feuilles mortes, Que l’orage entraîne au ciel.

    Pourquoi aller à Dysneyland, quand on a la grande chance d’être déjà dans l’euroland ?

    Bill


  • MICHEL (---.---.83.46) 29 décembre 2006 17:10

    Si les Européens ne voulaient pas de l’euro, il fallait qu’ils votent massivement NON aux deux référendums (Maastricht et le suivant).

    De toute façon, les eurocrates qui vivent bien à Bruxelles feront ce qu’ils voudront car l’avis des citoyens de l’Europe, ils s’en moquent complètement. De plus l’U E arrange bien les hommes politiques français comme les autres. Supposons qu’un candidat à la présidence de la république française (suivez mon regard en 2002) promette aux restaurateurs une baisse significative de la TVA. Ce monsieur s’arrange pour que les eurocrates refusent cette mesure et voilà le tour est joué et il n’a pas besoin de s’exécuter...et de faire baisser la TVA des restaurateurs (ce qui provoquerait un manque à gagner pour le panier percé du fisc). Et ce n’est là qu’un exemple parmi des centaines....


  • François Marie (---.---.73.200) 29 décembre 2006 17:53

    UE ? Euroland ? Couéland ! le « pays » des prédictions autoréalisatrices.

    « Europ, Europ ! » criaient-ils, comme des cabris, en espérant que ça marcherait. Par idéologie ? Une croyance leur serait déjà un commencement d’excuse.

    Les plus étonnants sont ceux qui assurent sans rire qu’on ne peut demander à la BCE de laisser un peu filer l’inflation pour s’occuper de l’emploi parce que les anglais ne seraient pas contents du tout.

    Sans compter ceux qui dessinent doctement les frontières souhaitables de l’UE mais ne pipent mot sur le cheval de Troie suisse en plein milieu du paysage.

    La Suisse, un trou noir ? ou une fontaine blanche ?


  • U.S. Air Force Federal Reserve of the last resort (---.---.113.30) 29 décembre 2006 19:13

    « L’EURO a remplacé le dollar comme monnaie d’argent liquide internationale dirigeante. Conformément à des données de la Banque centrale européenne (BCE) et de la banque d’émission américaine(FED), la valeur de toutes les notes d’eurobanque déjà pour la première fois s’est trouvée en octobre celui les notes de dollar - calculé sur le cours du change actuel »(par Ralph Atkins et Mark Schieritz (Francfort), Financial Time Allemagne 28.12.’06).


  • Helios (---.---.129.157) 29 décembre 2006 19:57

    Je ne pense pas que les Européens soient contre l’Euro.

    Il y a surement quelques corrections à faire, mais surtout il y a de la communication qui s’est perdue.

    Les citoyens attendaient de la monnaie unique.... une monnaie unique ! Or les banques l’ont confisquée cette monnaie unique. Les cheques sont resté nationaux et les frais de changes(!), de transfert, etc viennent enrichir des etablissements bancaires qui se gavaient déjà avant.

    Moi qui suis en ce moment à l’etranger, je suis bien content que l’Euro soit fort ! Le citoyens paye, paye, paye et il a en plus, outre l’impression, mais souvent la certitude qu’il s’est bien fait mettre... vous me suivez tous ?

    Quand a l’Euro fort, vaste débat. Quand le mark était fort, tout le monde etait content, même les industriels allemands, et tous les autres pays voulaient de marks et encore des marks. Maintenant que l’Euro est fort, plus personne n’en veut et on lui reproche sa fermeté.

    Va savoir...


    • (---.---.67.130) 30 décembre 2006 16:15

      Il est clair que les taux de change Euro/Euro d’un pays à l’autre relèvent d’une escroquerie par les banques. (Pour ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de s’en rendre compte, un chèque en Euros venant, par exemple, des Pays-Bas, coûte aussi cher à encaisser qu’un chèque en Dollars).

      Par contre, les gens qui ne travaillent pas avec l’étranger voient seulement l’augmentation des prix de certaines denrées de première nécessité, et c’est bien normal - sans réaliser que sans l’Euro l’augmentation aurait été bien plus forte, le Franc était au bord du gouffre au moment du passage à l’Euro. Évidemment maintenant c’est bien plus facile de voir l’arbre qui cache la forêt, mais ce n’est pas l’Euro qui est responsable de la politique économique soviétisante et catastrophique de la France depuis une vingtaine d’années.


  • Internaute (---.---.23.59) 29 décembre 2006 20:30

    L’Euro est mal parti mais il peut finir bien.

    « Faute d’avoir suscité une réelle dynamique économique, et, par ricochet, créé un enrichissement collectif,... » Vous mettez la charrue avant les boeufs. Ce n’est jamais la monnaie qui fait avancer l’économie mais l’inverse. On ne peut donc pas attendre de l’Euro qu’il provoque une dynamique économique.

    « Pour les eurocrates, l’euro a pour fonction d’apporter, à travers la monnaie unique, une cohésion des politiques économiques des membres de l’Union européenne... » L’indépendance de la BCE était sensé éviter l’inflation et maintenir une monnaie forte. Malheureusement nos enarques ont vite compris que faute d’imprimer des billets on obtenait le même résultat avec la dette. Depuis l’Euro, les pays européens ont vu leur dette augmenter fortement. La bonne gestion aurait voulu qu’on cesse les déficits.

    L’Euro aurait pû être un vecteur d’intégration et développer le sentiment d’appartenance à une maison commune à condition qu’il fasse vibrer la corde historique. Au lieu de cela tout ce qui a contribué à notre histoire collective, figures illustres et monuments, est gommé. Les euros sont de simples billets de Monopoly, froids, moches et limités à leur fonction de paiment.

    L’Iran va sauver l’Euro ! Amadinejad vient de décider de convertir ses dollars en euros et de vendre son pétrole en euros. Cela fait longtemps que l’UE aurait dû imposer l’Euro comme monnaie d’échange. Les chinois aussi, sentant le vent tourner, investissent de plus en plus en euros.


  • ludovic (---.---.84.160) 29 décembre 2006 20:33

    moi qui suis a l’etranger je suis bien content de pas avoir a faire des echanges de monnaies tout le temps pour recevoir mon salaire et le verser sur mon compte francais !

    quand je voyage je suis bien content de pas avoir a faire des convertions tttrreesss compliquees juste pour acheter du cafe smiley

    bref, l’euro pour ma part a beaucoup d’avantages...


  • Martin Kellenborn 29 décembre 2006 20:56

    Oui cela me laisse pantois... voila un article court dans tous les sens du terme ...il suffit d’ouvrir Ouest France pour lire de tels propos propres à étaler les taupinières !!!

    Sur le fond, de quoi s’agit il ? deux points , me semble-t-il

    1. l’usage de la monnaie : on relève quelques critiques sur le rôle inflationniste de l’Euro et, à priori, elles ne semblent pas fondées. Il n’est pas établi que le passage à l’Euro ait entrainé l’inflation..

    2. Toute autre est la question de la politique monétaire liée à l’existence de la monnaie unique ; en clair la question de l’indépendance de la BCE.

    Même si la tonalité générale de la politique suivie par Duisenberg puis par Trichet restent clairement déflationniste, il n’est pas certain qu’elle soit la cause du marais de croissance dans lequel pataugent les pays de la zone Euro. Après tout peut on faire une politique monétaire active dans un système qui n’a pas de croissance parcequ’il y a renoncé.

    Interrogez ce que l’on ose pas dire : le prétendu développement durable, c’est à dire un tissu de réglementations qui invite les plus courageux à aller travailler et investir ailleurs et vous aurez la réponse ! La croissance zero de l’UE ne vient pas de Francfort.. elle est rue de la Loi à Bruxelles !


    • (---.---.162.15) 30 décembre 2006 09:47

      Hum, le problème est que l’Union européenne réglemente davantage ce qui est interne à l’Union, alors qu’elle devrait réglementer ce qui est à l’extérieur, au moins autant qu’à l’intérieur. Par exemple imposer la traçabilité, interdire strictement les OGM... Se servir du développement durable à des fins protectionnistes. Bref la réglementation est masochiste alors qu’elle devrait être sadique...

      Am.


  • www.jean-brice.fr (---.---.2.100) 30 décembre 2006 09:07

    L’ERREUR DE BASE A ETE DE VOULOIR FAIRE UNE MONNAIE UNIQUE AU LIEU D’UNE MONNAIE COMMUNE. Maintenant que le mal est fait, il faut le gérer en fonction des soubresauts et des pressions extérieures ! Mais le VRAI PROBLEME n’est pas là, il est dans la RECOMPOSITION DU SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL ... Seul l’ETALON/OR est à même de régler un problème qui mène le monde à un DESASTRE sans précédent, dont nous voyons un prémice avec la décomposition de l’empire financier américain. Loin d’être une utopie, le système de l’étalon/or a duré cinq siècle de 1447 à 1922. Pour en savoir plus lisez ou cliquez RUEFF Jacques ... www.jean-brice.fr vous donnera aussi quelques indications.


  • maxim maxim 30 décembre 2006 13:40

    un bon indicateur....les distibuteurs divers..... et machines à boissons par exemple.....

    avant c’était une pièce de 5 frs,après les exploitants se sont bien empressés de modifier le monnayeur,bien souvent c’est 1,50euro....prenez un café sur une aire d’autoroute pour voir.....

    pour payer les stationnements par exemple,comparez le prix de l’heure par rapport à ce qu’il était....

    les pieces dans la poche,on y fait pas attention,on a vite 10 euros ou + de petite monnaie qui vont partir pour des babioles.....

    faites le compte sur un mois de l’équivalent de 60 à 80 frs qui partent en conneries diverses....par jours

    et sur une année regardez ce que vous auriez pu faire avec cette somme....

    entièrement d’accord avec le titre de l’auteur « bilan en demi teinte pour l’euro ».


    • Internaute (---.---.113.133) 31 décembre 2006 10:25

      L’inflation causée par l’Euro a été trés forte pour les petites sommes. Vos exemples sont significatifs. On pourrait rajouter l’alimentation en général, la salade passant de 1 franc à 1 euro. Les patates sont passées de 0,80 franc à 0,80 euro et encore en cherchant les moins chères.

      Par contre, les grosses sommes n’ont pas beaucoup bougé. Une auto vaut à peine plus cher qu’il y a vingt ans.


    • maxim maxim 31 décembre 2006 14:02

      affirmatif,c’est bien sur les petites sommes qui passes pour anodines,que l’on retrouve les plus fortes hausses..et lorsque l’on regarde son releve de compte,on s’aperçoit,que l’on a été souvent à la billeterie....et qu’à chaque fois c’est minimum 20 euros multipliés par x fois....

      et la surprise est désagreable...c’est à chaque fois 150 balles qui foutent le camp en pecadilles.....

      mais bon on s’y fera....

      allez...MEILLEURS VOEUX à tous...


  • ZEN zen 30 décembre 2006 15:01

    Pour information :(Le Monde du 30/12)

    « Après cinq ans d’utilisation, les Européens, notamment les Français, sont de moins en moins satisfaits de l’euro, leur monnaie depuis le 1er janvier 2002. C’est l’un des constats du dernier sondage effectué en septembre par l’institut Gallup pour la Commission européenne, sur »La zone euro, cinq ans après l’introduction des pièces et des billets en euros".

    CHIFFRES

    CHANGE FACE AU DOLLAR. Depuis que l’euro a remplacé le franc en 2002, sa valeur face au billet vert sur le marché des changes a progressé de 29,2 %.

    SOMME EN CIRCULATION. « La valeur totale des billets en circulation a presque triplé », de 221 milliards d’euros en janvier 2002 à plus de 600 milliards actuellement, selon les indications données, jeudi 28 décembre, par Bruxelles.

    BILLETS HORS DE LA ZONE EURO. Selon des estimations de la Banque centrale européenne, « entre 10 % et 20 % de la valeur totale des billets en euros est aujourd’hui en circulation en dehors de la zone euro ».

    [-] fermer

    Selon cet « eurobaromètre », ils ne sont plus, en 2006, que 48 % d’Européens (51 % de Français) à trouver que la devise européenne est globalement avantageuse, un taux en constant repli (il était de 59 % en 2002). Ils sont même 37,5 % (30,9 % de Français) à juger que la monnaie unique présente plus d’inconvénients que d’avantages (7,3 % n’ont pas d’opinion).

    Les plus favorables à l’euro sont les Irlandais (75,4 %), les Finlandais, les Luxembourgeois et les Autrichiens ; les plus sceptiques les Italiens (48,2 %), les Grecs et les Néerlandais.

    Selon une autre enquête effectuée en novembre par TNS Sofres pour Le Pèlerin (du 28 décembre), une majorité de Français (52 %) juge que l’euro a été une « mauvaise chose » pour la France, la croissance, l’emploi et pour eux-mêmes.

    La première idée venant à l’esprit des particuliers est que leur nouvelle monnaie a fait valser les étiquettes. Interrogés pour l’eurobaromètre sur le principal inconvénient de l’euro, 81,4 % des Européens (64,4 % de Français) stigmatisent d’abord la hausse des prix. Neuf sur dix pensent que l’euro a eu une influence sur les prix.

    En France pourtant, l’inflation mesurée par l’Insee n’est pas plus élevée qu’avant l’euro : entre 1,6 % et 2,1 % par an depuis 1999. Mais il existe une forte différence entre cette statistique et le ressenti des particuliers. L’écart entre l’inflation perçue (reconstituée à partir d’une question de l’enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee) et celle observée s’est accru depuis le passage à l’euro.

    Ce décrochage provient du fait que l’indice officiel des prix mesure la hausse des prix à la consommation d’un panier de produits qui contient aussi bien des produits de consommation courante que d’autres articles, comme la technologie (ordinateurs, lecteurs DVD...), que les ménages achètent plus rarement.

    Si, en cinq ans, l’indice de l’Insee n’a progressé que de 10,1 %, certains articles de consommation courante ont, selon un relevé de 30 produits effectué par Le Parisien (du 2 novembre), bondi de plus de 80 % : 120 % pour le café dans un bar, 93 % pour le kilo de pommes, 84 % pour le dentifrice bi-fluor... La baguette de pain, elle, est passée de 65 à 80 centimes d’euros, une hausse de 23 %.

    Le premier ministre, Dominique de Villepin, a d’ailleurs appelé, mi-décembre, à la création d’« un nouvel indice retraçant mieux les dépenses contraintes » : le logement, l’énergie, l’eau, le téléphone et les services de communication, qui représentent 36 % du budget des ménages.

    Parce qu’ils ont perdu leurs repères, les ménages ont modifié leur comportement (58 % des Européens et 64 % des Français sont dans ce cas). Certains consomment moins, craignant de trop dépenser avec une monnaie qu’ils maîtrisent mal. D’autres n’ont pas modifié leurs habitudes mais n’évaluent pas mieux leurs frais réels. Les Français, comme les Espagnols, aimeraient d’ailleurs que l’on reprenne le double affichage des prix en euro et dans leur ancienne monnaie.

    Dans un communiqué publié jeudi 28 décembre, la Commission européenne constate la persistance d’une « certaine perception erronée » des effets inflationnistes prêtés à la monnaie unique, rappelant que l’inflation moyenne dans la zone euro a été de 2,4 % depuis 1999. « L’euro a apporté de nombreux avantages », souligne le commissaire aux affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, citant notamment « une inflation et des taux d’intérêts qui, pour de nombreux pays, n’ont jamais été aussi bas aussi longtemps ».

    M. Almunia évoque d’autres bienfaits : la protection contre les crises de changes qui frappaient les anciennes monnaies, une réduction du prix des produits importés, en raison de la force de l’euro, une progression des échanges et des investissements au sein de la zone euro réduisant sa dépendance extérieure, des voyages plus faciles et moins chers et enfin une plus grande transparence des prix favorisant la concurrence.

    La population sondée dans l’eurobaromètre reconnaît, elle, que la monnaie unique présente l’avantage de faciliter les déplacements à l’étranger. Lorsqu’ils partent en dehors de la zone euro, beaucoup ne prennent que des euros qui sont acceptés dans de nombreux pays et non plus des dollars comme auparavant. Ils apprécient aussi le fait de pouvoir voyager à l’intérieur des douze pays sans changer d’argent.

    Quant à la position internationale de leur monnaie, les trois quarts des habitants de la zone euro (71 % des Français) jugent, selon l’eurobaromètre, que leur monnaie a un statut comparable à celui du dollar américain et du yen japonais.

    Selon les statistiques du Fonds monétaire international, publiées fin avril dans son rapport annuel 2006, la part de l’euro a augmenté dans les réserves de change des banques centrales depuis son introduction sur les marchés financiers. Il y concurrence désormais le dollar. Elle est passée de 17,9 % en 1999 à 24,4 % en 2005, au détriment du billet vert qui a vu sa part baisser de 71 % à 66,5 % et du yen qui est passé de 6,4 % à 3,6 %.

    Les Emirats arabes unis ont d’ailleurs annoncé le 27 décembre leur volonté de convertir 8 % de leurs réserves en euros d’ici septembre 2007. Lundi 18 décembre, l’Iran avait déjà annoncé que ses revenus extérieurs et ses avoirs à l’étranger seraient désormais libellés en euros plutôt qu’en dollars.

    Même si 61 % des Européens et 62 % des Français ne se sentent pas concernés par le taux de change de la devise européenne contre le dollar, près de la moitié savent néanmoins que leur monnaie vaut actuellement plus que le billet vert, et qu’elle leur confère actuellement un certain avantage en termes de pouvoir d’achat." Cécile Prudhomme


    • maxim maxim 30 décembre 2006 15:33

      @ Zen...votre article resume tout.....

      et au passage de l’euro,on nous a pris et on nous prend encore pour des Américains.....


    • Internaute (---.---.130.98) 30 décembre 2006 19:44

      Je note au passage « une réduction du prix des produits importés » que Mr. Almunia nous présente comme un avantage alors qu’il s’agit d’un grave inconvénient. Cette réduction des prix à l’importation alliée à une suppression des défenses économiques de l’Europe conduit à la faillite de nos entreprises, aux délocalisations et au chômage.

      Notons que ceux qui dirigent l’Europe trouvent leur avantage dans nos malheurs.


    • ZEN zen 31 décembre 2006 09:16

      @ Internaute

      Je suis de votre avis. Il faut avoir la vue bien courte pour voir là un avantage.L’effet-boomerang n’est déjà que trop visible et ne pourra que s’accentuer. Nous n’aurons pas toujours une longueur d’avance...L’Europe fonctionne vraiment à la petite semaine, comme les marchés financiers, le nez dans le guidon.C’est comme cela qu’on ramasse une gamelle..

      Bonne Année quand même !


  • Z.... (---.---.71.55) 31 décembre 2006 00:32

    Beaucoup de français ont la très nette impression de s’être fait complètement avoir avec ce passage à l’€.Il y a eu un drôle de tour de passe passe,(ou de ni vu ni connu je t’embrouille) qui a eu comme par magie un très net enrichissement d’un certain nombre de personne limitées,(au courrant de la combine)et de beaucoup d’autres qui se sont appauvries soudainement. S’il y a un économiste par ici j’aimerais bien qu’il m’explique le truc car c’est fort... Les salauds !... smiley


  • wil (---.---.184.135) 31 décembre 2006 13:44

    Bonjour, ce petit mot pour vous dire que l’euros et la plus grosse arnaque de l’europe, tous ces politicar, qui nous impose cette monnaie, sans consulter les citoyens, savait que cette monnaie, serait valable pour les grosse fortune et néfaste aux petits salariés, je dis que toute les personnes qui dit que l’euro c’est le top, c’est qu’ils en ont un gros paquet sur leur compte, je dis que ces gens la il faut les taxés en impots et pas leurs faire de cadeau


  • Fabien (---.---.239.212) 31 décembre 2006 14:08

    Comme l’a signalé Zen, la Commission a rendu un rapport disant que l’Euro était un succès... mais pas ressenti comme tel par les citoyens.

    Cependant, l’Euro est une chance pour nous : si nous avions eu le Franc quand M. Chirac a dit non aux américains pour la guerre en Irak, nous aurions pu être déstabilisés au niveau de notre monnaie.

    Par ailleurs, je suis toujours à la recherche d’un exemple de pays qui changent de monnaie pour en adopter une différente ensemble dans la paix ?

    Mon ressenti vis-à-vis de ça est que nous avons besoin d’aller plus loin dans la construction d’une Europe politique pour qu’on aille jusqu’au bout de la logique de l’€uro...


  • Antoine Diederick (---.---.163.155) 1er janvier 2007 03:26

    l’euro est surtout intéressant pour les entreprises qui peuvent minimiser le risque de change maintenant, il est aussi facile d’utilisation pour tous les européens en terme de comparaisons de prix en Europe...

    Par contre le panier de la ménagère a bel et bien augmenté de façon forte sans raison apparente.


  • Philippe (---.---.80.130) 1er janvier 2007 17:15

    L’euro est un succès et un avantage oui mais seulement pour les entreprises et surtout pour la finance. Les citoyens européens n’y ont absolumment rien gagner. Les seuls avantages concernent ceux qui en ont les moyens : les voyageurs et les acheteurs d’immobiliers avec des taux de crédits faibles.

    Lors du passage de nombreux politiques en Europe ont été alarmés par une certaine inflation artificielle des prix. En France silence complet, Bercy n’a vu aucun dérapage. Comme l’indique Internaute « L’inflation causée par l’Euro a été trés forte pour les petites sommes ». Les politiques, les journalistes et autres éminents spécialistes (souvent auto-proclamés) nous parlent de la différence entre le ressenti et la réalité. Outre le fait que le panier du consommateur contienne des produits de première nécessité comme de confort voire d’un certain luxe, il est basé sur le prix de marques. Or quand on voit par exemple le fort développement ces dernières années de la consommation des français dans le « hard discount », les supermarchés genre lidl, on peut se demander si les indices de l’INSEE concernent tous les français. Et l’augmentation la plus forte et la plus scandaleuse parce qu’artificielle depuis l’euro concerne bien evidemment ces produits : quand un paquet de pâtes à 2 euros augmente de 10 à 20 centimes (5 à 10%) et que dans le même temps celui à 45 centimes lui augmente de 15 (33%), celà fait une énorme différence surtout pour les budgets les plus faibles.

    On nous parle aussi des avantages pour l’économie européenne (et les européens ?). Celà a certes dopé les échanges intercommunautaires mais tout comme la déreglementation des marchés n’a jamais favorisé la baisse des prix et la concurence (bien au contraire), les délocalisations n’ont jamais eu d’autres raisons que l’augmentation des bénéfices.

    Le passage a l’euro n’est qu’une des conséquences des traités depuis Maastricht, une construction europénne axée uniquement sur l’économie et la finance.


  • Internaute (---.---.255.241) 2 janvier 2007 08:34

    Ici Londres - Les français parlent aux français. Alerte sur Agoravox, les europhiles ont encore frappé.

    Article « Désires d’Europe » de Jean Claude Bernard. Le politburo ayant été averti, les brigades anti-démocratiques de la Commission Européenne ont été chargée de détruire dans l’oeuf toutes les études éclairées sur la politique de l’UE.

    Inernaute (-28) Bill (-38, -42 à inscrire au Guiness) Laurent_k (-39) Arthur (-33) bb (-29) Asp Explorer (-41) Doctory (-39) Gelone (-37) Zen (-35, -35, -36 un vrai facho ce zen smiley )

    ...mais, mais, Pascal +37. Pour un tel commentaire on a du lui payer un Pc tout neuf.


  • (---.---.7.106) 2 janvier 2007 13:39

    tout à fait d’accord


  • Fabien (---.---.239.9) 2 janvier 2007 23:42

    C’est bizarre ! J’espère qu’il n’y a pas uen personne qui n’a que cela à faire de sa vie...


  • taha (---.---.211.207) 3 janvier 2007 10:29

    A part le fait que les prix des produits à l’achat ont augmentè ènormement depuis le passage à l’euro ; l’avantage par rapport aux europeeens qui affichent tjrs le prix en encienne monnaie nationale ; c’est que pour moi marocain je n’ai plus besoin de ma calculette pour connaitre la valeur en DIRHAMS car : 1Euro ègal 10 Dhs à peu pres .


  • (---.---.229.236) 3 janvier 2007 10:42

    Mais bien sur !

    Payer des gens 39 heures pour qu’ils travaillent 35 heures, ca ne fait pas monter les prix, c’est bien connu ! Tout est la fôte de l’Euro ma bonne dame ! Mais oui, mais oui...


  • Esteban 13 (---.---.130.244) 4 janvier 2007 14:52

    Tout d’abord voici mon opinion sur l’article général : stop à la tyrannie des sondages ! Qui a dit que l’euro n’avait pas procuré ce sentiment d’appartenance communautaire ? Les sondages ! Si ceux-ci sont élaborés à partir d’échantillons (soit-disant) représentatifs, ils ont leurs limites et ne représentent qu’une vision plus ou moins floue de l’ensemble. Je ne peux ici qu’exprimer ma voix. Etant profondément et sincèrement européen, j’ai ce sentiment d’appartenance à un ensemble communautaire grâce à la monnaie unique. Quant aux fameux dérapages observés, il est indubitable qu’il y a eu des abus. Mais pourquoi blâmer l’euro et pas les distributeurs ? Alors s’il-vous-plaît, arrêtez d’accuser la fraise qui vous fait mal à la dent car c’est plutôt que vous êtes tombés sur un mauvais dentiste !

    Je suis également étonné par le dernier commentaire. Si l’euro n’a pas (encore) détrôné le dollar, il représente quand même 37,2% des transactions de change en 2004 contre 30,1% pour l’ancienne monnaie allemande en 1998. A la mi-2005, l’euro représentait 31,5% du stock de titres de créances internationales contre 20% pour la somme des anciennes monnaies nationales, contre 44% pour le dollar (source BCE). Je rajouterai que dans son rapport 2006, le FMI a fait remarquer que l’euro représente 24,4% en 2005 des stocks de devises des banques centrales au détriment du dollar qui a vu sa part baisser de 71% (en 1999) à 66,5%, et du yen dont la part a été divisée par 2. Que dire de la volonté de l’Iran du 18 décembre qui a décidé que désormais ses revenus extérieurs et ses avoirs seraient libellés en euros et non plus en dollar (certes il y a là un aspect politique mais n’oublions pas que le dollar a toujours été un des bâtons de la politique extérieur des Etats-Unis pourquoi cela ne serait-il pas le cas pour l’UE ?)... Et les Emirats-Arabes-Unis ont décidé le 27 décembre de convertir 8% de leurs réserves en euros ! En 2005, la banque centrale russe avait annoncé son intention d’augmenter la part de la monnaie unique pour la définition du taux de change du rouble. Au cours du mois de mars de la même année, plusieurs pays d’Asie ont augmenté la part de l’euro dans leurs réserves de changes au détriment du dollar, notamment la Corée du Sud et le Japon (2ème économie de la planète !). La liste est longue ! Ceci explique en partie le taux de change de l’euro qui est désormais à plus d’1,30 dollars après avoir touché le fond peu de temps après son lancement.

    Alors oui ! l’euro est une devise forte et de plus en plus utilisée au détriment du dollar. Qui a dit que contre le poids écrasant du dollar, l’euro ne peut rien ? Notre monde, avec la fin de la bipolarité issue de la disparition du bloc soviétique, a de plus en plus besoin d’une (plusieurs ?) alternative à l’hégémonie américaine. Pourquoi l’euro et l’Union Européenne ne pourraient pas jouer ce rôle ? Même si le chemin est long, en tout cas des moyens ont le mérite d’exister !


  • (---.---.14.118) 28 février 2007 17:57

    moi je trouve que rien que l’argument de pouvoir se déplacer en europe sans avoir a changer de monnaie me rend favorable a l’euro mêmme en la connaissance de ses défauts qui ne sont pas forcéments les siens. Pourquoi tout mettre sur le dos de l’euro qui n’est surement pas responsable de tout ce dont on lui repproche


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