mercredi 4 janvier 2023 - par Fergus

Brexit : un cuisant fiasco !

Viré du 10 Downing Street par les élus de son propre parti, le fantasque Boris Johnson n’a plus à assumer les conséquences douloureuses du Brexit pour la population et les entrepreneurs du Royaume-Uni. Une sortie de l’Union européenne que son complice Nigel Farage et lui ont – l’un pour servir ses intérêts personnels, l’autre une idéologie nationaliste – vendu aux électeurs britanniques en leur faisant miroiter des lendemains qui chantent à coup de bobards éhontés...

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Dessin paru en 2017 sur le site ICIS

Le peuple britannique possède une indéniable caractéristique : il est légitimiste. De ce fait, il assume les choix faits par la majorité des citoyens dans les urnes, aussi hasardeux soient-ils. Ainsi en a-t-il été depuis la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 janvier 2020 en application du résultat du référendum organisé le 23 juin 2016. Mais cela ne s’est pas réalisé sans faire grincer quelques dents, et pas seulement dans les rangs des remainers. Deux ans plus tard, force est de constater que les gencives sont de plus en plus douloureuses outre-Manche au vu de la situation socioéconomique désastreuse d’un pays qui, mois après mois, donne l’impression de partir à vau-l’eau.

Une courte majorité de Britanniques (51,89 %) a pourtant réellement cru au mirage politique et économique si bien dessiné par les promoteurs du Brexit – le conservateur Johnson et le leader du UKIP Farage en têtes d’affiche – et leurs relais dans la presse populiste de droite. Une majorité de brexiters qui, entre autres bobards, ont gobé deux promesses emblématiques des tenants de la sortie de l’UE : d’une part, dédier intégralement au système de santé les « 350 millions de livres versés chaque semaine à l’Union européenne » ; d’autre part, mettre un coup d’arrêt aussi déterminé que définitif à l’immigration illégale sur le territoire britannique.

Rien de ce qui était promis par les brexiters ne s’est produit : le système de santé britannique coule sans que des financements significatifs aient été débloqués pour lui venir en aide, et l’immigration illégale n’a jamais été aussi forte : 45 756 migrants contre 28 526 en 2021, 8 466 en 2020 et... 1 843 en 2019, dernier exercice avant la sortie de l’UE ! De fait, c’est une situation de chaos qui s’est progressivement mise en place. Certes, le Brexit n’est pas le seul responsable de ce désastre : la pandémie de Covid et l’émergence d’une dépression économique porteuse d’inflation n’ont évidemment pas arrangé les affaires du 10 Downing Street. Mais le fait est là : les gouvernants britanniques ont montré qu’ils étaient totalement impuissants à faire face au challenge imposé par le Brexit.

Depuis la sortie effective du Royaume-Uni le 31 janvier 2020, pas moins de trois Premiers ministres se sont succédé : le désinvolte égocentrique Boris Johnson, l’incompétente Liz Truss et le très riche et très radical Rishi Sunak, jugé « déconnecté des réalités » de leur vie par les citoyens britanniques. Dur pour le Parti conservateur de tenir jusqu’aux prochaines élections générales (2024) dans un contexte aussi dégradé où presque rien ne fonctionne de manière satisfaisante. Aux difficultés structurelles nées du Brexit s’ajoutent en outre la chute de la monnaie, le cuisant échec du Global Britain, une inflation qui dépasse les 11 % et des grèves sévères et récurrentes dans différents secteurs de l’activité.

Très largement privé de ses débouchés commerciaux vers l’Union européenne par un aventurisme politique irresponsable, le Royaume-Uni doit affronter des problèmes socioéconomiques aigus dont nul ne voit de quelle manière ils peuvent être solutionnés. Surtout dans un contexte où les Conservateurs en sont réduits à s’accrocher tant bien que mal à leurs sièges et où les Travaillistes n’ont aucune envie de récupérer un bébé si mal au point. En résumé, les travailleurs ont le moral en berne, les retraités galèrent, les agriculteurs connaissent une crise sans précédent et les patrons, petits et gros, sont noyés sous les coûts et débordés par les démarches administratives.

Par chance, tout ne va pas si mal : les matches de football du Boxing Day ont été très suivis outre-Manche !



305 réactions


    • spiritwalker spiritwalker 8 janvier 2023 12:06

      @Christophe Claudel , Bonjour , entièrement d’accord avec vous ; on remarquera que "Fergus adopte une réponse circonstanciée sans oser débattre de l’essentiel : Un Frexit immédiat sans conditions dans le respect du référendum de 2005


    • Fergus Fergus 8 janvier 2023 16:01

      @ spiritwalker

      « Un Frexit immédiat sans conditions dans le respect du référendum de 2005 »

      Ce qui serait un abus de pouvoir !
      Un nombre significatif de Français ont voté NON en 2005 pour rejeter le projet de traité constitutionnel par trop libéral qui était proposé, mais en aucun cas pour sortir de l’UE !!!
      Cela a été mon cas et celui de pas mal de mes parents et amis.


    • Clocel Clocel 8 janvier 2023 16:22

      @Fergus

      Pire qu’une crapule, vous êtes une racaille intellectuelle mon bon Fergus, entendu que les abus de pouvoir ne vous affectent pas pareillement selon qu’ils abondent dans votre récit ou pas.

      Vous êtes un ferment de terreau totalitaire !


    • Fergus Fergus 8 janvier 2023 17:50

      Bonjour, Clocel

      Vous me paraissez beaucoup plus que moi porteur d’une idéologie « totalitaire ».
      Parmi les traits de caractère que je déteste chez Macron, il y a précisément la tentation d’une dérive, sinon « totalitaire », du moins autocratique. Je fuis ce genre de dérive potentielle, et c’est également pour cela que je me détache d’un Mélenchon imprégné lui aussi de ce genre de tentation et qui en abuse d’ores et déjà au sein de LFI !


  • yakafokon 6 février 2023 19:20

    Combien y a-t-il de cons dans notre pays, qui s’imaginent que sortir de l’Union Européenne, comme l’ont fait les britanniques, serait une véritable catastrophe ?

    Un peu trop à mon humble avis ( c’est ce qui arrive quand les électeurs ne prennent pas la peine de réfléchir, en admettant qu’ils aient un cerveau ) !

    La France n’est pas une île, contrairement à la Grande-Bretagne !

    Elle est un nœud économique ferroviaire, autoroutier, fluvial, maritime, et aérien, qui est emprunté par tout le commerce européen ( importations et exportations ), et si elle se retire de l’Union Européenne( comme l’ont fait les britanniques avec le Brexit ), elle ne s’en portera que mieux.

    La France pourra rétablir ses frontières, percevoir des taxes d’importations, contrôler les trafics en tous genres et l’immigration sauvage, retrouver la Banque de France qui n’est qu’une banque de dépôt, et notre monnaie le Franc, que nous regrettons de plus en plus !

    Bien sûr notre monnaie sera dévaluée, mais cela boostera nos exportations. Nos importations seront plus chères...mais on pourra faire avec, si on paie le gaz et le pétrole russe moins cher, comme avant la merde américaine !

    Les poids lourds de toute l’Europe sillonnent nos autoroutes qui se dégradent de plus en plus, et qui paie l’entretien et les réparations de chaussées ? Le cochon de contribuable français !

    Si nous n’étions pas mariés avec le Diable ( c’est-à-dire avec les Etats-Unis, la perfide Albion et son Commonwealth, et les nazis polonais et baltes ) nous ne serions pas au bord de la catastrophe savamment orchestrée par les Etats-Unis depuis 1945, c’est à dire la ruine totale de notre économie !

    Et pourtant, il suffit de sortir de l’Union Européenne et de l’ O.T.A.N. pour éviter ça ! La Constitution Européenne le permet, sans accord des autres pays européens par l’article 50 ( et l’article 13 de la partie consacrée à la défense pour sortir du piège à cons que constitue l’O.T.A.N. ). La Grande-Bretagne n’a pratiquement plus d’industrie ( merci Margaret Thatcher ), mais s’en sort assez bien grâce à la City et à son étroite collaboration avec les Etats-Unis et le Commonwealth ! ( rappelez l’affaire Aukus avecles sous-marins diesel-électrique français ).

    Mais pour sortir de l’Union Européenne, il faut un référendum d’initiative populaire recueillant 1.500.000 voix...sauf que c’est Macron, et lui seul, qui peut en décider !

    Alors, il ne nous reste plus que la rue !

    Sinon, écoutez François Asselineau, il vous en parlera mieux que moi !

    www.upr.fr


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