jeudi 5 janvier 2017 - par PRCF

#CES : Confédération Européenne de Syndicats : la Commission Européenne dépense des millions d’euros pour financer ses syndicats pro UE !

Chacun se souvient de la CES (confédération européenne des syndicats / ETUC) refusant de prendre position contre la Loi Travail (lire ici) et au contraire soutenant l’euro destruction du Code du Travail. Se tenant au coté du MEDEF et de la CFDT contre les travailleurs faisant grève et manifestant par million pour le retrait de la Loi Travail. Une surprise ? pas vraiment. Parce que la CES est partie intégrante des institutions de l’Union Européenne des Patrons. Une confédération largement subventionnée par la Commission Européenne, à la condition expresse que la Confédération défende la « construction européenne ». C’est à dire les diktats de la Commission Européenne. Par exemple la CES loin de combattre le 3e memorandum d’austérité imposé à la Grèce l’a soutenu faisant même campagne pour le oui au referendum, au coté de la Troika. Rappelons que la CES s’était prononcé pour le OUI au TCE, faisant bloc avec le patronat et tournant le dos aux travailleurs qui eux, de Paris à Amsterdam ont massivement rejeté ce traité. Un traité finalement imposé par la force sous la forme du traité de Lisbonne avec le soutien affiché… de la Confédération Européenne des Syndicats.

Qui paye les musiciens choisie la musique dit le dicton et en la matière, la CES est largement financé par des programmes mis en place par la commission européenne.

La CES bénéficie de dizaines de millions d’euros de la Commission Européenne

Les traités européens prévoit que la Commission Européenne organise le dialogue social.

Article 154 (ex-article 138 TCE traité auquel les français ont dit NON en mai 2005)

1. La Commission a pour tâche de promouvoir la consultation des partenaires sociaux au niveau de l’Union et prend toute mesure utile pour faciliter leur dialogue en veillant à un soutien équilibré des parties

Traité de fonctionnement de l’Union Européenne

Dans le cadre de ce « dialogue social » la Commission Européenne fournie un soutien financier – non pas à des syndicats de salariés qui pourrait dans ce cadre agir en toute indépendance pour leurs travailleurs syndiqués – mais à des projets supranationaux. Des projets qui se situent selon la Commission « dans le domaines des relations industrielles ». La Commission finance également à travers le fond social européen la « construction d’organisations de partenaires sociaux à un niveau national ». C’est ainsi que la Commission Européenne finance une unique organisation dite de travailleurs (la CES) et deux organisations patronales (la CEEP et l’UNICE). Il s’agit bien ici de financer des structures intervenant dans le cadre de politiques décidées par l’Union Européenne, à l’opposé du financement de syndicats indépendants de travailleurs.

Quelques exemples des fonds touchés par la CES

www.initiative-communiste.fr s’est intéressé aux financements dont a pu bénéficier la CES de la part de l’Union Européenne. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’opacité la plus absolue règne en la matière. En témoigne par exemple la question E -014765-15 d’un député européen souhaitant connaitre la nature et le montant des financements de la CES et des syndicats nationaux, recevant une quasi fin de non recevoir de la commission européenne (lire ci après).
Une opacité totale entretenue tant part l’Union Européenne qui ne publie pas la liste annuelles des subventions, de leurs motifs et des organisations bénéficiaires, que de celle de la CES qui oublie soigneusement sur son site internet d’indiquer d’où proviennent ses ressources.

Mais on peut citer plusieurs des sources de financements de la CES, qui permettent de confirmer qu’une très large partie du budget de la confédération – servant notamment à payer ses permanents et financer les campagnes de soutien à la politique de dumping social et salarial, d’euro austérité de l’UE qui attaque les travailleurs partout en Europe – provient directement du budget de l’UE. D’après certains spécialistes de la question la CES tirerait plus de 70% de son budget des financements européens. Rappelons que par exemple la FGTB (syndicat belge) avait dénoncé en 2003 le refus de la CES d’augmenter ses ressources propres pour favoriser un syndicalisme de combat indépendant.

La CES a ainsi accès aux juteux financement de l’Union Européenne par plusieurs biais. Par exemple au titre des programmes 04 03 01 05 (Mesures d’information et de formation des organisation de travailleurs), 04 03 01 06 ( Information, consultation et participations des représentants) et 04 03 01 08 (Relation Industrielle et dialogue social) du budget de l’Union Européenne.

Par exemple la ligne budgétaire 04 03 01 05 est doté de 3,7 millions d’euro pour financer des actions des syndicats

« pour « renforcer la capacité des organisation de travailleurs pour proposer – au niveau de l’UE – des changement dans l’emploi, le travail et le dialogue social liés aux défis tels que : moderniser le marché du travail, la qualité du travail, l’anticipation, la préparation et le management du changement et des restructuration, le verdissement de l’économie, la flexisécurité, la mobilité des compétences au sein de l’UE, l’immigration, l’emploi des jeunes, la sécurité et la santé au travail, la modernisation des systèmes de protection sociale,… » 2015 BUDGET HEADING 04 03 01 05 Information and training measures for workers’ organisations page 4

Il s’agit bien ici de financer des organisations (patronales ou de travailleurs) dans le but de soutenir les actions menées par l’UE. Et si on traduit le jargon de la Commission, on comprend ici que la CES lorsqu’elle s’inscrit dans ce programme européen est payée notamment pour ;

  • moderniser le marché du travail = supprimer les lois protégeant les travailleurs contre les licenciements ou les révisions à la baisse de leurs contrats de travail. Loi Travail, Job Act, Loi Peeters relève de cet objectif
  • modernisation des systèmes de protection sociale = privatisation et réduction des systèmes de sécurités sociales (santé, retraite, assurance chômage etc…à pour faire baisser les salaires et augmenter les profits

Voici deux exemples des sommes allouées annuellement au titre du budget européen 2016 par la Commission Européenne :

  • INFORMATION ET ACTIONS DE FORMATION EN FAVEUR DES ORGANISATIONS DE TRAVAILLEURS
    Budget annuel : 18,2 millions d’euros

    Subventions pour la mise en place de mesures d’information et de formation pour les organisations de travailleurs

  • RELATIONS INDUSTRIELLES ET DIALOGUE SOCIAL
    Budget annuel : 13,950 millions d’euros

    Subventions pour la promotion du dialogue social au niveau professionnel et sectoriel

De quoi largement fluidifier le « dialogue social » – pour reprendre le termes utiliser lors de l’affaire de la caisse noire de l’UIMN cartel patronal de la métallurgie et cœur du MEDEF – dans l’intérêt de l’Union Européenne des patrons. On comprend mieux à ce compte pourquoi la CES loin de défendre les travailleurs combat au contraire nombre des mouvements sociaux et des résistances menées dans chaque pays par les travailleurs et leurs syndicats de classe.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/confederation-europeenne-de-syndicats-commission-europeenne-depense-millions-deuros-financer-syndicats-pro-ue/



14 réactions


  • alain_àààé 5 janvier 2017 15:48

    c est trés bien de parler d un syndicat europeen financé par l UE mais je ne crois pas beaucoup que se syndicat ai joué un role bien important dans les luttes qu on mené les autres syndicats que se soit en france en italie ou en belgique mais se sont plutot les gouvernements qui ont joué la carte de pourrir les manifestations par l envoi des gendarmes policiers CRS.je suis d accord avec vous qu il joue la carte de l UE.maintenant concernant la caisse noire du MEDEF qui distribuait de l argent a certaines organisations francaise pour ne pas faire gréve alors ne vous trompez pas de cible car d aprés un général qui malheureusement viens de mourir et avec qui j avais souvent des discutions syndicales et dont un de ses membres a été impliqué et écarté du MEDEF m as bien souvent dis que tous les politiciens de droite ou de gauche étaient au courant de cette affaire qu on a bien vite étouffée


  • baldis30 5 janvier 2017 16:43

    Article 154 .....« en veillant à un soutien équilibré des parties »


    Ce serait amusant si ce n’était tragique ! à moins que leurs perversions aient atteint un tel degré qu’ils peuvent se permettre tout sans même s’en apercevoir !

  • eric 5 janvier 2017 21:22

    Enfin ! Bien sur, il n’est pas idéal que l’on soit obligé de payer les gens pour se syndiquer, mais d’un autre côté, on ne pouvait plus laisser un monopole de la représentation au frais du citoyen et sans représentativité au syndicat bolchevique. Je pense à la CGT, qui survit comme lobby de défense d’intérêts privés grâce au fric racketté par les différents trucs qu’elle a obtenu depuis l’après guerre.

    Tant qu’à gaspiller de l’argent public, on peut bien en mettre un peu au service de la liberté.

    D’un autre côté, est ce la meilleure méthode ?

    Pensez, ce machin, comme aurait dit le Général, c’est 3% des salariés français, officiellement, et en comptant tous ceux qui gagnent leur croûte comme cela. Et leur patron vient de proclamer qu’en tout état de cause, il ne respecterait pas le résultat des élections présidentielles !!! (Philippe Martinez mercredi lors de ses vœux à la presse).

    Je pense qu’il faudrait appliquer les lois républicaines civiles civiques citoyenne et anti fascistes contre ces organisations factieuses qui revendiquent par avance leur non respect du suffrage populaire.


  • V_Parlier V_Parlier 6 janvier 2017 10:47

    Je m’étonne finalement de n’avoir pas assez imaginé à quel point l’UE contrôle tout, même ce que les gouvernements français n’avaient jamais réussi à contrôler (que ce soit à juste titre ou pas).


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 janvier 2017 19:19

      @V_Parlier
      La grande majorité de la classe politique et des médias est européiste.
      Ils cachent soigneusement aux citoyens le dessous des cartes de l’ UE.
      Ils ne citent jamais le moindre article des Traités européens.


      Ce sont pourtant ces articles qui décident des politiques qui sont menées. Et qui expliquent pourquoi aucun gouvernement européen ne peut faire des politiques dans l’intérêt général de son pays et de sa population.
      Voici les articles les plus toxiques qui sont cachés aux citoyens.

  • zygzornifle zygzornifle 6 janvier 2017 12:22

    l’UE est un nid de crotales hautement venimeux qu’il faut éradiquer rapidement avant qu’elle se dote de sa propre force de police style CRS pour aller massacrer avec la bénédiction de tous les présidents des pays qui la composent tous ceux qui oseront dire qu’elle doit disparaître pour le bien de tous .....


  • zygzornifle zygzornifle 6 janvier 2017 12:27

    Quand on entend nos politiques qui disent qu’il faut renégocier les accords de Schengen on se rend compte que ce n’est que du vent ..... Ou on est dan s l’Europe et on rampe comme l’a fait Sarko et le fait Hollande ou on se taille mais a ce moment on a l’UE le rouleau compresseur qui écrase toute velléité de oreillon dos plus les politiques LRPS se roulant dans la fange bruxelloise rêvant a la distribution du nonos sous forme d’enveloppe....


  • alain_àààé 6 janvier 2017 14:17

    FIFI mais je te remercie de ton intervention donc si je te comprend bien FIFI nous autres syndicalistes nous appartenons a ce syndicat mais en plus nous sommes payé par l UE C EST BIEN cela FIFI en plus de l état français voir pour certaines régions les régions et les départements nous payent aussi.un terroriste de la CGT


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