Coronavirus : l’UE, boulet des pays européens
L’actualité est parfois très révélatrice. Il a fallu que le patron de Moderna alerte l’UE sur son retard pour que la commission agisse. Et après le pic de la seconde vague de l’épidémie, les pays de l’UE ne parviennent toujours pas à s’accorder sur le plan de relance décidé juste après la première… Deux nouvelles preuves que l’UE n’est pas une aide pour les pays européens, mais bien plus un boulet.
Le tout petit dénominateur commun européen
S’il y a bien une chose qui est clair, c’est que les crises démontrent que l’Union Européenne n’apporte rien aux pays européens. Alors que la crise des subprimes venait des pratiques mortifères des établissements de crédit immobiliers étatsuniens, les pays de l’UE ont été touchés au moins aussi durement que les Etats-Unis. Pire, les vices de forme de la monnaie unique européenne, accentués par la crise, ont provoqué peu après une crise européenne spécifique ! Bref, au lieu de nous protéger de la spéculation étatsunienne, l’UE nous y expose sans la moindre protection. Et pire encore, sa construction ubuesque nous a replongé la tête sous l’eau alors que les Etats-Unis connaissaient une vraie reprise. Malheureusement, il est craindre que le scénario soit le même pour cette crise du coronavirus.
D’abord, il faut rappeler que le virus vient de Chine. Malheureusement, le bilan sanitaire actuel est beaucoup plus lourd sur notre continent qu’en Chine, ou même dans ses pays proches, comme le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan. Bien sûr, ils avaient l’avantage d’avoir eu l’expérience du SARS, mais nous aurions aussi pu tirer les leçons de leur expérience pour mieux gérer cette crise. Parmi les grands pays européens, seuls les Allemands ont relativement bien contenu le bilan humain. Et pour couronner le tout, le bilan économique est aussi particulièrement sévère sur l’ancien continent, du fait des mesures de confinement extrêmement sévères décidées devant l’incapacité à maitriser l’épidémie. Certains pays comme le nôtre cumulent un triple hécatombe, sanitaire, économique et autoritaire.
Ce qui est frappant avec les deux anecdotes de la semaine d’avant, c’est à nouveau à quel point l’UE nous affaiblit. Du fait de l’UE, nous avons été les derniers grands pays à passer commande des vaccins Moderna. La Grande-Bretagne, qui n’a plus à passer par les interminables conciliabules bruxellois, l’avait fait bien avant nous : merci le Brexit ! Du fait de l’UE, les pays européens risquent d’être les derniers servis par Moderna. L’UE ne nous permet pas de peser, elle nous freine. Idem sur le plan de relance européen qui ressemble de plus en plus à une farce. Alors que Berlin, Washington et Paris ont su mobiliser des sommes colossales (1000 milliards, 2000 milliards et 500 milliards) en quelques semaines pour faire face à la crise économique, la réponse de l’UE reste dérisoire et bien tardive.
L’apport de l’UE aux plans de relance des pays européens est chaque jour plus ridicule. Ridicule sur le montant : il faut rappeler ici qu’il ne reste qu’un peu plus de 300 milliards de nouveaux budgets pour les 27, à dépenser sur 4 ans (et 360 milliards de crédits qui ne seront probablement pas utilisés). La somme est totalement dérisoire, à peine 0,5% du PIB. En outre, elle ne viendra que très tardivement, pas avant mi-2021, après la seconde vague… Et les péripéties de la négociation démontrent qu’il est extraordinairement compliqué de faire même quelque chose de petit avec l’UE, alors que les Etats peuvent agir bien plus vite et à bien plus grande échelle seuls. A contrario, Londres savoure sans doute de ne plus avoir à passer par ces négociations byzantines, qui ne mènent à pas grand-chose.
Encore une fois, nous voyons que le dénominateur commun des pays qui composent l’UE est beaucoup trop petit pour nous permettre d’agir ensemble le plus souvent. Il est temps d’enterrer cette construction archaïque et dysfonctionnelle qui nous pénalise et ne nous aide jamais. Oui, la coopération européenne peut être très utile, comme le montrent Airbus et Ariane, mais passer par l’UE ne permet jamais de le faire dans de bonnes conditions, comme nous le voyons encore.