vendredi 7 septembre 2012 - par Résistance

François Hollande se lie les mains à l’Europe

Qu’il s’agisse de politique extérieure, de politique intérieure, d’économie ou de relations avec les instances européennes, le quinquennat socialiste semble déjà s’inscrire dans la continuité du précédent, avec une légère différence cependant : les marchés et la crise de la zone euro dictent l’agenda de François Hollande. 

Jean-Marie Ayrault a ainsi expliqué à la télévision que la réduction de la dette publique (qui avoisine les deux milliards d’euros) sera la priorité du gouvernement, et que tant que les prêts ne seront pas remboursés par l’État, il ne soutiendra ni l’investissement, ni la recherche, ni l’éducation, ni l’aménagement du territoire. C’est dit !

L’assainissement de la dette publique devient un véritable obstacle de plus en plus difficile à surmonter. Selon le groupe financier Bloomberg, le premier ministre français aurait déclaré que les prévisions de la croissance devraient être revues à la baisse pour 2013 : « j’ai l’honnêteté de dire aux Français que la prévision initiale d’1,2 % (de croissance du PIB, NDLR) sera très difficile à atteindre, et il est probable que les chiffres soient plus bas encore dans toute l’Europe ». Ces déclarations confirment le rapport public publié mi-août par la Banque de France, selon laquelle une phase de récession économique allait toucher toute la zone euro, Paris n’étant pas en reste.

Le contrôle des finances publiques est devenu la priorité de François Hollande, alors que la croissance devrait reculer de 0,1 % au troisième trimestre, un pourcentage identique à celui du second trimestre. La France n’est donc pas loin d’être officiellement en récession, et ce pour la première fois depuis le printemps 2009.

Outre la récession économique, la Banque de France a également averti que la confiance des industriels était à son plus bas niveau depuis trois ans. Les difficultés auxquelles doivent faire face les firmes automobiles tricolores (Peugeot, Renault et Citroën) parlent d’elles-mêmes. De son côté, le ministère des finances a déclaré que le déficit commercial aurait augmenté plus que prévu au cours des six premiers mois de 2012, pour atteindre 34,9 milliards d’euros.

C’est dans ce contexte que Jean-Marc Ayrault a lancé, le 2 septembre sur France Inter, un appel aux députés, de droite et de gauche, leur demandant de donner au gouvernement une large majorité pour ratifier le pacte budgétaire européen, qui prévoira pour les pays dont le déficit dépassera les 3 % de PIB des sanctions quasi-automatiques. Ce pacte devrait entrer en vigueur dès 2013. 

Les membres du Parti socialistes se sont rangés à l’unisson derrière le Premier ministre. Quant à Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP et candidat à la présidence du parti, il a déclaré que le traité européen négocié par le gouvernement de Nicolas Sarkozy sera voté par les députés de son parti, lesquels veilleront à ce que le nouveau gouvernement respecte son objectif de réduire le déficit du PIB à 3 % dès 2013. 

La Cour des comptes avait déjà mis en garde François Hollande sur le fait qu’il serait nécessaire d’économiser 33 milliards d’euros pour atteindre les objectifs de déficit prévus. De surcroît, il y a fort à parier que le gouvernement, face à une croissance plus lente que prévue, s’engage dans une politique de réduction drastique des dépenses publiques, mettant à mal l’État-providence, tout en augmentant les impôts. Une politique bien différente de celle annoncée quatre mois plus tôt dans la campagne du néo-président. Mais l’Europe est un dogme… même chez les socialistes.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-fran-ois-hollande-se-lie-les-mains-a-l-europe-109818437.html



8 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 7 septembre 2012 11:09

    la dette de la france c’est de l’enfumage :

    http://2ccr.unblog.fr/2010/10/16/la-dette-de-la-france/


  • Anaxandre Anaxandre 7 septembre 2012 14:12

     Nul besoin d’être un fin analyste pour voir aujourd’hui que les politiques qui se succèdent depuis plus de quarante ans nous mènent droit à la catastrophe, avec une accélération du processus de destruction de tout ce qui fit la grandeur et l’exception française à chaque nouvelle crise. Et chaque nouveau recul de notre Souveraineté, qu’elle fut monétaire (l’euro) ou militaire (l’OTAN) nous soumet, nous affaiblit et nous détruit un peu plus.

     Pour les rêveurs et les idiots : « d’autre Europe » vous n’aurez point.
     Pour tous les autres : vous ne pouvez que constater que la seule politique capable demain de sauver la France et son peuple ne peut être que nationaliste (de gauche ou de droite, là n’est pas le sujet).


    • taktak 7 septembre 2012 14:35

       Pour les rêveurs et les idiots : « d’autre Europe » vous n’aurez point.
       Pour tous les autres : vous ne pouvez que constater que la seule politique capable demain de sauver la France et son peuple ne peut être que nationaliste (de gauche ou de droite, là n’est pas le sujet).

      D’accord avec le premier point
      En revanche pour le second, il faut constater qu’une politique nationaliste conséquente ne peut être que de gauche, ou du moins républicaine et sociale.
      A défaut, faute de rendre le pouvoir au peuple lui permettant d’échapper à la domination des « marché » (que d ’aucun pourrait renommer la classe dominante ou classe capitaliste), on ne changerait pas fondamentalement la situation. Il faut avoir l’honnête de dire que la sortie de l’europe et de l’euro est une condition préalable pour avoir le choix entre politique progressiste ou alternative à la mise en coupe réglée du pays et l’exploitation de ces travailleurs. mais il faudra aller au delà.
      C’est pourquoi le FN n’est absolument pas une solution, car son projet politique c’est de developper un capitalisme autoritaire, ultra libéral sur le plan économique.

      Reste donc à unir les défenseur de la Nation et la gauche social, sur le dénominateur commun à la fois des valeurs républicaine et de souveraineté du peuple. On a vu qu’un Dupont Aignan sur cette base était capable de se rallier à la reconstitution de grand pole public dans l’énergie, les autoroutes... Reste à ce que la gauche et je pense particulièrement au FdG et au PCF, revienne sur la dérive récente qui lui fait oublié que la défense de la Nation et de la souveraineté Nationale est une préalable indispensable pour permettre de réformer la société sur des bases progressistes.


  • NOJ71 7 septembre 2012 17:01

    A l’auteur.

    Votre europhobie ne peut satisfaire que les sympathisants du FN et les nostalgiques du stalinisme.


  • Roubachoff 7 septembre 2012 17:18

    Babar 1er, imbécile heureux et fier de l’être

    Alors que la récession guette le pays, maître Flamby persiste et signe sur la réduction des déficits. Grâce aux génies qui nous gouvernent, on va ajouter à un fléau (le ralentissement économique) un deuxième fléau (la rigueur) qui accentuera les effets du premier. Amené à traiter un malade de la grippe, le docteur Flamby lui fait attraper une bonne gastro, histoire qu’il soit vraiment mal foutu de la tête aux pieds. Se souvenant sans doute que moins par moins fait plus en mathématique, Mister Flanc Renversé pense sûrement qu’il créera de la croissance en procédant ainsi.

     


  • Roubachoff 7 septembre 2012 17:22

    @NOJ71

    Auriez-vous l’obligeance de citer, pour notre édification, les cinq points positifs les plus frappants à mettre au crédit de l’EU et de l’Euro ? De grâce, évitez de nous sortir la vieille tarte à la crème de la « paix entre les pays européens ». Il n’y aurait pas eu de guerre de toute façon. En revanche, rien ne dit qu’il n’y en aura pas à l’avenir.


  • bigglop bigglop 7 septembre 2012 18:53

    Bonjour à tous,
    Bon article @Capitaine Martin
    Je vais rajouter mon grain de sel :
    En 2008, JM Ayrault avait défendu le référendum pour le traité de Lisbonne, mais par la seule présence des parlementaires PS, le quorum demandé pour la ratification en Congrès était atteint. Bah ! les promesses, ça ne mange pas de pain.
    Février 2012, la ratification du MES par le Parlement, en procédure d’urgence, sans débat contradictoire (même pas interne du PS), avec un vote majoritairement abstentionniste socialiste traduit en « abstention dynamique et agressive » pour renégocier le Pacte Budgétaire (JM Ayrault)
    TSCG :
    Au Conseil Constitutionnel, l’UMP et le PS, main dans la main, décident que l’adoption de la règle d’or ne nécessite pas une modification de la Constitution mais son inscription dans la loi organique encadrant la loi de programmation des finances publiques. Mais cette loi organique est inscrite dans la Constitution ???
    Ils ont oublié leurs cris d’orfraies, sur cette règle d’or, qu’ils poussaient en août 2011
    Il n’a rien négocié sur le TSCG, puisqu’il reste en l’état (lettre du Cabinet Cheuvreux et l’interview de Nicolas Doisy)
    Quid de ses « promesses électorales » ; taxation 75%, des assurances-vie, lutte contre la finance folle, il n’en reste qu’un erzatz.
    Après les dernières annonces de la BCE, de Mario Draghi, Bruno le Roux attribue ce succès à Hollande.
    Il ne fait que poursuivre la politique néolibérale de Merkozy, se disant « impressionné » par les nouvelles mesures d’austérité de Rajoy en Espagne, tout en maintenant la pression sur la Grèce avec Merkel
    Il nous propose les solutions néolibérales européennes extrêmement efficaces en Grèce avec la future création de Zones Economiques Spéciales (camps de travail) proposées par Martin Schulz, Président du Parlement Européen et membre de l’Internationale Socialiste (Papandréou, Hollande...)
    En résumé, il va mettre en oeuvre la doctrine Draghi « le modèle social européen est mort », destruction du droit du travail, du social, des activités régaliennes de l’Etat, privatisations......



  • jjwaDal jjwaDal 8 septembre 2012 10:20

    Nullement surpris par l’attitude d’un partis qui n’a aucune vision nationale, aucune vision globale et qui se paie de mots depuis l’arrivée en 1981 de françois mitterrand à la tête de l’Etat. Comme on sait plus quoi faire on se défausse sur des instances européennes non élues et déconsidérées depuis un bon moment (la subordination des lois françaises au droit de l’OMC, donc des lois mondiales mitonnées dans le dos des peuples et des parlements et notre adhésion sans consentement en 1995, nous avons protesté ? More to come...). A noter leur surdité patente aux solutions alternatives, car il suffit d’un pas de côté pour sortir du boulet de la dette, soit en déprivatisant la création monétaire, soit en obligeant des prêts directs aux Etats à taux zéro de la BCE (bien plus dur que de saigner les peuples européens j’en conviens  smiley ), soit pour certains pays en sortant (éventuellement pour quelques années ou une décennie) de la zone euro. Comme l’Europe n’est manifestement pas au service des peuples (pour le penser il faut se droguer à mort en 2012 ou regarder la TV) toute avancée des prérogatives de la commission est une strangulation supplémentaire. Cocasse de voir que la ratification du TSCG ne nous aidera nullement à résoudre nos problèmes puisque ce traité est la condition pour pouvoir bénéficier du MES donc d’aide financières des banques privés sous caution des Etats membres. Or si deux Etats , france et allemagne ont un jour besoin des prêts du MES ce ne sont pas les autres qui serviront de caution. Donc ce brave homme veut qu’au sein de la pire crise depuis les années 30, on démolisse nos droits sociaux et de surcroit qu’on soit comptable en plus de l’infortune d’autres Etats européens, dont le sort est joué à la roulette russe par le collège des prêteurs potentiels. A tous les coups on perd car quelques Etats n’avaient pas leur place en zone euro aussi tôt et ne vont pas recaler à la tête de peloton avant longtemps et au prix de sacrifices sociaux important.
    Quand l’idéologie se moque éperdument des peuples on voit ce qui se passe.


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