mardi 20 juillet 2010 - par Le Canard républicain

Jerzy Buzek : un pion sur l’échiquier américain

Les 28-29 juin dernier, le président du Parlement européen était de nouveau « à Washington pour renforcer les liens ».

Lors de son premier séjour aux U.S.A. en avril 2010, l’agenda de Jerzy Buzek fut particulièrement chargé.
Il n’a pas simplement fêté l’inauguration officielle du bureau de liaison du Parlement européen avec le Congrès -première marche vers l’Assemblée transatlantique [1]- , mais il a aussi participé au dîner de remise des prix du Conseil atlantique [2] en l’honneur de Bill Clinton et d’autres personnalités, en n’oubliant pas de rencontrer Zbigniew Brzezinski [3] au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS).
 
Dans le communiqué de presse du 23/04/10, on peut lire la déclaration suivante de Jerzy Buzek : « Je me réjouis à la perspective de ce programme bien rempli, composé de réunions avec des responsables de premier plan à Washington et New York. L’objectif principal de cette visite est l’édification d’un partenariat législatif transatlantique beaucoup plus étroit entre le Parlement européen et le Congrès des États-Unis. Nous pouvons et devons collaborer pour faire face aux défis majeurs qui se dressent devant nous de part et d’autre de l’Atlantique, qu’il s’agisse du changement climatique ou de la sécurité énergétique, du maintien du libre-échange ou de l’amélioration de la gouvernance mondiale (ndlr  : [4]).
Nous avons beaucoup d’idées pour relancer nos relations. Le Parlement européen souhaite que des échéances soient fixées pour la création d’un marché unique transatlantique. Nous sommes favorables à un renforcement de nos relations institutionnelles, par la création d’une assemblée parlementaire transatlantique. Nous souhaitons profiter de l’ "effet Obama" pour édifier un partenariat dynamique, porteur d’espoir et capable de donner des impulsions dans un monde incertain »
.
 
Fin juin, pour son deuxième séjour en deux mois dans la capitale américaine, Jerzy Buzek voulait « voir comment l’UE, le Canada et les États-Unis peuvent contribuer à la démocratie et aux droits de l’homme dans les pays en développement. Il a participé à un dialogue organisé par l’organisation américaine National Democratic Institute, co-présidant un débat avec l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright » [5]. L’ U.E. et la démocratie sont totalement antinomiques M. Buzek comme l’a bien souligné Anne-Cécile Robert dans son article "L’Union européenne dit non à ses peuples, mais oui à un président" publié par l’Association pour une Constituante. Quant aux droits de l’homme, M. Buzek, on peut douter de vos références. On ne peut que vous conseillez de relire attentivement la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1793, en particulier ses articles 25 et 35…
 
Jerzy Buzek « a également rencontré le député Bart Gordon, président de la commission Sciences et Technologies de la Chambre des représentants, qui se rendra au Parlement européen dans quelques semaines. M.Gordon tente de renforcer les liens entre sa commission et la commission de l’Industrie, de la recherche et de l’énergie du PE. M.Buzek a déclaré qu’il y aurait davantage de contacts entre les rapporteurs et les présidents des commissions concernant des propositions législatives concrètes, ainsi que davantage d’échanges de personnel. Et d’ajouter que l’UE entendait profiter de l’expérience américaine en matière de lien entre le monde universitaire et l’industrie.

Enfin, interrogé sur l’accord Swift signé le 28 juin, M.Buzek s’est montré optimiste. »
 [6]
 
M. Buzek, la partie d’échecs n’est pas encore terminée…
 
J.G., Quintidi 15 Messidor an CCXVIII

P.S. : pour avoir une vision plus complète :

Le Canard Républicain :


7 réactions


    • ChatquiChouine ChatquiChouine 20 juillet 2010 20:58

       Pas d’ accord franck2012, ce Jerzy Buzek est dans la continuité de la stratégie américaine concernant l’ Europe, à savoir affilier celle-ci directement aux Etats unis.
       Traité transatlantique, gouvernance mondiale, tout cela est parfaitement cohérent en termes stratégiques.
       Pour ce qui est du sursaut des consciences européennes que vous évoquez et qui serait susceptible de faire obstacle à cette politique, je vous trouve particulièrement optimiste car, objectivement, rien dans ce qui s’est passé ces dernières années ne peut permettre d’ abonder dans votre sens.

      Si, lors de la guerre en irak de 2003, certains peuples ont manifesté leur hostilité à l’ envoi de leur troupes, cela n’a en rien affecté les décisions prises par leur dirigeants, que cela soit en Angleterre, en Italie ou en Espagne.
       Vous rappelez vous avoir vu des manifestations importantes lors de l’ adoption du traité simplifié, censé avoir éliminé tous les points de discorde (....) du traité de Lisbonne rejeté par les francais....
       De même, avez vous vu qui que ce soit manifester contre l’ entrée de la France dans l’ OTAN ?

      Il est clair que, concernant l’ Europe, il n’y a qu’ un rejet mou et apathique, sans passion, car la plupart des gens perçoivent ce « machin » comme une grosse et lourde administration sans emprise sur leur quotidien.....ce qui est totalement faux.

      Toutes les réformes majeures en cours sont dictées en premier lieu par la commission européenne, toutes les politiques sociales sont de plus en plus assujetties à l’ approbation de cette dernière mais aussi, depuis peu, au FMI, largement représenté dans le fameux plan de relance Européen.

      La menace d’ abaissement des notations des agences Moody’s, Standard and Poors ou Fitch pèsent bien plus lourd dans la polique des nations que toutes les manifestations populaires pouvant y apparaitre.

      Dans tout ce qui est en train de de passer, il n’est question que de réduction des dépenses, diminution des salaires, du nombre de fonctionnaires, des prestations sociales, allongement de la durée de cotisation retraite, retrait des « niches » fiscales (spécialement celles bénéficiant aux classes moyennes tels que apl étudiants).....et dans tout cela, quelqu’un a t’il noté un quelconque plan pour l’ emploi, pour éradiquer les délocalisations, les pertes d ’emplois industriels par milliers chaque mois...rien, nada, zero.

       Nous sommes d’ore et déjà à la botte des US, le parlement Européen n’est que son faire valoir.
      Il est plus que temps d’ouvrir les yeux,



  • raymond 20 juillet 2010 20:15

    D’accord avec toi franck mais nous sommes devant un défilé de marionettes qui scellent la fin de la mondialisation , le NOM, enfin le leur en tout cas, ils ont juste oublié le monde 2.0 comme je l’ai lu déja


  • Hieronymus Hieronymus 21 juillet 2010 04:49

    cher Canard
    grace a votre article, je me suis renseigne
    et j’ai pu savoir qui etait cet illustre inconnu de Jerzy Buzek !
    il est d’origine tcheque et actuellement president du parlement europeen
    (je precise pour l’immense majorite de ceux qui n’etaient pas au courant)


    • Iren-Nao 21 juillet 2010 11:15

      Merci Hieronymus, c’etait effectivement necessaire.

      Je crois quant a moi que les US et plus particulierement BHO (qui ne fera pas long feu) ne s’interessent guere a l’Europe, ils continuent a faire les macs, mais juste par reflexe tant ils ont de pb a la maison (qq petites guerres en train de tourner au desastre,le faux pb Iranien, le faux ami youpin, les gangs mexicains et l"Arizona, Tea party, et le ruineux pentagone, la machine militaire la plus ruineuse et la moins efficace du monde et j’ai entendu parler d’une crise financiere pregnante de troubles sociaux serieux etc etc ) tout cela aux mains de dirigeants qui sont tellement nuls et sans idees qu’ils pourraient postuler au parlement europeen.

      On a bien helas les gouvernements qu’on merite.

      Iren-Nao


  • Julius Julius 21 juillet 2010 11:57

    Des relations plus étroites avec USA est la seule chose qui peut sauver l’Europe (une fois de plus encore).


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