samedi 21 juin 2008 - par walpole

L’appel du 18 juin de Mr. Jean-Claude

On l’avait aperçu sur nos écrans lors du referendum sur l’, joignant le doigt menaçant à la parole suave. Il nous avait déjà délivré ses messages d’espoir et de béatitude sur la construction européenne dans son costume gris très strict. Voilà que le canard d’Edmond de Rothschild a ouvert ses pages à Monsieur Jean-Claude (Juncker) pour une interview où pointe non plus de l’agacement mais une colère sourde pas exempte de menaces. C’est vrai qu’avec son ami Barroso, Monsieur Jean-Claude doit penser que les temps sont durs. Après les peuples français et néerlandais, les Soiffards irlandais se sont engouffrés dans les interstices démocratiques et sont venus foutre la pagaille dans les règlements peaufinés et concoctés dans la tranquillité silencieuse de la capitale belge.

Mais qui est ce Monsieur Jean-Claude, premier ministre chrétien-social luxembourgeois ? La première fois que Walpole l’a « rencontré », ce fut sur une des pages de la revue interne de Cedel Groupe (aujourd’hui chambre de compensation bien connue… surtout de Denis Robert). Là, sur la photo, Monsieur Jean-Claude applaudissait le lauréat de la Fondation Edmond Israël (du nom du premier président de cette firme de clearing luxembourgeois). A ses côtés, Walpole a reconnu André Lussi le grand patron d’alors qui fut « déplacé  » en silence après les Révélations de Denis Robert. Walpole apprend que l’année suivante, notre Monsieur Jean-Claude se voit décerner le Prix baptisé « Vision pour l’Europe » et reçoit les louanges du trotskyste Lionel Jospin.

Mais c’est de 1985 que date le début de l’engagement résolument pro-européen de Monsieur Jean-Claude. Il veut de par son engagement éviter les drames et tragédies du passé qu’il connaît bien. En effet, son père a été enrôlé de force dans la Wehrmacht allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et envoyé au front russe.

Il sera Gouverneur de la Banque mondiale et assumera la responsabilité de gouverneur du Fonds monétaire international et de gouverneur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

En mai 2008, le Président de l’Eurogroupe va adhérer au Parti Communiste luxembourgeois (non,non, là, Walpole s’amuse !). Ce qui n’empêche nullement Monsieur le Premier Ministre de jouer au Défenseur des Prolétaires, dénonçant les augmentations « scandaleuses  » que s’attribuent certains dirigeants d’entreprises (qu’il connaît parfaitement bien). Il “envisage (pesez le verbe « envisager  » !) de faire tout pour lutter contre ces comportements extravagants ». “Nous pensons (pesez le verbe « penser ») que les dérapages excessifs sur les salaires que nous avons pu observer dans plusieurs pays sont proprement scandaleux et regardons (pesez le verbe “regarder“) quels moyens utiliser pour lutter contre ces excès-là“, et plus loin : “Une action internationale s’impose. Nous voudrions que l’UE donne l’exemple et entraîne les autres“.

Ben, Monsieur Jean-Claude, d’accord mais on n’a rien vu venir. Ce que nous avons vu venir par contre, ce sont le Non irlandais et vos petites lunettes grises. Dans une interview à Libération, Monsieur Jean-Claude estime que la perspective d’une Europe à deux vitesses se renforcerait si les propositions irlandaises n’étaient pas suivies par le reste de l’UE. Comme si les deux vitesses n’y étaient pas.

Monsieur Jean-Claude a de la suite dans les idées. Non content de houspiller le peuple français qui a osé dire et voter démocratiquement NON à son Europe, le voilà qui tançait, il y a quelque temps, la Belgique dans ses problèmes communautaires :
« Il faudra que la Belgique se ressaisisse. Qu’elle donne, vers l’extérieur, l’image d’un pays le plus uni possible. Qu’elle sache que d’autres l’observent dans sa façon de régler ses problèmes ». En donneur de leçons, le voilà qui distribue aujourd’hui les mauvais points : « Il y a une vraie paresse des gouvernements qui ont renoncé à expliquer l’Europe  » (1) On pourrait croire qu’il n’y a pas que des chômeurs parmi les fainéants mais Monsieur Jean-Claude ajoute : « Il y a une paresse des citoyens bien installés dans leur confort national » avant de lâcher, dépité : « On n’a plus de regard sur le Monde ». Peut-être devriez-vous changer de lunettes (et de politique), Monsieur Jean-Claude ?

A la rescousse, ce même jour, Inigo Mendez de Vigo, rapporteur sur le Traité de Lisbonne au Parlement européen singe notre Petit Nikos et appuie notre Premier ministre en qualifiant le vote irlandais d’ « incident de parcours » (2).

Et pour finir, à lire les propos de Monsieur Jean-Claude, on pleurerait presque sur le sort de toutes ces grosses fortunes amies : « Si l’Europe n’existait pas, nous aurions eu de graves crises monétaires qui nous auraient tous rendus plus pauvres ! »

Walpole se gratte la tête, médite sur le « NOUS » et le « TOUS » et, un peu hésitant, ne sait plus si Monsieur Jean-Claude a de riches idées ou des idées de riches.

(1) Libération du 18 juin.
(2) Le Figaro du 18 juin.

Walpole (http://www.pensezbibi.com)



8 réactions


  • DG. DG. 21 juin 2008 12:20

    j’adore la photo : on voit tout de suite qui commande. le pauvre Sarko, l’air un peu égaré, se cache derriere l’épaucle franche de jean-claude. ce n’est qu’un valet chargé du maintient de l’ordre en France.

    bref, elle résume le problème de l’Europe. les élus ne gouverne plus, et ne font qu’administrer le pays. l’impuslion politique appartenant à la commission, qui ne represente personne, sinon quelque gros lobby bancaires et industriels, c’est sa mission historique depuis le traité CECA, même si elle a changé de nom.

     


  • Céphale Céphale 21 juin 2008 13:51

    Le journal de 13h de France-Inter nous apprend que Ouest-France vient de publier un sondage de l’IFOP sur la question : "Si un référendum sur le traité de Lisbonne avait lieu maintenant, que voteriez-vous ?"

     

    53% des Français voteraient NON !

     

    Merci à l’IFOP et à Ouest-France.


  • anny paule 21 juin 2008 15:14

    "53% de français voteraient NON" annonçait un journaliste de F-I tout à l’heure ! 53% de français avaient voté NS en mai 2007, 15% environ ne le soutiennent plus (sur ces 53%), il lui reste 38% de "soutiens" !

    Le même NS révélait en novembre dernier que si le traité de Lisbonne était soumis à un référendum dans l’ensemble de l’UE, il serait rejeté par les peuples... qu’il fallait donc l’imposer par voie parlementaire. (Ce qu’il a fait, avec la complicité d’innommables ! ). 

    Le même NS proposait voilà deux jours d’ignorer le vote des Irlandais pour faire avancer l’Europe... ce qui signifie que 53% d’Irlandais ne valent pas 53% de Français... que certains européens sont plus européens que d’autres ! (même s’il existe une question d’échelle liée au nombre des habitants des deux pays... mais, si les Irlandais avaient accepté ce traité, on ne se poserait pas la question du nombre !!!).

    Le même NS a tenté de faire pression sur les Tchèques (entre autres) pour passer outre les refus irlandais, mais aussi français et néerlandais (même s’ils appartiennent au passé, ils SONT, c’est un Fait incontournable... d’autant plus incontournable que le sondage évoqué plus haut montre que l’avis des Français n’a guère changé).

    Le même NS ne cesse (quand ça l’arrange) de convoquer la Démocratie dans son discours ("les Français m’ont élu pour ça"... "Je l’avais dit, je le fais"... "Nous sommes une démocratie, je respecte ceux qui m’ont élu"...). 

    Face à une telle PRESSION, que pouvons-nous faire pour être entendus et respectés ? Ce n’est visiblement pas ce "cher Mr. Jean-Claude qui nous aidera !!! Mais, ce que nous vivons en ce moment, ça s’appelle comment, déjà ??? C’est grave !!!


  • sisyphe sisyphe 21 juin 2008 17:30

    Encore un exemple du véritable déni de démocratie auquel sont soumis les peuples européens.

    Multiplions les obstacles à l’Europe du libre-échange et de la spéculation.


  • moebius 22 juin 2008 00:13

     Dupont la joie..les irlandais on voté non parce qu’ils ne comprenaient rien aux enjeux de ce traité mais aussi parce qu’ils sont contre la politique d’harmonisation fiscale. La situation économique de leur pays est celle d’une quasi paradis fiscale et ceci grâce aux subvention européenne qui ont permis aux sociétés qui se se sont installé en irlande de ne pas payé d’impôts. On comprend que le peuple irlandais, fier et indépendant entend bien conserver ses avantages. Leur gouvernement de catho intégriste avec la bénédiction des ultra libéraux de la diaspora américaine est en train de négocier au prés de l’Union un statut d’exception.. posez vous la question ; qui a financé la campane du non en Irlande....et les dupont la joie applaudissent et crache leur rancoeurs contre Junker et cette autre paradis et concurrent qu’est le luxembourg...peuples imbéciles et tarés je vous emmerde


  • dup 22 juin 2008 09:53

    ’l’imbecile’ a peut être raison . Chaque fois qu’un ouvrier français produit une voiture ,c’est un ouvrier allemand qui en produit une de moins. Pas difficile à comprendre non ? Le liberalisation est la bidonvillisation de l’Europe .

    Que faire ? PARTAGER .

    La le libre échange n’a de sens que si vous échangez un produit que vous n’avez pas ou n’êtes pas en mesure de produire .

    Mais encore une fois ce système est appelé à s’effondrer tôt ou tard car le schéma que je décrivais plus haut étant appliqué à toutes les entreprises et celles-ci ne sachant s’arrêter dans la conquête des marchés et du profit maximal, elles finiront par s’auto détruire en supprimant toute production extérieure à leur monopole, et par là même en ayant oublié un principe de base, qui veut qu’une chose aie de la valeur uniquement à partir du moment ou quelqu’un en a besoin et peut vous l’échanger contre un produit dont vous avez également besoin mais que vous n’êtes pas à même de fabriquer... (c’est le syndrome de la World Company !)

    la concurrence n’a de sens que si par elle vous ne détruisez pas votre propre client . Vous avez besoin de lui

    quand est ce que ces dogmes crétins du ’toujours plus’ seront compris . Une des bonne réponse est garder les états nation tels qu’ils sont . ^Chaque état doit rester maitre de SA monnaie . Entre d’autres termes , foutre en bas cette usine à gaz avant qu’elel nous détruise . Mias voila , c’est pas bon pour l’oligarchie

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/aaron%2Brusso/video/x5tj43_aaron-russo-sur-le-911-le-cfr-et-ro_news

    des choses pas belles se préparent , soyez au moins au courant au lieu bêler les solgans des médias

     

     


  • Céphale Céphale 22 juin 2008 11:08

    @ dup

     

    J’abonde dans votre sens. Permettez-moi d’ajouter une autre preuve du processus d’auto-destruction du système mercantile prôné par Bruxelles. La règle d’or des entreprises soumises à la libre concurrence est : "toujours plus de clients, toujours moins d’employés". Cherchez l’erreur !


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