mercredi 23 novembre 2011 - par Pierre-Franck Herbinet à votre SERVICE

L’art délicat de la philosophie fédérale

L'Europe est à la croisée des chemins. Poussières d'ange, les enfants du siècle ont-ils la tête dans les étoiles ? Quels visages pour les beaux jours de l'Europe ? Au service de notre futur européen, quels choix pour les enjeux de crédibilité ? 

Lasse des clivages partisans d'antan, dépassant les luttes intestines de naguère, la participation citoyenne, héritière de la démocratie participative, pèse sur les réformes de bon sens. Sans gyrophare ni escorte, mais d'égales lettres de noblesse, les participations citoyennes complètent la représentativité. Être un élu de la République, n'y eût-il plus belle réussite ? Aucun destin en clair-obscur mais... un fauteuil, une rampe de projecteurs, un ordre protocolaire, un pouvoir de séduction, une puissance de feu. Souverains classiques, tyrans antiques, la génération de transition n'en a cure, portée qu'elle est par ses devoirs d'euro-bâtisseurs - rendre possible l'égalité des chances, incuber des social business, préserver l'unité du marché européen, renforcer l'identité commune, encourager une administration moderne et irréprochable, lutter contre les paradis fiscaux, défendre les droits de l'Homme et protéger la famille -. Ainsi souffle le vent de l'Histoire européenne...

A la saison des tempêtes, la viciée et scélérate rhétorique eurosceptique bat son plein, leurs sempiternelles critiques - prison des peuples, asphyxie de l'économie - n'ayant de cesse d'essouffler le sens de l'acception fédérale de la construction européenne. L'Union européenne impulse une action coordonnée en faveur du trityque - climat, énergie et croissance verte -. Puisque le tribut pèse lourd sans consensus politique fort, le futur de tous les possibles s'ouvre à la vocation d'une Europe intégrée. Dans un contexte de mobilité croissante des femmes et des jeunes, la pierre philosophale première est la construction d'une union économique, monétaire et durable au service de l'intérêt général. Par exemple, la feuille de route préconise la création d'un fonds européen pour coordonner des politiques de consommation durable au sein de Union européenne. Autres grandes lignes d'approche fédérale consistent à choisir une modernisation des politiques au sujet des structures économiques ( compétitivité, emploi, numérique, entrepreneuriat ), sociales ( jeunesse, femmes, handicap, santé, fragmentation sociale ), environnementales ( prévisions alarmistes du GIEC, énergies renouvelables et substitution au nucléaire ) et internationales ( plate-forme d'échanges, ouverture cosmopolite ). Ainsi souffle le vent de l'Histoire européenne...

A la mesure de la dureté des temps fédéraux, de crise financière en crise sociale, loin de tout attentisme, le principe de réalité fait prévaloir l'indépendance et la crédibilité de la Banque centrale européenne. Les fédéralistes proposent d'améliorer l'attractivité de l'euro par l'entremise d'une mutualisation de la dette européenne grâce aux euro-obligations. Faire luire le soleil fédéral, faire souffler les vents de glace contre les sceptiques, faire couler l'eau vive, tracer le juste chemin et faire régner la démocratie européenne. Les âmes nobles changent les clefs de lecture et d'action afin de transmettre aux jeunes générations les écluses fédérales ( la beauté de l'idéal, les Pères fondateurs ) éloignées des abîmes nationalistes. Ainsi souffle le vent de l'Histoire européenne...

Le bât blesse. Au milieu de gué, accusée de tous les maux, au comble du paradoxe, l'Union européenne souffre. Si le nouvel opus au signe grandiose s'oppose à la malédiction, la - mâle - diction populiste s'enlise dans le mutisme. Aux temps suspendus, la mariée nimbée de soleil, à la couronne de douze étoiles d'OR, enfante dans le bonheur l'acception fédérale. A l'énergie créatrice, la colorisation de l'aquarelle fédérale se peint à l'aune du rêve promis. Ainsi souffle le vent de l'Histoire européenne...

 Pierre-Franck HERBINET



3 réactions


  • BA 23 novembre 2011 20:15

    Mercredi 23 novembre 2011 :

    Maintenant, ce n’est plus seulement la périphérie de la zone euro qui est touchée par l’explosion des taux d’intérêt.

    Maintenant, le cœur de la zone euro lui-même est touché : le cœur de la zone euro voit ses taux d’intérêt devenir exorbitants.

    Les investisseurs internationaux n’ont plus confiance dans six Etats européens.

    Pour six Etats européens, les taux des obligations à 10 ans sont au-dessus de 5 %.


    Belgique : 5,483 %.
    Espagne : 6,646 %.
    Italie : 6,969 %
    Irlande : 8,207 %.
    Portugal : 11,313 %.
    Grèce : 29,041 %.

    Aujourd’hui, il n’y a plus que trois personnes qui peuvent empêcher l’explosion de la zone euro.

     

    Qui sont les trois personnes qui peuvent empêcher l’explosion de la zone euro ?

     

    1- Dieu.

    2- Le petit papa Noël.

    3- Chuck Norris.

     

    http://www.chucknorrisfacts.fr/index.php?p=parcourir&tri=top&PHPSESSID=ee239d05568fdf808501c20f016f45d7


  • Maurice Maurice 24 novembre 2011 12:03

    Bonjour Mr Herbinet,

    L’Europe comme elle est batie actuellement, ne peut en aucun cas solutionner les problèmes que le XXIe siècle nous posent. Elle est minée de l’intérieur. On vous dit et vous croyez que l’Europe changera dans un sens plus démocratique, mais ne voyez vous pas que c’est exactement l’extrême inverse qui se produit ?????
    Dans cette mixture nauséabonde, il n’y a quasiment plus une seule goute de démocratie.

    La lutte contre les problèmes environnementaux est une vaste blague. Par exemple l’Europe prend des mesurettes pour lutter contre la pollution marine (paquet Erika 1, 2, et 3) mais ne fait rien pour solutionner LE problème à savoir la lutte contre les pavillons de complaisance grecs ou maltais. pourtant ce serait la base, vu que ces pays sont « européens »...

    La lutte contre les paradis fiscaux ? Du vent mon cher amis. Seule une volonté internationale permettra dans venir à bout. Ce n’est pas l’Europe qui s’en chargera vous pouvez en être certains. D’ailleurs 50% des paradis fiscaux dans le monde sont des anciennes colonies britanniques sous contrôle de la City. L’angletterre est dans l’Europe non ? smiley

    L’Europe actuelle a été façonné par des milieux affairistes anglo saxons, pour que les capitaux puissent circuler librement, et que les nations ne puissent pas se développer. L’Europe est minée par sa bureaucratie afin de paralyser les Etats. En attendant l’empire anglo saxon place ses pions au sein de nos institutions. Draghi Monti et consorts. Rien ne vous choque ??? Vous connaissez leur CV ? Il serait temps de se poser de bonnes questions au lieu de rêver, et d’attendre que le père noël décende de la cheminée et vous porte une belle Europe sociale...


  • Michel Thomas 24 novembre 2011 15:15

    e suis humain d’abord, puis européen, puis ensuite, quand même, français, et encore après, eh bien normand, caennais, puis de ma rue etc

    Eh bien oui, je la veux cette Europe fédérale, dans laquelle les citoyens ne parlent pas la même langue, n’ont pas les mêmes habitudes, ne mangent pas la même chose etc

    C’est comme la France du XIX° siècle, avec ses bretons, ses auvergnats, ses provençaux, ses normands etc qui, eux non plus, ne parlaient pas la même langue, n’avaient pas les mêmes habitudes, ne mangeaient pas la même chose … et pourtant, ils étaient tous français, et se reconnaissaient aussi comme tels, en plus des racines de leurs provinces respectives.

     Eh bien je suis comme eux, normand et français, je sens aussi européen, profondément.

     Il y a une identité européenne, mais on le voit pas car y baigne, pour la voir, il faut en sortir et prendre un peu de recul.

    Il suffit d’en sortir, de cette Europe (au sens géographique cette fois ci), pour ressentir ce qui nous rapproche entre norvégiens, espagnols, tchèques, italiens ou allemands.

    Allez donc en Amérique, et vous verrez qu’un mexicain est plus proche d’un étatsuniens que d’un espagnol, que si les québecois parlent français, ils n’en sont pas moins américains eux aussi (ce n’est pas une tare, d’ailleurs, hein !), dans leur mode de vie, leur façon de penser et d’appréhender la vie et le monde.

    Allez en Afrique, ou en Chine, ou en Océanie, en plus d’être émerveillés (enfin je l’espère pour vous) par ce que vous y verrez et ceux ou celles que vous y rencontrerez, vous constaterez alors qu’il n’y a pas tant de différences entre vous et un espagnol (ou polonais, italien, belge, comme vous voulez !).

     Voulez vous vraiment de cette Europe des nationalismes ? ces nationalismes qui remontent actuellement comme dans les années 30, justement lors d’une crise. Regardez où ils ont mené, et où ils mèneront toujours, ces nationalismes : à la haine et à la mort.

     Oh, à l’évidence, l’Europe que nous préparent Merkozy et consorts ne semble guère séduisante, disparition des services publics, préférence donnée aux entreprises plutôt qu’au citoyens, j’en passe et des pires … c’est vrai, c’est parfaitement vrai !

    Mais dans quel cadre faut il se battre pour, ou plutôt contre cela ? Chacun chez soi, les français en France pour des lois françaises, les grecs en Grèce pour des lois grecques et les Hollandais en Hollande pour des lois hollandaises, ou bien plutôt les européens en Europe pour des lois européennes ?

    Moi je préfère cette dernière option, , je préfère un droit du travail harmonisé en Europe, des salaires harmonisés en Europe, des syndicats européens qui puissent tenir tête à des entreprises déjà européennes voire déjà mondiales (elles n’ont pas attendu, elles !).

     Alors…, alors eh bien si la première constitution n’est pas la bonne (ce qui est plus que probable !!), on la fera évoluer vers une deuxième, puis une troisième …

    Regardez Montebourg, qui demande la SIXIEME constitution pour la France, c’est bien la preuve que les cinq autres n’étaient pas parfaites, certes, mais elles nous ont permis de vivre ensemble des les contester, de faire évoluer notre vivre ensemble.

    On ne peut pas rester chacun chez soi, on ne le peut plus.

    Nous ne sommes plus dans la France de la troisième République, dont l’essor économique s’est fait sur la conquête et l’exploitation d’un empire colonial (y aurait il des nostalgiques ?).

    Maintenant la France, c’est un confetti (un grand confetti certes, mais un confetti quand même) sur le globe ; elle ne peut pas, elle ne peut plus, être grande ; mais l’Europe, elle, le peut encore et elle peut encore promouvoir et défendre ce qui fait, entre autres, notre identité commune européenne, citoyenneté, droits de l’homme, solidarité (tant qu’elle existe encore) plutôt qu’individualisme forcené.

     Quand je me relis, je constate que ce que je dis mériterait d’être un peu plus construit, mais bon, tant pis, aujourd’hui, c’est comme ça, au fil de l’eau ...

     Juste pour conclure : même si cette Europe n’est pas encore celle que je souhaite, je veux en être pour pouvoir la faire vivre et la faire changer,

    Alors oui , je revendique ma citoyenneté européenne !


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