mardi 19 mars 2013 - par Laurent Watrin

L’économie sociale et solidaire : un chantier européen localisable ?

L'Europe promeut l'innovation durable. Le gouvernement français veut renforcer la place de l'Economie sociale et solidaire. Est-ce compatible ?

Les crises - climatique, énergétique, financière - réorientent les politiques économiques.

En France, relocaliser la production devient impératif. Le gouvernemet a jugé nécessaire d'assurer une certaine flexibilité de l'emploi à la poursuite de cet objectif. En Europe, ce contexte favorise l’émergence d’un modèle social identifiable par les citoyens. Mais le débat est difficile.

Sans attendre un fédéralisme budgétaire et une meilleure intégration des politiques communes, la stratégie "Europe 2020" demeure la règle.

Cette ambition d'une « innovation durable » se heurte à la faiblesse de la volonté du Conseil européen. Et le bras de fer engagé par le Parlement européen sur le budget de l’Union pour 2014-2020 n'est pas de nature à calmer les tensions entre les Etats membres.

L’Europe continue cependant de soutenir, en priorité, le développement durable et les politiques locales de retour à l’emploi, en particulier pour les jeunes. Le dernier Conseil européen le rappelle.

L’Economie sociale et solidaire (ESS) pourrait, ainsi, prendre une dimension nouvelle.

En France, le gouvernement veut mettre en œuvre « une véritable politique publique de ce secteur ». C'est ce qu'affirme le ministre Benoît Hamon dans sa conférence du 29 janvier dernier. Benoît Hamon inscrit l’ESS dans le cadre de la stratégie Europe 2020 afin de soutenir un gisement d’emplois et de formations, notamment dans les métiers du secteur sanitaire et social. Le projet servirait les orientations des départements. Comme d'autres collectivités locales, Le conseil général de Meurthe-et-Moselle a déjà pris position.

Le ministre Benoît Hamon souhaite aussi promouvoir les SCOP. Le gouvernement considère ce modèle d'entreprise - dans lequel les salariés sont des associés consultés pour les grandes décisions - comme un contrepoint utile à la rentabilité financière poursuivie par les grands groupes, et souvent destructrice d’emplois.

L’ESS représente déjà plus de 14 millions de travailleurs à travers les 27 Etats membres de l’UE. C'est 6,5 % de la population active de l’ensemble. Le taux d'emploi dans l'économie solidaire franchit la barre des 9% dans quatre pays : la Belgique, la France, les Pays-Bas et la Suède.

Reste à savoir dans quelle mesure le débat parlementaire français permettra de donner un coup d'accélérateur à l'articulation des fonds structurels européens vers ce secteur de l'économie.

Laurent Watrin



1 réactions


  • spartacus spartacus 19 mars 2013 21:57

    La barre des 9% ???

    20 000 personnes en France, c’est 0.07% de la masse salariale Française. Propagande ubuesque  de fumisterie !


    La SCOP est une version à la française du kolkhoze ou du kibboutz, avec les mêmes perspectives réjouissantes sur le long terme.
    Les SCOP, c’est si génialissime que ça, pourquoi tout le monde se précipite auw CCI pour en ouvrir, dans OuiOuiville il y a une queue de milliers de personnes devant la CCI.

    Les SCOP, c’est le nombre époustouflant de 40.000 salariés, soit 0.15% de la masse salariale française, dont seulement la moitié salarié actionnaires investisseurs

    Hamon en bon « gaspilleur » public vient d’y mettre joyeusement 500 millions d’euros dans la poursuite de cette fumisterie.
    Les contribuables retraités qui viennent de perdre du pouvoir d’achat veulent savoir ou va l’argent ?
    Dans les gabegies des plus fumeux gauchistes irresponsables du gouvernement.


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