vendredi 12 mai 2006 - par Euros du Village

La flex-sécurité danoise, sociale ou libérale ?

À l’heure où le taux européen de chômage de l’Europe de l’Union européenne oscille aux alentours de 8,5 , les résultats du modèle social danois restent édifiants avec un taux de chômage de 5,8%, supportés par une économie d’une croissance de 2% et représentant le cinquième produit brut au monde par habitant (après le Luxembourg, l’Irlande, la Norvège, les USA). On a beaucoup parlé du fameux "miracle danois", où bien être social rime avec fluidité totale du marché du travail et protection sociale généreuse. Au delà du débat sur la transposition de ce modèle, connaissez-vous vraiment les ressorts de cette réussite ? Les "Euros du Village" vous donnent les clefs pour comprendre...Membre de l’Union européenne depuis 1973, le Danemark fait aujourd’hui figure d’excellent et certes original élève, à l’image bien souvent de ses voisins scandinaves aux idées sociales innovantes, telle la politique égalitaire homme femme menée par la Suède. En effet, les modèles scandinaves sont généralement davantage cités en guise d’exemple que les choix sociaux anglo-saxons qui pourtant enregistrent aussi des taux de chômage inférieurs à la moyenne européenne.

Le Danemark apparaît comme l’illustration d’une économie performante, dotée d’une force de travail flexible, encombrée de peu de législation sociale étatique paralysante, qui toutefois n’a pas fait choix du sacrifice de la sécurité d’existence de ses travailleurs, bien au contraire, et il semble que là réside la clef du succès !

Une alliance donc de flexibilité et de sécurité qui semble mettre à mal les traditionnels clivages politiques d’options libérales ou sociales, en élaborant une complémentarité, progressiste, ingénieuse, potentiellement source d’inspiration infinie pour nos politiques publiques nationales et européennes.

 Au pays d’Andersen, le conte de fée que vivent les syndicats et les dirigeants ne date pas d’hier mais est le fruit d’une longue histoire qui remonte à 1899. En 1899, patronats et syndicats ont signé la Grande Convention reconnaissant leurs compétences respectives à régler les conflits sociaux et à organiser de manière générale le marché de l’emploi. Ce texte centenaire forme le socle du système danois. À l’heure actuelle, 80% du pays est syndiqué au sein d’une centrale syndicale unique fort puissante, LO. Toute intervention législative est le plus souvent évitée de manière à laisser place au dialogue social. Dès lors, aucun dispositif législatif organique ne règle les contrats de travail, le licenciement, le temps de travail, ...

 La voie choisie est donc quasi uniquement contractuelle avec des accords-cadres nationaux appelés à être développés au sein de chaque entreprise par des négociations sur les salaires et les conditions de travail. Sous le gouvernement social-démocrate de 1993-2001, le champ de l’action syndicale s’est encore élargi, notamment aux thèmes de la retraite, du congé parental, de l’égalité professionnelle et de la formation professionnelle tout au long de la vie. Aujourd’hui, l’une des priorités est de favoriser l’entrée sur le marché du travail des étrangers (2 % en 1984, 7,5 % en 2003).

L’intervention dominante des partenaires sociaux confère à l’ensemble du système un pragmatisme essentiel qui vise l’adaptation aux exigences économiques actuelles de nos économies globalisées, qui réclament une forte flexibilité et permissivité à l’égard des employeurs, notamment en matière d’embauche et de licenciement.

Le libéralisme tant décrié par beaucoup semble au Danemark ne susciter aucun débat mais être assimilé à un fait économique en aucun cas contradictoire avec leur protection sociale très généreuse. Car le chômage ne fait plus peur au Danemark où tout salarié qui a été affilié pendant au moins un an à une caisse d’assurance-chômage agrée et qui a travaillé au moins 52 semaines pendant les trois années précédentes a droit à l’allocation chômage dès son licenciement. L’allocation est en moyenne de 25 000 euros par an soit près de 2100 mensuel brut, pouvant aller jusqu’à un taux de remplacement de 90% pour les salaires les plus bas pendant quatre ans. L’allocation est versée la première année sans condition et pour les trois années suivantes sous condition de mise en « activation », ce qui suppose l’acceptation de formations, de participation à des politiques actives de recherche d’emploi, de mise en reconversion, ou encore de reprise d’un travail au niveau de qualification de l’intéressé selon les possibilités du marché du travail.

Quelques chiffres
L’emploi au Danemark en perspective

Population active Chômage
Taux d’emploi (1)

Effectifs
(en milliers)
Part des femmes Effectifs
(milliers)
Taux (%)
15-64 ans 55-64 ans
Allemagne 39 772 45,4 3 931 9,5 65,0 41,8
Danemark 2 897 46,8 155 5,4 75,7 60,3
Espagne 20 185 41,0 2 072 10,8 61,1 41,3
France 26 840 46,5 2 641 9,7 63,1 37,3
Italie 24 366 40,3 1 960 8,0 56,1 30,5
Royaume-Uni 29 393 46,0 1 381 4,7 71,6 56,2
Suède 4 589 47,7 296 6,3 72,1 69,1
UE à 15 180 041 44,4 14 403
8,0 64,7 42,5
UE à 25 213 919 44,6 19 283 9,0 63,3 41,0

(1) Nombre de personnes en emploi rapporté à la population du même âge.
Champ : personnes de 15 ans ou plus vivant dans les ménages privés.
Source : Eurostat, enquêtes sur les forces de travail.


Comparaisons DK/FR
Année Danemark France
Population



Habitants en milliers 2003 5’383,5 59’635,0
Pourcentage des moins de 15 ans 2003 18,8 18,7
Pourcentage des plus de 64 ans 2003 14,8 16,3
Etrangers (en % de la population) 2000 4,9 5,6
Education et politique sociale



Dépenses publiques d’éducation, en % du PIB 2000 8,4 5,8
Personnes de 25 à 34 ans ayant une formation de degré tertiaire (en %) 2001 29,0 34,0
Dépenses totales pour la protection sociale en % du PIB 2001 29,5 30,0
Durée hebdomadaire du travail (en h) 2003 39,2 38,8
Economie, finances publiques


Exportations par habitant (en US$) 2001 9420 4959
PIB en standards de pouvoir d’achat par habitant (en US$) 2002 29’200 27’300
PIB : Croissance annuelle réelle moyenne (en %) depuis 1990 2002 2,2 1,8
Taux d’inflation 2003 2,0 2,2
Déficit public (en % du PIB) 2003 1,5 -4,1
Dette publique (en % du PIB) 2003 45,0 63,7
Source : Office fédéral suisse de la statistique
Enfin ce système comme on peut le constater suppose une « mobilisation collective en faveur du retour à l’emploi  » puisqu’en effet, le chômeur est responsabilisé au cours de sa période d’activation dans une logique de droit et de devoir en contrepartie de ses allocations chômage larges, financées par l’impôt national.
Il s’agit là d’une autre révolution copernicienne du système danois dans lequel le financement des allocations sociales se fait par l’impôt et non par des cotisations sociales spécifiques, ce qui instaure dès lors une solidarité nationale et non une solidarité entre travailleurs cotisants. Et chose étonnante, malgré son taux d’imposition-record en Europe (la TVA est à 25% et la tranche marginale de l’impôt sur les revenus des personnes est de 62,9%), le Danemark ne semble pas connaître de problème de fuites fiscales vers l’étranger. Cela démontre à souhait la concorde nationale qui existe donc au sujet des politiques publiques liées à la sécurité sociale et l’emploi.

Le résultat est un taux de chômage qui est passé de 9,6 % en 1993 à 6,2 % en novembre 2004, à présent il serait sous la barre des 4% si les 15% de chômage de la population immigrée ne le ramenait pas à 5,8. La mobilité de la main-d’œuvre est élevée : 30 % des salariés changent de poste de travail chaque année même si les Danois restent en moyenne huit ans dans la même entreprise. Et un sentiment général de sécurité, à tous les niveaux de qualification, selon une étude de la Fondation de Dublin datant de 1999.

Bien évidemment comment ne pas se poser la question de la transposition de ce système à d’autres pays d’Europe ? Mais là se dessine peut-être l’une des limites du modèle danois issu d’un pays d’une population de 5.4 millions de personnes avec une longue tradition syndicale. Aussi, ces excellents chiffres n’ont pas empêché le Danemark d’être récemment condamné par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de la situation de monopole du syndicat social-démocrate LO dans les entreprises danoises. Les Danois doivent en effet être membres du syndicat LO afin de percevoir leur assurance-chômage.

Le Danemark est certainement un pays européen innovant et performant mais la qualité de vie dont il bénéficie et la volonté qu’il affiche de sa conservation sont aussi les raisons du refus par référendum danois à l’euro et de « l’adhésion choisie » du pays à l’espace Schengen, comme de ses mesures draconiennes à l’encontre de l’entrée des immigrants mises en place par le gouvernement Anders Fogh Rasmussen (2001-2005) du parti Venstre (libéral) en coalition avec le parti conservateur et avec l’appui du parti populiste d’extrême droite.

 Par Bénédicte DE BEYS



48 réactions


  • Manu Manu 12 mai 2006 12:58

    Article très intéressant, démontrant si besoin en était que protection sociale ne rime pas nécesairement avec débâcle économique comme on nous le rabâche si souvent.

    Ceci étant dit, chaque pays étant différent, il semble improbable de pouvoir « l’importer ». Ainsi, parlons plutôt de situation (en simple observateur) que de modèle... Ce qui n’empêche pas de s’en inspirer !


  • Fred (---.---.155.75) 12 mai 2006 14:13

    J’avais prone le modele Danois dans de nombreux postes. Par contre une donnee que je n’avais pas vu est la difference enorme entre les Danois de souche et les immigres, de 4% a 15% ca fait un facteur presque 4 au niveau du chomage. Il semblerait donc que l’integration ne se fasse pas plus facilement qu’en France.


  • nono (---.---.94.25) 12 mai 2006 14:13

    La flex securité est libérale, comme les 30 glorieuses...

    Dans le capitalisme il y a eu plusieurs forme...

    Le capitalisme est le seul modele d’organisation de la socété qui a été le moins nuisible pour l’hommme...

    Cependant sa forme actuelle laisse beaucoups de gens au bord de la route et des questions qui ne peuvent pas rester au marché, la modification du climat, la fin proche du pétrole bon marché...

    Cependant la flex securité au danemark est possible car ils ont un avantage que nous avons pas en france : une culture syndicale qui adhére au capitalisme pour le changer. Ce qui n’a rien avoir avec nos syndicats français qui rejettent la capitalisme et donc d’y particper (pour ne pas paraitre corrompus ....notamment la politique de chaise vide de la cgt)

    Les syndicats français pataugent dans les utopistes dangeureuses de l’extreme gauche.

    Les syndicats Français n’ont quasiment pas d’adhérents a par dans la fonction publique... pour ce que connaissent les fonctionnaires du fonctionnement des entreprises et du commerce... faut pas s’etonner des barrieres ideologiques qui empechent le syndicalisme français d’évoluer vers la flex security...

    puisqu’il est mjoriatairement composé de fonctionnaire

    Et pour qui la question de la flexibilité ne se pose pas... même si les citoyens payent avec leurs impots des postes qui aurait du etre supprimer depuis longtemps a cause du gestion des ressources humaines inexistante.

    Non seulement les citoyens payent tres cher le statut des fonctionnairs et les syndicats sont meme pas foutu d’evoluer pour securiser les salariés qui créer les richesses du pays et qui permet a l’état de faire rentrer des recettes pour payer ses fonctionnaires...

    bonjour la solidarité la paresse intellectuelle des personnes qui ne risque pas le chomage qui est lourdement payé par ceux qui crée les richesses dans notre pays....

    c’est la double peine pour les salariés du privé...


    • guigui (---.---.56.21) 13 mai 2006 00:21

      bonjour Voilà un article très complet et fort intéressant

      nono je ne peux pas accepter une telle critique des syndicats français, certes il ont la malheureuse tendance à pencher du coté de l’extreme gauche, mais je trouve qu’il est bien aisé de critiquer le manque de représentativité quand soi même l’on ne s’investit pas pour une évolution. Celà étant dis je ne suis encore qu’un étudiant peut être que je perdrais mes idéaux dans quelques années ! Mais sincérement le vrai problème en france n’est-il pas lier au manque d’investissement de chacun dans la vie de notre pays ou les « citoyen » laisse une caste de dirigeant imposé leur point de vues (conf CPE, DAVDSI) ?

      encore merci Bénédicte DE BEYS pour ce très bon article.


    • andrewscott 26 juin 2007 19:10

      Il est entendu que les fonctionnaires ne créent pas de richesse ; il est vrai que l’on peut s’interroger sur le rôle des milliers de fonctionnaires qui ont fait par exemple de france Télécom une entreprise très performante technologiquement et à qui on doit l’entrée de notre pays dans l’informatique grand public et dans le monde de l’internet. De même il est connu que les personnels de santé sont improductifs sauf à remettre en « état » des individus momentanément « hors circuit ». Quant en France les poujadistes voudront bien se taire et laisser croire qu’eux seuls trvaillent , notre pays avancera.


  • Jojo2 (---.---.255.244) 12 mai 2006 15:11

    Il est illusoire de croire qu’un pays 10 fois plus peuplé et étendu que le Danemark comme la France puisse être géré de la même façon.

    Quand on voit que le chomage varie presque du simple au double, avec la même politique globale, de plus de 13% (Nord Pas de Calais) à moins de 8% (Limousin), il y a de quoi s’interroger sur la place réelle du politique en face des données sociales/socio-culturelles.


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 12 mai 2006 15:28

    Excellent article ; il serait éclairant d’avoir quelques informations supplémentaires sur le rôle du syndicat dans les entreprises non seulement en tant que force de négociation mais aussi de proposition (existe-t-il par exemple un système de cogestion à l’allemande ou à la suédoise ?) ainsi que sur le taux des prélèvements dits obligatoires par rapport à celui de la France et sur des sources du financement de la « flexécurité ».

    En tout cas le modèle anti-contractualiste français, étatiste d’un côté et révolutionariste de l’autre apparaît à la lumière de l’exemple du Danemark comme le plus contre-performant

    Idéologie Social-étatiste, voire social-nationaliste de la « gôche de la gauche » ou social-démocratie, voire social-libéralisme réaliste et pragmatique me semble devoir être le choix politique fondamental de l’avenir.

    Le PS, dans l’opposition, sinon au gouvernement sans le dire, fait tout pour occulter indéfiniment un tel choix et la nécessaire réflexion qu’il implique ; jusqu’à aujourd’hui refuser même de revenir sur les mauvaises raisons du non de la majorité de ses électeurs au référendum sur le TCE, alors qu’elles éclatent au grand jour dans leurs conséquences négatives pour la poursuite de le construction européenne.

    Merci de votre intervention et de votre réponse à mes deux questions.

    Mondialisation et libéralisme

    Les conséquences du non au TCE

    Le rasoir philosophique


  • Mathieu COLLET (---.---.244.77) 12 mai 2006 15:42

    Réponse à Sylvain Reboul : Le modèle danois n’est pas vraiment caractérisé par la « cogestion » à l’allemande ou à la suédoise, mais se rapproche plutôt du « néocorporatisme », le syndicat LO exerçant un quasi monopole de représentation des salariés. C’est de cette centrale que les accords définissant les conditions sociales des travailleurs passent. la loi n’est là que pour « encadrer le cadre » des rapports entre employeurs et employés, mais tout le reste passe par la voie contractuelle (la politique de l’Etat danois est ainsi qualifiable de « politique constitutive », en ne faisant pas la norme directement). Le taux de prélèvements obligatoires est l’un des plus élevés au monde : TVA à 25% et prélèvements sur les revenus supérieurs à 50%. Mais le salaire brut médian danois est le double du salaire brut médian français !!!!! Il ne s’agit donc pas d’un modèle à transposer en France, mais d’un exemple qui ne peut que faire réfléchir... Enfin, pour aller plus loin, sur notre site http://www.eurosduvillage.com, vous trouverez les liens et les ouvrages parmi les plus intéressants sur ce sujet, ainsi qu’une ouverture vers d’autres thèmes en lien avec cette question sur « Euros du Village ». Agoravox nous prélève souvent des articles en effet, avec notre accord, mais pas dans leur totalité. N’hésitez donc pas à vous rendre sur notre site... et à y poster aussi des commentaires...

    Cordialement

    Mathieu COLLET (rédacteur en chef des « Euros du Village »)


    • Marsupilami (---.---.247.67) 12 mai 2006 16:06

      Ouaf !

      Excellent commentaire, mais votre site n’est pas très facile d’accès...

      Houba houba !


    • Mathieu COLLET (---.---.244.77) 12 mai 2006 16:15

      Pas facile d’accès ? cela m’intéresserait de savoir pourquoi à vrai dire, nous sommes en train de voir comment le changer avec des consultants, car nous arrivons aux limites techniques de notre support... Tous les avis d’internautes nous sont donc précieux...


    • Marsupilami (---.---.54.221) 12 mai 2006 18:09

      Ouaf !

      Où que l’on clique, on se retrouve devant un grand blanc avec des textes coincés à l’extrême droite de l’écran.

      Voilà.

      Houba houba !


    • Mathieu COLLET (---.---.244.77) 12 mai 2006 18:13

      Etrange... c’est la première fois qu’on me rapporte ça... normalement, ça marche très bien partout. probablement est-ce un pb avec votre ordinateur... ?


  • www.jean-brice.fr (---.---.11.201) 12 mai 2006 16:43

    Le modèle danois est difficilement transposable en France pour des raisons culturelles et économiques. D’autre part, à toujours vouloir traiter le chomage, ne serait ce pas plus logique de RELANCER L’ACTIVITE : pour en savoir plus et différemment, cliquez sur RUEFF (Jacques) ...


  • Bulgroz (---.---.14.60) 12 mai 2006 16:43

    Le DK a une identité trés forte car c’est un petit pays, identité forte et grande ouverture sur l’exterieur.

    De plus, les Danois n’hésitent pas à mettre leur joli petit drapeau à leur fenêtre. En France, cela ne se fait pas, car on a honte de la France au fond de soi.


    • ifelhim (---.---.31.136) 12 mai 2006 17:03

      Je ne sais pas si c’est la honte d’être français, ou la peur d’être taxé d’une mentalité fascisante parce que patriote (patriotisme souvent, à tort, confondu avec nationalisme). Il me semble qu’en France, la tentation d’avoir une approche manichéenne des évenements et de notre environnement domine, porté par une tendance à la culpabilité (les allemands par exemple, comparé à notre comportement, semblent assumer, fnalement, plus facilement d’avoir eu Hitler, que nous un passé colonialiste, qui n’a pas fait que le mal).


  • éric (---.---.181.73) 12 mai 2006 17:15

    Pour atteindre la « flex-sécurité » il faut avant tout une réelle solidarité. Peut-être est-ce ce qui manque le plus à notre france. Mais pous qu’il y ait solidarité, il faut prendre conscience des intérêts communs que chaque individu ou groupe social peut avoir à collaborer avec les autres. Nos dirigeants politiques, syndicalistes et économiques font beaucoup trop de micro-économie (leur entreprise, leurs revenus...). Il faut avoir une vision globale des relations économiques et sociales afin de mesurer la contribution de tous (secteur privé et public / france-étranger). Le droit français, en particulier, le droit du travail et le droit fiscal, sont si complexes que les individus sur le terrain (employeurs...) ne s’y retrouvent pas. Cette situation est le résultat d’une pratique clientèliste mise en oeuvre par nos dirigeants politiques. Plus personne ne comprend grand chose au système et du coup suspecte son voisin d’avoir mieux, d’avoir plus. C’est le « diviser pour mieux règner », sauf qu’ à être trop individualiste la situation se dégrade pour presque tous. Relisons la théorie des jeux et le syndrôme du prisonnier.


  • who_cares (---.---.159.75) 12 mai 2006 17:19

    Article très intéressant.

    Nos politiques devraient en effet regarder autre chose que leur nombrile et leur compte (offshore ?) en banque, et étudier de plus près les bonnes idées pratiquées dans les pays étrangers.


  • nantor (---.---.131.113) 12 mai 2006 17:32

    En France on ressort régulièrement un « modèle » étranger qu’il faudrait copier pour que tout aille mieux.

    Le Danemark est un pays de moins de 50K Km², peuplé de 5 Millions d’habitants à la mentalité nordique très éloignée de la mentalité française. C’est comme la nouvelle mode de s’inspirer du « modèle » canadien pour l’immigration « contrôlée » (10 Millions de km² ! et environ la moitié de la population française ...).

    Il est donc quasiment impossible de reproduire de tels modèles dans un pays comme la France.

    Il faudrait par contre s’inspirer de leurs capacité d’écoute et de dialogue, qui sont les bases de leur réussite sociale ...


    • Antoine (---.---.239.101) 13 mai 2006 01:39

      « Il faudrait par contre s’inspirer de leurs capacité d’écoute et de dialogue, qui sont les bases de leur réussite sociale ... »

      La France reste un pays encore fort centralisé.

      Il manque des relais intermédiaires efficaces pour les dialogues mais en effet cela pourrait il bien fonctionner avec l’esprit latin ?


    • nono (---.---.94.25) 13 mai 2006 12:51

      oui vous avez raison il ne faut rien changer...

      si on est aveugle et sourd Le modele français marche...

      Continuez a vous regardez le nombril votre autosuffisance nourrit d’ideologies du passé et de modele a la Française qui nous conduit dans le mur....

      La gauche dénoncé le conservatisme... elle est devenu l’incarnation de ce quelle rejeté...

      Le conservatisme en France est vraiment une valeur de gauche... y’a pas photo....


  • domibode (---.---.161.61) 12 mai 2006 17:38

    La flex-sécurité semble devenir à la mode ces temps-ci en France. Il serait évidemment naïf de croire en une transposition tel quel de ce modêle, tant il diffère du notre.

    J’ai l’impression que ce système semble aussi interresser certains de nos politiques. Ou tout du moins, le nom de « flex-sécurité » semble revenir souvent dans les discours, tel un mot magique servant à valider le projet de chacun. Hélas, il va falloir prendre garde à ne pas se laisser tromper. Si la gauche semble dans son discrours ne garder que l’aspect « sécuritaire », la droite libérale pour sa part semble plus insister sur la « flexibilité » du modèle.


  • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2006 19:25

    « Mais, c’est bien sûr, mon cher Watson », pourrait-on dire. Je serais intéressé et curieux de connaître le sentiment par l’intérieur. Peut-être, suit-il le sentiment national mais juste pour voir. Se trouver au chômage dans la sécurité de manger à sa faim et dans le bien-être, quel rêve ! Combien de temps le reste-t-il ? Ne pas pratiquer pendant longtemps ses connaissances et le voilà bien vite obsolètes ou simplement perdues quelque part. Mais l’homme n’est pas fait pour travailler. Et ce n’est pas l’étranger qui viendra marcher sur ses plates bandes. Il est donc sauvé... Si quelqu’un peut me répondre et me dire que j’affabule, j’en serais heureux.


  • faxtronic (---.---.183.158) 12 mai 2006 19:51

    moi c’est le taux d’exportation apr habitant qui m’interpelle. Comment font-il ? Que vendent-ils ?


    • marc p (---.---.30.221) 13 mai 2006 12:26

      Oui Faxtronic,

      Là aussi est la question... qu’ont il a proposer à l’export outre leur modèle...

      Quelqu’un a t il une réponse ?

      merci...

      Marc P


    • Zenobe (---.---.215.103) 13 mai 2006 20:10

      les exportations par habitant doivent beaucoup au degré d’ouverture d’un pays (c’est presque une lapalissade), et à économies similaires, un petit pays peut avoir proportionnellement beaucoup plus d’exportations qu’un grand. Peugeot, par exemple, n’a certainement pas tous ses fournisseurs français originaires de la même région ; si Peugeot était luxembourgeois et avait ses usines dans ce pays, il est vraisemblable que 99% de la production serait exportée, et qu’un pourcentage similaire de composants serait importé. S’il fallait compter les exportations par habitant de PACA (par exemple) elles seraient certainement beaucoup plus élevées que celles calculées à l’échelle de la France...

      Et si vous êtes surpris par le chiffre danois, vous allez tomber de votre chaise avec les chiffres suivants Belgique : 18’556 USD par habitant Luxembourg : 18’046 Pays-Bas : 13’544 (d’après la même source statistique suisse)


    • Marc P (---.---.191.193) 14 mai 2006 00:10

      Un grand merci Xenobe et d’accord, d’ailleurs la balance du commerce exterieur français est mal en point.

      Reste qu’à part Lego (mal en point également), ce qu’exportent les DK, mais également les belges et le Lux gagnerait à être connu et participe largement à la prospérité de ces nations.

      Mais comme je dis plus bas le revenu médian élevé du DK a aussi un sens.... (meilleure répartition....)

      Bien à vous

      Marc P


    • chrisdenice (---.---.80.76) 16 mai 2006 09:34

      C’est évident que l’on peut tout faire dire à des chiffres : soit on les ramène au ...par habitant, soit par rapport à...,etc. Outre cet aspect purement statistique, quant est-il de l’aspect humain ? les Danois sont-ils heureux ? (encore que ce mot « heureux » soit galvaudé puisque les français...et oui...dans un récent sondage s’estiment...heureux...alors pourquoi râler et gueuler de partout que le pays part en sucette ? puisqu’ils sont heureux !


    • expatdk 15 octobre 2010 12:09

      qelques precisions pour les plus grosses entreprises danoises (peut être moins connues que Lego, mais bien plus importantes) : ISS a 485.000 employés dans le monde (premier mondial de l’entretien, nettoyage de bureaux) et Mærsk a120.000 employés (premier mondial du transport maritime par container, aussi dans l’energie). Les Danois sont numero 1 dans l’eolien avec Vestas, sont parmis les plus gros dans l’industrie pharmaceutique (Novo Nordisk, Leo Pharma). Autre exemple Haldor Topsøe represente 60% de la production mondiale de catalysateurs chimiques, etc...
      Bref les Danois sont à la pointe de la technologie et ont investit sur l’université (pays au monde où un etudiant en thèse est le mieux payé, pas comme les miserables thesards en france) et ont l’avantage d’avoir une population à 80% bilingue en anglais !


  • marc p (---.---.146.223) 12 mai 2006 20:48

    Bonsoir,

    Je repense sans arrêt à cette phrase de Martin Hirsch selon qui il serait possible en France de produire la même richesse qu’aujourd’hui avec seulement 1/3 de la population dite active au travail.

    Ne se serait on pas résignés, employeurs, managers et politiques français, à cette solution quit çà répartir une partie de cette richesse entre emplois non marchands et sans emploi ?

    En fait n’existerait il pas des gisements d’emploi et donc des entreprises très « productifs » qu’occupent ou qui occupent souvent par exemple les sortants de grandes écoles, de façon analogique à ces grands céréaliers qui remplacent chacun des dizaines d’agriculteurs moins productifs...

    La valeur du salaire médian danois n’est elle pas l’illustration d’une production de richesse mieux répartie entre les citoyens, et partant d’un emploi mieux réparti et d’une plus grande solidarité et confiance entre les ressortissants danois ?

    Je ne suis pas spécialement compétent en économie mais j’observe que de nombreuses entreprises préfèrent suroccuper des productifs et placardiser des anciens moins formés, moins zélés ou s’en séparer sans valoriser leur expérience. Cette solution serait la plus « économiquement correcte ».

    Enfin Galbraith et bien d’autres on dit qu’il fallait réinterroger le concept de travail ce qui me paraît très sensé. Le même terme recouvre des activités trop différentes, parfois même aliénantes ou au contraire épanouissantes.

    Bon débat.

    Marc P


    • jf88 (---.---.244.184) 13 mai 2006 23:24

      Je fais et fais faire des prix de revient dans des entreprises depuis 1965.

      A l’époque la structure d’une société de 2000 personnes coutait 15-16% du CA

      Actuellement c’est environ 50%

      On pourrait produire 2x plus avec le même cout de main d’oeuvre si on élaguait la bureaucratie à tous les niveaux : Entreprises, état, et aussi caisses diverses....

      A bon entendeur....


    • Marc P (---.---.191.193) 14 mai 2006 00:18

      Merci JF88, très intéressant.

      Avec une telle donne comment régler le problème des équilibres économiques et sociaux... ?

      Cordialement

      Marc P


  • Helene (---.---.104.15) 13 mai 2006 02:13

    Pour rebondir sur le commentaire de nantor :

    Les modèles scandinaves ne se définissent pas tant par les politiques économiques et sociales adoptées que par les processus d’élaboration des lois ou cadres contractuels qui y conduisent, processus où l’écoute et le dialogue tiennent une place prépondérante.

    En Suède, par exemple, tout grand projet de loi donne lieu à un débat national auquel l’ensemble des formations politiques et partenaires sociaux participent et chaque citoyen est invité à participer, et dont la presse se fait largement l’écho. Ce débat vise à se mettre d’accord sur un diagnostic et des objectifs, à explorer toutes les solutions possibles, en se basant sur des réalités, faits et chiffres, argumentations étayées et non sur des idées toutes faites ou idéologies paralysantes. La loi elle-même inclut les éléments qui permettront d’en mesurer l’efficacité par rapport aux objectifs et de rectifier le tir si nécessaire.

    C’est une manière pragmatique et efficace de faire la politique -au service de la cité et non du pouvoir- et de mettre en place les réformes qui s’imposent.

    C’est ce modèle qu’il faudrait « copier » pour inventer des solutions propres à la France. Rêvons d’un gouvernement qui pratique la concertation plutôt que chercher des solutions en chambre, et de partis d’opposition et partenaires sociaux qui jouent leur rôle de force de proposition constructive au lieu de jongler avec les petites phrases et rejeter en bloc tout projet de réforme...


  • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 13 mai 2006 18:42

    J’avais publié un article sur le sujet il y’a quelques mois voir : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=4916

    Je pense que c’est intéressant de regarder ce qui est fait à l’étranger et éventuellment de s’inspirer de certaines mesures ; par contre il me semble totalement illusoire de vouloir importer un modèle en tant que tel (quel qu’il soit). Dans ce cas précis la taille des pays par exemple est un élement très structurant. Il ne faut pas oublier aussi que les taux d’imposition dans les pays comme le Danemark sont très élevés et supposent donc un fort consensus social (qui exclue par contre très fortement les étrangers).

    Cdt,


    • Marc P (---.---.191.193) 14 mai 2006 00:21

      Je n’ose pas dire que tout est dit, mais je le pense presque... votre regard ets toujours aussi lucide...

      Bravo Mr Assayag...

      Marc P


  • Sam (---.---.149.218) 14 mai 2006 12:12

    Dans l’esprit cette sécurité flexible ne me plaît pas du tout. On renonce à toute loi, contre des accords grès à grès. Dans ces accords-là, branche ou secteur, le patronat fait la loi. En fait, le gouvernement et les citoyens ont renoncé à gérer l’économie. Le patronat prend et jette au grès de ses profits et la collectivité publique fait la voiture-balais.

    C’est fondamentalement une démission.

    Deuxième chose, je me demande pourquoi le Danemark a un taux de suicide trois fois plus élevé qu’en France si le social va si bien que ça...

    Troisième chose, qu’en est-il des bons chiffres du chomage danois quand on sait que la comptabilité varie fortement d’un pays à l’autre, et que le mensonge comparatif est une arme comme une autre, cf la comparaison tjs avantageuse France-Angleterre, alors que le chomage anglais, évalué à nos normes est au moins équivalent, sinon supérieur au nôtre..

    Quatrième et dernière : le syndicat LO est obligatoire, au Danemark, ou plutôt le fait d’être syndiqué, à LO ou ailleurs. Je ne suis pas sûr du tout qu’institutionnaliser un syndicat en fasse la meilleure courroie de transmission pour les salariés et que le vernis de la Flex soit gravement terni par des revendications et des luttes qui pourraient fissurer la vitrine danoise.

    Pourtant on veut aussi nous vendre ça, puisque la création de structures mondiales syndicales unifiées est à l’ordre du jour, dans l’esprit patronal/gouvernemental de « bonne gouvernance ». Pour valider et faire adopter ce nouveau paradigme, ou les véritables syndicats, les syndicats de transformation sociale, n’auraient plus lieu d’être, il convient de rameuter tous les soutiens possibles. LO institutionnel en est un.

    Enfin, faut-il rappeler que ce qu’ils appelaient la chienlit, le populisme, quasimment le diable cornu, nos chers larbins nommés July, Elkabbach et autres Duhamel, ce rejet de l’Europe de Maastricht, (ils nous servirent les mêmes conneries pour le TCE), les danois l’ont fait leur. Hors je vois aujourd’hui tout le gratin des copistes de l’économie de marché, toute cette bouffonerie arrogante de gauche ou de droite, qui vient nous vanter la « flex » d’un pays qui n’est TOUJOURS PAS dans l’UE.

    A un certain niveau d’incohérence, tout ça devient très farcesque.


  • Euros du Village Mathieu, Euros du Village 14 mai 2006 15:50

    Sam, votre commentaire est attristant d’ignorance et de clichés. Juste des précisions :
    - faux sur le taux de suicide : il est de 23 pour 100 000 en France contre 17 pour 100 000 au Danemark (pour les hommes). Arretez donc avec le discours léniniste et allez jeter un coup d’oeil ici : http://www.observateurocde.org/images//1494.photo.jpg
    - n’importe quoi sur le danemark et l’UE : le Danemark est un Etat membre, tout comme la France. Vous confondez avec la Norvège, mais évitez de dire à un Danois qu’il est Norvégien, il ne le prendrait pas très bien

    Enfin, allez faire un tour au danemark, et vous verrez si les gens ne sont pas heureux, s’il n’y fait pas bon vivre. Et leur patronat, au moins, est responsable et a une petite idée de ce qu’est l’intéret général...

    Je pense donc en effet que ce n’est pas transposable en France, mais cela fait réfléchir....

    Mathieu, rédacteur en chef des Euros du Village


    • Sam (---.---.138.241) 14 mai 2006 19:32

      Concernant le ton de ton commentaire, il faudrait un peu laisser un peu ton arrogance à la maison...Les formulations que tu permets ne servent à rien ni à personne, pas plus qu’elles n’impressionnent quiconque.

      Concernant tes arguments, j’ai effectivement faux sur les chiffres du suicide, mais l’INED, relayant les stats de l’OMS donne un taux de 17,5 en Fce et 17 au Danemark pour l’année 2000...

      Concernant la participation à l’Europe, le Danemark a adopté (dans la douleur..) le traité de Maastricht, et, pour ce qui est du TCE, Europa m’indique que le référendum est reporté à une date indéterminé...Mais peut-être as-tu de meilleures infos que moi...

      Concernant tes arguments opposés aux doutes fondamentaux que je développe sur la « flex », répondre que les gens vivent heureux au Danemark et que je n’ai qu’a aller y faire un tour pour le constater me semble un peu court...

      C’est un peu du même niveau qu’affirmer que le nombre de jours de grêve étant en baisse depuis quelques temps en France, implique que le climat social s’améliore dans notre pays et que les français y sont indéniablement heu-reux...

      Concernant le patronat, tu me permettras de penser, pour ne pas employer un langage crypto-communiste qui te défriserait, que la fonction crée l’organe et que l’intérêt général ressenti par les patrons est, comme en France, directement proportionnel avec la hausse de leurs bénéfices.

      Concernant le caractère non-transposable de la « flex », je constate qu’in fine, nous arrivons à un accord...


    • Fred (---.---.155.75) 15 mai 2006 09:01

      Les francais ne sont pas heureux, ils sont les premiers consommateurs d’anti-depressants et ce depuis de nombreuses annees.


  • zz (---.---.200.155) 14 mai 2006 20:39

    Objectif, informatif : continuez smiley


  • Forward based LordChancellor of Helsingfoer (---.---.115.129) 15 mai 2006 01:04

    Sa Majeste a Helsingfoer exprime ses reserves concernant la comparabilite des UE parametres (nous-memes ne sommes pas tombe d’accord avec le Ministre Borloo et son CPE forge apres le modelle Danois).Le gouvernement a Helsingfoer s’ interesse a une telle comparabilite. Mais sur le net Vous trouvez seulement des brochures sur des contrats de travail pour <> et <>, i.e. exclusivement stagiaires & saisonniers.


  • philippe (---.---.32.119) 15 mai 2006 02:37

    quelle tristesse ! le danemark a un un,un systeme, deux,un systeme qui adresse la nouvelle donne de la globalisation, trois,un systeme qui marche, et les francais se disputent pour lui attribuer une etiquette...toujours cette allergie a regarder les faits et chiffres.sans parler des inevitables arguments a la francaise minables -cad essayer de taper sous la ceinture concernant un fait secondaire en importance- comme la personne qui cite le taux de suicide comme element damnateur du systeme danois.vraiment,on ne s’en sortira pas.


    • Helene (---.---.104.15) 15 mai 2006 08:23

      Si, si, on va y arriver ! Une bonne moitié de la France aspire à regarder l’avenir en face, avec optimisme, et à se remonter les manches pour aller de l’avant, en proposant des solutions plutôt que tuer toute initiative dans l’oeuf ! Il faut qu’on s’exprime face au politique, mais de manière constructive, et pas attentiste, contestataire, corporatiste et stérile.

      Oui, il faut oublier les étiquettes (i.e. les mots en « isme », ou autres, auquel chacun attribue une définition propre, et j’y inclus les « valeurs de la République » : que recouvrent-elles au juste ? Nous nous préoccupons plus de la forme que du contenu. C’est cela qui nous divise et nous tue à petit feu). Nous sommes souvent d’accord sur des mots, mais dans les fait, c’est un dialogue de sourds... définissons des valeurs et objectifs de société communs.

      Reprenons la parole !


    • philippe (---.---.171.175) 15 mai 2006 10:56

      oui,tu as raison, toujours la forme ,jamais le fonds.des disputes sans fin sur des symboles vide de sens,ou en tout cas aux sens varies selon les individus.

      mais ,je me demande,

      est-ce parce que - la majeure partie de de la population active etant salariee ou subventionnee par l’etat,et que par consequent il vaut mieux vaut jeter a la tete des contradicteurs de grands principes lyriques qui ne defendent en fin de compte que les privileges acquis,plutot que de regarder les faits -les gens sont tout simplement interesses ?

      ou alors,parce que nous n’avons tout simplement plus de jus, et que nous avons peur de l’avenir ?

      ou bien, nous sommes tout simplement un peu demeures ?

      mais quelque soit la ou les raisons, que faire contre un systeme tellement bien verrouille ? les dirigeants politiques sont hauts fonctionnaires. l’appareil d’etat est dirige par ces memes hauts fonctionnaires.la population est en majorite soit fonctionnaire , soit subventionnee par l’etat.

      donc,

      parler aux politiques ? ils vont defendre le systeme qui les nourrit . parler aux gestionnaires de l’etat ? ils vont defendre le systeme qui les nourrit . gagner aux elections ? mais la majorite va egalement defendre le systeme qui les nourrit.

      seule solution, la faillitte .


    • (---.---.155.75) 15 mai 2006 11:32

      "ui,tu as raison, toujours la forme ,jamais le fonds.des disputes sans fin sur des symboles vide de sens,ou en tout cas aux sens varies selon les individus.

      mais ,je me demande,

      est-ce parce que - la majeure partie de de la population active etant salariee ou subventionnee par l’etat,et que par consequent il vaut mieux vaut jeter a la tete des contradicteurs de grands principes lyriques qui ne defendent en fin de compte que les privileges acquis,plutot que de regarder les faits -les gens sont tout simplement interesses ?

      ou alors,parce que nous n’avons tout simplement plus de jus, et que nous avons peur de l’avenir ?

      ou bien, nous sommes tout simplement un peu demeures ?

      mais quelque soit la ou les raisons, que faire contre un systeme tellement bien verrouille ? les dirigeants politiques sont hauts fonctionnaires. l’appareil d’etat est dirige par ces memes hauts fonctionnaires.la population est en majorite soit fonctionnaire , soit subventionnee par l’etat.

      donc,

      parler aux politiques ? ils vont defendre le systeme qui les nourrit . parler aux gestionnaires de l’etat ? ils vont defendre le systeme qui les nourrit . gagner aux elections ? mais la majorite va egalement defendre le systeme qui les nourrit.

      seule solution, la faillitte ."

      C’est evident que les fonctionnaires n’ont rien a gagner avec le systeme Danois. Ils ont la securite de l’emploi, le chomage est donc une notion qui leur est inconnue. Le suivi des chomeurs a la Danoise ne les concerne pas trop. La partie qui les concerne est l’augmentation de l’imposition sur les individus et la diminution des charges patronales, pour eux c’est globalement negatif. Pour les fonctionnaires, la meilleure situation est le statu-quo et ils constituent une grosse masse electorale donc tant qu’ils seront nombreux il y a peu de chance a ce que les choses changent de facon drastique en France.


  • Adolphos (---.---.59.170) 16 mai 2006 11:38

    En gros, l’Etat pique de l’argent sur les salaires des gens pour le leur rendre plus tard et ca les rassure. C’est donc un jolie marché de dupe. Pourquoi ne pas laisser à ces grands enfants que sont les citoyens la libre disposition de leur argent ?


  • jean-c (---.---.194.115) 12 juin 2006 01:41

    Vu sur le site http://www.actuchomage.org

    Le modèle danois : beaucoup d’emplois publics (36,9%)

    L’emploi public représente 36,9 % des emplois (63,1 % pour le privé) au Danemark et seulement 19,4 % des emplois en France (80,6 % pour le privé).

    Le Danemark est souvent cité en exemple : moins de chômage qu’en France, flexibilité, sécurité ... vous connaissez le discours, qui doit pourtant être fortement nuancé et replacé dans le contexte de la société danoise.

    Mais le grand public ignore un aspect essentiel de la question sociale, trompé par les idolâtres du « marché » et de sa « main invisible ». L’emploi public est beaucoup plus développé au Danemark qu’en France, près du double en proportion de la population.

    L’emploi public danois compte pour 36,9 % dans l’emploi total, tandis que l’emploi public français se limite à 19,36 % de l’emploi total. La proportion d’emploi public est donc supérieure de 91 % au Danemark comparé à la France (36,90 / 19,36).

    Au Danemark (2004), pour un emploi total de 2 507 000, l’emploi privé est de 1 582 000 (63,10 %) et l’emploi public de 925 000 (36,90 %).

    En France (2004), pour un emploi total de 24 720 000, l’emploi privé est de 19 933 000 (80,64 %) et l’emploi public de 4 787 000 (19,36 %). L’emploi privé comprend 17 265 000 salariés et 2 668 000 patrons ou indépendants.

    Si l’on veut de rapprocher des performances du Danemark pour la proportion d’emplois publics dans l’emploi total, augmentons par exemple de trois millions le nombre d’emplois publics. Car les besoins sont immenses : dans la santé et en particulier la prévention, dans la petite enfance, dans l’éducation et la formation des jeunes et des adultes, dans l’aide structurée et publique aux personnes âgées ...

    Avec trois millions d’emplois publics en plus, l’emploi public atteindrait 7 787 000 emplois, soit 28,09 % de l’emploi total (devenu 27 720 000) et nous serions encore loin de la proportion danoise de 36,9 % d’emplois publics.

    Par la même occasion, une bonne partie des nouveaux emplois publics pourrait être consacrée à une forte réduction du temps de travail, juste récompense des importants gains de productivité des années passées, pour ramener la durée réelle (pas seulement légale) à 28 ou 30 heures par semaine.

    Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_emploi_public.htm

    (le texte complet peut être imprimé ... ).


  • jean-c (---.---.92.174) 9 juillet 2006 12:28

    Vu sur le site http://www.actuchomage.org

    Danemark et chômage : le modèle danois n’a aucun mérite

    En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d’un taux officiel de 6,38 %. La tromperie est dévoilée. Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n’aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l’essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.

    Si de plus la France avait eu recours à la même proportion de préretraites que le Danemark (6,78 % de sa population active), le chômage réel aurait entièrement disparu et beaucoup d’emplois à temps partiel seraient redevenus des emplois à temps plein. Inversement, si la population active du Danemark avait augmenté dans la même proportion qu’en France (+12,1%), tout en créant aussi peu d’emplois (43 600 en quinze ans), le nombre de chômeurs aurait augmenté de 372 500 et le taux de chômage réel serait devenu 24,0 % de la nouvelle population active (après son augmentation).

    Comme l’on voit, le succès apparent du Danemark ne doit rien à la flexicurité, mélange de flexibilité et de sécurité (discours bien connu). En fait, le modèle danois n’a aucun mérite pour résoudre le problème du chômage, une fois enlevés les artifices qui cachent le chômage réel et encore moins en tenant compte de la démographie de l’emploi.

    Au Danemark en 2004, pour un nombre officiel de 176 400 chômeurs, 268 300 personnes étaient enregistrées dans les « mesures de marché du travail » (labour market policy measures), des préretraites pour l’essentiel.. Le chômage réel était donc de 444 700 personnes. La population active étant de 2 766 300 personnes, le taux de chômage officiel était de 6,38 %. Mais, en réintégrant les 268 300 faux inactifs (préretraités ...) dans la population active, celle-ci devenait 3 034 600 personnes et le taux de chômage réel 14,65 %. Ce taux est un minimum, car ne prenant pas en compte les « invalides » pour raisons sociales.

    En France en 2005, pour 2 420 000 chômeurs au sens de l’Anpe (catégorie Defm 1) et 2 717 000 chômeurs au sens de l’Insee, le nombre réel de chômeurs en équivalent temps plein était de 4 092 000, soit un taux de chômage réel de 14,53 % (compte tenu de la correction sur la population active) . Pour rester comparable aux données danoises, l’équivalent en chômage des emplois à temps partiel n’est pas pris en compte ici. Voir l’article « Chômage officiel et chômage réel (2005) » sur le même site http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm.

    Le modèle français est le plus honnête en matière de chômage, ou le moins habile pour en cacher l’étendue, comparé au modèle danois, anglais ou hollandais. Le recours aux préretraites massives est utilisé au Danemark, l’invalidité pour raisons sociales (sans réelle invalidité médicale) est la mesure principale en Angleterre (Royaume-Uni) et aux Pays Bas, ce qui n’empêche pas l’utilisation d’autres mesures pour cacher l’importance du chômage. Dans ces trois pays, le chômage réel est de deux à trois fois plus important que le chômage officiel et se trouve comparable au chômage réel en France.

    Enfin, le Danemark produit et exporte du pétrole et du gaz, ce qui arrange beaucoup les finances publiques et permet de payer un nombre considérable de préretraites pour faire baisser le chômage apparent en diminuant la population active.

    Voir http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm

    pour un document trés complet et de grande qualité, avec des tableaux statistiques et les sources utilisées. D’autres aspects y sont aussi abordés : indemnités de chômage, coût du travail, durée effective du travail.

    > En effet, cela vaut vraiment la peine d’aller voir le document original car tout est bien expliqué avec des informations sérieuses et issues des sources officielles (citées). Le texte peut être imprimé avec tous les traitements de texte (rtf) .


  • (---.---.61.47) 22 septembre 2006 18:52

    Le prétendi modèle danois n’est qu’une tromperie ! une facade pour faire prendre des vessies pour des lanternes, comme tout ce qui est propagande commerciale et patronale d’ailleurs smiley, En fait une partie seulement des chômeurs est inscrite dans les statistiques officielles . Au Danemark vous n’êtes « chômeur » que la première année. Ensuite, vous êtes « en activation » et vous disparaissez des statistiques ! Et l’assurance chômage étant facultative, dans un système de caisses privées, gérées en fait par les syndicats (ce qui explique un taux de syndicalisation de 78%), plus de 20% des chômeurs n’ont pas cette intéressante allocation pouvant atteindre 90% de l’ancien salaire (plafonné). Il leur reste l’aide sociale, un peu comme l’ASS ou le RMI.


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