lundi 8 juillet 2013 - par Robert GIL

Le Grand Marché Transatlantique, et puis et puis…

Il est maintenant établi que les 2 « pères fondateurs » de l’Europe étaient inspirés et financés par la CIA. Dès l’origine, dans une logique impérialiste, le but est de réaliser une union transatlantique sous domination US. Pour certains, il s’agissait de faire face à l’autre empire, l’URSS. Pour d’autres, il s’agit d’éliminer la concurrence en contrôlant les institutions stratégiques, les normes et règlements.

Depuis 2012, l’idée d’un «  grand marché transatlantique  » prend forme avec la constitution d’un «  Groupe de haut niveau  » piloté par le commissaire européen au Commerce et son confrère américain. Un projet en est sorti, baptisé «  Accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement  » par Obama, Barroso et Van Rompuy le 13 février 2013. Tous ces projets et documents sont relayés par le très puissant institut euro-américain, le « Transatlantic Policy Network » (TPN). Bénéficiant de l’appui financier d’une multitude de multinationales (Boeing, Microsoft, Nestlé…) et d’une myriade de think tanks (Chatham House, CFR, Bruegel…), le TPN est dirigé par le député anglais au parlement européen, James Elles.

La raison de cette accélération se trouve dans la crise, qui enfonce l’Europe dans la récession et freine la reprise aux USA. L’appauvrissement des classes moyennes européennes est à la fois inéluctable et pour le moment suffisamment progressif pour éviter l’explosion sociale. Le projet part du constat que les échanges UE-USA constituent la moitié des échanges internationaux et s’équilibrent à peu près, alors que les deux marchés sont soumis à la concurrence des marchandises venues des pays émergents. L’idée est de créer une barrière aux importations sur les frontières de la zone UE-USA pour favoriser le développement des échanges intérieurs.

Cette intégration USA/UE permettra d’accorder des droits sans précédent aux entreprises, leur permettant de poursuivre des gouvernements pour des législations ou réglementations qui interfèreraient avec leurs profits, (on pense à l’extraction des gaz de schiste ou l’utilisation d’OGM entre autre). Il s’agit de «  fluidifier  » les échanges internes, ce qui permettrait, selon la commission européenne, d’augmenter de 28 % les exportations de l’UE vers les USA. Cela se traduirait par, tenez-vous bien, 547 euros d’augmentation de revenu par an pour une famille de 4 personnes  ! Et entraînerait, bien sûr, une reprise de l’emploi… Mais on sait ce que valent ces prévisions de «  spécialistes  ». Et il est probable qu’un tel accord poussera à un alignement par le bas de diverses législations, sur les normes de qualité, sur les normes sanitaires, ou les «  exceptions culturelles  ». Ce type d’accord vise à libéraliser la circulation des marchandises, c’est-à-dire des biens, des services, des travailleurs, des capitaux et des capacités d’investissement, et à éliminer toutes les entraves au commerce et au bizness. Nos droits, notre niveau de vie vont reculer partout : seuls les superprofits des multinationales en bénéficieront.

On ne peut plus ignorer que la construction européenne n’est rien d’autre qu’un moyen de domination au service du libéralisme et du système capitaliste. Ce n’est pas de la paranoïa. Ce n’est pas exagéré. C’est au contraire de plus en plus irréfutable. L’établissement d’une dictature plus ou moins douce est en cours en Europe. Les libertés individuelles se réduisent comme peau de chagrin sous prétexte de luttes contre le terrorisme, la fraude fiscale, la corruption, la drogue, la pédophilie… et même l’écologie. Les opposants idéologiques les plus actifs sont éliminés en travestissant leur propos, en les marginalisant ou en les ridiculisant. Des pseudos experts et spécialistes se chargent de ringardiser leur discours sur les télévisions en faisant semblant d’analyser leurs propositions dans le but de les discréditer.

La fusion transatlantique par le libre-échange marquerait l’achèvement du processus de colonisation des pays du sous-continent européen par les USA, leurs banques et leurs multinationales. C’est donc pour cela que nos gouvernants tenaient tant à faire passer coûte que coûte leur trahison de Lisbonne, pour mieux livrer tous les pays membres de l’UE d’un bloc à la domination US et les soustraire ainsi à l’influence de la Russie. De plus, ce bloc incohérent en raison des divergences et incompatibilités entre ses membres devenait plus facilement manipulable.

Pour s’en sortir, il faut sortir de l’UE, de l’euro, et bien sûr de l’Otan, car ces institutions supranationales enchainent les travailleurs et imposent le totalitarisme capitaliste. Il est plus que temps qu’à gauche on prenne la mesure de la réalité, en abandonnant l’illusion que cette Europe peut encore se transformer. L’Europe est peut-être la bonne échelle pour créer une Europe sociale, démocratique et pacifique, mais force est de constater que ce premier essai n’est absolument pas concluant. Rien n’empêche ensuite de recommencer une nouvelle expérience, mais sur de nouvelles bases.

Par Alain TERRIEUR sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/06/26/le-grand-marche-transatlantique-et-puis-et-puis-et-puis/

A lire également : REVE AMERICAIN, PANIQUE ET RUEE VERS L’OR

«  La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort … apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le Monde … C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une Guerre à mort ! »…François Mitterrand



14 réactions


  • Daniel Roux Daniel Roux 8 juillet 2013 10:22

    Voilà un bon résumé de la situation actuelle.

    Ce n’est pas la première fois que les US essaient de neutraliser les quelques lois s’opposant encore aux multinationales et à leurs riches actionnaires. Souvenons-nous de l’AMI que Jospin avait finalement rejeté après la vague de contestation qu’avait soulevé ce projet.

    Par contre, la directive Bolkestein a réussi à s’imposer malgré son rejet par le peuple français lors du référendum de 2005. Sarkozy a imposé le traité avec la complicité de Hollande et du PS, déchirant ainsi l’illusion démocratique maintenue vaille que vaille jusque là.

    Il est donc à craindre que les jeux soient faits quelques soient la force des arguments et les forces s’opposant au nouveau traité.

    Les élections soient disant démocratiques sont en réalité une prison dont les clés sont détenus par les médias aux ordres et des partis politiques fonctionnant eux mêmes de manière opaque. La triche et le mensonge sont les deux mamelles de ces partis godillots fermement contrôlé par l’oligarchie.

    Il n’y a donc rien à attendre de nos soi-disant élus sinon leur ralliement obligatoire au traité d’asservissement concocté par nos maîtres qui n’y mettent même plus les formes.

    Il existe quelques rares partis politiques faisant passer l’intérêt général devant les intérêts particulier des ultra riches mais ceux là n’ont pas accès aux médias et n’ont donc aucun moyen de convaincre suffisamment d’électeurs. Il est probable que s’ils arrivaient au pouvoir par miracle, toutes les forces financières surtout anglo-saxonnes se déchaîneraient pour ruiner notre nation.

    La radicalisation de groupes politiques conduisant à des actes de violence est la réponse classique à la trahison des élus. Le pouvoir en est conscient et est prêt à y faire face, les lois réduisants les libertés sont déjà votées et les forces armées sont équipées.

    A mon avis, le pouvoir s’inquiète en vain. Personne ne veut plus mourir pour des idées. Le salut viendra du changement en cours du mode de consommation dû à une prise de conscience écologique. Dans une société dont le profit est le seul moteur, les consommateurs sont de fait, promus décideurs en dernier recours.
     


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 8 juillet 2013 19:59

      Pour ma part, je me méfie d’un papier signé d’un nom comme Alain Terrieur...


      Pourquoi pas Montey Hanhaut pendant qu’on y est !

  • non666 non666 8 juillet 2013 11:46

    « Depuis 2012, l’idée d’un «  grand marché transatlantique  »

    En fait c’est beaucoup plus ancien.

    Il suffit d’aller aux archives et de lire la presse brittanique au moment ou l’oncle sam a demander a son subordonné de tuer l’Association Europeenne de libre echange pour rejoindre la CEE et la detruire de l’interieur.

    Il suffit d’aller sur le site du congrès US et de lire le Planning defense guidance de 1992, désormais declassifié mais toujours moucheté pour tout ce qui concerne son plan de bataille pour le contrôle de l’union européenne...

    Il suffit de lire comment le TCE, puis le traité de Liosbonne ont « tué » l’idée d’une euroforce initiée par la brigade franco-allemande puis l’Euroforce qui n’est plus aujourd’hui qu’un element de l’otan qu’elle etait supposée remplacer pour doter l’Europe d’une vraie armée independante...

    Il suffit de relire les declaration de alan greenspan qui parlait dejà il y a 20 ans du grand marché transatlantique et de la fusion euro-dollar.

    Ils nous ont fait abandonné TOUS les attributs de souveraineté (Monnaie défense diplomatie) en prétextant que cetait pour les mettre au niveau européen et ensuite ils ont intercepté ces abandons pour en faire des instruments de soumission et de controle.

    Mais heureusement, la liste des traitres qui ont voté le traité de Lisbonne, à notre insu est connue et publique et il faudra bien qu’ils paient en montant à l’echaffaud, un jour ou l’autre.


    • robin 8 juillet 2013 11:54

      Tiens non666 ça fait longtemsp qu’on vosu voyait plus :

      Au fait vous nous deviez pas une révélation interplanétaire sur le 11 septembre, auriez-vous revu vso objectifs à la baisse ?  smiley


    • non666 non666 8 juillet 2013 13:09

      Non, mais Sarkozy etait dejà cuit et plus personne ne pouvait empecher Hollande de gagner.

      Il fallait attendre qu’il soit desormais, aux yeux de tous un agent du Nouvel ordre mondial, ce qui est fait.

      De plus, j’ai eu de graves pb persos, mais je ne vous dois rien


    • robin 8 juillet 2013 13:25


      je considère quant à moi qu’une déclaration d’intention plusieurs fois et publiquement réitérée engage son auteur mais je ne vous en veux pas, surtout si vous avez eu de gros problèmes perso (ils ne sont pas liés j’espère).


  • Captain Marlo Pilou Camomille 8 juillet 2013 11:53

    Pour changer ses habitudes de consommation, encore faut-il avoir les moyens de consommer..., les Grecs en savent quelque chose, ils voudraient juste pouvoir se nourrir , se soigner et avoir un toit sur la tête...

    Les accords transatlantiques devraient nous enrichir ? Ce n’est pas déjà la vaste blague qu’on nous a servi pour l’ UE et l’euro ?

    « L’Europe de la prospérité », qu’ils disaient.

    Martine Aubry, dite « Moules -frites », fille de son père Delors, déclarait le 2 septembre 1992 :

    « L’Europe, ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale, et moins d’exclusion.. »


  • HELIOS HELIOS 8 juillet 2013 12:03

    ... dommage qu’en lisant votre texte et surtout en arrivant a la fin, votre conclusion soit si... « con ».
    Desolé, c’est a l’usage courant de ce mot que j’en utilise a dessein l’emploi dans votre cas...

    --- Non, il ne fait pas sortir de l’UE, et cela evidement vous le sous entendez, il faut simplement changer le mode de fonctionnement de l’UE et retrouver le respect des nations avec leurs sensibilités et leurs diversités. il FAUT rester dans l’UE pour que celle ci defende nos savoir- vivre et c’est evidement la dimension internationale qui convient.
    Il faut qu’enfin les regles de l’UE s’eloignent d’un systeme federal pour migrer vers une forme de type « GIE » (sans parler d’economie) mais un « GIU » (U pour Universel incluant culture, developpement et humanité)... il y a tant a completer pour bien comprendre le mecanisme...

    --- Non il ne faut pas sortir de l’OTAN, mais il faut que l’OTAN nous appartienne, c’est a dire soit aussi un projet europeen qui serait libre d’accorder aux americains ou aux russes un certain nombre de « privileges » qui stabilise et modere les ambitions des uns et des autres.
    L’Europe peut et DOIT gerer sa force, il est par exemple intolerable (puisque nous n’avons pas le notre) de dependre du GPS americain sans pouvoir utiliser le systeme russe (par exemple).... ou que notre « interoperabilité » d’equipement fasse que rien en provenance de l’est ne fonctionne dans nos armées...
    Et la je parle materiel, mais les autres points de vue, politiques, geostrategiques etc doivent aussi faire partie de la reflexion....

    --- Non nous ne devons pas abandonner l’Euro, nous devons seulement faire en sorte que les etats ne laissent pas aux banques tout le pouvoir, en particulier pour la creation monetaire, la gestion des masses M2 et M3, et que les etats, reunis et controlant la banque centrale puissent decider des divers taux au moins interieurs a la zone....
    et au passage j’en profite pour repeter pour la niemme fois, qu’un Euro fort est particulierement interressant pour les etats europeens, pour les populations europeennes et pour la majorité des entreprises qui soit ne font du commecre que dans leur etat ou dans la zone euro soit sont paryticulierement competitives et ont des marchés hautement rentables.... Les seules qui sont « genées » par un euro fort, sont les multinationales qui font produire hors de la zone euros et qui veulent reimporter dans la zone car le differentiel diminue la rentabilité de leurs investissements delocalisés.... ne vous laissez pas avoir par l’intox....

    désolé encore une fois, vous faite le jeu de ceux que vous voulez combattre. Les europeens ont un avenir commun, il faut l’aider a se construire... et votre discours demontre, dans vos ecrits, je ne vous connais pas, que vous appartenez a ceux qui rejettent sans regarder la realité.

    J’ai ecouté ce matin, le son de Bourdin qui invitait Attali. Cet homme (Attali) intelligent a tres bien compris que même en rabachant, certains commencaient a comprendre et du coup s’est mis a critiquer, entre autre, les accords trans-atlantique. Il a compris qu’a force de mentir, cela devenait contre-productif, il fait donc profil bas et va dans le sens du courant, même s’il n’en pense pas un mot, c’est bien un atlantiste.

    Ne faite pas comme lui, arretez de denigrer l’Europe et l’Euro, c’est notre avenir, participez a sa contruction, sa bonne edification, dans le cas contraire vous laiserez aux plus forts le droit d’imposer !


  • escoe 8 juillet 2013 19:23

    Il est maintenant établi que les 2 « pères fondateurs » de l’Europe étaient inspirés et financés par la CIA


    Tout ça était connu et documenté depuis les années cinquante. Mais ceux qui en parlaient étaient immanquablement qualifiés d’agents de Moscou. Alors on fait quoi maintenant ?

    • non666 non666 8 juillet 2013 20:14

      Communistes et agent de Moscou

      OU

      Gros con facho, nazi , revisionniste, ne l’oublions pas.

      Il n’y avait que deux lectures pertinentes et un marais plein de collabos des etats unis...

      Heureusement, il a fallu le temps, mais la vérité finit par triompher .

      Nous pourrions , en plus de la fondation de « l’Europe » (en fait la zone europe-mediterranée de l’Empire) parler de la decolonisation française et de ses acteurs.

      Un nom me viens spontanement à l’esprit : Pierre mendes France.....

      Organiser la defaite de la France en iNDOCHINE , EN AFN, le depart d’Haiti ....

      Il faudra finir la liste des traitres et se demander pourquoi tous les adeptes de la « decolonisation » sont si muet sur la recolonisation yankee par exemple...


  • TSS 8 juillet 2013 20:27

    Organiser la defaite de la France en iNDOCHINE , EN AFN, le depart d’Haiti ....

    Nous n’avions rien à « foutre » là bas ,je ne vois pas où est le problème ... !!


  • 6ber 6ber 9 juillet 2013 07:23

    - Harmoniser 28 pays par la contrainte ? Ce ne peut être qu’une harmonie dissonante. C’est « rigole ou j’te tue ».

    -Que l’ OTAN « nous appartienne » ? Mais déjà notre pays ne nous appartient plus.

    -Un Euro fort est particulièrement intéressant pour les états européens ? Là il faut m’expliquer quand 10£ = 15€ par exemple, idem pour le $.

    Une chose est sure c’est que ce ne sont pas les populations qui bénéficient de cet état de chose.


  • antyreac 9 juillet 2013 09:31

    Dans ce marché la France a tout pour développer ses exportations et faire diminuer le nombre de ses chômeurs.


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