Bonjour Magali,
Merci pour ce très bon article que je vous propose de compléter par un de mes commentaires antérieurs et deux vidéos de Pierre Hillard et Frédéric Lordon :
http://www.crashdebug.fr/index.php/dossiers/3878-pierre-hillard-sur-le-mondialisme
http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2011/10/16/quand-frederic-lordon-raconte-la-grande-perdition-225427
La
situation dans laquelle nous sommes est le résultat des décideurs
politiques et économiques qui ont dévoyé l’esprit des membres
fondateurs de l’Europe mais aussi par la dérégulation des systèmes
financiers et bancaires sous Reagan et Clinton aux Etats-Unis.
AUX
USA :
Faisons un peu d’histoire.
Ronald Reagan a provoqué le dérégulation des marchés financiers
en supprimant les accords de Bretton
Woods (1944) et valorisant un once d’or pour 35 dollars, ce
faisant les échanges internationaux dépendaient de la valeur d’une
monnaie nationale, le Dollar.
Un privilège
exorbitant !!!
De plus, ce même Reagan a
provoqué la dérégulation du mécanisme du Glass-Steagall Act de
1933 connu sous le nom de Banking Act, qui a induit une une crise du
prêt et de l’épargne par l’acte
de déréglementation d’établissements de dépôt et de commande
monétaire de 1980 et la Garn-Rue.
Loi d’établissements de dépôt de Germain de 1982 .
Bon élève, Bill Clinton
achéve la dérégulation, la dérèglementation des activité
financières par le Gramm-Leach-Bliley
Act Financial Services Modernization Act de 1999, qui met fin à
la distinction en vigueur depuis 1933 entre les banques de dépôt,
les banques d’investissement et les compagnies d’assurance (et
permet ainsi la fusion menant à la création du conglomérat
Citigroup), et
le Commodity
Futures Modernization Act de 2000,
La technique
financière de la titrisation
est apparue dans les
années 1960, consistant à transférer des actifs financiers, des
créances (factures, prêts), en les transformant après passage par
des entreprises ad hoc en titres financiers émis sur les marchés de
capitaux. Elle a dérivée pour le risque financier de lié en une
titrisation
synthétique qui a conduit à la crise
des subprimes de 2007.
Certes, Barack Obama tente
d’imposer un Glass-Steagall 2, par le Dodd–Frank
Wall Street Reform and Consumer Protection Act de juillet 2010,
mais il ne permet pas de lutter efficacement contre le caractère
systémique de cette crise car il a été vidé de sa substance par
le « saucissonage ».
OU EN SOMMES-NOUS,
AUJOURD’HUI ?
Après
l’approbation des différents traités européens de Maastricht,
Amsterdam, Nice et de Lisbonne nous nous trouvons dans une situation
de déni
démocratique
En
effet, après l’adoption du Traité de Lisbonne au niveau européen,
ce dernier a été modifié pour permettre la mise en place du FESF
et du MES, à la suite de la cris des subprimes sous l’impulsion de
A. Merkel et de N. Sarkozy
Le
Conseil Européen des 16-17 décembre 2010 a donc approuvé le
rapport de conclusions pour la création du FESF et du MES
(http://www.regards-citoyens.com/article-conclusions-du-conseil-europeen-des-16-et-17-decembre-2010-63503760.html
et
donnant l’autorisation de modifier le Traité de Fonctionnement de
l’Union Européenne (TFUE).
Mais l’arnaque
suprême a
été d’empêcher de le soumettre à un référendum comme cela
aurait été normal. Cette modification, considérée comme mineure,
a été introduite par un amendement permettant d’utiliser la
procédure de révision simplifiée mis en œuvre par H Van Rompuy
par l’article 136 du TFUE (ex-article 111, § 4
TCE)http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2010:083:0047:0200:FR:PDF
transformant le FESF le MES en organismes permanents. Le 11 mars
2011, lors d’un sommet de la zone euro, il a été décidé :
1°) de doter le MES
d’un fond d’intervention de 500 mds € porté à 700 mds
2°) Les
Membres du MES reconnaissent inconditionnellement et irrévocablement
s’engager à fournir leur contribution
au capital social, en conformité avec leur clé de contribution en
Annexe 1. Ils réunissent tous les appels de fonds sur une base en
temps opportun conformément aux modalités prévues dans le présent
traité
Mais
aussi, Les
Membres du MES, irrévocablement et inconditionnellement, s’engagent
àpayer
sur demande l’appel de capital effectué par le Directeur Général
conformément au présent paragraphe, cet appel devant être payé
dans les sept (7) jours suivant la réception de ladite demande.
3°)2. Le MES a la pleine personnalité juridique, il doit avoir la
pleine capacité juridique :
(A)
pour acquérir et aliéner des biens immobiliers et mobiliers ;
(B)
pour contracter ;
(C)
pour ester en justice et
(D)
pour entrer dans un accord cadre et / ou des protocoles nécessaires
pour s’assurer que ses statuts, privilèges et immunités sont
reconnus et mis en vigueur.
3.
Le MES, ses biens, fonds et avoirs, où qu’ils se trouvent et quel
qu’en soit le détenteur, jouissent de l’immunité de toute forme de
procédure judiciaire, sauf dans la mesure où le MES renonce
expressément à son immunité dans le but de toute procédure ou par
les conditions de tout contrat, y compris la documentation sur les
instruments financiers.
4.
La propriété, le financement et les actifs du MES, où qu’ils se
trouvent et quel qu’en soit le lieu, sont exempts de perquisition,
réquisition, confiscation, expropriation ou de toute autre forme de
saisie, de prise ou forclusion par action de l’exécutif, judiciaire,
administrative ou législative. Immunités
des personnes
-
Gouverneurs,
Gouverneurs suppléants, Directeurs, Directeurs suppléants, le
Directeur Général et Membres du personnel doivent être à l’abri
de poursuites à l’égard des actes accomplis par eux dans leur
qualité officielle et jouissent de l’inviolabilité à l’égard de
leurs papiers officiels et documents, sauf lorsque le Conseil
desGouverneurs renonce expressément à cette immunité.
Par
conséquent, les décisions du MES engagent irrévocablement et
inconditionnellement les états et il a donc un contrôle direct sur
les budgets des états
http://www.haoui.net/newsletter/2011/octobre18/exclusivite/MES.pdf
Ce
qui va déterminer notre avenir se déroule en ce moment :
Angela
Merkel, fortement contestée par les Allemands (tout comme Sarkozy),
a la hantise de l’inflation et le peuple allemand a été traumatisé
par les crises financières de 1924 et 1930 et leur Constitution en
est le reflet. Elle ne cèdera pas à la demande de modification du
rôle de la BCE pour une activité de financement des dettes
souveraines donc des budgets européens.
De
même, elle reste hostile à la mise en place d’Eurobonds, même au
niveau du MES et de Union bonds par la BEI (Banque Européenne
d’Investissement).
De
plus en plus d’analystes pensent que A Merkel souhaite séparer la
zone euro en deux parties, une zone Nord comprenant l’Allemagne, les
Pays-Bas, le Luxembourg, la Suède, Danemark et une zone Sud pour la
France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Belgique.
En
conclusion, Sarkozy s’est fait totalement « piéger » et
nous allons supporter les conséquences de erreurs politiques,
économiques, financières qui auront profité à ses amis du
Fouquet’s, aux marchés financiers et banques moniales.
Il
ne faut pas attendre grand-chose d’une alternance avec Hollande qui
reste ancré sur des concepts totalement rétrogrades. Il s’est fait
allumer par Thomas Piquetty sur sa proposition de moduler l’impôt
sur les sociétés suivant le % de distribution de dividendes qui est
un non-sens fiscal et économique.
Difficulté d’accord entre Merkel et Sarkozy de porter le FESF à
2000 mds d’euros avec un effet de levier. Le financement sera
assuré par des achats sur le marché secondaire de dettes
souveraines et sur le marché primaire d’obligations d’état.
Rapidement, le FESF ne possédera que des créances pourries qui
seront reprises par le MES et sa Banque. Il s’agit de la création
d’une gigantesque pyramide de Ponzi, une bulle financière
dépassant celle des « subprimes ».
Le Parlement Slovaque (sous la pression européenne, des marchés)
après avoir rejeté le plan de soutien du FESF, va convoquer de
nouvelles élections législatives pour in fine adopter ce plan. Bien
sûr, sans consultation référendaire des citoyens, une leçon de
démocratie.
Le gouvernement hongrois a autorisé le rachat de crédits
souscrits en euros à des taux élevés dans le monnaie nationale, le
Florint, provoquant des pertes financières sèches pour tous les
organismes prêteurs.
La Pologne et Tchécoslovaquie retardent leur entrée (prévue en
2012) dans la zone Euro doutant de la capacité de l’Europe de
surmonter la crise et de la gestion catastrophique de cette dernière,
même s’ils ne respectent pas les critères de convergence.
Aucune mesure de régulation, de réglementation sérieuse des
marchés financiers et des banques mondiales n’est proposée en
Europe et les tentatives de réglementation des « dark pools »
et du « shadow banking » sont très insuffisantes compte
tenu du risque systémique d’illiquidité qu’ils présentent
Standard & Poors dégrade la note de 24 banques italiennes.
Moody’s dégrade la note de l’Espagne de deux crans de AA2 à
A1 perspective négative.
Le 20 octobre :
S&P dégrade la note de la Slovénie de AA à AA- stable pour
dét rioraton de la situation budgétaire, mais aussi pour le
refus de son parlement d’adopter le financement du FESF
Les Bourses re-dévissent : CAC40 -2,32%, DAX -2,49%, Footsie
1,21%, Milan
3,78%, Madrid -2,73%
Le 13 octobre, Moody’s confirme la notation AAA de la France,
malgré l’affaire DEXIA.
Mais le 18 octobre met sous surveillance le Triple A de la France
et envoie un message aux marchés financiers spéculatifs pour
attaquer, plus encore, l’Euro à travers la dette des états
européens.
La conséquence sera de réduire à néant ou de
rendre plus difficile la gestion de la dette, la recapitalisation des
banques européennes, qui pourtant favorisent ces marchés
spéculatifs car le FESF se finance sur le marché secondaire et sur
le marché primaire des obligations d’état.
Mon analyse de cette information (il n’y a pas de fumée sans
feu) est de mettre la pression sur les candidats, mais surtout de
favoriser la mise en place du MESF (Mécanisme Européen de Stabilité
Financière) et de sa Banque-MES en 2012, et sûrement avant les
Présidentielles, après l’absorption du FESF par le MESF.
Il
n’est pas innocent que M. Barosso ait appelé, il y a quelques
jours, le 12 octobre, à la mise en place du MES en 2012 sans
attendre 2013 :
"La feuille de route appelle :
2.
à finaliser les mesures concernant la zone euro – notamment rendre
rapidement opérationnelles les décisions prises le 21 juillet 2011,
optimiser l’efficacité du FESF, accélérer le lancement du
Mécanisme européen de stabilité pour qu’il soit opérationnel à
la mi-2012, et garantir la fourniture par la Banque centrale
européenne d’une liquidité suffisante"
La mise en place du MES à la mi-2012 aboutira à l’abandon de
la souveraineté des états européens pour un gouvernement
supranational européen.
Description de la Banque-MES :
1°) Organisation
Internationale, siège social au Luxembourg, d’une durée
illimitée
2°) détient la personnalité et la capacité
juridique et peut donc contractualiser, transiger en son nom
3°)
les dirigeants, collaborateurs, la personne morale bénéficient
d’une immunité juridique et d’un secret total sur tous leurs
actes missions. Par conséquent, aucune institution européenne,
état, association, ne peut l’attaquer en justice sur ses actes,
décisions même s’ils sont avérés avoir porté préjudice.
4°)
Montant de départ de garantie de 700 mds d’euros qui seront
complétés par des apports complémentaires décidés et imposés
par la Banque-MES suivant ses analyses.
Ceci signifie qu’elle
pourra réquisitionner automatiquement les capitaux qu’elle estime
nécessaires et par conséquent avoir la mainmise sur les budgets des
états.
5°) les états européens seront contraints de garantir de
manière irrévocable et inconditionnelle la dette créée par le MES
et sa Banque
Le temps de la bran...tte intellectuelle est fini, il faut
absolument agir maintenant car nous risquons fort d’aller
voter pour des prunes