mercredi 8 août 2007 - par LeWebMulticulturel.fr

Londres, le nouvel eldorado ?

Carnet de voyages et réflexions sur l’immigration de jeunes Français appartenant aux minorités visibles vers Londres. Rélexion sur le modèle anglais.

Entre 200 000 et 300 000 Français vivent en Angleterre, selon les dernières estimations ; parmi eux, de plus en plus de jeunes issus de l’immigration - diplômés ou non - tentent leur chance de l’autre côté de la Manche, excédés par l’immobilisme de leur pays. Au premier regard, on comprend aisément pourquoi : une économie dynamique, des boulots et des jobs pour tous, l’opportunité de réussir. Le rêve anglais est en marche.
De passage à Londres pendant quelques jours, FWIyapin a pu se rendre compte ce qui pouvait faire l’attrait de l’Angleterre, mais aussi ce qui pouvait faire que l’aventure vire au violacé...
Cahiers de voyage et impressions.

Londres, la ville du travail
C’est un fait, les indicateurs économique de l’Angleterre sont au vert, et c’est la principale fierté de Tony Blair, qui a su synthétiser le libéralisme et les valeurs du parti travailliste. Les chiffres parlent pour lui, pusique que le taux de chômage est d’environ 4 %, les golden boys y font fortune (on raconte que les quelque 300 000 golden boys auraient empoché 13,2 milliards d’euros de primes l’année dernière), le secteur de la banque s’est considérablement développé. Bref, il n’y a jamais eu autant d’argent disponible et de richesse brassée (sauf peut-être lorque Londres était la première puissance mondiale et maritime au XVIIIe siècle).
De quoi faire rêver et attirer du beau monde. J’ai rencontré pas mal de Français et d’étrangers ; à la question : pourquoi ? la réponse, implacable : le travail ! J’ai croisé des Africains, des Antillais, des Maghrébins, et leur témoignage est souvent le même. Des diplômes décrochés en France, puis la galère pour trouver un emploi, et le même refrain qui revient tel un ressac : pas assez d’expérience, trop jeune, dans le meilleur des cas. Ou pas de réponses pour la majorité.
Du coup, plusieurs ont franchi le pas et tenté leur chance, avec plus ou moins de succès. Dominique, consultante Freelance, par exemple, ne se voit pas revenir en France. Agathe, qui est commerciale pour une compagnie aérienne, ne s’y voit pas non plus. Pour moi, ce sera Londres, puis la Guadeloupe, plus tard, me dit-elle. La France ne leur convient définitivement plus...

Oui, j’aime Londres
Dans la moiteur d’un pub, à Sheperd’s Bush. Devant une pinte, j’écoute trois musiciens jouer des classiques pop-rock-reggea. L’ambiance est chaleureuse, et je discute avec Axelle, qui a fait le voyage directement de Guadeloupe, il y a quelques jours, avec une maîtrise de biologie en poche. La France, elle connaît, et préférait découvrir autre chose. Aussi a-t-elle tenté l’aventure avec trois copines. Son but, trouver un premier job pour payer les factures et parfaire sa connaissance de l’anglais, puis se lancer directement dans sa branche. Oui, si je trouve un job de serveuse, je prends, me confie-t-elle, après, je vais chercher dans ma branche. Mais Londres, j’aime déjà. Fascinant pouvoir d’attraction !
L’histoire de Salomon, Ivoirien de 30 ans, est encore plus dingue. Je le rencontre un soir près de Holland Park, et il m’entend parler français. Naturellement, il m’aborde. J’ai un bac +5 en droit des affaires. J’ai étudié en France, à Paris, sauf que je suis resté au chômage pendant un an. Que veux-tu, personne ne voulait de moi, personne ne me faisait confiance ! Alors je suis parti. En deux mois, j’ai décroché un emploi dans un cabinet d’affaires. Il rit aux éclats. Ils m’ont appelé, et m’ont dit : we want you ! Personne ne m’avait jamais dit ça ! Ce témoignage est confirmé par beaucoup d’autres, diplômés ou non. Ici, la couleur de peau importe peu, et ce quel que soit le poste occupé, journalistes, maîtres d’hôtel, commerciaux, vendeurs. On peut mettre un Noir ou un Maghrebin à la réception, poste hautement visible sans problème.
Près de moi, un jeune, pas plus de 25 ans, passe en Porsche. Salomon me regarde et sourit. Dans pas longtemps, moi aussi j’en aurai une. Et personne ne viendra me contrôler, me souffle-t-il. Ici, quand on bosse bien, on est reconnu à sa juste valeur, et on gagne de l’argent. Londres fait tourner les têtes...

L’envers du décor
Si l’on gratte un peu la peinture, par endroit, le rêve brille moins fort, et la désillusion peut faucher tel du blé mûr. Londres est la deuxième ville la plus chère du monde derrière Moscou, et un ticket de métro simple s’achète 4 £ (près de 6 euros !). Mieux vaut ne pas être un galérien, ou pas trop longtemps. Le système Blair a évidemment ses détracteurs. Pour arriver à ce taux de chômage aussi bas, les chômeurs sont très encadrés : rencontres hebdomadaires, aide à la rédaction de CV dans les job centers. Pour continuer à bénéficier de l’aide aux chômeurs, on ne peut pas refuser un emploi plus d’un certain nombre de fois, si bien qu’un informaticien peut tout à fait être contraint à faire la plonge. Sans aucunement vouloir dévaloriser le métier de plongeur, on conviendra que c’est assez différent de l’informatique...
Le rêve de tout Anglais est de posséder un appartement. Douce utopie, pusique l’arrivée des nouveaux riches (essentiellement venus des pays de l’Est) a fait flamber les prix, si bien que même la bourgeoisie moyenne anglaise ne peut plus se permettre d’habiter le centre de Londres. Je comprends parfaitement : le nombre de Porsche, de Jaguar, de Rolls Royce et de Mercedes coupées, scintillantes, qui sillonnent silencieusement le centre de Londres est hallucinant.
Alors imaginez les classes moyennes... La seconde solution pour acheter est de s’endetter pour pour cinquante ans. Sans rire, l’Angleterre est le pays où l’endettement personnel est le plus élevé en Europe. Et puis comme dans les pays anglo-saxons, se soigner (bien) coûte chère, alors mieux vaut être en bonne santé et avoir toutes ses dents.
La dernière épine dans le pied du gouvernement est évidemment l’intégration sociale des communautés et le communautarisme qui ont conduit aux attentats de 2005 et aux tentatives avortées de juillet dernier. Malgré tout, je n’ai pas eu la sensation d’évoluer dans une villes partitionnée entre races ou communautés. Au contraire, tout le monde semble fréquenter tout le monde sans problèmes...

Eldorado ?
Tony Blair n’aurait alors fait qu’accentuer le fossé entre les riches et les pauvres, à coup de libéralisme forcené. Peut-être, mais Londres et l’Angleterre attirent plus que jamais. Qu’importe les difficultés, beaucoup de jeunes préfèrent affronter un monde plus dur voire impitoyable, mais qui donne sa chance à tous, plutôt qu’un cocon (la France) dans lequel persiste une série d’illusions sur le travail, l’intégration, le racisme. Salomon me dira : On dit que l’Angleterre, c’est bien si tu es jeune, en bonne santé, et que tu bosses. La France, c’est bien que si tu es diplômé, que tu as la peau blanche et que tu t’appelles Pierre... Alors j’ai fait mon choix.

Le départ
Un pincement étreint mon coeur à l’heure du départ. J’ai été fasciné par ce pouvoir d’attraction, ce multiculturalisme et cette joie d’entreprendre, de réussir, de vivre des Londoniens. Bien conscient des difficultés inhérentes à ce genre de modèle social, je ne peux m’empêcher de regretter mon séjour, jusqu’à mon départ à l’aéroport. D’ailleurs, il pleut sur le tarmac.

Après un peu plus d’une heure de vol, j’arrive à Paris et prends le métro : le choc ! On me bouscule, les gens font la gueule, et le vendeur de ticket ne me dit même pas bonjour...



25 réactions


  • cniko 8 août 2007 12:19

    POur avoir vécu quelques temsp à Londres je ne peux qu’être d’accord avec toi. D’un côté une énergie incroyable que ce soit pour le travail et pour la fête et de l’autre un nombre de mendiants impressionnant. A Londres tout est possible, le meilleur comme le pire.


  • tvargentine.com lerma 8 août 2007 13:51

    Un tres beau reportage sur l’exode des centaines de milliers de français qui travaillent à Londres après avoir galerés en France.

    Se pose ainsi la question de la mauvaise gestion des ressources humaines des administrations ANPE & ASSEDIC et des structures intermédiaires.

    En France,la bureaucratie et le statut du fonctionnaire sont imcompatible avec la compréhension du marché de l’emploi car,le fonctionnaire ne connait pas les problèmes de la société privée.

    Il est déconnecté d’une réalité économique ,protégé dans sa tour d’ivoire,hyper protégé par des syndicats ultra-conservateurs qui vérouillent toutes évolutions qui permettraient aux demandeurs d’emplois d’avoir un travail.

    Voila pourquoi,il convient de privatiser l’ANPE,qui doit à l’image des agences d’interim proposer du travail et garantir qu’il existera pas de discrimination au niveau de l’age ou de la race.

    Combien de français qui travaillent à Londres voudraient revenir travailler en France ?

    Il doit y avoir une rupture dans ce domaine en France avec la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC et de privatiser le personnel afin d’avoir de meilleurs résultats pour les demandeurs d’emplois

    Les gauchistes-fonctionnaires préférent des travailleurs pauvres à des travailleurs qui travaillent pour gagner de l’argent et donc qui s’enrichissent en travaillant plus (+)


  • Bulgroz 8 août 2007 13:55

    J’ai vécu à Londres, c’est ma femme qui ne faisait rien qui s’y est beaucoup plu. C’est vrai que c’est plutôt sympa quand on habite en plein centre.

    Moi, ma névrose, c’était de travailler avec des executive women anglaises, j’en fais encore des cauchemars.

    Je faisais en sorte de toujours laisser la porte de mon bureau ouverte tant je craignais les accusations de harassement.

    C’est le pays du « smoke and mirror », tout est merveilleux, les travailleurs font un travail formidable, t’es obligé de dire « Well done » à tout le monde même quand c’est de la daube et que tu es le patron.

    Ma boite payait 15000 Francs par semaine à l’époque pour me loger, j’ai gagné un fric fou, j’ai jamais compris pourquoi.

    Plus tard, quand j’ai pu me libérer, je suis directement allé dans un pays asiatique dont le nom se termine en « tan », pour des raisons de sécurité, j’ai logé chez l’habitant et j’ai été nettement plus heureux de comprendre pourquoi j’y travaillais.


  • LE CHAT LE CHAT 8 août 2007 13:58

    london , c’est le nouvel eldorado , même que demian y va écrire ses nouveaux articles !

    mon frangin a travaillé là bas 6 mois dans la grande distribution , les petits boulots que les polonais viennt faire en france , ben nos compatriotes font de même chez les rosbifs , c’est pas cher payé mais toujours mieux que le RMI , et puis au moins ça aide à améliorer son anglais .


  • cflorian 8 août 2007 15:33

    la mentalité londonienne est bien différente de celle que l’on connait en france. en premier lieu on juge l’homme par rapport à ses qualités et ses défauts et pas par rapport à ses diplomes, ses origines ou son lieu de vie. chacun a sa chance à partir du moment ou il montre de quoi il est capable. en france on reste sur des idées reçues, sur des préjugés et impossible d’en sortir (ex : le fonctionnaire ne connait pas les problémes de la société privée). ceci commence dés l’école où il sera impossible pour un bon éléve de choisir de devenir boulanger. un serveur n’aura jamais sa chance dans un poste de commercial. les esprits sont braqués et il est trés difficile de sortir d’une case. même pour ouvrir une entreprise il faut de plus en plus de diplomes, certifications, formations... ainsi pour devenir entraineur d’une équipe de football, un diplome national est exigé, comme si sans cela on ne pouvait être compétent. c’est une forme de corporatisme qui se redéveloppe en france. dans d’autres pays, comme l’angleterre ou le canada, on a l’impression que tout est possible (comme dirait l’autre !), que vous aurez votre chance et la réussite n’y est pas mal vu. c’est une liberté qui n’existe quasiment plus en france et que l’on recherche quand on est jeune. la france est malade de son conservatisme, que ce soit chez les étudiants, les syndicats, les politiques de tous bords, les hauts fonctionnaires, les patrons et l’ensemble de la population.


  • Fwiyapin 8 août 2007 16:29

    Bonjour à tous, Merci pour vos réactions !

    Dans ce reportage, j’ai essayé de donner une vision aussi objective que possible, même j’avoue avoir été fasciné par cette ville. Ce que j’en ai retiré, c’est que lorsque qu’on est sorti du système conventionnel français, à savoir diplomes, grandes écoles ect., et que l’on a malgré tout un potentiel, celui-ci est difficilement exploitable en France. Un exemple concret me concernant : j’écris des articles pour mon blog, et j’ai été contacté par un journaliste qui a beaucoup apprécié l’un de mes articles. Il m’a demandé si j’avais fait une école de journalisme. Non, lui ai-je répondu. Alors il m’a dit de laisser tomber... Un exemple comme un autre... La mentalité anglo-saxonne donne sa chance à tous. Alors oui, si tu n’as pas le bac, mieux vaut tenter sa chance. Tu grimpes beaucoup plus dans la hiérarchie, on te fait confiance que tu sois blanc, jaune, noir ou rouge. Après, il ne faut pas occulter les mauvais côtés : la vie est chère, les logements sont hors de prix, le libéralisme fait des dégâts, et on peut chuter bas, très bas. Mais selon vous, pourquoi est-ce que ça ne freine pas les jeunes ? Parce qu’ici, ils n’ont peut-être pas ce qu’ils recherchent : un système qui donne sa chance à tous le monde !


    • Fwiyapin 8 août 2007 16:32

      @ cflorian Je suis d’accord avec toi sur tous les points cités !


    • L'enfoiré L’enfoiré 9 août 2007 12:00

      @Fwiyapin,

      Les sujets se bousculent. En fin de mois, j’aurai également un article sur Londres. Comme il y a tellement de chose à dire sur Londres, pas trop de problèmes. J’ai accroché ce lien à mon article. Merci.


  • wittymouse 8 août 2007 16:35

    « un informaticien peut tout à fait être contraint à faire la plonge. Sans aucunement vouloir dévaloriser le métier de plongeur, on conviendra que c’est assez différent de l’informatique » une allocation chômage c’est de la solidarité en faveur du bénéficiaire, lequel doit rendre quelque chose en retour, si le marché n’a pas besoin d’informaticiens, il a le choix, personne ne l’oblige à accepter l’allocation chômage et alors il ne fera pas la plonge !


  • ZEN ZEN 8 août 2007 16:39

    Un livre à lire pour avoir une vue globale, par quelqu’un qui y a longtemps vécu :

    Philippe Auclair :« LE ROYAUME ENCHANTE DE TONY BLAIR » (Fayard)


  • Mango Mango 8 août 2007 17:34

    Merci pour ce bon article.

    Un de mes amis guadeloupéen, expert comptable à la Défense, adore Londres aussi : il ne s’y fait pas contrôler 3 fois/jour sous prétexte qu’il est bronzé et conduit une superbe voiture !

    Je connais bien Londres : une de mes nièces y travaille pour un salaire mirobolant mais ne peut rien s’offrir d’autre qu’une chambre minuscule, quasiment dans la cave d’une petite maison en colocation, dans un quartier certes résidentiel, mais très excentré, et où elle ne peut recevoir personne.

    C’est vrai que les qualités sont rapidement reconnues et rémunérées en conséquence, mais les « défauts », comme tomber malade, sont tout aussi rapidement sanctionnés ! Ainsi, une jeune fille de ma connaissance y avait trouvé un poste en or à la sortie d’une grande école de commerce (française !) et frappée par une grave maladie rénale, s’est réveillée d’un coma virée sans indemnité, surendettée- son loyer avait couru alors que son salaire n’était plus versé après 2 semaines d’absence. Rapatriée et soignée (en France), elle y touche désormais l’Allocation d’Adulte Handicapé (française...).

    L’Eldorado n’existe pas : tout se paye, hélas, en ce bas monde.

    Ce qui ne veut pas dire que la France n’aie pas de progrès à faire en matière de dynamisme et de prise de risques. Ce qui est regrettable, c’est que l’on demande toujours aux mêmes de prendre des risques, et que ceux qui le leur conseille ont généralement leurs arrières bien assurés.


  • Barbathoustra Barbathoustra 8 août 2007 21:43

    J’ai moi aussi passé 1 an à Londres il y’a une dizaine d’années pour mes études de musique ( à la Drumteck ). Je confirme qu’il est assez facile d’y trouver un petit boulot ; souvent même sans qu’on vous demande le moindre CV. Et là ou en France il vous faudra passer un entretien rigoureux voir des tests de sélection pour effectuer le même travail non qualifié, ça c’est très agréable !

    Le problème, c’est qu’à moins de multiplier les jobs et d’accumuler les heures, Londres est tout simplement in - vi - va - ble pour un petit salaire. les « Porsche, Jaguar, Rolls Royce et Mercedes » n’en parlons même pas. A 3 en colloc ont arrivaient tout juste réunir suffisamment pour payer le loyer de notre 2 pièces. Au bout de 6 mois j’avais déjà dilapidé tout mon prêt étudiant. Courir d’un job à un autre ça va quand on est jeune et qu’on a la santé, mais l’age avançant, on aspire généralement à plus de stabilité. Ca peut se comprendre aussi, enfin j’espères ...

    Du reste, les jeunes Anglais sont très nombreux à s’expatrier également une fois leur diplome en poche. Encore même plus que les Français je crois. C’est un véritable problème là bas et ça on oublie souvent de le dire.


  • herbe herbe 8 août 2007 22:08

    Oui mais... le flux serait symétrique car il semble qu’il y a dans le même temps à peu près 300 000 anglais vivant en France (entendu à la radio).

    Les anglais ont une grande passion pour la France ! Là c’est le rêve français, comme quoi !


    • herbe herbe 8 août 2007 23:00

      je n’ai pas vécu en Angleterre. Mais je connais quelques expériences analogues à celle que raconte Barbathoustra (commentaire juste avant le mien).

      Il faudrait de mon point de vue approfondir l’analyse comparée des modèles (chacun a des avantages et des inconvénients) et proposer enfin un projet qui conjugue la disparition des blocages et des rigidités avec la sécurisation des parcours professionnels.

      Pour prendre une image, celle du cirque, avant de faire le numéro d’acrobate (haute voltige) il faut poser le dispositif de sécurité (filets)


  • Gilles Louïse Gilles Louïse 8 août 2007 23:00

    Je doute que l’herbe soit plus verte là-bas.

    C’est un choix de devenir immigré, c’est une mentalité que tout le monde n’a pas car c’est une forme de trahison.

    Si les pays raffolent d’immigrés, c’est parce que l’être humain est souvent très dominateur. Or, l’immigré, se mettant de lui-même en situation d’infériorité, est bien obligé de jouer profil bas, et ça, dans le milieu professionnel, on adore car l’instinct de domination est assouvi.

    La préférence envers les jeunes et les immigrés ne vient pas d’ailleurs.


  • castling 9 août 2007 01:35

    Article chouette.

    Juste un petit bemol, quand vous dites « se faire soignez (bien) coute cher ». En fait ce n’est pas tout a fait ca : employe au UK vous etes automatiquement enregistre a la NHS(en fait il suffit d’etre europeen et de faire la demarche d’inscription si vous n’etes pas employe). Tout est gratuit. Tant que vous etes malade toute consultation est gratuite, vous arrivez les mains dans les poches chez le medecin. toute prescription coute environ £7 quelquesoit le medoc (il me semble peut etre que des medocs tres rare ne sont pas dispo ou demande une tres longue attente).

    Par contre les deux gros probleme, ce sont les delais et la gestion/organisation pitoyable. Plus votre cas est critique, plus cela est rapide, mais compare a la france, c’est desesperant. Y a un gros gros souci de ce cote la.

    Exemple typique : un collegue a moi c’est casse la joue+ une dent (heu oui ca arrive) y a peu de temps. direct a l’hopital, medecin dispo immediatememt, dentiste et anesthesiste aussi seulement... y avait pas de lit disponible !. Il a fallut attendre quelques jours, mais il n’a rien debourse du tout. Enfin j’insiste sur le « il faut etre malade », apres ca se complique (dsl c trop long a expliquer).

    Voila pourquoi beaucoup d’anglais se font soigner a l’etranger (et pas specialement la france, c’est plutot la pologne en ce moment) en passant par une BUPA, (c’est en gros une mutuelle)soit direct de sa poche. C’est tellement vrai pour le dentiste qu’il existe un vrai business la dessus : un « one day dental in bucarest »> £140 smiley.

    C’est pour ceux qui le peuvent financierement evidemment.

    ou sinon passer par sa boite. Tant que la balance offre/demande est favorale a l’employe, on peut faire des tres tres bon deal avec son entreprise (ca c’est un truc que les francais ont du mal a comprendre) bien sur pas specialement au debut mais petit a petit en connaissant mieux le systeme, ca paye.

    En ce sens il possible que c’est ce qui est arrive a la malheureuse dans le post de Mango. Ce n’est pas la premiere fois que des francais se font « couillonner ». Forcemment en leur rabachant constammment « ici c’est la jungle » certains ne prennent meme pas le temps de connaitre les protections minimum et font un mauvais deal. D’ailleurs les plus gros exploiteur que j’ai connu, ce sont des francais creant leur boite, embauchant des francais, jouant sur leur meconnaissance du droit anglais (surtout dans le kent).

    Alors evidemment je ne dis pas que tout est parfait, il faut connaitre un peu, faire des choix souvent vite, si on a une famille ca peut etre cornelien. Une chute peut etre dure, mais on peut se relever aussi vite. C’est une tout autre mentalite, c’est tout.

    Il y aurait encore beaucoup a dire mais je crois que c’est deja trop long. dsl.

    Bonne continuation

    Castling

    (au UK depuis environ 10 ans quand il est pas en voyage, mais jamais londres (ben pourquoi depenser plus smiley)


  • Fwiyapin 9 août 2007 09:11

    Salut Casting,

    Merci pour les précisions sur le système de santé :)

    Sinon, pour donner mon avis, en vrac, sur quelques sujets évoqués par Gilles Louis un peu plus haut, je pense qu’il faut distinguer deux types d’immigration :
    - Celui qui a son diplômes d’école de commerce par exemple, et qui veut une expérience à l’étranger, sachant que l’anglais sera forcément un plus sur le cv
    - Celui qui galère ici et qui a très peu de chance de grimper l’echelle social faute de diplomes ou de qualifications. Bon, me dira-t-on, un diplomé peut très bien galéré, c’est vrai...mais je pense sincèrement que si autant de personne tentent l’aventure, c’est parce que d’un côté, il manque quelque chose en France, et de l’autre, l’Angleterre a quelque chose qui attire. Concernant les jeunes anglais, c’est vrai qu’ils sont de plus en plus à quitter leur pays, mais la grande majorité va aux Etats-Unis, au Canada ou dans un pays anglophone. L’immigration anglaise vers la France n’est pas forcément jeune. C’est mon sentiment. Beaucoup d’anglais achètent en France, et viennent profiter de la tranquilité, de la qualité de vie. Si le flux est symétrique, je pense que l’âge des immigrés est différent. Sinon, mieux vaut être effectivement en bonne santé si l’on compte vivre en Angleterre. Mais le jeu en vaut peut-être la chandelle...


  • herbe herbe 9 août 2007 10:03

    à l’auteur :

    Le « fruit à pain » est un de mes légumes préféré, la recette du migan tout particulièrement ( http://www.tresor-martinique.com/legumes-migan-fruit-a-pain.htm )


  • nos 9 août 2007 11:14

    mouai, moi dans ma boîte, y’a des indiens, des marocains, tous ingénieur, et c’est pareil dans d’autre boîtes que je connais, donc je suis toujours septique au « en france on ne me donne pas ma chance ».

    apres c sur si tu veux te faire 300 000 € par an à 23 ans c’est pas trop possible...


  • castling 9 août 2007 13:51

    @l’auteur

    concernant l’immigration je vous rejoins aussi sur vos deux point, je fais parti des deux en fait. Je vais pas rentrer dans les details mais après quelques annees dans des pays anglo-saxon pour parfaire mon expe, je suis rentre en france estimant que j’avais fais mon temps a l’etranger. J’etais confiant : une expe sortant des parcours classiques pour une qualification assez rare.

    Ce fut un echec cuisant, j’ai perdu un an de ma vie a chercher, j’ai depense la derniere partie de ce que j’avais gagne auparavant, j’ai rencontre une mentalite a pleurer lors des entretiens. Je m’en suis voulu d’attendre autant pour repartir. Au UK j’ai retrouve en deux semaines.

    Le post de Mr Gilles louis me fait quand meme un peu sourire. Pas besoin d’etre immigre ou jeune pour sentir la “superiorite” de votre interlocuteur, ca arrive de tomber sur des blaireaux vaniteux, surtout en france. Toute facon les jeunes sans experience, il ne faut pas s’attendre a decrocher la lune. De la uniquement a satisfaire son esprit dominateur, franchement pas du tout. Il y a besoin de sang frais c’est evident. L’entreprise a besoin de vous, vous avez besoin d’elle, point. Le reste n’est que litterature ideologique.

    Concernant les jeunes émigrés des banlieues, oui c’est tout a fait vrai, et c’est assez nouveau. Je vois en cela deux faits : la difficulte de ne pas trouver en france, et l’avantage que ces jeunes, souvent en difficultes scolaires pour moult raisons, se retrouve au meme niveau que les “bon scolairement” au debut rapport a la langue. Franchement, on ne peut pas dire que l’anglais appris a l’ecole soit extremement utile, alors on apprends sur le tas.

    Une chose qui fera plaisir autant au sarkoboy qu’au segoboy : la plupart de ceux que j’ai rencontre on ce meme discours, malgre une bonne qualification, ils n’ont pas trouve en france : a cause de leur couleur, d’autres a cause de leur adresse (ca c’est pour les segoboys). Mais chose etonnante, il y a un discours presque lepeniste chez certains : compte tenu du comportement d’une partie de la population immigree dans les banlieues (objectif : cracher sur le blanc/beneficier des allocs en travaillant au noir etc.. le discours classique) bref la situation ne s’arrangera pas et quelque part les francais ont raison de s’effrayer ou d’embaucher un gars des banlieues smiley(cette sincerite du discours tiens telle au fait qu’ils sont maintenant eloignes de la communaute des citees et les langues se delient ? possible). En tout cas l’un dans l’autre, ca parait insoluble, autant deguerpir.

    Concernant les communautes en angleterre :

    Dans certaines villes oui c’est assez flagrant . Les UK on fait un choix communautaire il y a longtemps, en partie a cause de l’ancien commonwealth. Etait ce le bon choix ? C’est un autre debat mais il est sur que beaucoup d’anglais se pose maintenant la question. Je me rappelle d’une petite ville au sud de Sheffield ou je suis passe pour un projet,cela ressemblait plus a une annexe de republique islamique avec minarets et femmes voilees qu’autre chose. Ces banlieues ne font plus vraiment la une puisqu’il n’y a plus qu’une seule communaute. Par exemple les fait divers ou des petites anglaises en jupes se font lapidees n’arrive que rarement maintenant, vu qu’elles ne se balladent plus dans ces coins de toute facon (quoique il me semble c’est encore assez d’actualites a londre dans whitechurch et quand il y a plusieurs communautes assez proches l’une de l’autre).

    Voili voila, bien evidemment tout cela est base sur ma propre expe, je ne generalise pas specialement.

    Salutations

    Cast damn i have to work smiley


  • Fwiyapin 9 août 2007 14:47

    @ « L’enfoiré » Oui, il y tant de choses à dire sur Londres ! j’attends ton article avec impatience !

    @ « herbe » Tout comme toi, le fruit à pain est délicieux ! merci pour les réactions à l’article et pour le lien :)

    @ « nos » tu as raison, il ne faut pas généraliser, je sais bien qu’il existe des boîtes avec des ingénieurs ou employés de tous horizions, et c’est tant mieux d’ailleurs. Ca prouve que les mentalités évoluent dans le bon sens. Mais il reste tout de même pas mal de chemin à parcourir.

    @ « casting » tu as une analyse fine que je partage :) Concernant les communautés en Angleterre, c’est vrai que c’est assez différent de ce que l’on connait en France. Est-ce que c’est forcément mieux ? Disons que tant que les contextes intérieurs et internationaux sont à peu près stables, le tout se tient. Mais une fois que ces contextes varient (guerre en Irak, attentats de Londres, guerre de gangs entre Caribéens et paskistanais), eh bien le chaos n’est pas forcément loin. Il doit exister un juste milieu, entre l’Angleterre qui permet beaucoup, en raison de cet esprit de liberté individuelle, et la France qui ne souhaite pas de statistiques pour connaitre le nombre d’arabes français ou d’afro-français, sous prétexte que la République est une et indivisible.

    Dans tous les cas, la France est mon pays, et je l’aime. Je n’ai pas honte d’être français. Le soucis, c’est qu’il faut absolument que ça évolue sous peine de crise civile...


  • castling 10 août 2007 02:42

    @l’auteur tres bonne reflexion ca fait plaisir smiley.

    Ceci dit je n’ai pas souvenir de terrible clash entre les communautes pakistaines et indou, il y en a, mais cela reste sporadique et locale (a moins que je me trompe). Pourtant la question du cachemire empoisonnante depuis 40 ans serait le parfait casus belli, vu l’importance des deux communautes en England en lien direct ; Ben non.

    La France qui, en comparaison, est tres loin de la question palestinienne, le sujet est brulant !. etonnant. Bref les choix anglais serait interessant a etudier, faire la part des choses, voir un peu comment ca se passe, essayer de trouver comme tu le dis « le juste milieu ».

    Mais que veux tu a priori c’est pas encore possible. Un exemple ? : regarde les commentaires : une majorite de gens qui parle de leur expe sur londres ( ha oui d’ailleurs dsl pour le trollage, je suis parti sur l’england en general smiley)

    Puis zen, juste une reference de book, noter le maximum : l’affaire est plie. LOL.

    Comme si l’england se resumait a un brulot anti systeme blair . Le plus rigolo ? : Ca a l’air d’etre une bible, pourtant les journalistes sont constamment fustiges en france (je parle meme pas sur agoravox c’est enorme), tiens pas celui la ?. mdr.

    Faudra bien que je le lise, un journaliste « ayant bien vecu » en england puis qui fait un book fustigant blair c’est sur, il ne pouvait que se faire du pognon en france smiley, y a moyen de se marrer. Me fait penser a ce book d’un anglais qui avait vecu en france, , encore un gars qui c’est fait un paquet de sous en england !!!excellent smiley.

    Finalement quel que soit le cote du/de la manche, c’est pareil smiley

    En tout cas bel open minded auteur, bonne continuation de nouveau smiley

    Salutations

    Cast


  • Darwa 1er septembre 2007 02:30

    La france c’est le meilleurs pays du monde ne l’oubliez pas on a tendance a denigrer la France mais allez vous faire soigner a Londres vous verrez la misère ? Londres c un peu marche ou crève non ?


  • eldaniel 14 juillet 2008 16:45

    salut à tous,
    je viens de tomber par hasard sur ce site, je voulais vous dire bravo pour les réactions.

    Tout comme vous, j’ai habité à Londres (4 ans) et suis revenu en France (Paris). C’est vrai que ça m’a fait un choc, assez gros meme, j’ai bien mis 6 mois à m’en remettre. rien n’avait changé, toujours les meme tetes de c... dans les metros et dans les rues mais j’y ai trouvé un boulot etc...je dois dire que j’aime la ville en elle meme et j’avais cette impression, tel un touriste de découvrir cette ville magnifique. Ca m’a fait rever, ça m’a aidé. N’allez pas dire : oui mais Paris les gens sont ceci et cela, c’est partout pareil en France Nord Sud, Est ouest (experience) ;

    Une chose que les français doivent arreter de faire IMMEDIATEMENT, c’est de râler !! Vous n’etes jamais jamais content, c’est incroyable. à force de contester et de râler vous ne vous concentrez que sur le négatif. tout devient noir. Pourquoi ? Ok je suis d’origine sud americaine mais j’ai grandi toute ma vie ici. C’est drole, je me sens français mais quand je vous vois (dans la vie de tous les jours, à n’importe quel moment, travail, à la maison...) entrain de s’enerver pour un rien...alors là je rigole bien. Vous me faites rire. Et ça, tous les étrangers le diront. Les anglais en particuliers, ils se tordent de rire. j’ajoute ceci : vous ne serez toujours que des Frogs. No matter what. (allez sauf si tu t’appelles Canto) alors attention à ça aussi.
    Tant qu’ils auront besoin de toi, tu seras leur meilleur ami mais apres.....France -Angleterre seront toujours des rivaux. Surtout eux. Ils sont tres fier et chauvin, encore plus que les français. (moi ça m’agace) Le monde est grand et il n’y a pas qu’eux dans le monde....sauf que nous on est fasciné par eux. Mais bon sens vous etes français !! relever un peu la tete !!

    Quoi faire ?
    J’ai 0 diplomes et je trouve du boulot. Faut se bouger un peu. C’est sur que pour les Golden Boyz, le Uk est ce qu’il y a de mieux en Europe. mais si c’est pour galerer là bas.....

    Une chose est sur, c’est qu’il faut voyager...mais partout pas juste chez les anglais...faut voir un peu plus loin..



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