lundi 16 juin 2008 - par Pierre JC Allard

On dira « oui », si...


L’Irlande a dit non. Sage décision, car pourquoi monter dans un train dont on ne connaît pas vraiment la destination, quand on sait qu’il ne sera pas facile d’en descendre ? Pourtant, tous les sondages démontrent que les Européens veulent plus que jamais aller quelque part et que, pour une vaste majorité d’entre eux, c’est encore l’Europe qui est au bout du voyage. Il faudrait qu’on libère vite la voie, et qu’arrive en gare le train en partance pour une Europe à laquelle on dira oui. Hop ! Retour à la planche à dessins. Mais pour faire mieux, il faut d’abord comprendre à quoi les Français, les Hollandais, les Irlandais ont dit non, car ils n’ont pas dit non à l’Europe, mais à tout autre chose.

En fait, ils ont dit NON à trois choses. Ils ont dit non, d’abord, à une question de confiance. On a voulu profiter d’un engouement pour l’Europe et présenter à la population un texte long et dense, une liste touffue d’hypothèses procédurales - dont on savait fort bien qu’elle ne serait pas lue - pour lui arracher son aval aveugle et un blanc seing. « Suivez-nous sans discuter » - ont dit les politiciens en place et les technocrates - « nous allons vous conduire à l’Europe ». C’est cette confiance que les Français, puis les Hollandais et hier les Irlandais viennent de refuser de leur accorder. La répudiation des élites politiques est parfaitement claire. La population ne fait pas confiance à ceux qui la gouvernent pour la conduire vers l’Europe. Mandat refusé. Ils ont dit non, aussi, au concept d’une Europe en expansion indéfinie. Non au postulat implicite, hérité de l’époque de la CECA et du Traité de Rome, d’une Europe-Zollverein, d’une Europe qui ne soit qu’un « Marché Commun » et à laquelle on peut donc inviter, si le commerce y trouve son compte, aujourd’hui les Turcs, mais pourquoi pas aussi, demain, les Japonais, les Bantous et les Patagons.

Les Français ont dit non à la notion d’une Europe-Bazar. Les peuples ont prouvé qu’ils avaient de l’Europe une vision moins réductrice que leurs élites, lesquelles, hélas n’y voient encore trop souvent qu’un espace où l’on ne paye pas de frais de douanes. Ils veulent une Europe que fondent une histoire, une culture, une tradition largement communes et où s’est forgée une même vision ­ ou des visions au moins similaires - de ce que sont l’éthique, la justice, la liberté. Ils veulent bâtir une Europe qui pourra et DEVRA susciter le développement d’un sentiment d’appartenance. C’est cette appartenance embryonnaire qui justifie aujourd’hui que les Européens veuillent se préparer un avenir commun ; c’est la réalisation progressive de cette vision de leur avenir qui rendra un jour l’Europe une et indivisible.

En troisième lieu, les citoyens ont dit non à une Europe en simple attente d’homogénéisation. Une Europe dans laquelle on pourrait un jour passer de la Hollande à la Grèce sans s’en apercevoir, comme en va aujourd’hui sans s’en apercevoir de l’lowa au Nebraska et au Missouri. Ils ont montré, sans fausse pudeur, une certaine nostalgie pour les frontières qui séparent ce que l’on est de ce que sont les autres et qui permettent ainsi à chacun de demeurer soi-même et intéressant. Ce refus d’une Europe monochrome de l’Atlantique à l’Oural - qui n’était certes pas la vision gaullienne de l’Europe ! - c’est l’essence du message de Bové qui est accueilli. Ce n’est pas seulement qu’il est juste et bon que le risotto soit meilleur à Milan qu’à Marseille, le hareng à Copenhague et la sardine au Portugal ; derrière la diabolisation du Big Mac, il y a tout le refus d’une perte d’identité, sur tous les plans et à tous les niveaux.

Que l’on parle de commerce, de migrations ou de modèles sociaux, c’est toujours la volonté ferme de maintenir une IDENTITÉ nationale qui est au cœur du débat. Sur le plan social, en effet, il ne va pas de soi qu’un « oui » aurait entraîné une détérioration de la situation sociale actuelle et le camp du non n’a rien mis de l’avant pour améliorer la situation. Le non, sur le plan social, tient tout entier à une méfiance a priori de la population envers un modèle qui ne soit pas national et dont elle craint qu’il n’évolue vers un modèle de type Etats-Unis que, majoritairement, elle juge répugnant. C’est à ça que la France aussi avait dit non : à la confiance aveugle, à une Europe qui, pouvant être tout, risque de ne plus être rien et au nivelage du paysage culturel européen au profit de valeurs exclusivement mercantiles, ce qui met en péril son identité.

À quoi les Européens diraient-ils « Oui » ? Dans un prochain référendum, c’est un texte fondateur de l’Europe qu’il faut soumettre à tous les Européens. Ce texte doit être court et signifiant. Il doit avoir la forme et la portée d’une Déclaration des droits de l’homme. Ce n’est pas de nouveaux croquis que l’Europe a besoin, c’est de grands desseins. Un idéal doit animer l’Europe. L’accord sur ce texte fondateur doit marquer d’abord une étape dans le désir d’intégration. Il faut que ce référendum pose au départ la question d’un désir d’appartenance et c’est un texte dans lequel doivent se reconnaître tous ceux qui se savent Européens. Dans ce texte fondateur, les impacts matériels ne doivent pas occuper toute la place, ni même la première place. Le négoce doit être une fonction de l’unité européenne, mais ce n’est pas l’essentiel.

Les Européens ne veulent pas voter sur des astuces de bureaucrates, mais sur un projet de société. Des considérations pratiques pourront peut-être convaincre certains pays européens de ne pas participer à cette « Europe » que l’on veut créer, comme suggérer que cette Europe accorde des conditions économiques privilégiées à des pays qui ne sont pas européens, mais ce n’est pas ça qui doit fonder l’Europe. Faisons l’Europe. Du négoce, on pourra discuter ensuite. Entre Européens, d’abord, entre les Européens et les autres ensuite. Le prochain référendum doit obtenir aussi un accord sur deux points. Accord, d’abord, sur une structure qui maintienne la diversité européenne, car cette diversité ne doit pas être sacrifiée à la recherche d’un optimum économique. Accord, ensuite, sur un mécanisme référendaire permanent. Toutes les politiques qui encadreront les grands volets pratiques de la construction européenne ne doivent pas être prises à Bruxelles ou en vase clos, mais soumises à la population, une à une, dès que les États se seront mis d’accord quant à la probabilité que l’une ou l’autre de ces politiques puisse faire l’objet d’une large approbation populaire. Accord sur une structure et cette structure européenne ne peut être que confédérale.

La Confédération européenne doit exercer les pouvoirs qu’on lui transporte. Il semble efficace que l’Europe ait UNE charte des droits et devoirs du citoyen, UN code de lois, UNE politique étrangère, UNE armée, UNE police et UNE politique du commerce entre États confédérés, et entre ceux-ci et le reste du monde. Il faut déléguer à un pouvoir confédéral tout ce qu’il est efficace de lui déléguer, mais sans mettre en péril l’identité et la spécificité des États confédérés. Il faut que ces États - et aussi les autres entités culturelles qui constituent l’Europe - disposent ce qui est nécessaire à leur soutien et à leur développement. Il ne faut pas permettre que le pouvoir confédéral s’immisce dans la gestion des éléments culturels. Mieux, il ne faut pas permettre que l’exercice même des pouvoirs qui sont consentis à la Confédération, puisse porter préjudice aux cultures nationales. Il ne s’agit pas de préserver indéfiniment une « Europe des patries », mais il faut certainement conserver une Europe des cultures. Une monnaie européenne ? Oui à l’euro, bien sûr, mais l’émission de cette monnaie, comme la politique financière et fiscale de la Confédération, doit être sous le contrôle de son gouvernement confédéral démocratiquement élu.

De tous les pièges qui guettent l’Europe, il n’y en a pas de plus dangereux que de laisser le contrôle de sa politique financière à cette Banque centrale européenne qu’on a créée et qui ne rend de comptes qu’aux shylocks qui en ont obtenu la création. Une guerre qu’il faut faire et gagner. Une politique sociale européenne ? Évidemment, mais en comprenant que l’égalité qu’on souhaiterait entre tous les citoyens de l’Europe ne peut pas être une condition de départ, mais un but à long terme. Il faut accepter que vingt ou trente ans au moins s’écoulent avant que l’effet de vases communicants ne réduise significativement les écarts de richesse entre pays pauvres et pays riches de l’Europe. Tant qu’une quasi-égalité ne sera pas acquise, les droits sociaux de chaque Européen ne peuvent être que ceux de son pays d’origine OU de son pays de résidence, selon son choix, mais dans le cadre d’accords bilatéraux entre les pays membres.

Que les Européens circulent partout en Europe, soit. Mais il est contreproductif de permettre que quiconque puisse travailler n’importe où et bénéficier des avantages sociaux offerts par les structures nationales bâties à grands frais et dont il faut maintenir l’équilibre budgétaire. La période d’accession à l’égalité au sein de l’Europe peut être abrégée, si la solidarité prévaut et qu’une forme de péréquation permet aux pays moins bien nantis de se rapprocher plus vite des meneurs, mais cette politique sociale doit être formulée clairement et faire elle-même l’objet d’un référendum ad hoc. Comme tout changement significatif doit faire l’objet d’un référendum populaire paneuropéen ad hoc et ne doit s’appliquer que dans les États confédérés où une majorité l’aura accepté. La démocratie est devenu le mode par défaut ; ce qui sera fait contre la volonté populaire sera tôt ou tard défait par la volonté populaire. Pierre JC Allard



32 réactions


  • Alpo47 Alpo47 16 juin 2008 12:43

     

    Je trouve que vous reprenez de vrais problèmes, puis vous éludez ceux qui touchent et agressent une majorité de citoyens européens...

    Pêle, mêle ...

    - Privatisations des services publics, avec incidence sur les tarifs (Ah, ce pouvoir d’achat...).

    - Lois diverses, toujours favorables au marché et aux lobbies (OGM.....)

    - Non respect de la volonté de la majorité des citoyens...

    - Mise en place progressive d’une société ultra sécuritaire...

    - Perte de souveraineté nationale, (là, je vous rejoins...)

    - ... et j’en oublie que d’autres se chargeront de compléter...

    Dommage .


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 juin 2008 19:40

       @ alpo47 : Je ne les élude pas, je les écarte. "Tout changement significatif (...) ne doit s’appliquer que dans les États confédérés où une majorité l’aura accepté". Bien sûr, il y aura du "donnant-donnant. ", mais tractations transparentes et toujours soumises au contrôle citoyen au palier des États. 

      PJCA


  • aeonys aeonys 16 juin 2008 14:15

    Mais oui !

    Bon sang, c’est pourtant pas complique !

    A ce type d’Europe, on dirais oui. Alors qu’actuellement, si le Traite (pas vraiment simplifie) etait soumis par referendum a tous, la majorite des europeens serait d’accord pour dire non !

    Merci au Irlandais d’avoir pu dire non pour nous tous . quand nos dirigeants nous font une bouillie du genre : bon ces abrutis de Plebeiens ont dit non quant on leur a demande leur avis. Donc on va quant meme le faire (facon pouf le cascadeur) sans leur demander leur avis.

     

    Aeonys


  • Francis Francis 16 juin 2008 14:57

    À quoi les Européens diraient-ils « Oui » ? Dans un prochain référendum, c’est un texte fondateur de l’Europe qu’il faut soumettre à tous les Européens. Ce texte doit être court et signifiant. Il doit avoir la forme et la portée d’une Déclaration des droits de l’homme. Ce n’est pas de nouveaux croquis que l’Europe a besoin, c’est de grands desseins. Un idéal doit animer l’Europe. L’accord sur ce texte fondateur doit marquer d’abord une étape dans le désir d’intégration. 

    J’aurai beaucoup à dire sur cet article, mais je vais m’attacher plus précisément sur ce paragraphe, autant discuter de ce avec quoi je ne suis pas d’accord ;)

    SI un texte est "fondateur", il me semble que cela devrait être une constitution, et pas une pétition de libertés fondamentales, le parallèle avec la DDHC est pour moi particulièrement mal choisit : le texte ne doit pas avoir d’impératif de brièveté, car les problèmes à régler sont nombreux, en revanche je vous rejoins sur l’impératif de clarté et d’itelligibilité. Par ailleurs, la DDHC est de facto pas appliquée en France, sinon nombre de lois n’auraient jamais vu le jour, y compris lorsqu’elle sont soumises au pseudo contrôle du Conseil Constitutionnel. Le refus du référendum dans la procédure ayant conduit à la ratification du traité de Lisbonne par le Congrès est à cet égard significatif, quand on le met en perspective avec la souveraineté définit dans le DDHC.

     


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 juin 2008 19:58

       @ Francis : idéalement, le texte serait exhaustif et détaillé tout en étant clair et intelligible. Malheureusement, ce n’est pas possible. La population peut se prononcer sur les Dix Commandements... pas sur le Code Napoléon. La démocratie exige que l’on sache ce que le peuple veut et qu’on veuille le lui donner. Au palier des moyens, on en arrive inéluctablement a un seuil où seuls les spécialistes comprennent. L’Important est que le peuple garde un droit de désaveu à terme, quand ce qui a été mis en place ne lui permet pas d’obtenir ce qu’il a demandé.

      PJCA


  • Parpaillot Parpaillot 16 juin 2008 15:24

    @ Pierre JC Allard : 

    Merci de nous donner votre analyse et votre éclairage de la construction européenne. Je partage une bonne part de vos idées, celle d’une Europe fédérale et celle d’une Europe démocratique respectant les citoyens en tant qu’individus responsables. 

    A vous lire, on pourrait imaginer que vous avez été inspiré par Denis de Rougemont, lui qui voyait l’Europe se construire sur une base fédérale, une union dans la diversité et dans le respect des différences qui font la richesse de notre continent.

    Dans sa « Lettre ouverte aux Européens  », Denis de Rougemont cite « l’Etat-Nation comme étant l’obstacle à toute union possible de l’Europe, donc à toute union fédérale … ».

    Cependant pour des citoyens baignés de jacobinisme, cette affirmation est évidemment aux antipodes de la conception politique dans laquelle ils ont été élevés et formatés. Il est donc difficile pour eux de se projeter dans une telle vision.

    Pour Robert Schuman, (« Pour L’Europe »), cité par le même Denis de Rougemont :

    « L’Europe avant d’être une alliance militaire ou une entité économique, doit être une communauté culturelle. L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions européennes : leur création suivra le cheminement des esprits. »

    A lire ces propos dont les plus récents datent de 1970, on ne peut que se dire qu’ils ont gardé toute leur actualité. Puissent certains esprits contemporains éclairer nos dirigeants politiques actuels en leur montrant la voie à suivre : celle de ces sages, au risque de commettre des dégâts irréparables à l’édifice européen.

    Cordialement !


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 juin 2008 20:07

       @ Parpaillot : Je me distingue de Rougemont surtout en voyant le christianisme comme une étape 

       dépasser..... Je vois une Europe "postchrétienne laïque"

       

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 juin 2008 20:10

       correction : @ Parpaillot : Je me distingue de Rougemont surtout en voyant le christianisme comme une étape cruciale à dépasser. Je vois une Europe "postchrétienne laïque".

       

      PJCA


    • Parpaillot Parpaillot 16 juin 2008 22:05

      @ Pierre JC Allard :

      Pour ma part, je vois également une Europe politique et laïque. Ceci dit, la culture chrétienne fait tout de même partie de notre héritage européen : l’architecture (cathédrales), la peinture (du Moyen Age à la Renaissance), etc. ...

      Quant à Denis de Rougemont, il fait référence à une communauté culturelle européenne, mais je n’ai lu nulle part qu’il visait un modèle chrétien pour l’Europe.

      Par ailleurs, que l’on ne se méprenne pas à mon sujet, malgré mon pseudo et mon avatar, je suis un partisan inconditionnel de la laïcité ...

      Cordialement !



    • HELIOS HELIOS 17 juin 2008 01:15

      Bien, esperons que cela se passe comme ça, mais j’ai bien peur que nous parlions déjà d’Europe post-Chrétienne-Pré-Musulmane, sans passer par la case "laïque".

      Remarquez, peu importe puisque lorsque cela sera fait nous seront tous arabes, et ce ne sera pas plus mal. Il l’avait bien dit a L’ONU, O. Boumedienne... mais personne ne l’a cru.

      PS : c’est pas la peine de moinser... surtout Constant, je ne suis ni raciste, ni xénophobe, ni chrétien pratiquant et pas plus musulman.

      Ah, j’en profite, j’ai eu tres récemment des infos de Ghaza... il semblerait que le Hamas ait vraiment envie de discuter avec les Israeliens. Etonnant, non ? a moins que ce soit une manoeuvre de plus pour débloquer quelques fonds...


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2008 02:30

       Parpaillot : Vous avez raison. Ce sont les références de Rougemont au Conciles et à la dualité christique comme modèle - jointe à la forte tendance du personalisme au Québec vers un certain cléricalisme - qui me mettent sur mes gardes. Pour l’essentiel, OUI, je suis d’accord avec lui et particulièrement sur une vision fédérale de l’Europe, elle-même définie comme le foyer d’une culture.

       

      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2008 02:35

       @ Helios : Je ne peux même pas m’imaginer, hélas, que ce problème puisse se régler. On a créee une stuation semblable celle qui prévaut dans les Balkans depuis des siècle, et des siècles...

       

      PJCA


  • xray 16 juin 2008 18:22

    ÉCHO-EUROPE (L’EURO-INJUSTICE) 
    Anéantir toute forme de responsabilité que le pouvoir ne peut contrôler. 

    De cette Europe du fric et des ânes, on n’en veut pas ! 

    Elle est belle ! L’EUROPE ! 

    Il fallait voter NON ! 


  • phiconvers phiconvers 16 juin 2008 21:35

    La publication de cet article m’ayant été refusée par les gardiens du temple agoravoxien, le voici !

     

    Message à l’Européen de 60 ans : « Tu appartiens à une génération qui s’est bercée dans l’illusion que l’Europe était la solution miracle. L’Europe tampon, l’Europe qui engraisse, l’Europe qui invente ce que les nations n’arrivent pas à trouver, l’Europe qui montre ses biscotos, enfin, aux puissances archaïques ! En fait de construction géniale, nous avons récolté un nain militaire, gras de ses juristes doctrinaires et de sa haine des nations, ces vieilles constructions des dizaines de générations précédentes qui, comme chacun sait, étaient beaucoup plus bêtes que la vôtre.


    L’Europe de 2008, c’est une erreur initiale de gens de bonne volonté traitée aux hormones des baby-boomers matérialistes, jouisseurs et décadents.

    Alors, il faut que toi et tous ceux qui insultent les Irlandais après avoir subverti la volonté des peuples se mettent dans la tête qu’on n’achète pas la souveraineté à coups de subvention. L’Irlande a empoché et vous emmerde. Elle a bien raison. »

     

    Pourquoi l’Europe est dans l’impasse.

     

    Dans des temps normaux, une personne qui répondrait complètement à cette question s’enrichirait rapidement, son opus s’arrachant à prix d’or dans les chancelleries et dans les couloirs impersonnels des cubes de verre et béton qui donnent à Bruxelles l’impression qu’elle est une capitale internationale. En ces lendemains de claque irlandaise bien sentie, il ne faut pourtant avoir aucune illusion, l’ordinateur de nos « zélites » est verrouillé et leurs oreilles bien remplies de cérumen pilé.

     

    Pas la peine donc, de s’acharner à être complet. Voici simplement quelques raisons que j’identifie et qui demeurent, depuis l’éveil de ma conscience politique, quand on nous vendait Mastricht avec des trémolos dans la voix :

    - L’Europe associe des nations solides, à la puissance relative déclinante (le Royaume-Uni et la France), des petits pays qui n’ont jamais eu de puissance et qui n’en rêvent point et des nations contestées à l’intérieur ou émasculées par l’histoire (Espagne ou Belgique pour la première catégorie, Allemagne pour la seconde) ;

    - Par un curieux concours de circonstance, les mythiques pères fondateurs, des hommes ayant pris leurs traumatismes personnels consécutifs à la guerre comme une raison suffisante pour abolir l’ordre ancien, ont réuni autour de leur chimère des intérêts différents mais momentanément convergents : celui de De Gaulle, fossoyeur de l’Empire français au nom d’un France petite mais puissante, celui d’une Allemagne souhaitant échapper à l’opprobre frappant ce pays à l’origine de trois guerres en moins d’un siècle, celui d’une Hollande marchande et mercenaire, celui d’une Belgique se haïssant, celui de l’improbable mais très banquier Luxembourg et, enfin, celui d’une Italie n’en pouvait mais de son interminable décadence.

    - Par la suite, se sont agglomérés sur cette improbable molécule 21 Etats supplémentaires, attirés par l’opulence qui doit sans doute plus à la conjoncture et aux (beaux) restes de l’Histoire qu’au génie des institutions européennes. Chacun de ces 21 Etats a une histoire propre et des motivations particulières. Certains coïncident avec de vieilles nations déterminées par leur propre culture, leur environnement et leur volonté collective.

    - L’un des avatars de la démocratie en Europe est la nécessité du mouvement perpétuel ou, plutôt, de la sensation de ce mouvement. Il faut aller de rupture en rupture, d’initiative en initiative, faire des lois, des règlements, innover. Cette caractéristique est bien connue des Français, ces derniers mois. Et d’ailleurs, moins les idées sont nombreuses et innovantes, plus la frénésie doit couvrir la réalité. C’est ainsi que l’Europe n’échappe pas à cette dictature du mouvement. Nous avons eu une zone de libre-échange puis une union douanière, mais c’était faire preuve d’une hallucinante naïveté que de penser que les responsables politiques sauraient en tirer les bénéfices sans vouloir pondre une nouvelle étape chaque jour. A cet égard, les « pères fondateurs », eux, avaient fait preuve d’une diabolique prescience.

    - Nous voilà donc avec une Europe politique sur les bras, larguée par un mélange harmonieux d’enfants de la guerre mondiale, de repentants post-coloniaux, de baby-boomers sans repères, sans valeurs et sans enfants et d’élites biberonnées au lait tiède de l’universalisme confortable. Nous y sommes encore.

     

    SAUF QUE…

    - pendant que nous dépensons les derniers deniers de la prospérité construite en mille ans, une vaste partie du monde crève plus ou moins la dalle et que, sur ces terres, l’Europe ne suscite guère plus de pitié que les autres puissances qui, elles, se protègent et avancent, immoralement peut-être, mais non sans une certaine efficacité ;

    - notre idée post-nationale prétendument géniale n’intéresse guère le reste de l’Humanité (merci de vous abstenir de me parler du Mercosur, de l’ALENA ou de l’ASEAN…) ;

    - nous parlons plus de vingt langues différentes et que nous avons une histoire différente. Cela ne nous condamne pas à la guerre ou à l’absence de coopération, mais cela ne s’effacera pas avec Erasmus (et c’est tant mieux, soit dit en passant, j’aurais horreur de me sentir dans mon pays quand je prends la peine d’aller en Espagne, en Italie ou en Angleterre !) ;

    - nos voisins ont des motivations très différentes de celles qui ont présidé à « notre » choix européen : certains sont européens parce qu’ils veulent démanteler l’Etat central, vécu comme une contrainte (et cela n’a pas toujours grand-chose à voir avec les politiques libérales ou socialistes dudit Etat) : c’est typiquement le cas de l’Espagne, où les communautés autonomes voient en Bruxelles l’allié objectif contre Madrid ; d’autres voient l’Europe, à juste titre, comme un formidable accélérateur de mondialisation : c’est le cas des nations marchandes de la péninsule européenne, d’autres encore espèrent naïvement que l’Europe les protègera de la vieille nation de tutelle (même s’ils ont quand même la lucidité de privilégier l’OTAN) : welcome Pologne, Estonie & co. Restent enfin la France et l’Allemagne. La première a cru que l’Europe serait un démultiplicateur de sa puissance, un empire de substitution après l’aventure coloniale. L’Allemagne, de son côté, a vu l’Europe comme un investissement. Elle a (beaucoup mis à la caisse) et pense que le moment est venu d’encaisser les dividendes. Et elle le fait. Je suis frappé par l’affirmation allemande depuis la guerre des Balkans. Berlin n’est plus disposé à laisser le leadership diplomatique continental à Paris, ce qui était le deal initial. Avez-vous vu comme nous devons céder sur à peu près tous les sujets avec la mère Merkel. Quel est, dans cette Europe fidèle à la loi de la spécialisation, l’avantage comparatif de la France ???

     

    ALORS, de ce qui précède, je tire les conclusions suivantes :

    - notre destin nous appartient : nous sommes condamnés à sombrer ou à continuer comme la vieille nation que nous sommes ; il ne faut compter ni sur Madrid, ni sur Bruxelles, ni sur Berlin ni (évidemment !) sur Londres pour nous sortir de l’ornière ;

    - nous avons bien sûr vocation à coopérer étroitement avec nos voisins, sur notre petit sous-continent européen, mais nous avons parfois des intérêts divergents et nous serions bêtes de ne pas défendre les nôtres ;

    - la France ne sera sans doute plus jamais ce qu’elle fût au XVIIe s. ou, même, en 1914, la première puissance mondiale. La bonne nouvelle est que ce n’est pas grave ! Nombre de « petits » pays sont très heureux de leur situation et ne cherchent pas à faire nombre pour pouvoir enfler leurs jabots.

    - Petits que nous sommes, nous conservons une position objective extrêmement privilégiée, qu’il faut s’attacher à maintenir et conforter.

    - C’est en nous et chez nous que nous trouverons les clés de l’avenir. C’est difficile, mais nous n’avons pas le choix.

     

    C’est ce à quoi je m’attelle. Et je vous promets que quand je prends le RER ou que j’ouvre la télé, je doute. Pas longtemps, heureusement !

     


    • aeonys aeonys 16 juin 2008 21:56

       

      La publication de cet article m’ayant été refusée par les gardiens du temple agoravoxien, le voici !

      > on se demande bien pourquoi...

       

      Message à l’Européen de 60 ans : « Tu appartiens à une génération qui s’est bercée dans l’illusion que l’Europe était la solution miracle. L’Europe tampon, l’Europe qui engraisse, l’Europe qui invente ce que les nations n’arrivent pas à trouver, l’Europe qui montre ses biscotos, enfin, aux puissances archaïques ! En fait de construction géniale, nous avons récolté un nain militaire, gras de ses juristes doctrinaires et de sa haine des nations, ces vieilles constructions des dizaines de générations précédentes qui, comme chacun sait, étaient beaucoup plus bêtes que la vôtre.

       

      > Ces nations comme vous dites ont passe leur temps a s’entredechirer jusqu’au milieu du 20eme siecle, envoyant leur population a la mort pour 200km de frontieres. Ces nations ont ete incapable de regler leur different autrement que par la violence. Ces nations ont echoues. L’Europe est loin d’etre un ideal ou une utopie mais elle est une idee qui merite d’etre defendue car a leur de la Globalization, ensemble nous sommes plus forts.


      L’Europe de 2008, c’est une erreur initiale de gens de bonne volonté traitée aux hormones des baby-boomers matérialistes, jouisseurs et décadents.

       

      > Ah la vieille dialectique de la « generation decandente » vous pourriez faire mieux, Platon se ficherait de vous.

      Alors, il faut que toi et tous ceux qui insultent les Irlandais après avoir subverti la volonté des peuples se mettent dans la tête qu’on n’achète pas la souveraineté à coups de subvention. L’Irlande a empoché et vous emmerde. Elle a bien raison.

       

      > Personne n’insulte les Irlandais et c’est vous qui les traitez d’ingrats ou de gripsoux, pas les autres.

       

       

      Pourquoi l’Europe est dans l’impasse.

      Dans des temps normaux, une personne qui répondrait complètement à cette question s’enrichirait rapidement, son opus s’arrachant à prix d’or dans les chancelleries et dans les couloirs impersonnels des cubes de verre et béton qui donnent à Bruxelles l’impression qu’elle est une capitale internationale.

       

      > En l’occurence il vaut mieux parler du telephone portable de Sarkozy que de probleme de societe pour vendre... Bref vous avez tord et en plus on peut affirmer que de ce point de vue il n’y a rien de nouveau sous le soleil

       

      En ces lendemains de claque irlandaise bien sentie, il ne faut pourtant avoir aucune illusion, l’ordinateur de nos « zélites » est verrouillé et leurs oreilles bien remplies de cérumen pilé.

       

      > agreed

       

       

      Pas la peine donc, de s’acharner à être complet. Voici simplement quelques raisons que j’identifie et qui demeurent, depuis l’éveil de ma conscience politique, quand on nous vendait Mastricht avec des trémolos dans la voix :

      - L’Europe associe des nations solides, à la puissance relative déclinante (le Royaume-Uni et la France), des petits pays qui n’ont jamais eu de puissance et qui n’en rêvent point et des nations contestées à l’intérieur ou émasculées par l’histoire (Espagne ou Belgique pour la première catégorie, Allemagne pour la seconde) ;

      > ces qui ces petit pays, et c’est quoi ces jugements de valeurs, que connaissez vous des pays d’europe pour juger qu’un pays du haut de votre suffisance est grand ou petit ?

       

      - Par un curieux concours de circonstance, les mythiques pères fondateurs, des hommes ayant pris leurs traumatismes personnels consécutifs à la guerre comme une raison suffisante pour abolir l’ordre ancien, ont réuni autour de leur chimère des intérêts différents mais momentanément convergents : celui de De Gaulle, fossoyeur de l’Empire français au nom d’un France petite mais puissante, celui d’une Allemagne souhaitant échapper à l’opprobre frappant ce pays à l’origine de trois guerres en moins d’un siècle, celui d’une Hollande marchande et mercenaire, celui d’une Belgique se haïssant, celui de l’improbable mais très banquier Luxembourg et, enfin, celui d’une Italie n’en pouvait mais de son interminable décadence.

       

      > j’ai l’impression de revoir ce powerpoint debile : l’europe vue par les francais

       

      - Par la suite, se sont agglomérés sur cette improbable molécule 21 Etats supplémentaires, attirés par l’opulence qui doit sans doute plus à la conjoncture et aux (beaux) restes de l’Histoire qu’au génie des institutions européennes. Chacun de ces 21 Etats a une histoire propre et des motivations particulières. Certains coïncident avec de vieilles nations déterminées par leur propre culture, leur environnement et leur volonté collective.

      > traducion : BLABLABLA je meuble mais en gros cest des profiteurs c’est ca mon idee

      La publication de cet article m’ayant été refusée par les gardiens du temple agoravoxien, le voici !

      > on se demande bien pourquoi...

       

      Message à l’Européen de 60 ans : « Tu appartiens à une génération qui s’est bercée dans l’illusion que l’Europe était la solution miracle. L’Europe tampon, l’Europe qui engraisse, l’Europe qui invente ce que les nations n’arrivent pas à trouver, l’Europe qui montre ses biscotos, enfin, aux puissances archaïques ! En fait de construction géniale, nous avons récolté un nain militaire, gras de ses juristes doctrinaires et de sa haine des nations, ces vieilles constructions des dizaines de générations précédentes qui, comme chacun sait, étaient beaucoup plus bêtes que la vôtre.

       

      > Ces nations comme vous dites ont passe leur temps a s’entredechirer jusqu’au milieu du 20eme siecle, envoyant leur population a la mort pour 200km de frontieres. Ces nations ont ete incapable de regler leur different autrement que par la violence. Ces nations ont echoues. L’Europe est loin d’etre un ideal ou une utopie mais elle est une idee qui merite d’etre defendue car a leur de la Globalization, ensemble nous sommes plus forts.


      L’Europe de 2008, c’est une erreur initiale de gens de bonne volonté traitée aux hormones des baby-boomers matérialistes, jouisseurs et décadents.

       

      > Ah la vieille dialectique de la « generation decandente » vous pourriez faire mieux, Platon se ficherait de vous.

      Alors, il faut que toi et tous ceux qui insultent les Irlandais après avoir subverti la volonté des peuples se mettent dans la tête qu’on n’achète pas la souveraineté à coups de subvention. L’Irlande a empoché et vous emmerde. Elle a bien raison.

       

      > Personne n’insulte les Irlandais et c’est vous qui les traitez d’ingrats ou de gripsoux, pas les autres.

       

       

      Pourquoi l’Europe est dans l’impasse.

      Dans des temps normaux, une personne qui répondrait complètement à cette question s’enrichirait rapidement, son opus s’arrachant à prix d’or dans les chancelleries et dans les couloirs impersonnels des cubes de verre et béton qui donnent à Bruxelles l’impression qu’elle est une capitale internationale.

       

      > En l’occurence il vaut mieux parler du telephone portable de Sarkozy que de probleme de societe pour vendre... Bref vous avez tord et en plus on peut affirmer que de ce point de vue il n’y a rien de nouveau sous le soleil

       

      En ces lendemains de claque irlandaise bien sentie, il ne faut pourtant avoir aucune illusion, l’ordinateur de nos « zélites » est verrouillé et leurs oreilles bien remplies de cérumen pilé.

       

      > agreed

       

       

      Pas la peine donc, de s’acharner à être complet. Voici simplement quelques raisons que j’identifie et qui demeurent, depuis l’éveil de ma conscience politique, quand on nous vendait Mastricht avec des trémolos dans la voix :

      - L’Europe associe des nations solides, à la puissance relative déclinante (le Royaume-Uni et la France), des petits pays qui n’ont jamais eu de puissance et qui n’en rêvent point et des nations contestées à l’intérieur ou émasculées par l’histoire (Espagne ou Belgique pour la première catégorie, Allemagne pour la seconde) ;

      > ces qui ces petit pays, et c’est quoi ces jugements de valeurs, que connaissez vous des pays d’europe pour juger qu’un pays du haut de votre suffisance est grand ou petit ?

       

      - Par un curieux concours de circonstance, les mythiques pères fondateurs, des hommes ayant pris leurs traumatismes personnels consécutifs à la guerre comme une raison suffisante pour abolir l’ordre ancien, ont réuni autour de leur chimère des intérêts différents mais momentanément convergents : celui de De Gaulle, fossoyeur de l’Empire français au nom d’un France petite mais puissante, celui d’une Allemagne souhaitant échapper à l’opprobre frappant ce pays à l’origine de trois guerres en moins d’un siècle, celui d’une Hollande marchande et mercenaire, celui d’une Belgique se haïssant, celui de l’improbable mais très banquier Luxembourg et, enfin, celui d’une Italie n’en pouvait mais de son interminable décadence.

       

      > j’ai l’impression de revoir ce powerpoint debile : l’europe vue par les francais

       

      - Par la suite, se sont agglomérés sur cette improbable molécule 21 Etats supplémentaires, attirés par l’opulence qui doit sans doute plus à la conjoncture et aux (beaux) restes de l’Histoire qu’au génie des institutions européennes. Chacun de ces 21 Etats a une histoire propre et des motivations particulières. Certains coïncident avec de vieilles nations déterminées par leur propre culture, leur environnement et leur volonté collective.

      > traducion : BLABLABLA je meuble mais en gros cest des profiteurs c’est ca mon idee

       

       

      Je n’ai meme pas envie d’aller plus loin dans l’analyse de votre nauseabond commentaire, chaque ligne m’ennuie et franchement aller donc vivre dans plusieurs pays d’Europe avant de parler.

       

      Pas cordialement du tout,

       

      Aeonys


    • phiconvers phiconvers 16 juin 2008 22:04

      Pas la peine de vous exciter, coco. Je n’insulte aucun pays et salue au contraire la lucidité de la petite Irlande !

      Le responsable des trois guerres que vous décrivez est l’Allemagne, pays neuf, pas l’Etat-nation.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 juin 2008 23:40

       @ phiconvers : . Ma préférence va à une Europe confédérale, mais je respecte la vôtre. Je ne vois en effet aucune raison pour laquelle votre article ne serait pas publié. On peut aimer ou non, mais il n’a rien qui le rende inacceptable

       

      PJCA


  • FYI FYI 16 juin 2008 23:34

    Mais qu’est-ce qui a pu se passer au détriment des travailleurs et de la population depuis plus de 30 ans ?

    Car le constat est unanime auprès des citoyens. Leur niveau de vie à diminuer, et de surcroît leur qualité de vie en a pris un sacré coup.

    L’UE qui était il n’y a pas si longtemps encore la CEE (comme Le Crédit Lyonnais qui devient la LCL) est une chimère vendue auprès de la population qui y voyait le symbole de la prospérité et l’entente des peuples de l’Europe.

    Mais les résultats sont là, sur ses 20 dernières années, et malheureusement, il n’y a pas besoin d’être un agrégé en économie pour constater que l’UE c’est une ARNAQUE, un piège à peuple, une paupérisation généralisé au profit des .... banques et des multinationales au détriment de la vraie concurrence celle qui nous prémuni contre les trusts.

    En fait depuis le traité de Rome en 1957, les peuples ont subi un coup d’Etat de la part des banquiers.

    En effet, regardez le CV de M. Monnet et de son parcours, vous constaterez que ce n’est qu’un simple banquier, et qu’il nous a tous noyauté dès le début, fidèle à la doctrine du "consensus de washington" voulu par d’autres sectes du genre Bidelberg etc...

    En France, à cause de VGE en 1974, il délégua le contrôle de la monnaie au banque privée.

    Résultat, nous sommes passés de la monnaie d’investissement à la monnaie d’endettement. Aujourd’hui la France doit chaque année 80 Milliards d’€ / an au banque dont 40 Milliard d’intérêts.

    Le constat est sans appel, depuis 1974, apparaisse les déficits publics et le chômage.

    Pour mieux imprimer cette état de faite, nos banquiers privés (les commissaires européens), nous ont proposé le traité de Masstricht .

    En effet cette prison financière est le résultat d’une décision politique (notamment l’article 104 du traité de Maastricht) qui interdit aux États de créer la monnaie dont ils ont besoin pour financer les besoins publics. C’est une sorte de « hara-kiri monétaire » par lequel les États s’imposent d’emprunter ces sommes auprès de prêteurs privés, moyennant un intérêt exorbitant, à la source d’une dette folle qui va finir par asphyxier les États et qui, finalement, nous interdit déjà toute politique publique volontariste. On dirait même que c’est le but des prétendus "libéraux" : des États ruinés pour interdire toute relance keynésienne (qui serait favorable aux travailleurs et défavorable aux rentiers).

    Cette façon de procéder est typiquement le comportement des banquiers vis à vis de ses clients.

    Prenez le cas d’un contrat pour obtenir une carte bleu bancaire. C’est environ sur 2 pages, écrit en petit caractère, illisible mais dans tout ce magma, il y a un article qui se noit, invisible mais fatale au signataire... C’est le cas de l’article 104 de Maastricht. (avec votre browser faîte une recherche sur 104).

    Je ne sais pas si nos élus en étaient conscients, mais nous avons perdu notre indépendance et notre autonomie pour des banques privées...

    Désormais parlons de nos représentants. Il n’est pas encore possible de pratiquer la démocratie directe, aussi la représentativité est pour l’instant nécessaire. Or ces derniers ne nous représentent plus. Ils sont soit incompétents ou corrompus ou les deux à la fois.

    Les citoyens doivent reprendre le contrôle de la DÉSIGNATION DE NOS REPRÉSENTANTS. Les élections nous le constatons est un faiseur de noble et d’une caste hors de contrôle par ses citoyens, et qui ne défend plus l’intérêt général. Aussi nous devons changer le mode de désignation. L’Histoire de la démocratie nous en donne déjà la réponse. C’est le TIRAGE AU SORT comme un jury citoyen d’une Cours d’Assise. C’est le meilleur moyen de détruire ou de minimiser la constituion de caste et de la corruption.

    Je résume, nous avons donc besoin d’une réforme structurelle de fond qui passe par :

    - Le contrôle de la monnaie

    - Le contrôle de nos Représentants

    Ceci ne se fera qu’avec et par le peuple, sinon c’est la ruine qui nous attend ...


  • judel.66 16 juin 2008 23:52

     

    Pierre JC Allard....merci pour cet article interressant.....autre problème on attribue a DE GAULLE l’idée d’une europe ""de l’atlantique a l’oural"" qu’en pensez vous....

    peut on soutenir que la russie n’est pas une nation européenne ..staline est mort... la russie n’est plus communiste....nous avons les memes ennemis insidieux de notre mode de vie et de notre civilisation judeo chrétienne ....nous n’avons pas comme les USA un océan de chaque coté en guise de fossé protecteur.....peut on envisager de faire une europe sans la russie......

    quel est le but de l’OTAN a present......quel est le but que poursuivent les EU en le maintenant...

    le non des Irlandais ne permet il pas une remise en question d’une europe mal ficelée....que pensez vous d’une europe des nations......


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2008 02:48

       @ Judel66. Le 6 juin 1959, de Gaulle évoque ; "

       

      Ces huit cent millions qui habitent l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural.." Le mot est passé à l’Histoire. J’en ai fait le titre d’un article suggérant que l’UE se rapproche de la Russie. Je vois une Europe des cultures plutôt que des nations. cultures ayant leurs particularismes, mais toutes une filiation Grèce-Renaissance- démocratie.

       

       

      PJCA

       

       

       


  • wesson wesson 17 juin 2008 01:15

    @l’auteur :

    "Ce texte doit être court et signifiant. Il doit avoir la forme et la portée d’une Déclaration des droits de l’homme."

     

    Moi je vous parie 1000 contre 1 que dans tout texte à vocation constitutionnelle de l’europe, cette bande de crétins ne pourrons pas s’empêcher de planquer là dedans un article visant à consacrer la finance dérégulée et le capitalisme financier comme étant le modèle européen.

    Je crois que de notre Europe, il vaut mieux attendre une déclaration des droits de la banque - et pour les droits de l’homme on verra plus tard.


  • fredebone fredebone 17 juin 2008 10:26

    "Bravo et merci à l’Irlande d’avoir sauvé le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ! La morale et la démocratie triomphent ! "comme le souligne le DEPUTE GAULLISTE ET REPUBLICAIN NICOLAS DUPONT AIGNAN

    "Le seul peuple consulté par référendum sur le Traité de Lisbonne a massivement dit NON.
    C’est un véritable vote par procuration pour les 495 millions d’Européens privés de référendum.

    C’est un profond désaveu pour Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui ont voulu imposer la Constitution européenne malgré les référendums de 2005.
    Les dirigeants européens n’ont plus le choix, ils doivent se rendre à la raison : les peuples d’Europe rejettent une Union supranationale, bureaucratique et inefficace.

    Les Irlandais aujourd’hui, comme les Français et les Néerlandais en 2005, ne sont pas hostiles à l’Europe. Ils veulent tout simplement une Europe qui les respecte et les protège. Une Europe des Nations et des projets. Une Europe démocratique, indépendante, au service du progrès social.
    Les élections européennes de juin 2009 seront l’occasion historique, notamment en France, de transformer ce magnifique essai irlandais en envoyant au Parlement européen des Députés défendant cette autre vision de l’Europe. "
     

    C’est aussi une bonne claque à Sarkozy ( le commercial du Traité Simplifié ) et à Merkel ( le maitre à penser )

    http://www.wmaker.net/mappemonde/

     


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2008 15:27

       @ Fredebone : Il semble y avoir un consensus pour une approche confédérale. Peut-être votre candidat gagnerait-il a développer un programme SIMPLE , mais DIFFERENT, ne mettant pas l’accent sur la gauche ou la droite - des électorats captifs - mais sur ce concept de création de l’Europe qu’on peut présenter comme au dessus des clivages traditionnels. "Bâtir une tour", à la Saint-Ex.... En 2012, la phrase la plus populaire sera sans doute : "Autre chose !" 

      PJCA


  • Sandro Ferretti SANDRO 17 juin 2008 11:10

    @JC. Allard

    La situation actuelle, à chaque refus populaire d’un Etat Membre, consiste, pour le pouvoir eurocratique, à appliquer la phrase de Bertold Brecht :

    "Si le pouvoir est mécontent du peuple, le plus simple est de dissoudre le peuple et d’en élire un autre..."

    Plus fondamentalement, -et historiquement-, il faut se souvenir que l’UE ( elle en garde les traces , méme si elle est devenue une usine à gaz de 40 000 personnes représentant 27 EM) était initiallement, pour les pères fondateurs :

    - Un club restreint géographiquement : 5 Etats Membres d’histoire et de niveau de developpement comparables

    -Un club à l’objet initial restreint et ciblé (la communauté européenne du charbon et de l’acier, puis l’agriculture)

    Il en va tout autrement aujourd’hui (spatialement, culturellement, dans le champ de compétences).

    Et pour autant, prévaut encore aujourd’hui l’idée, issue des années 60, que des "sages" doivent se mettre d’accord entre eux , anticiper sur "l’intéret général de l’Union", pour ensuite le vendre et le faire valider par les peuples.

    Cela ne peut naturellement pas, en 2008, aller sans soubresauts et rejets de greffe.

     


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2008 15:37

       @ Sandro : Conféderation. Faire le point du PGCD qui fait consensus ( peut-être à deux paliers), poser un piton, puis roupiller une génération avant de reprendre l’escalade. Les mondialistes mercantilistes ont voulu créé le BHV, tout le monde veut retourner à son échoppe.

      PJCA


  • Kalki Kalki 18 juin 2008 07:46

    Peut-être que l’europe n’est pas une société à taille humaine ?
    Peut-être que l’europe est un empire que le commun des mortels ( comme nous ) ne pouvons accepter et comprendre intrinséquement ? Car nous ne pouvons identifier les forces de l’ombre et les forces apparentes sont hors de notre portés et donc anti-démocratique.

    Peut-être que ce que veulent les humains c’est une société humaine ?

    Et peut être qu’ils ont inconsciemment intégré ses inconnues que j’ai formulé.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 18 juin 2008 13:05

      @ kalki. Vous avez raison, mais nous n’avons pas de contrôle sur la taile de l’Europe - ni du monde - ni donc sur l’ensemble des variables auquelles nous sommes soumis et dont les COMBINAISONS s’accroissent exponentiellement dans un monde technologiquement développé. Le défi est donc de faire le pont entre cet ensemble énorme et l’humain par une suite de "sauts", passant d’un palier de gouvernance rapprochée a un autre qui l’encadre, chaque palier ayant ses attributions "naturelles" qui correspondent à ce qu’il y a consensus des participants pour lui confier. C’est le fond même de la these que je défend depuis longtemps. Voyez ces deux liens qui se complètent (1) (2)

      Piere JC Allard


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