mercredi 23 mai 2012 - par Julie.Bey

Qu’est devenu l’Irlande, l’eldorado des années 90 ?

Tigre celtique : voilà le terme que l'on donnait à l'Irlande jusqu'à ces trois dernières années de récession. Croissance exceptionnelle, compétitivité, taux de chômage des plus bas d'Europe, voilà d'où vient son surnom. Mais la crise est passée par là.

Au départ, l'Irlande connaît une folle croissance (6 % par an entre 1995 et 2007). Taux d'imposition très bas pour les entreprises, voilà ce qui attire principalement les multinationales sur le sol irlandais.D'un point de vue macroéconomique, une croissance élevée, un taux de chômage des plus bas d'Europe, décrivent une situation économique des plus enviées. L'immigration a également boosté son essor dans les années 2000 ; l'Irlande est la destination préférée des cadres dans les années 90 et le nouvel eldorado des étudiants qui affluent dans le pays. A l'instar de Google qui  implantera son siège social à Dublin, le pays bénéficiera d'une image jeune et dynamique .

En 2010, voilà, l'Irlande dans une configuration nouvelle. En 2010, la dette publique atteint quasiment 100 % du PIB et le chômage avoisine les 14 %. Le FMI sauvera le pays in extremis en accordant au pays de l'Union un emprunt de près de 85 milliards d'€. On repprochera à l'irlande comme on le fit pour la France pendant la cohabitation de 1997 à 2002 les mauvais choix économiques pendant les années de croissance.

Aujourd'hui, le pays retouve peu à peu la stabilité, avec un taux de croissance positif en 2011 ; autour des 1,5 % au premier trimestre. Une reprise semble s'amorcer, mais le pays n'est pas complètement sauvé de la crise. D'autant plus que le pays doit se prononcer par référendum le 31 mai sur l'adoption ou non du pacte budgétaire européen.



5 réactions


  • Scual 23 mai 2012 12:43

    Tout ces pays dont on nous vantait l’économie florissante comme un modèle se sont révélé être des leurres avec une fausse croissance qui n’était en fait que des crédits non recouvrables... bref ce n’était pas de la croissance mais une bulle.

    Aujourd’hui au moins ils leur restent les infrastructures. Elles pourront leur servir à quelque chose s’ils tournent la page de l’ultra-libéralisme pour faire un travail utile plutôt que construire des baraques pour personne et accorder prêts et assurances à des gens qui n’auront pas de quoi les payer.

    Heureusement que al France n’a pas suivi cette voie sans issue pendant 20 ans comme eux... bref heureusement que notre pays est résistant aux désirs de sa classe politique, car nous aussi on serait aujourd’hui dedans jusqu’au cou.

    En tout cas penser que al crise est finie, en Irlande comme ailleurs, est une énorme erreur. Non seulement on a pas épongé la moitié des créances douteuses de 2008, mais en plus il y a une gigantesque crise du crédit (et pas de la dette !), sans parler de certaines bulles qui exploseront un jour ou l’autre de nouveau aux USA, comme celle des prêts aux étudiants.

    Bref on ne se sauvera pas d’une crise de l’ultra-libéralisme en restant ultra-libéraux.


  • wesson wesson 23 mai 2012 13:08

    Bonjour l’auteur, 

    que de pudeur dans votre article pour ne pas dire ce qu’est la réalité du pays : il pratique le dumping fiscal, qui as en effet permis à toutes les multinationales voulant s’implanter en Europe de ne pas payer d’impôts. Moralement, c’est inacceptable dans le cadre Européen, et économiquement ça ne rapporte que peu au pays, car ce sont juste des sièges sociaux qui se sont implantés là bas, ne fournissant pas vraiment d’emploi stables.

    Sur le reste, leur crise est identique à tellement d’autre : c’est une crise immobilière ou on a construit un peu tout et n’importe quoi, en prêtant des monceaux de pognon à des gens dont on savait parfaitement qu’ils seraient incapables de rembourser. 

    Bref le pays est loin d’être tiré d’affaire, et sa classe politique persiste dans les erreurs qui l’ont amené dans la nasse. Ils ont bouffé de l’austérité à dose déjà importante, et on veut leur en remettre une lampée de plus. Espérons qu’ils sauront dire non !

    • plancherDesVaches 23 mai 2012 15:18

      Wesson, excuses-moi, vieux, mais à ce stade, ce n’est plus de la pudeur, c’est de la désinformation digne des « meilleurs » média actuels...


  • Julie.Bey flaviyia 3 juin 2012 10:11

    Merci pour vos remarques, en effet ma pudeur est avant tout une envie de ne pas être trop véhémente pour ma première publication ce qui enlève je le confirme toute valeur critique.

    Loin de moi l’idée de dire que l’Irlande est sortie de la crise, on nous a tellement vanté le miracle économique irlandais pendant des années qu’il était intéressant de démontrer que celui-ci a connu et connaît  les effets  de la crise de plein fouet comme la plupart des pays de la zone euro. La compétitivité de l’Irlande est artificielle et fondée uniquement sur des impôts sur les sociétés très bas. Le système bancaire reste fragile et les ménages sont les plus touchés par la crise car l’endettement des ménages atteint un niveau record de près de 200 % du revenu brut disponible.

    Néanmoins, le sursis du  pays dû à une légère croissance du commerce extérieur reste éphémère. Sans parler du phénomène bien connu  en Europe d’austérité, les irlandais ont « accepté » des mesures drastiques que beaucoup de pays européens auraient refusées.  Quant au dumping social que vous évoqué, l’évidence s’impose ; suppressions d’emplois, baisse importante des prestations sociales. De toute évidence l’avenir paraît incertain. Se dessine en Europe un nouvel eldorado, l’Allemagne, mais pour combien de temps ?


  • Julie.Bey flaviyia 3 juin 2012 10:16

    Merci pour vos remarques, en effet ma pudeur est avant tout une envie de ne pas être trop véhémente pour ma première publication ce qui enlève je le confirme toute valeur critique.Loin de moi l’idée de dire que l’Irlande est sortie de la crise, on nous a tellement vanté le miracle économique irlandais pendant des années qu’il était intéressant de démontrer que celui-ci a connu et connaît  les effetscompétitivité de l’Irlande est artificielle et fondée uniquement sur des impôts sur les sociétés très bas. Le système bancaire reste fragile et les ménages sont les plus touchés par la crise car l’endettement des ménages atteint un niveau record de près de 200 % du revenu brut disponible.Néanmoins, le sursis du pays dû à une légère croissance du commerce extérieur reste éphémère. Sans parler du phénomène bien connu  en Europe d’austérité, les irlandais ont « accepté » des mesures drastiques que beaucoup de pays européens auraient refusées.  Quant au dumping social que vous évoqué, l’évidence s’impose ;suppressions d’emplois, baisse importante des prestations sociales. De toute évidence l’avenir paraît incertain. Se dessine en Europe un nouvel eldorado, l’Allemagne, mais pour combien de temps ?


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