jeudi 1er septembre 2011 - par Pierre-Franck Herbinet à votre SERVICE

Silence, on tourne en Union européenne !

Garantissant la paix, la liberté et la prospérité, l'Europe se construisit sur un socle démocratique valorisant la justice. Eu égard la fragilisation des réalisations européennes, et si des promesses puissent prendre un envol ?

Le défaitisme n’ayant aucune place, la génération de transition lance un appel au réveil des consciences. Capable de s’indigner avec colère, la génération de transition inscrit dans la lumière le lien vivace qui nous unit à l’exigence d’un fédéralisme légal et légitime, dont le message à la portée universelle bouleversera la vision du devenir européen. Les guerres terrifiantes et les divisions intestines laissèrent place à la paix, à la justice, à la prospérité, à 23 langues, à 27 pays, etc. Malheureusement, les identités plurielles ne débouchèrent que faiblement sur l’émergence d’une authentique identité européenne. Or, l’organisation rationnelle optimale des relations humaines en Union européenne nécessite une confiance en l’identité commune. Si les contours du bien vivre ensemble demeurent imprécis, l’espace juridique européen s’est construit progressivement - (1967) convention de Naples, (1985) accords de Schengen, (1988) convention de Lugano, (1993) entrée en vigueur du traité de Maastricht, (1997) traité d’Amsterdam, (1999) conseil de Tempere, (2003) lancement du mandat d’arrêt européen. Face au désenchantement, sommes-nous victimes du mirage de l’injustice ?

Selon Benjamin Constant « La souveraineté du peuple est circonscrite par les bornes que lui trace la justice. La volonté de tout un peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste ». N’ayant de cesse la quête de sociétés européennes justes, organisons des sociétés libres, respectueuses, responsables, égales et solidaires au nom de l’intérêt général. A l’aube du troisième millénaire, quelles politiques communautaires pour l’emploi, pour la croissance et pour la compétitivité des entreprises européennes ? Quelles politiques au sujet des questions du logement, des transports, des villes, de la sécurité, de la santé, de l’énergie et du climat ? Le XXIème siècle sera-t-il fédéraliste ? Qu’est-ce qu’être européen ? Quels choix pour la civilisation européenne ? Comprendre son européanité, c’est soutenir la victoire du camp de la liberté contre l’odieuse tyrannie totalitaire. Des horreurs passées naquit la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au sein d’une organisation ouverte aux autres pays européens. L’Europe est à nous, sa construction spatiale et temporelle s’enracine historiquement entre l’Atlantique et l’Oural. Terre d’immigration, les acquis de la construction européenne s’articulent autour du Traité de Rome (1957) et de l’espace Schengen (1985).

L’Europe est un creuset religieux, philosophique, sociologique, économique, culturel et politique. Au sein de nos villes européennes, aussi plurielles soient-elles, face aux incivilités, à la violence, au racolage, à la corruption, à l’exclusion, à la croissance insatisfaisante des besoins, il est judicieux de promouvoir une communication policée, des espaces de liberté et de solidarité pour la mosaïque des communautés. Ne jamais banaliser le sang de l’Histoire mais tirer les leçons de l’Histoire pour en extraire la quintessence - justifier la mort pour en extraire la vie - Shoah, Nuit et brouillard, La liste de Schindler, Fahrenheit 9.11. De la fierté de son art baroque, de la chrétienté de ses racines, de l’unicité de sa monnaie, la créature suscite de nos jours une kyrielle de réserves. Si sa beauté de jadis s’inscrivit dans le génie humaniste des Lumières du XXIème siècle, par-delà les décennies, l’Europe versa dans le doute malgré l’inventivité de ses architectes. Vider le sens de l’acception fédérale de la construction européenne, c’est refuser de donner un SENS à l’Histoire européenne. Dans une perspective de long terme, l’Union européenne contribue à la stabilité de l’ordre mondial. Comme la devise olympique nous l’indique, souhaitons au fédéralisme - citius, altius, fortius - au service de la civilisation européenne. Et si le fédéralisme donnait forme à un ordre nouveau ? Et si nous mettions en perspective l’histoire européenne avec des choix de civilisation ?

La mondialisation échappant à tout contrôle, le fonctionnement idoine d'une économie de marché passe par la création d'emplois et par le juste équilibre entre les marchés et l'intervention publique. Dans un contexte de perturbations chroniques en Europe, d'un tsunami au Japon, de la flambée des prix des matières premières et du pétrole, de la grande volatilité des marchés financiers, l'Europe reste inaudible. Face à l'évolution de - la géographie d'influence - à la mesure de la montée des puissances émergentes, l'Europe bafouille une grammaire non idoine. Pour autant, l'Europe ne doit pas occulter sa dimension stabilisatrice de l'ordre mondial dans une perspective de long terme. L'Europe regarde avec lucidité les mouvements populaires du monde arabe. Quand soufflent les vents de la liberté, de la démocratie et du progrès, la Tunisie et l'Égypte tournent enfin la page des dictateurs sanguinaires. Duel à la plume envers les eurosceptiques, avec en filigrane un revigorant appel à l'égalité, à la liberté et au lien social en Union européenne.

En ces temps de cynisme, d'hypocrisie et de compromissions, la puissance créatrice du fédéralisme meurt. L'esprit libre et intègre demande à quitter enfin la chrysalide de l'énigmatique - jeux de piste - n'ayant de cesse de décaler avec trouble la beauté de notre idéal. Réformer l'Europe à la mesure de notre ADN politique nous enjoint la rupture franche avec l'illusionnisme mais il assure la promotion de la véracité des dires et de l'esprit de justice. Le citoyen aspire à un projet mettant en lumière un système éducatif performant, un redressement des finances publiques, une fiscalité écologique, une relocalisation des activités industrielles et une responsabilisation citoyenne de droits et de devoirs au sein d'une cité durable. Puisque la vision européenne représente l'inverse - d'une plante invasive fortement allergène - l'Europe est avant tout un IDEAL, une VISION, une VOIX.

Si le nouvel opus saisissant et inviolable s'oppose à la nuit, alors que durent les moments doux.

Pierre-Franck Herbinet



8 réactions


  • kiouty 1er septembre 2011 11:42

    l’Europe est avant tout un IDEAL, une VISION, une VOIX.

    Mais surtout un Marché !


  • Berserk 1er septembre 2011 12:33

    L’Europe est surtout un magnifique exemple du stratagème des chaînes.
    Généralement, lorsqu’il a été maintes fois prouvé qu’un système ne marche pas et ne marchera jamais, on arrête les frais. Mais pour les européistes, il faut toujours plus d’Europe. C’est le même genre de slogans que tenaient les partisans du communisme lorsque celui-ci était en cours d’effondrement....


    • Nanar M Nanar M 1er septembre 2011 12:38

      C’est aussi celui que tiennent les partisan du libéralisme alors que le monde s’effondre du fait de leur idéoligie.


  • Alpo47 Alpo47 1er septembre 2011 13:07

    C’est bien le texte le plus pompeux et redondant jamais lu sur AgoraVox ...

    Si l’auteur exprime une opinion sur l’europe très différente -quasi à l’opposé- de la mienne nous disant : « L’europe s’effondre, c’est une catastrophe ... faisons plus d’europe », c’est son opinion et à ce titre, elle est respectable.
    Je dirais tout de même que cette « analyse » reprend les thèmes « bisounours » qui ont servi à nous imposer la construction européenne. Une tromperie dont l’auteur n’a manifestement pas encore tiré les leçons.

    Juste un nouveau déni de la réalité. C’est très à la mode en ce moment.


    • Ouallonsnous ? 1er septembre 2011 22:54

      « Juste un nouveau déni de la réalité. C’est très à la mode en ce moment. »

      Bien vu Alpo, c’est comme ce genre d’articles débile et provocateur qui se rencontre de plus en plus souvent sur Avox.... au nom de la liberté d’expression probablement !
       
      Alors pourquoi censurent t’ils la quantité d’article de bonne tenue qu’ils ont dans leurs cartons ? 

      Soumission veule et abjecte de la direction et du comité des modérateurs à la volonté du « mégalomaniaque voyou et criminel de guerre Foutriquet 1er le Hutin » ? Où directives occultes de la comission de Bruxelle de l’UE !


  • gaspadyn gaspadyin 1er septembre 2011 19:45

    l’Europe actuelle, càd l’UE$$, est avant tout l’euroPOURRITURE.

    Une belle idée pervertie par des politicards menteurs manipulateurs profiteurs läches convertis au dogme du néo-libéralisme, qui abolit les Nations et nie les Peuples.

    Cette institution totalitaire nous mène à la ruine, et à la ruine même d’une réelle solidarité européenne.

    Sont directement responsables les J. Monnet, Schuman, ( et j’en oublie plein), Mitterrand, Delors, le $trau$$....sans oublier tous les mafieux de droite, et les internationalistes zéco-verdeux : bref : l’UMPSEV.

    Ils ne peuvent pas affirmer qu’ils ne savaient pas , qu’ils ne pouvaient pas pressentir les incohérences-injustices-incompétences-idioties.... Tout était dans les traités. 

     Ou alors ce sont des crétins de 36ème catégorie incapables de lire des documents en jargon techno, qu’ils ont pourtant appris ds les hautes écoles.

    Et dans ce cas, l(honnêteé et la MORALE, l’intégrité leur commande de démissionner et de fotre le camp, et de ne plus jamais ouvrir leur bec.

    Ou alors ce sont, comme j’en suis convaincu, des salopards qui ont délibérément pris le parti des fricnanciers au détriment de toutes les populations.

     

     

    Ils ne peuvent pas affirmer qu’ils ne savaient pas. Ou alors ce sont des crétins de 36ème c

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  • BA 1er septembre 2011 23:04

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

     

    - « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

     

    - « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

     

    - « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

     

    - « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

     

    - « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage.  » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

     

    - « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

     

    - « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

     

    - « On a voulu créer un grand marché avec la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. L’exigence des règles du jeu communes explique que le Conseil des ministres a adopté 280 lois. Mais ce qui était indispensable étant fait, il y aura dans l’avenir moins de lois européennes. » (Jacques Delors, 19 septembre 1992, La Croix)

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  • Gargantua 1er septembre 2011 23:42

    Alors que la Grèce est moribond, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, bientôt l’Italie, probablement la France et sans doute les pays de l’Est se ramasse une claque. Assurancetourix chante surtout les tons« A quelle est belle Europe », le radeaux coule vous composé une ode.
    Il est bon de positivé qui à rien comprendre.
    Vous avez bien apprit la leçon.


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