lundi 23 août 2010 - par lyoninfo

Une exposition sur la misère des Roms à Lyon

101 photos comme autant de regards posés sur ce peuple méconnu que sont les Roms. Bruno Amsellem, photographe lyonnais a suivi pour le Monde plusieurs familles, de Lyon en Roumanie. Ses clichés témoignent de la misère de ce peuple, bienvenu nulle part, méprisé ici comme là-bas. Une exposition qui montre que derrière les chiffres, il y a des êtres humains, dont beaucoup d’enfants, ballotés sans cesse entre deux mondes.

Ils s’appellent Darius, Laura, Fabian, Lena Jeanna, Fabiana. Ils ont 7, 3, 6 ans, parfois que quelques mois. Leur chez eux n’est nulle part. Avec leurs parents, ils ont fui la misère de leurs villages en Roumanie, pour trouver celle des squats et bidonvilles de la région lyonnaise. La plupart de ceux installés ici, viennent du Bihor, une région à l’Ouest de la Roumanie. Comme Gyöngyi Fekete, sa fille Lena Jeanna et son compagnon Mircea. Expulsés en 2007 de leur bidonville du Puisoz à Vénissieux et renvoyés en Roumanie, ils arrivent à Tinca au bout de 36 heures de voyage en car. Avec 361 euros en poche, l’aide au retour versée par le gouvernement français, les voilà de retour dans un ghetto qui abrite 2000 Roms. Sans eau courante, électricité, gaz ni sanitaires.

Et surtout sans travail. Depuis la révolution qui a renversé Nicolae Ceauşescu, les fermes d’Etat qui employaient la plupart des Roms ont fermé. A Tinca, tous les matins les hommes se rendent sur la place du village en espérant l’hypothétique venue d’un employeur à la recherche de main d’œuvre bon marché. « On se rendant là-bas, on comprend pourquoi ils reviennent sans cesse en France », raconte Sophie Landrin, journaliste au Monde, qui a accompagné Bruno Amsellem en Roumanie. « Ici, ils arrivent à gagner quelques euros par jour, ce qui n’est pas le cas en Roumanie. Là-bas, pour se nourrir ils vont dans les bois cueillir des champignons et ramasser des pommes. »

Traian, lui, a eu de la chance. Après avoir été expulsé à plusieurs reprises, et être revenu autant de fois, il a fini par obtenir un logement à Villeurbanne. Avec sa femme et ses enfants il vit aux Gratte-Ciel. Bien que membres de l’Union européenne, les Roumains resteront exclus du droit à un permis de travail, jusqu’en 2012. Ainsi, la famille vit de mendicité et de petits boulots au noir. En 2012, Traian, qui a des compétences en mécanique et dans le déménagement ira chercher un vrai travail. Son fils Fabian était en CP dans une école du 3ème au moment où son témoignage a été enregistré. Fabiana, 3 ans, ira en maternelle à la rentrée.

Infos  : Jusqu’au 24/12 au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation, 14 av Berthelot, Lyon 7ème. Ouvert du mercredi au dimanche, de 9h à 17h30 (mercredi à vendredi), 9h30 à 18h00 (samedi et dimanche). Visites commentées le 5 et 12/9, 3 et 10/10, 7 et 14/11, 5 et 12/12.

Photo : © Bruno Amsellem / Signatures



5 réactions


  • foufouille foufouille 23 août 2010 10:30

    « Ici, ils arrivent à gagner quelques euros par jour, ce qui n’est pas le cas en Roumanie. Là-bas, pour se nourrir ils vont dans les bois cueillir des champignons et ramasser des pommes. »

    ca doit etre fatiguant
    comme cultiver un jardin
    comment on peut preferer un bidonville ?


  • eric 23 août 2010 17:30

    Et allez donc, encore une expo bien pensante ! et au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation comme par hasard !

    C’est curieux comme l’ensemble de nos institutions culturelles, sur fond publics, et dans le cadre du devoir de mémoire célèbrent une déportation qui n’a pas eu lieu ! Il faut savoir que, seule dans l’Europe occuppée, la france n’a pas appliqué le decret sur la déportation des tsiganes.

    Comme le disait très justement Michel Mombrun , président de la FNASAT (fédération de ceux qui font profession de l’aide aux tsiganes), la Mémoire et comme la République, une et indivisible !
    Réjouissons nous donc du comportement particulièrement honorable de notre pays pendant la guerre en ce qui concerne les tsiganes, et d’autant plus qu’à part cela, il n’y a pas tellement de quoi être fier.
    Dés lors on ne voit pas très bien ce qu’une expo sur les tsiganes roumains vient faire dans un mémorial à la déportation et à la résistance donc concernant la France, sauf à rechercher des amalgames douteux..

    Mais passons.

    Maintenant je vais vous raconter l’histoire bien pitoyable de l’essentiel des familles russes rurales. Ils vivent dans des Isbas, (sortes de baraques en bois). L’eau ? Souvent un puy collectif dans la rue. Sanitaires ? Un trou au fond du jardin. Depuis que les kolkhozes ont fermé, à part les champignons, et la vente de samagon (alcool maison) aux retraités, seuls à disposer d’un peu de liquidités....
    Ils sont épouvantablement dicriminés ; rares sont les urbains prêt à les épouser parce qu’il faudrait partager sa propiska (droit de séjour dans une ville) Non seulement ils ont connu souvent les horreurs du nazisme, ( 20 Millions de morts ?) Mais en plus, celle du bolchevisme ( 20 autres millions ?). Parfois, ils n’envoient plus leurs enfants à l’école parcequ’ils ont honte de ne pouvoir les habiller correctement. Qu’est ce qu’on vient nous embêter avec les roms roumains ( entre 400 000 et 2,5 milllions suivant les participants ou la police) alors qu’à nos portes, en Russie, il y a tant de besoins insatisfaits, et là il s’agît de dizaines de millions ? Pourquoi deux poids deux mesures ? Que fait Sarkozy.

    Demain, la grande misère des Maliens, chez eux, il n’y a même pas de pommes, ni de champignons....

    Après demain, le quart monde français. La misère « ici et maintenant ».

    Face à toutes ces urgences sociales, est il bien raisonnable de consacrer autant d’argent à des exposition photographique ! Quel est la responsabilité de Sarkozy dans ces peudo apitoiement qui permettent de ne rien faire ? Combien ont couté les voyages du photographe et de la journaliste alors que d’aucun sont au bord de l’inanition ? A qui veut on faire croire qu’exposer la misère lui a jamais apporté remède ?

    Autant de question qui méritent d’être posées !


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 14 septembre 2010 16:34

    incroyable, photographe et aussi naif, et méconnaissant la Roumanie !

    -Bihor est un département, pas une région, eh comique ! pour le reportage cela commence bien
    -avec 361 euros en poche, soit 3 fois et demi le salaire minime net, c’est pas mal non ?
    -ils arrivent dans un ghetto de 2000 Roms ... ah oui, il y a des ghettos en Roumanie ? Quand vous revenez on va aller les voir ensemble, et je vous montrerai aussi l’autre partie du problème, vous confondez ghetto et pauvreté, nous irons donc voir des villages avec des ghettos pleins de roumains !
    -la révolution qui a renversé Ceausescu, c’était un coup d’Etat ! Ce sont les mêmes qui sont restés au pouvoir ! 
    -tous les hommes se rendent sur la place du village ... belle image pieuse ! Si ils sont dans des ghettos pourquoi aller sur la place du village ? vous délirez, monsieur le photographe
    -ils vont dans les bois cueillir des champignons (c’est vrai) et cueillir des pommes (première nouvelle, je croyais que le pommier était un arbre de verger, ou alors vous vous êtes trompé de pays et avez fumé la moquette ?)

    et pour finir un mensonge lamentable, de la désinformation minable/ les roumains ne sont pas exclus du droit de travailler en France par contre la France a obtenu un délai pour 2 pays (Roumanie et Bulgarie) les ressortissants de ces deux pays ne peuvent occuper actuellement que des postes laissés vacants en France, c’est pourquoi nous rcrutons des médecins généraliste roumains par exemple

    Bref, vous avez fait un travail honteux pour un journaliste photographe, mais peut-être allez vous nous dire combien vous avez touché pour ce reportage, quel budget de déplacement vous aviez, et combien vous avez donné aux gens que vous avez photographié ?


  • Ronald Thatcher vraimentrienafoutiste 14 septembre 2010 16:38


    là où il y a de la misère, il y a des photographes... et BHL !


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 14 septembre 2010 17:33

    oui, c’est un peu cela, comment faire du fric sur les Roms ou Sakhiné, l’important est de se partager le fromage


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