mercredi 4 novembre 2015 - par Jean-François Dedieu

Quand les autorités sèment la violence et l’anarchie ! / Mayotte, France en danger !

Alors que les marches contre les violences, les menaces de grève générale, les chasses aux clandestins se multiplient, les bisbilles entre Mahorais risquent de se transformer en batailles de rues.

Suite à la fermeture administrative (dangerosité) de l’établissement de Sada1 en bas du village et de l’accueil des enfants sans école en haut de la ville, à Sada2 (près du collège), les parents du bas qui antérieurement souhaitaient des transports (1) voudraient se prévaloir de la triste pratique des rotations (deux classes pour un même local) pour renvoyer les premiers occupants l’après-midi. Pour forcer la main, ils semblent même décidés à tenter un coup de force ce matin, en bloquant l’école de l’hospitalité ! Sauf que, comme l’a raconté la Fontaine, le petit lapin n’a pas l’intention de laisser faire la belette... Chaque camp rameute ses renforts pour marquer le territoire... enfin, en théorie, parce que la pluie... Le reporter de Kwezi confirme à l’instant (6h 40) qu’il tombe des cordes, que l’école est fermée par une chaîne cadenassée, que quelques “échauffourées” entre parents auraient eu lieu...
 Le tonnerre gronde dans tous les sens (6h 51) ! Quelle sera la suite des évènements ? Faut-il en appeler au jugement du chat de la fable ? 

 A mon avis, il ne faut surtout pas en appeler au système, et ce, à plus d’un titre !
 

D’abord, l’État, loin de respecter ses obligations légales, reste particulièrement défaillant concernant l’égalité républicaine. Pour ne parler que de l’actualité récente, l’hôpital se décharge de ses obligations en imputant la note aux familles en cas de décès dans ses murs (hier une facture de 3900 euros pour un corps gardé dans un conteneur frigorifique vu que l'hôpital ne dispose pas de chambre mortuaire !). Pour en rester au bilan catastrophique de l’Éducation Nationale à Mayotte, notons que les autorités se cachent derrière le mensonge et l’interprétation malhonnête des chiffres... 11 salles seulement construites en 2015 pour plus de 100 annoncées (AFP) ! 
http://lejournaldemayotte.com/une/constructions-scolaires-macedoine-de-chiffres/

Ensuite parce que ceux qui sont censés servir l’État donnent l'impression de pratiquer avant tout une charité si bien ordonnée qu’elle consisterait essentiellement à se payer sur la bête... en toute légalité concernant les avantages et le salaire faramineux d’une vice-rectrice par exemple (entre 8 et 15000 euros grosso modo et pour quels résultats !). Impression aussi quant aux agissements des aigrefins politiques puisque le premier secrétaire du PS local (actualité du jour !) se retrouve mis en examen (“tentative de fraudes électorales, falsification de documents administratifs et usage des procurations falsifiées : en cause 84 procurations falsifiées”)... Est-ce utile, à ce stade, de parler d’une lèpre nommée clientélisme ? Mais tant qu’au niveau national, on donnera officiellement la parole à des repris de justice tels Désir ou Cambadélis ou Guéant, on peut penser que ces gens-là peuvent continuer à se permettre tout et n’importe quoi (2) !


http://mayotte.orange.fr/news/mayotte/le-1er-secretaire-du-ps-issouf-madi-moula-en-garde-a-vue,72066.html

 Enfin, concernant Mayotte, disons le sans détour, la classe politique locale se fait surtout remarquer par une propension à la rapacité qui ne la fait pas hésiter à sacrifier ses enfants ! Seuls comptent les profits engrangés par le clan, garantis surtout par l’appartenance aux grosses écuries PS et UMP (3) ! (Demandez donc aux diplômés sans sponsor !)
 En vertu de quoi, il ne faut surtout pas en appeler à un État pris en otage par des raminagrobis dont, en premier chef, François II le Piteux, président en exercice des Français qui trouve 360 millions pour le Mali mais n’assume toujours pas ses obligations alimentaires au profit des siens ! (1er exemple me venant à l'esprit)...
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0SF29220151021&nbsp ;

 Pour en revenir à l’affaire du jour, inscrite malheureusement au chapitre “République bafouée et démocratie confisquée”, les administrés d’en bas en sont arrivés à vouloir appliquer le principe d’égalité sur le dos de leurs semblables ! A force de semer une désespérance qui en arrive à monter les uns contre les autres, les autorités sont-elles sur le point de faire endosser par les plus faibles l’injustice et l’anarchie ? Pourquoi une pauvre école alors que c’est aux politiques, aux profiteurs, à l’administration, à l’État de rendre des comptes ? Les réformes lamentables (des rythmes, du collège, etc.) n’en paraissent que plus minables encore. Malheureusement, la tempête qui se prépare accablera encore et toujours les mêmes. Dernièrement, j’ai voulu respirer un peu en parlant des bébêtes de Mayotte, je ne pensais pas devoir parler sitôt de ses sales bêtes !
 Dehors les accapareurs et profiteurs du système ! Est-ce anormal de tout vouloir remettre à plat pour refonder la République que nous voulons et qui nous le rendra ? 

(1) 2 kilomètres, 120 mètres de dénivelé.


(2) depuis quand les merdias ne donnent-ils plus la parole aux Balkany, par exemple ?
(3) Pas question d’avaliser la spoliation d’une appellation républicaine seulement destinée à endormir les gogos !

Illustration : Le tiers-état. source : BNF.

Description : Gargantua, a lithography by Honoré Daumier
Français : Caricature contre le roi Louis-Philippe Ier dont les besoins financiers sont considérables. Le roi, connu pour son avarice, batailla ferme pour obtenir une liste civile importante. Il tenta même d'en obtenir pour sa nombreuse famille. Dénonciation également de la corruption électorale pratiquée par le régime de la monarchie de Juillet : sous le « trône », nom argotique donné à la cuvette des toilettes, on voit des députés achetés (considérés comme des excréments du roi) par le gouvernement se diriger vers le Palais-Bourbon, siège de la Chambre des députés.
Source : Olga's Gallery

(impossible de trouver une illustration d’actualité disponible pour accapareur, affameur, corrompu, clientélisme... Le monde doit en être exempt si on se fie à l’Internet...)



13 réactions


  • baron 4 novembre 2015 13:47

    Pas clair du tout cet article 

    Sinon, on se demande bien ce que l’on a voir avec Mayotte.

    • pissefroid pissefroid 4 novembre 2015 17:22

      @baron

      Officiellement nommé Département de Mayotte, Mayotte est un département et une région d’outre-mer français et une région ultrapériphérique de l’Union européenne. Son code départemental officiel est « 976 ». Son chef-lieu et sa ville la plus peuplée est Mamoudzou.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mayotte


    • sls0 sls0 4 novembre 2015 17:34

      @baron
      Mayotte déjà c’est la France malgré que le port du casque gaulois y est moins à la mode.

      C’est peut être aussi un laboratoire pour tester ce qu’éventuellement va subir la France.

      Je vis sous les tropiques, le tropical est plus turbulent ou moins mou (on barre le mot qui dérange) qu’en France métropolitaine d’où les écarts de réactions, la corruption et les inégalités n’aident pas les choses non plus.


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 4 novembre 2015 19:15

      @baron
      Soit pour la critique sur la forme mais sur le fond, la faillite complète, la démission de l’Etat à Mayotte est flagrante... je crois que le constat est malheureusement objectif. Cette faillite de l’Etat a pour corollaires, la gabegie, la corruption, l’obéissance aussi servile qu’intéressée de l’administration, les inégalités, etc.. 
      Ce soir lors d’un débat à la télé, le représentant du medef a demandé au député si ses indemnités étaient inférieurs d’1/3 à celles d’un élu métropolitain parce que la dépense occasionnée par un citoyen à Mayotte est d’1/3 inférieure à ce qui est alloué en métropole (pire même si on considère que ce budget est encore partagé avec les immigrés...) . Il a fini en évoquant le chiffre de la mortalité infantile qui est ce qu’il était en métropole en 1976...
      A part tout ça, nous n’avons rien à voir avec Mayotte...


    • soi même 6 novembre 2015 09:03

      @Jean-François Dedieu, ce que vous mettez en évidence, et en réalité une veille tradition coloniale française, .
      La seule différence, c’est que maintenant cela se sait avant c’était étouffé par la distance kilométrique avec la métropole.

      Là où cela devient problématique, c’est que ses anciens territoires d’outremer deviennent des véritable porte d’entré de l’immigration sauvage qui devient de véritable bombe à retardement social dans ses îles.


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 6 novembre 2015 17:36

      @soi même
      Exactement ! Et les hauts fonctionnaires persistent à perpétuer les pratiques coloniales... la dictature molle s’en ressent d’autant.
      Et effectivement, pendant très longtemps, leur efficacité à servir se jugeait à la manière dont ils maintenaient le couvercle sur la cocotte. De nos jours, grâce au web et à Avox (par le biais des infos locales), le travers ethnocentré des infos officielles est dépassé, du moins pour ceux qui tiennent à s’informer autrement.
      Votre dernier point est intéressant aussi parce qu’un pôle relatif de prospérité attire de tous côtés. A ce propos, la faillite de notre politique d’aide consistant seulement à engraisser les potentats locaux et le peu de sérieux dans la dépense de l’argent public (la raison première étant que la corruption, la gabegie nous connaissons trop bien aussi) multiplie les coûts pour le contribuable puisqu’il faut aussi assumer la présence d’étrangers majoritaires sur l’île (60 millions d’€ surtout pour l’éducation, la santé) d’où le retard qui s’amplifie avec le temps.
      Soi même, vous me poussez dans mes retranchements mais je ne peux que vous en remercier !


  • Le p’tit Charles 5 novembre 2015 10:20

    La classe politique (dans son ensemble..) s’occupe surtout de toucher le plus d’argent en magouillant...J’ai beau cherché dans cette « secte » quelqu’un d’hooête...je ne trouve pas, d’ailleurs la situation de notre pays (colonies comprises) est édifiante non.. ?


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 5 novembre 2015 10:55

    En effet, avant que les rats quittent le navire ils tapent dans la caisse. Le mot d’ordre c’est bancooo !


  • bnosec bnosec 5 novembre 2015 13:00

    En 2009 on a demandé au mahorais si ils voulaient devenir français mais on n’a pas demandé leur avis aux français...


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 novembre 2015 15:20

      @bnosec
      vous croyez qu’on peut demander à une partie des Français s’il faut garder ou éjecter les Flamands, Lorrains, Alsaciens, Franco-provençaux, Niçois (moins longtemps français que les Mahorais !), Corses, Occitans, Catalans, Basques, Bretons ? C’est tout simplement anticonstitutionnel et ceux qui persistent dans l’erreur ne devraient pas écouter certains tribuns ou plumitifs du FN qui mentent et travestissent les vérités sans vergogne, notamment sur ce qui s’est passé pour l’autodétermination de l’Algérie... 


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 novembre 2015 16:52

      @bnosec
      lapsus : devenir département !


  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 novembre 2015 16:50

    Corollaire intéressant : les parents interdits d’école manifestent et bloquent les serrures pour que leurs enfants puissent bénéficier des cours le matin car ils estiment tous que l’après-midi « on n’apprend rien »... et sous un climat tropical, ils ont doublement raison ! Merci les sinistres crétins administratifs de la réforme des rythmes lamentable !


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