mardi 4 juillet 2006 - par Pascal I2BX

Tensions à l’Institut de puériculture de Paris

Depuis plusieurs semaines, l’Institut de puériculture et de périnatalité de Paris (IPP installé au 26 boulevard Brune dans le 14e) est en proie à de nombreuses tensions dont l’origine est le licenciement soudain de deux personnes, le chef de service de médecine foetale et son assistant.

L’Institut de puériculture de Paris est un établissement reconnu pour la qualité de la prise en charge des grossesses à risques et pour son expertise dans les domaines des malformations foetales. Dans le cadre d’une rationalisation des services hospitaliers, un regroupement des activités périnatales de l’IPP est prévu à l’horizon 2010 sur le site de Necker. Sans toutefois remettre en cause ce regroupement organisé de concert entre l’IPP, l’AP-HP et l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation), les licenciements surviennent alors que des inquiétudes plannent sur l’avenir des certaines unités de l’hôpital. Certains salariés annoncent qu’au-delà de ces deux suppressions de poste, ce pourrait être un plan social touchant jusqu’à 27 personnes qui menacerait l’unité de médecine foetale.

Alerté sur ce sujet, le ministre de la Santé Xavier Bertrand s’est montré très préoccupé par la situation actuelle de l’IPP, affirmant qu’il n’est pas question de réduire l’offre de soin périnatal en Ile-de-France puisqu’on y compte chaque année 171 000 naissances et 11 500 prématurés, ce dernier chiffre étant en constante augmentation. Cette décision du directeur de L’IPP va ainsi à l’encontre des plans actuellement mis en oeuvre visant à développer et à consolider l’offre de soin autour de la naissance.

Le licenciement de ces personnes se fait au vu du déficit de l’hôpital qui se chiffre à 2,3 millions d’euros. Si les personnes licenciées sont parmi celles qui ont la plus forte rémunération, bon nombre de personnels reconnaissent le caractère indispensable du chef de service et de son assistant pour la survie du service de médecine foetale. Car si le transfert de l’activité vers Necker pourrait se trouver anticipé, beaucoup craignent de ne voir transférer qu’une coquille vide, après le départ de ses personnels qualifiés et reconnus par tous.

Ainsi, de façon légitime, nos élus locaux ont également manifesté leur inquiétude de voir disparaître cette offre de soin dans notre arrondissement. Des voeux ont été rédigés et votés en Conseil d’arrondissement afin que la Ville de Paris prenne des dispositions permettant de garantir la survie de ces offres de soin. Cependant, face à cette inquiétude sur le sort des unités de l’IPP, et peu de temps après les dissensions ravivées sur l’adoption du PLU, la majorité municipale s’est trouvée une nouvelle fois divisée : groupes verts et socialistes n’ont pu parvenir à un texte commun et ont tous deux présenté leur voeu de façon distincte afin de faire intervenir la Ville de Paris pour un maintien financier des activités de l’IPP. Si le fond est sensiblement équivalent et sans remettre non plus en question le principe de rationalisation de l’offre de soins vers Necker, le texte rédigé par le groupe vert se proposait de plus considérer le rôle local de l’IPP et de faire la demande d’un audit sur la poursuite de ses activités. Cependant le groupe socialiste a considéré inutile et potentiellement néfaste la tenue d’un tel audit. Et pour cause, le 15 juin, soit deux semaines avant le vote de ces voeux, Xavier Bertrand, ministre de la Santé et des Solidarités, avait d’ores et déjà demandé à l’Inspection générale des Affaires sociales de procéder à un audit du fonctionnement de l’IPP pour connaître les conditions de poursuite de l’activité de périnatalité. De plus, il avait missionné l’ARH pour trouver les mesures financières à un éventuel soutien de l’IPP.

Pascal.



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