vendredi 24 novembre 2006 - par Prosper

43e anniversaire : résolution alternative du mystère Kennedy

Le 35e président des Etats-Unis est tombé, assassiné, un jour de novembre. Déclin de l’Empire américain, mondialisation d’un évènement ? Le symbole et la rumeur sont nés à Dallas et vivent aujourd’hui. Toute ressemblance avec des personnages existants...

Pâle soleil d’automne. A 12h30, trois coups de feu, peut-être plus, un tueur, peut-être plus. L’assassinat de Kennedy a ceci de particulier, outre la mort violente dont la nouvelle est instantanément connue du monde entier, d’être depuis plus de quarante ans un mystère dont pas une seule question ne trouve une réponse satisfaisante. Qu’est devenu le cerveau du président après l’autopsie ? Cet examen était-il surveillé, voire dirigé par des militaires ? Où est passée la Lincoln du cortège dont le pare-brise aurait été touché ? Le chauffeur a-t-il ralenti entre le deuxième et le troisième coup de feu ? Les témoins qui indiquaient la palissade et non le dépôt de livres scolaires sont-ils tous morts de mort violente ? La photo de Lee Harvey Oswald, l’assassin présumé, tenant dans les bras son Manlicher-Carcanno, le fusil présumé, a-t-elle été truquée ? Oswald était-il communiste ? anti-communiste ? anti-castriste ? Rubby, le tueur d’Oswald, était-il un indic du FBI ? un maffieux ? les deux ? La troisième balle était-elle possible, traversant de part en part le corps président puis celui du gouverneur Conally assis devant lui ? On pourrait continuer comme ça longtemps, faisant la part belle aux "complotistes" qui n’admettront jamais qu’une figure emblématique du XXe siècle puisse être assassinée pour... rien.

Pourtant, la mode est favorable aux anticomplotistes, ceux qui défendent les conclusions de la commission Warren mandatée au lendemain du meurtre par le président Johnson qui conclut à un seul tueur, sans complice. Leur principal argument : "Comment voulez-vous qu’un tel secret, qui aurait impliqué tellement de gens, puisse rester quarante-trois ans sans qu’un membre du "complot" ne sorte un livre à sensation, alors que les frasques sexuelles de Washington ne restent pas secrètes plus de quarante-trois heures ?". On peut aussi se demander comment Rubby a pu arriver à la minute près au commissariat de Dallas pour tuer Oswald alors qu’il venait de faire la queue longtemps à la poste, sans marquer de nervosité, récupérant sa monnaie, sans être informé que le transfert d’Oswald venait de voir son itinéraire modifié.

Les complotistes sont souvent des convaincus de la première heure, on le serait à moins avec une telle avalanche de présomptions : Lee H. Oswald est un ancien Marine à qui l’on a appris à parler russe, qui devient communiste exilé en URSS et qui revient en Amérique, les symptômes types d’un agent de la CIA. Ses liens avec les anti-Castro sont archiprouvés, son tir extraordinaire effectué par un fusil qui n’était pas adapté n’a jamais pu être reproduit, quantités de preuves ont disparu, etc. Là encore, les indices ne peuvent qu’être survolés. Ils ont également beau jeu, ces « conspirationnistes » d’avancer les mobiles de cette solution « évidente » du mystère Kennedy : les Etats-Unis sont en guerre au Vietnam et la guerre, c’est un business. Kennedy voulait arrêter la guerre, il signe son arrêt de mort. On parlera du « complexe militaro-industriel », de la mafia dont Joe Kennedy, le père, était si proche, du FBI bien sûr, de la CIA évidemment.

La dernière thèse avancée est celle des cercles concentriques. Au milieu, il y a un problème. Il s’appelle John Kennedy ou encore Robert Kennedy, le frère et ministre de la Justice du président, très impliqué dans sa lutte contre la mafia, assassiné moins de cinq ans plus tard. Le premier cercle est un petit ensemble de gens sans grands pouvoirs, déçus, meurtris par l’épisode de la Baie des Cochons, fiasco d’une opération visant à éliminer Castro à Cuba, dont Kennedy devra s’excuser. Ce premier cercle est alimenté de gens qui pensent que Kennedy est un dégonflé face aux communistes, de paumés, de voyous fanfaronnant un geste d’éclat. Le deuxième cercle se constitue de gens introduits dans des milieux interlopes divers : indics du FBI, copains de mafieux, porte-flingue de petits producteurs de pétrole. Les liens sont plus ou moins distendus avec les milieux que Coluche appelait « les milieux autorisés ». Le troisième cercle est celui du pouvoir d’action : agents organisateurs de la CIA, hommes d’affaires locaux, dirigeants de lobbies para-militaires anticastristes. Le quatrième cercle est celui des corps constitués, des vrais décideurs : J. Edgar Hoover, resté un demi siècle à la tête du FBI, le vice-président Johnson, Allan Dules de la CIA, etc.

La thèse complotiste a consisté en une inversion des cercles, en imaginant comme dans la BD  XIII  un inconnu puissant appuyant sur un bouton placé sur un bureau en haut d’une tour de New York ou de Hong Kong. L’effet domino a peut-être fonctionné dans l’autre sens : quelques individus ont lancé un défi hallucinant, une (ou plusieurs) têtes brûlées ont relevé le défi, quelques individus-relais en ont forcément un écho, se mêlent aux pistes avant, aux enquêtes ensuite. Les « milieux autorisés » en ont forcément eu vent à leur tour et ont laissé faire, s’amusant à laisser les pistes se noyer dans un entrelacs d’informations et d’intoxications.

La théorie du complot a de beaux jours devant elle. La rumeur aussi, qui ira jusqu’à dire que Kennedy vit encore sur une île déserte (il serait très diminué), que les hommes qui ont marché sur la Lune étaient des condamnés à mort à qui on offrait une chance, qu’il n’y avait pas d’avion tombé sur le Pentagone le 11 septembre. Certains crétins iront jusqu’à dire que Bush, dont le père était à Dallas le 22 novembre 1963, a fait la guerre en Irak pour une question d’approvisionnement en pétrole des Etats-Unis, qu’il n’y avait même pas d’armes de destruction massive... On aura tout vu, depuis ce pâle soleil d’automne 1963, à Dallas, au Texas.



10 réactions


  • Lui (---.---.178.61) 24 novembre 2006 13:37

    On connait la vérité sur ce qu’il s’est réellement passé, notamment depuis la déclassification des documents secrets dans les années 90.

    Documentez vous avant d’écrire des articles passéistes qui n’apportent rien. Les enquêtes sèrieuses existent il suffit de les chercher. Si vous attendez qu’elle passent au 20 h ou au Figaro magazine vous pouvez attendre...

    Nombreux sont les experts qui se sont intéressés sur le sujet depuis 40 ans. Il sont faciles à trouver.

    Et bon sang arrétez avec vos « théories du complot ».

    Désolé de vous décevoir, mais oui les complots existent comme ils ont toujours éxisté.

    Le monde n’est pas celui que vous croyez.


  • veda (---.---.37.10) 24 novembre 2006 17:02

    commission Warren hier , commission Zelikov après le 9-11-2001

    L’histoire fonctionne toujours aussi bien...


  • L'enfoiré L’enfoiré 24 novembre 2006 18:01

    Je me souviens parfaitement de l’événement et de ce que je faisais alors. J’étais étudiant, je sortais d’un théâtre et dans la rue, les journeaux se vendaient comme des petits pains. Ce n’a pas été à la stupeur du plus récent 11-septembre, mais cela a marqué. Pour sûr. La commission Waren, c’était du bidon. Les mystères se sont épaissis au fur et à mesure. Je ne sais si l’explication se trouve dans des archives secrètes et qu’il y aura prescription. Des remakes de JFK sortiront encore.


  • (---.---.113.30) 24 novembre 2006 18:05

    Les lignes suivantes se lisent comme un guide et une recommandation à manger une pomme à Dallas Texas.

    Ma documentation crue de transcription et d’écriture de cet ancien officier de la USmarine est certainement sur le chemin : Warren Commission Exhibit No. 912

    My draft-transcription and handwriting documentation of this former Navy petty officer is definitely on the way

    >><<

    Nov 3 1959

    I, Lee Harvey Oswald, do hereby request that my present United States citizenship be revoked.

    I opposed in person, at the consulate office of the United States Embassy, Moscow, on Oct. 31rst , for the purpose of signing the formal papers to this effect. This legal right I was refused at that time.

    I wish to protest against this action, and against the conduct of the official of the United States consulate service who acted on behalf of the United States government.

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    • (---.---.113.30) 24 novembre 2006 18:08

      Nov 3 1959

      I, Lee Harvey Oswald, do hereby request that my present United States citizenship be revoked.

      I opposed in person, at the consulate office of the United States Embassy, Moscow, on Oct. 31rst , for the purpose of signing the formal papers to this effect. This legal right I was refused at that time.

      I wish to protest against this action, and against the conduct of the official of the United States consulate service who acted on behalf of the United States government.


  • Matozzy (---.---.52.70) 24 novembre 2006 22:53

    Article plein d’ironie qui devrait faire réfléchir tout le monde. Malheureusement, certains le prendront sans doute pour une remise en cause de leurs croyances, alors qu’il ne fait qu’appuyer le bon sens.

    La question n’est pas de savoir, mais de comprendre...


    • Prosper Prosper 24 novembre 2006 22:58

      Merci, enfin un encouragement. « Il ne s’agit pas de savoir mais de comprendre » : c’est exactement ça. Bravo. Merci également de me faire réfléchir pour faire mieux la prochaine fois


  • Rayan (---.---.211.39) 25 novembre 2006 04:55

    En s’en fou des Kennedy En s’en fou des Kennedy En s’en fou des Kennedy En s’en fou des Kennedy En s’en fou des Kennedy


  • Michael Collins Piper (---.---.202.94) 28 novembre 2006 18:27

    L’adresse suivante devrait vous être utile :

    http://www.serendipity.li/zionism/final_jgmt_reviews.htm

    Comment n’avez-vous pas compris plus tôt ?


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