jeudi 4 novembre 2010 - par Surya

A quand la démocratie en Birmanie ?

Le 7 novembre 2010 se tiennent en Birmanie des élections, les toutes premières depuis vingt ans. Faut-il voir dans cette initiative de la junte militaire l’avancée démocratique tant attendue, ou ces élections ne sont qu’une pitoyable mascarade démocratique ? La junte au pouvoir, qui a promulgué en mars 2010 de nouvelles lois pour encadrer ces élections, a soigneusement verrouillé les campagnes électorales des partis d’opposition autorisés à se présenter. Et pendant ce temps, Aung San Suu Kyi est toujours assignée à résidence, son parti a été dissous, des milliers de prisonniers politiques croupissent toujours en prison, beaucoup y meurent des suites des mauvais traitements, les minorités ethniques subissent toujours une répression sévère et vivent dans des conditions humanitaires effroyables… Et puis il y a les menaces, les intimidations… Personne n’est dupe concernant ces élections mais, visiblement, la junte s’en fiche.

Quoi de plus normal dans un pays démocratique que l’annonce de la tenue d’élections ? Tambour battant, parfois dans une atmosphère festive, les différents partis politiques de la majorité et de l’opposition se mettent alors en campagne, chaque candidat exposant son programme et ses ambitions à un public d’électeurs informé et avisé, qui n’a que l’embarras du choix. On appelle cela des élections libres, démocratiques et équitables.

Quoi de plus surprenant que des élections dans un pays comme la Birmanie, pays soumis depuis 1962 à la dictature d’une junte militaire intraitable et violente ! Cela faisait vingt ans que cela n’avait pas eu lieu. Vingt ans à espérer une ouverture vers un peu plus de démocratie, vingt ans à espérer voir la situation terrifiante du pays s’améliorer enfin. La tenue d’élections ne devrait donc être qu’une bonne nouvelle. D’ailleurs, on serait presque étonnés que des élections aient lieu à nouveau, après la gifle de celles de 1990 durant lesquelles la junte, après le triomphe incontestable de la Ligue Nationale pour la Démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi qui avait obtenu 82% des voix, avait catégoriquement refusé de céder le pouvoir. S’ensuivit alors une brutale répression dans les rangs de la LND, destinée à empêcher le parti de former le gouvernement auquel il avait droit. A l’époque, l’opposante birmane était déjà assignée à résidence, et ce depuis le 20 juillet 1989. Elle resta emprisonnée jusqu’en juillet 1995, où elle fut provisoirement libérée. De nouveau arrêtée en septembre 2000, elle fut privée de liberté jusqu’au 6 mai 2002. C’est alors que le 30 mai 2003, alors qu’elle sillonnait le pays pour prononcer des discours, son convoi fut attaqué dans le village de Depayin et elle réchappa de justesse à une tentative d’assassinat dans laquelle soixante dix membres de son parti furent tués. Elle parvint à s’échapper mais fut arrêtée juste après, et encore une fois assignée à résidence. Aung San Suu Kyi n’a plus connu un seul jour de liberté depuis cette date. Les prisonniers politiques, quant à eux, subissent torture et mauvais traitements divers dans des prisons dont ils n’ont guère espoir de sortir un jour, tandis que les minorités ethniques sont victimes de harcèlement, de répression, d’exactions et d’attaques meurtrières durant lesquelles leurs villages sont brûlés et leurs récoltes détruites, ce qui les oblige à fuir, parfois clandestinement à l’étranger. La situation sanitaire du pays est catastrophique, l’OMS l’ayant classé au 190ème rang mondial sur 191, le pays connaît un des plus forts taux d’analphabétisme de la planète, et le travail forcé, y compris pour les enfants, y est institutionnalisé.

Pourquoi et comment la Birmanie a-t-elle sombré dans ce cauchemar actuel ? Pour rappeler très brièvement quelques faits historiques, le pays fut colonisé par les Anglais au dix neuvième siècle, puis occupé par les Japonais de 1942 à 1944. Il obtint finalement son indépendance en 1948, grâce à l’action de ceux que l’on nomma les « Trente camarades », que dirigeait le général Aung San, le père d’Aung San Suu Kyi, aujourd’hui considéré comme un héros national. Il fut assassiné en juillet 1947 alors que sa fille avait à peine deux ans, et ne connut donc pas la Birmanie indépendante et démocratique. Or, durant la colonisation, les minorités ethniques étaient du côté des Anglais. Après l’indépendance, alors que le pays s’enlisait dans de graves conflits armés avec certaines de ces minorités ainsi que les communistes, les militaires prirent le pouvoir lors d’un coup d’état le 2 mars 1962. Ils ne l’ont plus jamais rendu depuis.

En 1988, Aung San Suu Kyi, mariée à un Britannique, rentra en Birmanie pour rester au chevet de sa mère. C’est en mars de cette même année que débutèrent d’immenses manifestations pour réclamer le retour à la démocratie. Le mouvement connut son apogée en août avec des manifestations rassemblant des millions de personnes, qui furent très violemment réprimées. Il y eut entre 3000 et 4000 morts durant la seule journée du 8 août 1988 ! La « National League for Democracy » d’Aung San Suu Kyi fut alors fondée en septembre 1988. C’est également durant ce mois de septembre 1988 que la junte changea le nom du pays, qui devint le « Myanmar », et celui de la capitale, qui se nomma depuis lors Yangoon. Ils ne s’arrêtèrent d’ailleurs pas là et décidèrent en novembre 2005 de déplacer la capitale, qui se trouve désormais à Naypyidaw et non plus à Rangoon. Rebelote, en octobre dernier, le nom du pays a de nouveau été légèrement modifié, et son drapeau et son hymne national ont été changés. La situation politique et économique du pays ne cessant de se dégrader, l’ONU inscrivit la Birmanie à l’ordre du jour permanent du conseil de sécurité en septembre 2006.

Tout le monde se souvient de la « révolution safran » de septembre 2007 durant laquelle des moines et nonnes osèrent se rassembler et manifester dans la rue, entraînant avec eux une partie de la population, et durant laquelle s’est illustrée l’organisation de désobéissance civile « Génération 88 », créée dans la clandestinité en 2006 par d’anciens étudiants descendus dans la rue en 1988. Le couvre feu fut proclamé et, là encore, comme en 1988, la répression fut féroce, il y eut de nombreux morts et des centaines de personnes furent arrêtées et emprisonnées. Le nombre de prisonniers politiques en Birmanie a doublé depuis la révolution safran, et continue de croître. (1) Ce sont les membres de « Génération 88 » qui ont écopé des plus lourdes peines, certains d’entre eux ayant été condamnés à soixante cinq ans d’emprisonnement ! (2) S’ils ne bénéficient d’aucune libération anticipée, ces activistes, ainsi que de très nombreux autres prisonniers politiques, passeront le restant de leurs jours en prison.

En 2008, alors que le cyclone Nargis venait de raser le pays, qu’on déplorait plus de 130 000 morts et que la population survivante était totalement sinistrée, les généraux au pouvoir décidèrent de maintenir, comme si de rien n’était, le référendum annoncé quelques mois plus tôt dans le but d’approuver la nouvelle constitution du pays, qui remplaçait celle de 1988, qui remplaçait celle de 1974... Bref, la nouvelle constitution de 2008 fut ratifiée, avec 92% de votes favorables. Un résultat bien évidemment très contesté.

Cette nouvelle constitution a été élaborée sans que l’opposition n’ait son mot à dire, et le référendum a été tenu dans le cadre de ce que la junte appela « feuille de route vers la démocratie », qui incluait également l’organisation de nouvelles élections en 2010. D’abord prévues pour se tenir le 10 octobre (10/10/10, numérologie oblige), et à moins d’un changement de dernière minute, les élections auront finalement lieu le 7 novembre.

Il y a tout lieu de penser que la « feuille de route » de la junte, qui annonce l’avènement d’une « démocratie disciplinée et florissante » (allez donc savoir ce qu’ils entendent par là !), est déjà sérieusement froissée. Il n’est pas nécessaire de se visser deux grosses loupes devant les yeux pour voir que ces élections ne sont qu’une parodie de démocratie destinée à légitimer par les urnes le pouvoir en place, déjà renforcé par la nouvelle constitution de 2008, et probablement aussi donner le change à la communauté internationale qui, faute de pouvoir réellement agir, met au moins un point d’honneur à réagir. On se doute bien que le pouvoir en place a pris ses précautions, n’ayant pas l’intention de subir un second camouflet comme ce fut le cas lors des élections de 1990, les premières depuis le coup d’état de 1962. Alors, pour s’assurer la victoire, cinq nouvelles lois électorales ont été adoptées pour l’occasion. L’une d’elle annule purement et simplement le résultat des précédentes élections de 1990. Comme si elles n’avaient jamais eu lieu. Une autre loi interdit à toute personne étant actuellement, ou ayant été dans le passé, emprisonnée pour des raisons politiques d’appartenir à un parti politique. L’organisation Info Birmanie note que de rapides procès ont récemment été faits à des opposants, faisant d’eux des prisonniers politiques et les rendant par conséquent inéligibles et interdits de droit de vote. On dirait bien qu’il est vain d’espérer quoi que ce soit pour les prochaines élections si l’on est un opposant au régime militaire. L’organisation parle également d’intimidation de la part d’agents de renseignements et de menaces, et révèle que le parti de la junte sillonne le pays pour promettre aux électeurs, notamment les membres de minorités ethniques, de leur accorder des avantages, ou pour leur offrir des cadeaux, en échange de leur adhésion au parti, et donc de leur vote. Pire, de nombreuses personnes ont été contraintes par la force de prendre leur adhésion, et ont ensuite été prises en photo.

Sont désormais également interdits de vote les religieux, les journalistes et les syndicalistes. De plus, le contrôle de la presse et la censure en général se sont renforcés depuis l’annonce de la tenue des élections. Le parti de la junte, évidemment, a droit de posséder son propre journal, sans qu’aucune restriction n’entrave la publication de ses articles. Concernant les campagnes électorales elles mêmes, les lois prévoient désormais des restrictions de la liberté d’association et de réunion. En conséquence, les partis sont tenus de demander l’autorisation de la commission électorale (qui accorde également l’autorisation d’inscription aux élections) pour obtenir le droit de faire un discours ou d’organiser le moindre rassemblement. Certains membres de partis se sont fait agresser alors qu’ils faisaient campagne.

Plusieurs pays ont publiquement réagi à ces nouvelles lois. Info Birmanie cite notamment la Grande Bretagne, le Canada, les Philippines qui les ont qualifiées de « farce », et les Etats-Unis qui considèrent que ces élections sont une parodie de démocratie, et qui les ont dénoncées le 30 septembre dernier comme étant une action « unilatérale, anti-démocratique et illégitime mise en place par le SPDC afin de légitimer son règne militaire à travers un processus électoral vicié. » (3)

Les personnes ayant été durant leur vie en contact avec des étrangers n’ont plus le droit de briguer un mandat électoral non plus. Aung San Suu Kyi, qui a été mariée à un Britannique (décédé dans les années 90 sans qu’elle ait pu le revoir) est donc particulièrement visée et touchée par ces nouvelles lois, et semble, du moins pour l’instant, définitivement écartée de la vie politique du pays. En mars, la LND a annoncé qu’elle annulait sa participation aux élections du 7 novembre, en raison du caractère « inéquitable et injuste » des nouvelles lois. De plus, la LND était supposée exclure Aung San Suu Kyi de ses rangs sous peine d’être dissoute ! Ils ont évidemment refusé de le faire, et en avril, le parti a déposé une requête devant la Cour Suprême pour faire annuler cette disposition. La Cour a rejeté la requête début mai. La LND, premier parti d’opposition, est donc officiellement dissoute. D’autres partis ont connu le même sort, ou de grandes difficultés à assumer les frais d’inscription très élevés pour la participation aux élections de leurs candidats (4). Le seul parti qui tienne la route pour ces élections est bien évidemment celui de la junte, l’USDP (5), qui est en fait un nouveau parti mené par le Premier Ministre, qui dispose d’un budget faramineux et qu’il est impossible de critiquer dans la presse, l’article soumis étant systématiquement refusé par le comité de censure.

D’après la loi électorale, un quart des sièges seront réservés aux militaires. Et pour le reste ? Récemment, de nombreux hauts gradés de la junte ont officiellement quitté l’armée pour se présenter en tant que civils... Si la junte gagne ces élections, et comment pourrait-elle les perdre, elles n’auront servi qu’à asseoir un peu plus encore son pouvoir, tout en se donnant un petit air de légitimité aux yeux de la communauté internationale, et l’impression d’avoir consolidé ce pouvoir non par la force, mais par un processus démocratique. Les généraux ont d’ailleurs l’air rompus à ce genre d’exercices de manipulations, ayant par exemple entamé en 2000 avec Aung San Suu Kyi des « discussions préalables à l’instauration d’un dialogue » !  Dès le départ, les dés sont donc pipés.

La Birmanie appartient à l’ASEAN depuis le 1er janvier 1998. Le problème avec cette organisation est que d’une part certains pays membres ont choisi de privilégier les relations économiques avec la Birmanie au détriment du reste, et d’autre part l’ASEAN a de toute façon pour principe la non-ingérence dans les affaires intérieures de ses pays membres.

D’autres pays du monde protestent haut et fort au sujet de la situation politique et humanitaire du pays, mais l’on se demande parfois à quoi sert de protester, s’indigner ou déplorer, même haut et fort, comme ce fut le cas lorsque la révolution safran fut très brutalement réprimée, ou lorsque la junte refusa l’aide humanitaire internationale au moment du cyclone, si aucune réelle pression au niveau mondial n’est faite pour contraindre un pouvoir dictatorial à démocratiser le pays qu’elle a asservi. Ce qui est sans doute plus facile à dire qu’à faire, néanmoins c’est là tout le problème de la définition, des limites, et du bien fondé de la non-ingérence des Etats. Le principe même d’appliquer des sanctions économiques, surtout dans un pays déjà exsangue, fait évidemment débat, et concernant la Birmanie en particulier, très peu de pays appliquent des sanctions. C’est le cas des Etats-Unis, qui ont d’ailleurs récemment durci leurs sanctions politiques et économiques après avoir tenté sans succès une ouverture avec le régime birman. L’Europe, quant à elle, si elle limite ses relations avec la dictature militaire, n’est pas très regardante sur les investissements privés.

Personne, évidemment, dans la communauté internationale, n’est dupe quant à la légitimité de ces élections et à leur probable résultat, mais certains observateurs considèrent qu’il vaut mieux cela que rien du tout. Cependant, la Birmanie, où se renforce visiblement le pouvoir dictatorial qui la ronge depuis quarante huit ans, donne plus l’impression de s’enfoncer chaque jour un peu plus, que de s’acheminer, même très lentement, vers la démocratie. La reconnaissance par la communauté internationale du résultat des élections sera déterminée par trois critères indiquant à ses yeux que la junte a l’intention, malgré tout, de paver le chemin vers la démocratie :

  • « La libération de tous les prisonniers politiques
  • La cessation des attaques contre les groupes ethniques
  • Le dialogue avec toutes les parties prenantes pour une révision de la constitution.  » (6)

Difficile d’y croire, même s’il arrive parfois à la junte de libérer quelques prisonniers politiques, histoire de prouver à la communauté internationale sa bonne foi, et même si la junte a décidé de ne pas poursuivre les dirigeants de la LND en liberté s’ils continuent leurs activités politiques, malgré le fait que le parti est désormais illégal.

On parle beaucoup en ce moment de la libération imminente d’Aung San Suu Kyi, qui devait de toute façon avoir lieu après les élections, avait bien précisé la junte. Ayant purgé sa peine, l’opposante devrait normalement être remise en liberté le 13 novembre prochain. Comment Aung San Suu Kyi, qui a passé quinze longues années assignée à résidence, qui a reçu un grand nombre de prix internationaux, le plus prestigieux étant le Prix Nobel de la Paix en 1991 pour récompenser sa lutte non violente (elle puise ses influences dans les philosophies et les écrits du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King Jr), et qui a été faite Citoyenne d’Honneur de plusieurs villes, dont Paris en 2004, pourra-t-elle, une fois libérée, recommencer à lutter efficacement et légalement pour la démocratisation de son pays, puisqu’en vertu des nouvelles lois, son engagement politique sera désormais contraire à la constitution ? L’ouverture passera obligatoirement par une révision de cette nouvelle constitution. « La clé réside dans le dialogue : un dialogue sous l’égide de l’ONU, qui rassemblerait les responsables militaires, les représentants de l’opposition démocratique et ceux des minorités ethniques. » écrit sur son site Info Birmanie. (7)

Que compte faire la junte si, malgré toutes les précautions prises, elle venait tout de même à perdre les élections ? Et si elle les gagne, le pays va-t-il se refermer encore plus sur lui-même ? Bien entendu, les observateurs et média internationaux ne seront pas tolérés lors de ces élections, pour lesquelles certains activistes ont lancé des appels au boycott. Des jeunes ayant distribué des tracts appelant au boycott ont récemment été arrêtés et des média gouvernementaux ont proclamé en septembre que les personnes qui ne comptaient pas voter étaient « trop stupides pour profiter de la démocratie ». De quelle démocratie parlent-ils ? De la « démocratie disciplinée et florissante » qu’ils comptent mettre en place ? Combien de mois ou d’années faudra-t-il encore attendre pour voir enfin le retour de la démocratie, la vraie, en Birmanie ?

(Source des informations de cet article : articles de presse divers, site de l’organisation Info Birmanie et divers organismes cités en liens ci-dessous.)

Notes.

En raison de manque d’informations en Français, les liens intégrés dans certaines de ces notes sont en anglais.

  • (1) Il y a actuellement en Birmanie 2193 prisonniers politiques, dont 257 moines.
  • (2) « Génération 88 » n’est pas un parti politique mais une organisation, très influente auprès de la population, et donc très redoutée par le pouvoir militaire. A ne pas confondre avec le « 88 Generation Students », un parti politique, crée en 2005, qui a des liens étroits avec la junte. D’autre part, Aye Lwin, un autre étudiant ayant participé au soulèvement populaire de 1988, mène un parti politique, le « Union of Myanmar Federation of National Politics », qui est lui aussi pro-junte (étonnant, tout de même, vu que ce sont des manifestants de 1988 qui ont créé ces partis !) et participera aux élections. Pour l’anecdote, Aye Lwin est le frère de Ye Tun, fondateur de « 88 Generation Students ».
  • (3) SPDC  : nom officiel de la junte, signifie « State Peace and Development Council ». C’est donc le SPDC qui a élaboré les nouvelles lois électorales et qui contrôle tout le processus des élections.
  • (4) L’équivalent de 500 $. Ce qui fait environ 355 euros, une somme énorme en Birmanie.
  • (5) USDP  : Signifie « Union Solidarity and Development Party ». Le nom officiel de la junte.
  • (6) Ces trois critères sont énoncés exactement dans ces termes sur le site de l’organisation Info Birmanie, et ont été repris tels quels dans cet article.
  • (7) Source : Les Nouvelles de Birmanie, édité sur le site d’Info Birmanie, numéro de septembre 2010.

Quelques liens.



25 réactions


  • asterix asterix 4 novembre 2010 10:34

    Et pendant ce temps-là TOTAL...
    Et tout le teck qui s’écoule par la Thaïlande ?
    Et le Jade qui file en Chine...
    Et les rubis dans les comptoirs indiens...


  • Ronald Thatcher rienafoutiste 4 novembre 2010 11:36

    c’est quoi cette marotte de certains à toujours vouloir le bonheur des autres...

    Imposer la démocratie dans des pays qui ne l’ont jamais connu est ridicule et dangereux (voir l’Afganistan« ) !
    Il y a tellement de différences de mentalité entre l’Asie et l’occident, d’incompatibilités, de rejet de notre style de vie que la junte militaire, un peu comme en Turquie, devient la garante de l’ordre et du respect des lois.
    En 1996, la dictature militaire a lancé une campagne de promotion pour encourager le tourisme et augmenter ainsi l’entrée de devises qui lui font cruellement défaut. La leader de l’opposition, Aung San Suu Kyi, s’est élevée contre cette campagne de développement touristique. Pourquoi ?

    Le Myanmar est sous régime politique socialiste, à la Russe, il en est ainsi... je ne crois pas que la »démocratie« à l’occidentale soit la liberté pour le peuple ; comme en URSS, les plus nantis et les responsables politiques seront les seuls bénéficiaires de l’ouverture au marché de leur économie.
    Dans des pays qui n’ont pas la même notion du temps que l’occident et son rythme effréné stupide, si  »démocratie" politique il doit y avoir, elle s’installera en prenant son temps sans accoups ni violences... et ce n’est pas Aung San Suu Kyi, toute prix nobel de la paix qu’elle est, qui y changera quoi que ce soit !


    • amipb amipb 4 novembre 2010 11:45

      Vous avez raison, à partir du moment où le Myanmar (appellation décriée par les birmans et imposée par la junte au pouvoir) est sous politique socialiste, son régime ne peut être que parfait.

      On se demande pourquoi un grand nombre de personnes a manifesté en 2007, au péril de leur vie.

      Vous justifiez donc l’emprisonnement d’une personne ayant pourtant remporté les élections, et vous annoncez également savoir mieux que le peuple birman ce qui peut être bon pour son pays. Comparer la Birmanie et la Turquie, alors qu’il n’y a aucun fondamentalisme religieux dans cette région du globe, c’est vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

      Les défenseurs des dictatures communistes ne reculent décidément devant aucun paradoxe !

      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/mobilisation-des-tibetains-en-83709?debut_forums=0#forum2737416


    • nusquama nusquama 4 novembre 2010 12:55

      Eh bien pour l’instant la démocratie à l’occidental est bien mieux que la dictature à l’asiatique ! C’est facile de parler derriere son écran bien au chaud, sans souci de savoir si ses mots vont avoir un quelconque danger pour soi meme.... 


      Je suis marié avec une birmane, et croyez moi, ce qui se passe en birmanie est intolérable. Certes, imposé le systeme occidental en asie est stupide ( vaudrait mieux faire l’inverse ! ), certes le temps n’est pas le meme, mais la dictature qui sevit là bas, est tout simplement intolérable ( et oui je repete ce mot intolerable ). Quand j’ai discuté avec des personnes de la génération 88 qui ont été emprisonné, certains torturé ou violé, d’autre emprisonné pour avoir hebergé un ami « politicien », d’autre mis en prison pour avoir aidé des personnes touché par le cyclone nargis ( pres de 200 000 morts), ou quand je vois que la junte mets plus 98% des revenus de l’etat dans leurs poches, alors je le redis c’est INTOLERABLE. 

      Quand je vois que vous dite que la junte devient la garantie de l’ordre et du respect, je le dis aussi c’est INTOLERABLE. Alllez faire un tour en birmanie, vivez avec eux, toucher leurs peurs et leurs misères, et ensuite vous essaierez de reflechir à vos propos...


      Je vomis de ces discours de ces nantis qui donnent des leçons chaudement installé dans le pays des droits de l’homme...



    • Ronald Thatcher rienafoutiste 4 novembre 2010 12:55

      la « démocratie » à l’occidentale, où l’argent et les affaires remplacent l’armée ou le « guide », ne s’impose pas, sinon c’est une dictature...

      quand on entend tout ces défenseurs des droits, vedettes, peoples... qui de leur salon pense savoir quoi que ce soit du puzzle conjoncturel de ce pays, on se dit que l’humanitaire et le caritatif n’est finalement pour ces neuneus qu’un moyen de faire leur propre promotion et c’est dégeulasse.

      J’y ai passé 15 jours en 2008, en transit, et cette image que donne les médias ne m’a pas du tout sautée aux yeux... le Myanmar est avant tout un peuple soudé et fier, paisible, avenant et serviable, respectueux des anciens et des coutumes, soucieux du respect de la religion bouddhiste, et pas une foule révolutionnaire près à vendre son âme pour le droit de voter quel escroc va serrer la corde à leur coup et piller leur sol...


    • Surya Surya 4 novembre 2010 13:31

      rienafoutiste vous faites deux erreurs dans ce post.

      - la Birmanie a bien connu un régime de type démocratique, mais très brièvement, entre 1948, date de son indépendance, et 1962, date du premier coup d’état.

      - deuxièmement, la junte actuelle n’est pas la même que celle qui a pris le pouvoir en 1962, et qui était socialiste en effet. Celle de maintenant a pris le pouvoir (également par la force ça va de soi) en 1988 au moment du premier soulèvement populaire et n’est plus qualifiée par les observateurs internationaux de socialiste. Than Shwe, lui, est au pouvoir depuis 1992.

      - Ce n’est certainement pas en trafiquant dès le début une campagne électorale et en verrouillant des élections que la démocratie s’installera, même en prenant son temps. Ou alors on y sera encore au siècle prochain.

      Après, vos opinions ne sont évidemment pas discutables, car s’il vous plait de penser que le peuple birman est heureux et serein, libre à vous de le faire, et de commettre ainsi à mon avis une troisième erreur. Mais j’ai tout de même envie de vous répondre : c’est quoi cette marotte de certains à toujours refuser aux autres le droit au bonheur ?


    • Gabriel Gabriel 4 novembre 2010 13:45

      Ce n’est même pas le droit au bonheur qui somme toute est illusoire, mais le droit de pouvoir librement s’exprimer et de choisir sa destinée. Mais ça, aucun gouvernement totalitaire ne peut l’admettre, qu’ils s’agissent de militaires, d’extrémistes de droite comme de gauche. Leur maxime étant : « Faites ce que je dit mais pas ce que je fait » Quant à Aung San Suu Kyi, elle à la grandeur d’un Mandela ou d’un Lech Valesa. Ce sont des gens comme cela qui font progresser la liberté, l’humanité. N’en déplaise aux férus des défilés au pas de l’oie et au bras tendu.


    • easy easy 4 novembre 2010 15:24

      @ Rienafoutiste

      ’’’’’’’’ Quand on entend tout ces défenseurs des droits, vedettes, peoples... qui de leur salon pense savoir quoi que ce soit du puzzle conjoncturel de ce pays, on se dit que l’humanitaire et le caritatif n’est finalement pour ces neuneus qu’un moyen de faire leur propre promotion et c’est dégeulasse. «  »«  »« 

      Ca doit faire, si j’ai bien compté, 548 377 fois que j’entends ce commentaire.
      Que les Français, n’ayant pas à ramper dans la gadoue en viennent à réfléchir depuis leur pantouffles, ne les empêche ni d’être de bon droit de le faire, ni de le faire bien.
      Il est d’ailleurs possible qu’on rélféchisse mieux au frais que sous la mitraille.


      C’est une chance que des gens nantis (mais de la classe populaire) n’aient pas perdu leur capacité d’empathie. [contrairement aux EU où il n,’y a jamais eu de classes sociales, il reste en France des frontières de classe que la Révolution n’a pas fait totalement disparaître. Contairement aux EU, en France, c’est la classe populaire qui porte seule, ou presque seule, le sens du partage].


      Pour un Karen, je crois que c’est un miracle de voir des Occidentaux, parler de leur drame autour d’une bière ou d’une tasse de thé.
      Quant aux effets de notre compassion pour les souffrances des lointains, ils ne peuvent qu’être sourds et de très lent effet. S’il suffisait de dire entre deux rots que c’est dégueulasse pour qu’un enfer devienne un paradis, ça se saurait.


      L’effet de notre compassion est minime. Mais il joue dans le bon sens. Il se pourrait même qu’il soit plus efficace en étant faible mais durable que s’il était puissant et passager.



      Je trouve aussi que les Occidentaux vont trop vite à croire que la démocratie est la panacée du Monde. L’égalitarisme est loin d’intéresser la moitié de la Planète. Mais aux Français, la démocratie apparaît comme étant à ce jour, et malgré leurs déboires, la seule forme d’organisation sociale ne conduisant pas à des tortures, à des emprisonnements politiques, à des génocides.

      Les Birmans n’ont probablement pas tous le fantasme d’une démocratie à la Française mais ils sont assurément très nombreux à en avoir marre des militaires. Heureusement que les Français compatissent et se précipitent avec ce qu’ils ont sous la main : couverture, démocratie, Sophie Marceau, crème solaire, Delon et stylo Bic. On offre ce qu’on a, qu’on trouve valable et qu’on pense qui ferait plaisir de recevoir. Voilà tout. 

      Un Karen, rétabli dans sa dignité, assuré sur des champs, entouré de sa famille, qui nous verrait à la télé manifester en hurlant la mort, il dirait, entre deux rots, qu’il faudrait nous envoyer d’urgence des mangues, un régime de banane, de la poudre de riz, des éventails et des nattes. Ce sera proposé de bon coeur et ce sera une bonne chose.






       »«  »«  »«  »« et ce n’est pas Aung San Suu Kyi, toute prix nobel de la paix qu’elle est, qui y changera quoi que ce soit ! »«  »«  »«  »«  »« 


      Oh que si !
      Gandhi, Mandella et elle ont tous les trois considéré qu’il fallait, quand on ne dispose pas de force de frappe, travailler sur la durée. C’est à dire répéter inlassablement, chaque matin »Ce régime n’est pas bon" A force, cette litanie pénètre tous les esprit et le fruit tombe tout seul et définitivement.


    • Surya Surya 4 novembre 2010 18:18

      Easy excusez moi, je voulais plusser votre commentaire ci dessus, et je l’ai moinssé par erreur ! Si la rédaction peut annuler mon vote négatif, ce serait bien.


  • Ronald Thatcher rienafoutiste 4 novembre 2010 14:42

    Surya...

    cet exemple de démocratie à partir de 1948 jusqu’à l’arrivée du gouvernement militaire de Ne Win en 1958, a été marqué par la désintégration du pays au mains de divers groupes rebelles, les montagnards, les musulmans du Rakhine, les Môn, les armées privées, les dacoits, même la force chinoise anticommuniste, et les mutins en tous genres... la porte ouverte à toutes les dictatures...

    C’est en cela que ma comparaison avec la Turquie et le protectorat des institutions par les militaires allait dans ce sens...

    Mais bien sûr qu’il serait mieux que la junte se retire et respecte et protège un gouvernement démocratiquement élu par le peuple...

    Mais pour cela il faut un consensus de la population, et pas des déchirements entre courants politiques ; le seul consensus apparent du peuple actuellement est un rejet étouffé de la junte, mais une révolte ne fait pas une politique et les militaires ne sont pas près d’être déboulonnés par des discours...


    • Surya Surya 4 novembre 2010 15:03

      Je sais en effet que la période démocratique n’a pas été de tout repos, avec des conflits armés, et que cela a forcément fragilisé le pays.

      Un consensus contre la junte, c’est déjà un bon début. Après, pour ce qui est du consensus politique, je pense que c’est justement parce qu’Aung San Suu Kyi est LA personne capable de rassembler tout le monde derrière elle, et de créer ce consensus, malgré toutes les divergences d’intérêt qui pourraient séparer les gens, notamment les minorités, qu’ils ont tout fait pour l’écarter du pouvoir, après l’avoir enfermée pendant quinze ans !!


  • Surya Surya 4 novembre 2010 15:16

    Vu à l’instant sur le site Info Birmanie, je relaye donc l’information ici :

    Appel à manifestation le dimanche 7 novembre

    15 heures Place du Trocadéro à Paris

    ______________________________

    Communiqué de presse
    Paris, le 03 novembre 2010
     

    La communauté birmane de France, l’association Info Birmanie, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et la Fédération des Pays Asiatiques pour les Droits de l’Homme organisent une manifestation pour dénoncer publiquement leur opposition à la situation politique en Birmanie.

    Le 7 novembre se tiendront les premières élections législatives depuis 20 ans mais elles ne seront ni libres, ni équitables puisque le régime militaire au pouvoir a tout mis en place pour s’assurer la victoire.

    Lire la suite...


  • easy easy 4 novembre 2010 16:17

    Selon ce que j’en ai compris, Aung San Suu Kyi n’est pas interdite de quitter la Birmanie ; au contraire, les militaires ne souhaiteraient que son départ.
    C’est elle qui, par attachement pour le combat de son père plus que pour son mari et ses enfants, aurait choisi de rester en Birmanie quitte à devoir rester enfermée chez elle.

    Ce serait alors un cas rare d’enfermement ou quasi immolation volontaire, à l’instar de Gandhi lors de l’épisode de la marche du sel.


    • Surya Surya 4 novembre 2010 17:09

      C’est tout à fait vrai, lors de sa première arrestation, la junte lui a donné la possibilité de quitter définitivement la Birmanie en échange de sa liberté, elle a refusé. C’est notamment pour cette raison que le peuple birman la respecte et lui fait confiance, parce qu’elle a mis courageusement les intérêts de son peuple avant ses intérêts personnels, exactement comme l’a fait le Mahatma Gandhi, et elle n’a pas laissé tomber le peuple birman (n’oublions pas qu’en tant que fille d’Aung San, elle est également un symbole pour le peuple birman) et sa lutte pour la démocratie.


    • Surya Surya 4 novembre 2010 17:23

      D’ailleurs quand vous dites "par attachement pour le combat de son père plus que pour son mari et ses enfants", ce n’est que votre opinion personnelle, car rien ne peut autoriser qui que ce soit à déclarer qu’elle était moins attachée à son mari et ses enfants qu’au combat de son père, (qui d’ailleurs n’était pas le même que le sien puisque lui a combattu pour l’indépendance de la Birmanie, pas contre un junte militaire violente et intransigeante). Elle a fait son devoir envers son peuple, et je suis certaine que cela a dû être très difficile pour elle de ne plus jamais revoir son mari, et de ne toujours pas pouvoir voir ses enfants. Comment pouvez vous penser une seconde le contraire ?

      Aung San Suu Kyi est une femme qui a fait preuve, et continue de faire preuve d’un courage inoui, dont peu sont capables. Elle fait en effet partie de ces personnes que l’histoire retiendra au même titre que Gandhi, ou Martin Luther King.


    • easy easy 4 novembre 2010 18:51

      Outchhh, je ne vois pas où j’ai dit qu’elle n’a pas été déchirée. Même par rapport à Gandhi, qui ne s’est pas farci autant d’années l’emprisonnement volontaire, elle le dépasse. Et comme c’est une femme et qu’une femme voit généralement à rester près de ses enfants, elle a doublé triplé d’efforts et de sacrifices.

      Mais entre ses enfants et son peuple + la mémoire de son père, elle n’a pas considéré sa vie agréable auprès de ses enfants comme prioritaire. 

      Je fais partie des rares qui soulignent qu’elle avait toute possibilité de partir ; ça se dit très peu et on préfère donner à penser qu’elle est à 100% prisonnière.
      Ce choix de subir la torture sur sa liberté, de subir la menace permanente de se faire suicider, c’est unique au Monde et je crois qu’on ferait mieux de montrer qu’elle l’a choisi.

      Et ce n’est certainement pas parce que je dis qu’elle a choisi la privation de liberté, contrairement à Mendella, que je dis qu’il faut alors la laisser se démerder. Au contraire, quand j’ai vu le bonze Thích Quảng Đức s’immoler par le feu, geste très comparable à celui de ASSKyi, il a marqué très fortement mon esprit.

      On est là tout près de la Passion du Christ. C’est très, très difficile à faire.

      Pour moi, ASSKyi c’est le top du top des femmes courageuses encore en vie.


    • Surya Surya 4 novembre 2010 19:31

       Outchhh, je ne vois pas où j’ai dit qu’elle n’a pas été déchirée. [...] elle a doublé triplé d’efforts et de sacrifices.
      Ah pardon, j’avais mal compris.

      Mais entre ses enfants et son peuple + la mémoire de son père, elle n’a pas considéré sa vie agréable auprès de ses enfants comme prioritaire.
      Peut être a-t-elle vu que ses enfants avaient une vie confortable, donc elle était rassurée pour eux, et que le peuple birman, par contre, souffrait et de plus réclamait sa présence, en tant que fille d’Aung San ?
      Peut être ne pensait-elle pas passer autant de temps en résidence surveillée ?

      On ne sait pas, elle seule connait sa propre histoire et peut expliquer ses choix. Elle a sûrement expliqué tout cela dans l’un de ses livres, mais je n’ai pas encore eu le temps de les lire, malheureusement.

      Ce choix de subir la torture sur sa liberté, de subir la menace permanente de se faire suicider,
      Et assassiner ! Même en sachant qu’elle a choisi à un certain moment de rester en Birmanie, elle n’a en tout cas pas choisi de subir une tentative d’assassinat en 2003 lors d’une de des campagnes de discours.

      Quoi qu’il en soit, elle a en effet sacrifié sa vie sans doute aisée pour se mettre entièrement au service de la démocratie en Birmanie, et son choix, qui n’appartient qu’à elle, relève du courage à l’état pur.

      Je me souviens moi aussi de ce moine qui s’est immolé, je me souviens également de ce jeune homme ouvrant sa chemise pour provoquer les militaires, comme pour leur dire : « allez y, tirez moi dessus, allez y ! » Je n’oublierai jamais ces images, qui sont celle d’actes héroïques de personnes dont le courage extraordinaire est également motivé par le désespoir total.


  • Merdusud 4 novembre 2010 19:20

    Personne ne parle de la position politique de certains réfugiés (eux aussi torturés) en opposition avec Aung San Su Kyi qui a souhaité et favorisé par son militantisme l’isolement économique de son pays. Cela a donné lieu de de violentes fâcheries avec certains de ses anciens compagnons et anciennes compagnes de lutte. Son choix a été politiquement désatreux. N’aurait-t-il pas mieux valu que les pays occidentaux et certains pays asiatiques (sans dictature militaire et ils sont peux nombreux...) aient une présence politique,économique, culturelle... rassurante pour la population qui se sent terriblement à l’abandon et moralement isolée ? 
    La structure du Manmyar ne vous rappelle-t-elle pas l’ex-Yougoslavie avec sa mosaïque de peuples et ethnies ? 
    Je ne les relèverais pas mais il y a beaucoup d’erreurs ( dont une très grossière, peut-être volantairement mensongère) dans la description de la vie de Aung san Suu Kyi. Pour la valoriser ? Il y a d’autres Héros dans ce pays qui se battent contre la dictature et pour le peuple de façon extraordinaire mais qui n’ont pas le soutient des anglos-saxons. En France nous avons à proposer que Mr. Koutchner le copain de Total pour soutenir ce peuple martyrisé comme celui du Laos, du Vietnam, du Cambodge. Curieux que tous ces pays à philosophie bouddhiste dominante soient avec une dictature militaire à leur tête ! 
    Avec Metta 


    • easy easy 4 novembre 2010 19:35

      Vous me faites penser à ceux et celles qui moinssent les commentaires (moinsser ne dit qu’une chose : je ne suis pas d’accord«  ; Ca ne dit pas ce qu’on pense)
      Si vous avez des corrections à faire, soit vous les faites soit vous ne les faites pas mais jouer à »J’ai vu une erreur, p’tet une manip« sans préciser laquelle, c’est de la coquetterie.



       »«  »«  »« Curieux que tous ces pays à philosophie bouddhiste dominante soient avec une dictature militaire à leur tête ! »«  »«  »«  »«  »"
      Ca c’est une question que je me suis posée il y a 40 ans quand j’ai vu un bonze s’immoler. La réponse est simple. Les bouddhistes sont ceux qui sont le plus profondément non violents. Et leur philosophie ne comporte rien de fédérateur, rien qui ressemble de près ou de loin à une croisade, à une lutte contre un tiers. Alors une poignée de durs peut les écraser.
      Dès que tu hausses le ton, dès que tu invectives, dès que tu lèves le bras et pointes du doigt, tu n’es plus bouddhiste.


    • Surya Surya 4 novembre 2010 19:37

      Si j’ai fait des erreurs dans le texte que j’ai écris, relevez les au contraire, car en aucun cas elles ne sont intentionnelles et motivées par une envie de mentir évidemment.
      Par contre pour ce qui est de valoriser ASSK, je ne cache pas mon admiration pour elle.
      Vous avez raison de dire qu’il y a d’autres héros en Birmanie, pour moi chaque personne ayant osé prendre publiquement la parole, sachant ce qu’elle risquait, et croupissant de ce fait dans les jeoles birmanes est également héroïque.


  • ung do 5 novembre 2010 00:52

    Quelques remarques décousues :
    _ pourquoi on ne parle pas de la Chine ; elle a pris le régime sous sa protection comme la Corée du Nord ; rien ne peut se faire sans les Chinois . Donc , inutile de parler de la Birmanie , il n’ y aura aucun changement
    _ le régime est dépeint sous les couleurs les plus noires comme similaire à celui de Saddam Hussein , le peuple semble le plus malheureux de la terre , comme les Irakiens , le Darfour , etc ., quelle est la vérité ?
    _ la révolution safran . Il y a eu les révolutions orange , bleue , etc menées par les services secrets occidentaux visant à établir dans certains pays des régimes amis des US . La révolution safran est elle réelle ou une manipulation ?
    _ un autre truc ( manipulation habituelle ) des mêmes services : la promotion de femmes en héroines , martyres de la liberté(sic) pour renverser les régimes soi disant dictatoriaux : Aung san Shirin Nabadi, Neda soltan , etc ..auxquels on applique une autre recette ( voir la suite )
    _ le prix nobel aux soi disant dissidents, bien sûr toujours anti dictateurs  : Dalai lama , les femmes ci citées , Liu xiao Bo
    _ après le typhon Nargis en 2008, il a failli y avoir une opération tempête du désert ou débarquement de Normandie en Birmanie . Les US et la France avaient envoyé des navires de guerre soi disant pour se préparer à aider les sinistrés . Cela a échoué , pourquoi ?
    _ la dame de Rangoon Aung san est dépeinte comme une combattante démocratique . mais il se murmure qu’ayant quitté trop longtemps et trop jeune son pays elle est plutôt occidentalisée . Le pire , elle serait manipulée par les services secrets anglais : par hasard ? elle a rencontré et épousé un Anglais soi disant professeur mais semble t-il membre des services secrets , manoeuvre aussi habituelle de ces services qui agissent sur la très longue durée .
    Donc , d’un côté de sanglants , cruels , corrompus dictateurs et de l’autre côté des anglosaxons
    cupides et pillards qui guettent la Birmanie et ses ressources depuis longtemps . Les Birmans n’ont pas fini de voir diverses couleurs


    • easy easy 5 novembre 2010 09:18


      Décousu, de coq à âne, oui. mais c’est normal quand on vire à l’inventaire n’est-ce pas cher Ung Do.

      Oui, il faut placer l’action de HSSK dans tous les périmères contextuels. Sa famille, au temps 1, sa famille au temps 2, au temps 3...Son groupe politique au temps 1, au temps 2....Son peuple.... Les différentes factions internes...Les enjeux économiques...Stratégiques... .Les Birmans, ses minorités.....ses voisins proches....les major country...

      Dès qu’une famille, un clan, un peuple, se déchire, autour on calcule le dépeçage.

      Dépeçage matériel et affectif

      Le dépeçage matériel, je passe, tout le monde sait ce que c’est et en parle tout le temps.

      Le dépeçage affectif est moins remarqué, moins analysé, jamais critiqué.

      Partons d’une famille qui se déchire ; les voisins, les parents sont au courant. Et bien il y en a qui lorgnent sur tout ce qu’ils pourraient récupérer comme biens matériels, casseroles, argenterie, tondeuse à gazon, maison, héritage, tout. Et il y en a qui vont être intéressés par les brèches affectives et s’y engouffrer. Et ce n’est pas anodin. L’impact de cette prédation de l’affectif est même bien plus désastreux que la prédation matérielle.

      Cette prédation est pratiquée par exemple par les avocats des parties. Chacun va faire ressortir que l’autre est un salaud. Et les effets de cet empoisonnement de la part des tiers va se ressentir jusqu’au tribunal où ce qu’on y entendra n’aura plus rien à voir avec la réalité qu’aura vécue le couple. Et les enfants seront eux aussi tiraillés, aliénés par les discours négatif d’un parent sur l’autre.

      Arrivent les opportuns qui comprennent que la détresse des membres de cette famille crée chez eux des manque affectifs et qu’ils seront donc moins regardants à la qualité de ce qu’on leur proposera comme alternative.

      Et ce qui se passe au niveau d’une famille déchirée, se passe au niveau d’un peuple déchiré.

      Lorsqu’ici nous marquons très fortement notre attachement à la personne de ASSK, nous virons forcément à l’affectif. 10 000 personnes qui scanderaient au Trocadéro « ASSK, on t’aime » a certes tendance à montrer à ses tortionnaires que pour nous elle est précieuse et que nous sommes fâchés qu’on l’agresse mais vis à vis de son peuple, ça provoque un certain effet centriguge négatif.

      Quand Ingrid Betancourt était encore prisonnière, les millions de personnes se sont investies affectivement dans son sauvetage. Et bien à la sortie, son ex-mari qui avait pourtant été de tous les fronts, s’est retrouvé marginalisé. La foule s’est accaparée d’Ingrid et elle n’a pas eu un regard pour son ex. J’espère que depuis les choses se sont remises en bonne place entre eux.

      Je concluerais sur ce sujet du rapt affectif que l’idéal, en pareil cas, serait de dire, depuis le Trocadéro un message moins personnalisé du genre « Peuple Birman, on aimerait te voir ressoudé, ressourcé et pacifié »

      A une autre époque, le slogan « Paix au Vietnam » ou « Stop the war » ou « US go home » avait porté ses fruits et favorisé une unification. 




    • Surya Surya 5 novembre 2010 18:20

      Ung do, vous dites :

      - il se murmure
      - elle serait
      - un Anglais soi disant

      Je ne sais vraiment pas ce qu’il est possible de répondre lorsqu’on a affaire à des rumeurs, émanant en plus d’on ne sait où. Les rumeurs sont toujours lancées dans le but de semer le doute, et rien que le doute, et même son ombre, discrédite déjà, malheureusement, la personne visée. Souvent à tord, et c’est là le drame.

      De même, on ne peut savoir si la révolution safran fut une « manipulation » ou pas que si l’on se trouve dans les hautes sphères d’un pouvoir politique quelconque. Ni vous ni moi ne pouvons le savoir. Vous avez peut être raison, vous avez peut être tord.
      Il est évident que je ne peux vous répondre que par mon avis personnel qui n’engage que moi, et qui est que même si les moines et nonnes, puis la population, ont été poussés par des manipulateurs dans cette voie, ils n’auraient pas pris de tels risques s’ils n’étaient pas d’accord pour montrer haut et fort leur authentique raz le bol et leur profond désespoir. Je pense que vous avez conscience de ce qu’ils risquaient concrètement. Leur vie, ou à défaut passer le restant de leurs jours en prison.


  • Surya Surya 5 novembre 2010 18:06

    Je viens seulement maintenant de trouver l’erreur que j’ai faite dans la note de bas de page numéro 5. Quelque chose me semblait bizarre, mais encore plus bizarrement, je ne voyais pas quoi.
    J’ai mis en effet =
    « USDP : signifie « Union Solidarity and Development Party ». Le nom officiel de la junte. », réécrivant donc par erreur une partie de la note 3.

    Merci à toutes les personnes détectant des erreurs de ne pas hésiter à me les signaler dans les commentaires.


  • agent orange agent orange 7 novembre 2010 18:02

    La junte militaire birmane du SLORC, rebaptisée SPDC en 1997, a refusé de reconnaitre le scrutin des élections de 1990...
    Tout comme les élites françaises, néerlandaises, irlandaises et danoises ont refusé de reconnaitre les résultats des différents référendums sur le traité de Lisbonne.
    A quand la démocratie en Europe ?


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