Abu Sayyaf sévit toujours
Découvert dans le monde entier en 2000 lors de la capture d’Européens dont 5 français, le groupe d’Abu Sayyaf est maintenant occulté par les médias français alors que ce mouvement séparatiste musulman terroriste, proche d’Al-Quaïda, continue de terroriser le sud des Philippines et essaie d’étendre son territoire.
Le groupe Al-Harakat al-Islamiyya,
plus connu sous le nom d’Abu Sayyaf, est un groupe de radicaux
musulmans installés dans les îles du sud des Philippines (et principalement
à Jolo) depuis maintenant près de vingt ans. Le groupe d’Abu Sayyaf
revendique l’indépendance de certaines îles pour former un Etat
islamique dans ce pays majoritairement catholique.
La France a découvert ce groupe
de radicaux en 2000 lors de l’enlèvement dans l’île de Jolo de
28 Européens dont 5 français et 3 journalistes de France 2. Très
médiatisée à l’époque, la libération des otages français a conduit
à une cessation d’information en France sur les activités du groupe
terroriste, pourtant proche d’Al-Quaïda. Les médias français ne
s’en préoccupent plus, obéissant à la loi de proximité et, pourtant,
les activités de ce groupe terroriste n’ont jamais cessé. Les combats perdurent
depuis des années et a conduit à la mort plusieurs centaines de
militaires et de civils.
L’année 2007 a été une
année type dans le sud des Philippines. Morceaux choisis :
- avril 2007 : sept
chrétiens sont enlevés sur l’île de Jolo. Une rançon est demandée
par le groupe terroriste aux autorités locales qui refusent de payer.
La sanction est immédiate, les sept otages sont décapités ;
- juin 2007 : un prêtre
italien est enlevé. Il sera libéré un mois plus tard, mais 14 militaires
philippins périront en voulant le sauver ;
- août 2007 : des combats entre l’armée philippine et les islamistes du groupe d’Abu Sayyaf font 54 morts dont 26 militaires.
Fin août 2007, le journal Philippine Daily Inquirer, l’équivalent du journal français Le Monde aux Philippines, dénonçait l’inefficacité des opérations
militaires menées dans les bastions de la guérilla d’Abu Sayyaf
depuis des années. Selon le quotidien, les actions militaires « ne
sont pas la bonne méthode et les combats retardent l’éradication
de la pauvreté ». En effet, à la mi-août, les sénateurs ont déclaré
que la guerre contre Abu Sayyaf coûte à l’Etat 1 milliard de pesos
par mois soit 15,6 millions d’euros. Quand on sait que cette somme
pourrait « permettre de financer de nombreux logements sociaux, des
écoles, des hôpitaux, des routes, des ponts, des programmes alimentaires »,
ajoute le journal, les questions sur les méthodes de l’armée philippine
pour éradiquer les bandits d’Abu Sayyaf se posent en effet. Le journal
préconise une politique d’opération militaire moins voyante et appelle
à mener des opérations de type « commandos ».
Le groupe terroriste d’Abu Sayyaf semble s’être installé durablement dans le sud des Philippines et s’installent maintenant peu à peu dans les pays frontaliers de l’archipel comme en Indonésie ou en Malaisie. Le gouvernement philippin ne parvient pas à éliminer ce groupe terroriste, proche d’Al-Quaïda, malgré des moyens colossaux et subit chaque année de plus en plus de pertes collatérales. Et pourtant, ce groupe proche d’Al-Quaïda est toujours boycotté par les médias français...