mercredi 28 juillet 2010 - par Catherine Segurane

Afghanistan : le Pakistan joue-t-il double jeu ?

Le double jeu du Pakistan : tel était le titre de l’éditorial du New-York Times après la révélation par Wikileaks de nombreux documents confidentiels relatifs à la guerre en Afghanistan.
 
L’on rappellera que les documents publiés concernent la période George Bush et dénonce les erreurs commises par cette administration, et son peu d’intérêt pour bien mener cette guerre. Mais surtout, le New York Times relève ce qu’il appelle le double jeu des services secrets pakistanais, l’Inter-Service Intelligence, ou ISI.
 
"Les plus alarmants, parmi ces rapports", écrit l’éditorialiste, " sont ceux qui décrivent la collusion cynique entre les services secrets pakistanais et les Talibans. Malgré les milliards de dollars d’aide que les Etats-Unis ont déversé sur le Pakistan depuis le 11 septembre, ils apportent de nouvelles preuves accablantes de la façon dont certains éléments cruciaux de la structure de pouvoir pakistanaise ont apporté une aide et un soutien actifs aux forces qui attaquaient la coalition dirigée par les Américains."
 
L’analyse approfondie des documents, également parue dans le New Yok Times, montre qu’ils ne peuvent toujours être vérifiés et n’indiquent pas leurs sources (ce dernier point étant d’ailleurs conforme à la déontologie journalistique consistant à protéger ses informateurs d’éventuelles poursuites ou représailles). Cependant, le N.Y Times estime qu’ils en montrent assez pour étayer l’idée que la guerre a été mal menée, et surtout que le Pakistan a joué double jeu.
 
L’ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis a démenti, et déclaré infondés les documents révêlés par Wikileaks.
 
Le journal suggère que la collusion allait encore plus profond, et que l’ISI a travaillé avec les Talibans pour organiser des réseaux de militants pour combattre les Américains en Alghanistan, et assassiner des leaders afghans.
 

L’article dresse un tableau effrayant des activités du Général pakistanais Hamid Gul, qui dirigea l’ISI de 1987 à 1989, quand ses services et la CIA armaient ensemble les milices afghanes pour combattre les Soviétiques. D’après l’article, le général Gul aurait continué à travailler avec ces forces, qui devinrent ensuite les talibans.

Pourquoi le Pakistan joue-t-il ce jeu dangereux ? D’après le journal, l’ISI a longtemps considéré les talibans afghans comme une sorte d’équivalent d’un "proxy" en informatique, une façon d’avoir de l’influence de l’autre côté de la frontière, et de tenir en lisière l’influence indienne.

Ces derniers mois, l’administration Obama a dit et fait beaucoup de choses pour construire une relation de long terme avec le Pakistan. Elle s’est engagée à une aide économique à long terme. Elle a encouragé de meilleures relations entre l’Afghanistan et le Pakistan, mettant toujours en garde contre les extrémistes des deux bords.

 

Depuis quelques mois, M. Obama a annoncé une nouvelle stratégie en Afghanistan et nommé le général Petraeus au commandement. Mais les Americains sont de plus en plus las de cette guerre coûteuse. Si Obama ne trouve pas le moyen de faire en sorte qu’Islamabad écarte et combatte les extrémistes pakistanais, il n’y a pas de moyen de gagner cette guerre.

 

 



20 réactions


  • jako jako 28 juillet 2010 10:15

    Bonjour Catherine, ils sont vraiment méchants là bas hein ? smiley
    Ne jamais oublier que chaque pourris ne peux exister qu’avec la complicité active d’autres pays


  • Yvance77 28 juillet 2010 10:38

    Ce pays n’est qu’un pantin au bout des fils tendus par les mains US. Et qui ne servent que les intérêts US en premier lieu, et quelques tortionnaires généraux secondo.

    Mais vu qu’ils ont l’arme atomique, il faut quand même y aller avec des doigts de fée pour pas que cela saute à la figure.

    Et dans dix ans, s’ ils ne sont plus une solution, une autre équipe de « white house » enverra des bouffeurs de hanburgers, pour leurs apprendre comment vivre.

    Ainsi va le monde depuis des lustres.

    A peluche


  • liberta 28 juillet 2010 10:38

    @jako

    d’accord pour la complicité active d’autres pays mais pour avoir vécu quelques années au

    Pakistan je peux vous dire que les américains sont pour une part et tant mieux exploités par l’Etat pakistanais

    Il faut savoir que cet état religieux fonctionne avec des codes tout à fait inconnus en occident et

    c’est pourquoi malgré les milliards américains qui étaient distribués bien avant le 11 septembre,

     ne servent pas toujours leurs intérêts mais les américains ont au Pakistan un territoire stratégique pour les guerres qu’ils mènent



    L’ennemi viscéral du Pakistan c’est l’Inde et à ce titre la France a installé une centrale nucléaire au Pakistan qui n’a pas déclenchée les foudres d’Israël


    Jamais les américains ne parviendront à imposer au Pakistan la politique de leur choix

    Tout se passe là-bas en sous main et en fonction des identités tribales le tout noyé dans la corruption

    Il n’y a qu’un Pakistanais et encore !!! qui peut décoder les agissements du Gouvernement, de

     l’ISI, des militaires et des talibans








  • mokhtar h 28 juillet 2010 11:55

    @ Catherine Segurane
    Bonjour
    Tout le monde joue double jeu, là bas. ET à coté, en Afghanistan. C’est une guerre perdue d’avance. Il n’y a pas l’ombre d’un doute.
    Les Usa ont imprudemment créé El Qaida et les combattants afghans et Talibans pour démolir l’Empire soviétique, par le truchement de la Cia et des services secrets pakistanais qui se sont enrichis au passage grâce au trafic de drogue et des contrats d’intendance et d’armement mirifiques.
    Aujourd’hui, même des officiers et sous off de l’Otan prennent leur dime au pasaage, et c’est le budget amércian qui explose en raison des demandes de plus en plus gloutonnes du Pentagone : J’ai lu quelque part que la guerre d’Irak, celle à partir de 2003 a coûté aux contribuables américains quelques 3 000 milliards de dollars.
    Celle d’Afghanistan coûtera très certainement beaucoup plus.
    L’armée américaine paye même quelques groupes de Talibans pour sécuriser le passage des convois d’approvisionnement des forces de l’Otan en Afghanistan.
    Croyez moi, c’est une guerre où toutes les mafias du monde se sont données rendez vous et où l’unanimité est établie pour la faire durer le plus longtemps possible : on ne tue pas une poule qui pond de tels œufs. Même Petraus n’est pas tout blanc. Et l’actualité est abondante sur les frasques de la famille et du clan Karzai.
    Peu peu se dessine quelque chose qui ressemble à une stratégie à laquelle se rallient les islamiste terroristes irréductible, à laquelle d’autres puissances (Russie, Chine ? Iran -peut être-) pour ferrer l’Amérique, l’enliser et la ruiner.
    En août 1971, le 14 août très exactement, Nixon avait décidé de supprimer la libre convertibilité du dollar en or ainsi que quelques manipulations monétaires qui ont servi à rehausser le dollar et la puissance financière et commerciale américaine. Pour s’expliquer, Nixon avait bien dit, en substance, que l’Amérique se trouvait seule à dépenser pour défendre le libre dans sa guerre au Vietnam et que le reste de l’Occident devait quand même bien participer financièrement à cet effort de guerre.
    Aujourd’hui, avec le surendettement américain étatique et populaire américains, avec la crise économique largement commentée sous tous les angles partout dans le monde et ici même à AV, la panoplie des manipulation monétaires s’est considérablement réduite. ET l’Amérique, avec non seulement les doubles jeux, mais les multiples combines (off de haut rang, CIA et ses démembrements, autres centaines de services de renseignements, fournisseurs d’appros et d’armement de plus en plus surfacturés, et autres intermédiaires et sous traitants), n’a d’autres ressources en Afghanistan et au Pakistan, que de payer encore. Et plus encore les seuls alliés locaux qu’elle a préfabriqués et qu’elle mérite.
    Même l’Angleterre, allié anglo-saxon indéfectible, et peu regardante jusqu’ici sur les coûts de ce soutien aveugle, voit sa prospérité menacée et parle de se retirer d’une guerre dont les objectifs se sont étiolés.
    Je n’ai pas le moindre doute que deux ou trois autres petits foyers faciles à créer (en Somalie ? au Sahel, tiens ?) achèveront de rogner la superbe des Yankees, parce que là aussi, il faudra payer, avec en sus les dîmes prélevées au passage, par les dictateurs et chefs de guerre locaux. Je suis même prêt à parier que l’affaire fait des jaloux et que quelques autres dictateurs peu scrupuleux rêvent d’inviter quelques groupes terroristes chez eux. Du moment que çà rapporte ... C’est l’essence même du double jeu dont vous parlez.


    • mokhtar h 28 juillet 2010 18:35

      @ Dalamix
      Bien vu. Effectivement, les talibans n’ont pas combattu les soviétiques. Ils n’existaient pas à l’époque en tant que tels, en tant que groupe constitué. Merci de la précision.


    • pallas 28 juillet 2010 19:04

      mokhtar h

      Commentaire de votre part toujours aussi riche d’enseignement, je n’est rien à rajouter.

      Le seul bémol est que vous vous faites trop rare sur Agoravox.


    • Catherine Segurane Catherine Segurane 28 juillet 2010 20:22

      Faut apprendre à lire.


      Je n’ai pas écrit que les Soviétiques ont combattu les talibans. J’ai écrit ceci :

      « L’article dresse un tableau effrayant des activités du Général pakistanais Hamid Gul, qui dirigea l’ISI de 1987 à 1989, quand ses services et la CIA armaient ensemble les milices afghanes pour combattre les Soviétiques. D’après l’article, le général Gul aurait continué à travailler avec ces forces, qui devinrent ensuite les talibans. »

      Les forces QUI DEVINRENT ENSUITE les talibans.

  • voxagora voxagora 28 juillet 2010 13:16

    Déjà qu’on puisse se demander si le Pakistan joue double jeu

    c’est assez amusant, vu qu’il joue certainement
    double, triple, quadruple etc.. jeu.


  • Jimmy 28 juillet 2010 13:56

    que trouve-t-on dans WikiLeaks ? la relation des crimes de guerre perpétrés par les américains à l’encontre de la population afghane

    cela n’intéresse pas l’auteur

    elle préfère préfère pleurnicher comme les américains en se plaignant de ce que les pakistanais, malgré les dollars dont on abreuve leurs dirigeants, tentent de conserver de bonnes relations avec leurs voisins

    elle termine en disant : Si Obama ne trouve pas le moyen de faire en sorte qu’Islamabad écarte et combatte les extrémistes pakistanais, il n’y a pas de moyen de gagner cette guerre

    nous n’avons pas envie de gagner cette guerre ! les afghans ne sont pas nos ennemis ! nos soldats ne sont là-bas que pour défendre des intérêts étrangers


    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 28 juillet 2010 19:36

      Elle croit simplement qu’avec moins de bougnoules (alors que les afghans ne sont pas arabes, mais souvent les gens utilisent ce même mots pour plusieurs peuples), le monde ira mieux.

      Et tenter de mener à la baguette un pays qui dispose de l’arme atomique et au pouvoir qui peut être volatile est très, très dangereux...


  • georges 28 juillet 2010 19:44

    les pontes de l ISI doit assurer leur survie de leur régime et n ont donc pas le choix : rompre ce lien de sympathie de la population envers les insurgés . quelle meilleure methode que d infiltrer , manipuler voire se substituer aux terroristes pour semer la terreur parmi la population .

    apres l aquisition de l arme atomique et le coup d Etat de 99 encore fallait il avoir le soutien occidental contre lamenace grandissante islamistes qui voudraient les renverser , rien de mieux que d envoyer des avions dans la tronche des americains pour leur faire peur et les obliger a soutenir le regime en place contre la menace islamiste

    mais non je divague , c est un allié !


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 28 juillet 2010 21:41

    @ Pasou,


    Oui, c’en est un crève-coeur, car la civilisation du Gandhara (maintenant l’Afghanistan) a été brillante. C’était un grand point de contact entre l’hellénisme et l’orient, et qui a produit des oeuvres incomparables ayant les caractéristiques des deux cultures. Je pense à l’art du Gandhara, et à une oeuvre bouddhique ayant certaines caractéristiques des dialogues socratiques, les Questions de Milinda.

    Outre les grands Bouddhas détruits, qui ont fait les grands titres, il y a eu des pertes au musée de Kaboul, notamment une inscription d’Asoka sur pierre en grec et araméen , d’une valeur scientifique inestimable en ce monde indien où les documents sur papier se conservent mal et où les textes anciens sont souvent impossibles à dater en raison de l’insuffisante ancienneté de leur support matériel (il est rare qu’un manuscrit indien date de plus haut que le XVII ème siècle ; les inscriptions d’Asoka sont une précieuse exception).

    Outre leur valeur esthétique, les statues du Gandhara ont souvent une valeur scientifique en montrant la transition entre un dieu grec et un bouddha ou boddhisatva céleste. Il y en avait une, perdue je crois, qui montrait le passage entre la massue d’Heraklès et le vajra tantrique.

    Il y avait toutes les influences : indienne, grecque, perse, plus d’autres peuples mal connus.



    • inès 29 juillet 2010 08:17

      Dalamix
      correction la culture musulmane est laculture qui a apporté le plus à l’humanité dans tout les domaines !

      Vous n’avez pas les chevilles qui gonflent !


    • inès 29 juillet 2010 11:09

      segurane

      Ce n’est pas ni une une civilisation ou un pays qui sera le le premier ou le dernier à détruire des monuments ou babioles.
      La France n’est pas une oie blanche en la matière.


  • Lord WTF ! F.F Von F.S A.K.A Long Wurst Franz 28 juillet 2010 23:23


    Un nouveau cours de géostratégie de notre bien aimée bugadiera…ainsi donc le Pakistan jouerait-il double-jeu ? hmmmm….en fait NON : le Pakistan suit la même doctrine depuis trois décennies et pour être plus exact depuis la mort en avril 1979 de Zulfiqar Ali Bhutto et la mise en place d’un régime militaire par Zia ul-Haq qui a initié cette radicalisation au sein du Pakistan : donnant naissance à une doctrine militaire de défense où ambitions politiques&stratégiques pakistanaises et discours islamiste ont fusionné en une forme de jihad à dimension régionale.

     

    Rappelons que 1979 marque la victoire autant de l’islamisme que l’enterrement définitif du panarabisme : année somme toute très marquée dans le monde musulman :  révolution iranienne, traité de paix israélo-égyptien, chute de Bhutto, choc pétrolier, attaque de la Grande Mosquée, invasion soviétique.

     

    Bref nous en arrivons à 3 décennies maintenant, et en dépit de la prop-à-gland US, la phase haute de l’islamisme est derrière et non devant : sans aucun doute : un évènement majeur ou crise au sein du monde musulman permettra de quitter définitivement cette phase sanglante et permettra d’entrée dans l’ère post-islamique : mais de cela, les US et nombre de pays ne veulent pas. Soit.

     

    Bref retour sur la genèse de la doctrine pakistanaise de jihad régional qui contredit cette histoire de double-jeu : novembre 79 les lieux saints de la Mecque sont occupés par un groupe anti-monarchie : les rumeurs laissent courir l’implication de forces US et donc la violation des lieux saints par des infidèles : réaction incendie de l’ambassade US à Islamabad : début d’une vague d’anti-américanisme au Pays des Purs, qui s’accroisseront avec les tensions liés à la question nucléaire pakistanaise. Le même mois, crise des otages à Téhéran : là les tensions sont toujours là : bref l’important n’est pas là mais le fait que anti-américanismes pakistanais et iranien se nourriront et peu à peu se diffuseront au sein du monde musulman : or cette même année avec la prise de pouvoir des militaires : toute la doctrine de défense et stratégie pakistanaise va intégrer un discours islamiste/jihadiste qui fera qu’au final : tensions+ans-baméricanisme+doctrine pakistanaise vont faire du Pakistan la proie par excellence de l’islamisme politique.

     

    Mais l’année 79 n’est pas fini, et en décembre les Soviétiques envahissent l’Afghanistan : les US s’y impliquent et tensions Pakistan-US trouvent un médium de détente dans ce qu’on appelle le US-led jihad : concept quelque peu hérétique d’un jihad mené par des infidèles ou avec l’assistance d’infidèles : soit cela conjugué avec le régime de Zia Ul-Haq de poser les fondations de toute une infrastructure para-étatique islamiste/extrémiste servant autant les intérêts stratégiques US que la doctrine stratégique régionale pakistanaise autant que celles d’autres pays sunnites islamistes en conflit larvé avec l’Iran de Khomeyni : bref un vrai souk oriental avec McDo comme sponsor.

     

    En quelques mois est lancé un processus de radicalisation extrême qui au final autant déservera les intérêts US que déstabilisera et la région et la dite global security.

     

     

    Mais le personage clé reste et demeure le Géneral Zia qui a conceptualisé une nouvelle définition du jihad. Le Jihad n’étant plus désormais conçu selon la tradition théologique et donc défensif mais devenant une guerre offensive : et c’est sous Zia que le néo-djihadisme pakistanais se forme et donne naissance à une génération entière de combattants islamistes où l’armée pakistanaise est largement partie prenante si ce n’est l’unique instigatrice (pour rappel Zia ul-Haq : interdit les taux d’intérêts bancaires, instaure la zakat obligatoire, les châtiments corporels, le voile,etc…)

     

    A cela, se mêleront ambitions personnelles, légitimes questions de sécurité nationale, ambitions politiques et corporatisme militaire, soutenues plus encore par la rivalité/tension perpétuelle entre Inde et Pakistan : au final, une puissante armée au sein d’un état fragile et vulnérable, sous perfusion US. Changement complet de paradigme alors ; l’armée pakistanaise ne se conçoit plus comme une armée nationale comme une force armée de l’Islam : ne manquait plus que l’intégration de l’ISI : où après l’Afghanistan comme terrain de jeu ou d’entraînement ce fût autour du Pakistan : madrasas et futurs talibans : conséquence directe du désintérêt temporaire et dangereux des US après la chute de l’URSS pour un Afghanistan détruit et chaotique, un jihad dormant, et un Pakistan très tendu et sanctionné pour son programme nucléaire en 90 : bref après l’US-led jihad : on a laissé pourrir une situation hautement instable.

     

    De là, tout ce potentiel militaro-islamiste a dû se trouver de nouveaux exutoires : comme toujours à perspective régionale : retour en Afghanistan par talibans interposés et Cachemire d’un autre côté : opportunisme et causes faciles à vendre après une décennie de radicalisation islamiste.         

     

    Même la décade démocratique des années 90 n’a pas entravé cette évolution : l’ensemble de la classe politique, devant pour satisfaire à telle ou telle ambition, jouer sur deux tableaux : l’islam et supporter les ambitions de l’Armée : ceci encore plus facilité qu’historiquement l’islam est part intégrante de l’identité nationale pakistanaise : donc vulnérabilité au populisme qui comme partout ailleurs se sert avant tout de la manipulation de référents nationaux, religieux, culturels, etc…et qui dans le monde musulman se déclinera donc assez facilement en islamisme : qu’un anti-américanisme globalement partagé à plus ou moindre degré ne fait que renforcer plus encore.

     

    Soit au final : nous avons là une doctrine stratégique autant qu’une vision politique, soutenue par des années de régime autoritaire/militaire puis une démocratie, aboutissant à une structure étatique&institutionnelle extrêmement fragile, soumise à des forces et courants sectaires, ethniques, extrémistes, des tensions autant internes qu’externes et faisant du Pakistan un des pays nucléarisés les plus instables qui soit.  

     

    Ici, pas de double-jeu : juste une mécanique qui suit son cours : la doctrine pakistanaise est connue depuis 79 et Zia  : les US en ont usé et en usent encore au gré de leurs ambitions stratégiques et intérêts particuliers.  

     


    • Lord WTF ! F.F Von F.S A.K.A Long Wurst Franz 28 juillet 2010 23:38


      *correctif :

       

      …un discours islamiste/jihadiste qui fera qu’au final : tensions+anti-américanisme+doctrine pakistanaise

       

      …cela conjugué avec le régime de Zia Ul-Haq permettra de poser les fondations…

       

      …années de régime autoritaire/militaire puis une démocratie vacillante,…

       

      Pour les zôtres, ben vous vous démerdez ! smiley


    • Lord WTF ! F.F Von F.S A.K.A Long Wurst Franz 29 juillet 2010 00:01


      Complément afin d’éviter toute ambiguïté : avril 1979 est utilisé comme date symbolique : puisque marquant la condamnation à mort d’un premier ministre (Bhutto) élu (le coup d’état de Zia est en 77, son accession à la présidence en 78) et l’entrée dans la dictature.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 29 juillet 2010 00:05

    @bonsoir FF
     Comme vous le demontrez de maniere limpide l islam est à l origine et aussi le motif de la création du Pakistan, puis je me permettre d ’ajouter qu a l instar de la Prusse le Pakistan est dés ses debuts une armée qui possede«  un état ». Il est notoire que les unités de l armées des indes britanniques les plus solides les plus techniquement évoluées celles dans lesquels le corps d officiers et de nco dit« native » etait le plus eduqués « au sens militaire »etaient les troupes à recrutement musulman .
    Par ailleurs je trouve souvent surdimentionné l attribut islamiste au moins pour la region la plus turbulente d afstan à ce qui n ’est rien d autre que l eternel irrédentisme Pachtoun.


    • Lord WTF ! F.F Von F.S A.K.A Long Wurst Franz 29 juillet 2010 00:17


      Il est notoire que les unités de l armées des indes britanniques les plus solides les plus techniquement évoluées celles dans lesquels le corps d officiers et de nco dit« native » etait le plus eduqués « au sens militaire »etaient les troupes à recrutement musulman .

      Juste : les Viceroy’s commissioned officers : subedar, risaldar et jemadar…

      sans compter le maintien d’officiers britanniques sous contrat jusque dans les années 50 au sein de la nouvelle armée pakistanaise.

       

      Par ailleurs je trouve souvent surdimentionné l attribut islamiste au moins pour la region la plus turbulente d afstan à ce qui n ’est rien d autre que l eternel irrédentisme Pachtoun.

       

      En effet, je n’ai pas insisté sur le caractère ethnique/ethnocentré : mais il était impliqué dans ce court passage :…soumise à des forces et courants sectaires, ethniques, extrémistes…

       

      Disons qu’à l’identification à l’islam s’ajoute ou se superpose effectivement une dimension ethno-culturel dans une région hautement sensible sur ces questions : carrefour entre monde indien, perse, centre-asiatique : et où effectivement le caractère ethnique est souvent le substrat ou support premier avant le religieux.


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