jeudi 27 mars 2014 - par Joaquim Defghi

Barack Obama vend son gaz de schiste aux européens à Bruxelles !

Depuis début mars, j’alerte sur l’intérêt des Etats-Unis à ce que les échanges entre la Russie et l’UE se réduisent de manière à récupérer des ventes, en particulier de gaz de schiste. Cela peut paraître gros comme stratégie, et pourtant, la visite de Barack Obama à Bruxelles confirme cette orientation.

Angela Merkel elle-même aurait demandé à son homologue américain un allègement des restrictions existantes sur les exportations de gaz de schiste. L’a-t-elle réellement fait ou lui a-t-on soufflé ? Toujours est-il qu’un assouplissement pourrait s’inscrire dans le cadre du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP, en anglais).

 
« Les promoteurs du TTIP assurent qu’un tel accord aurait un effet très bénéfique sur l’activité économique et l’emploi des deux côtés de l’Atlantique, mais celui-ci n’en suscite pas moins de nombreuses réticences. Les révélations sur l’espionnage de la National Security Agency (NSA) en Europe et les soupçons selon lesquels un tel pacte profiterait essentiellement aux grandes entreprises multinationales ont ainsi freiné les négociations. »
 
Pour lever les doutes et les craintes, « Barack Obama et Manuel Barroso ont insisté sur le gaz de schiste, et sur les possibilités pour l’Europe d’avoir recours au gaz américain. » Les freins liés à la liquéfaction sont évoqués mais GDF a obtenu une licence pour l’implantation d’une usine de liquéfaction en Louisiane. Les soi-disant obstacles pourraient donc n’être que de la poudre aux yeux.
 
 


23 réactions


  • jako jako 27 mars 2014 09:24

    Bonjour, je commence à me demander si tout le cirque autour de l’Ukraine n’a pas été en partie provoqué dans ce but, cela permettra d’assurer le passage de TAFTAgueule à la récré et donc de briser toutes tentatives de blocage.


  • claude-michel claude-michel 27 mars 2014 09:29

    Une erreur de plus d’Obama...Les réserves de gaz pour les américains est de 40 années...si il commence a en vendre aux européens..cette réserve ne sera plus que de 10 années...et alors les européens iront mendier en Russie du gaz..et Poutine leur dira sa façon de penser...bon appétit.. !
    J’ai déjà vu plus con..mais là Obama fait fort.. !


  • Ruut Ruut 27 mars 2014 10:24

    Niveau connerie les Européens ne sont pas en reste.


  • alinea Alinea 27 mars 2014 11:32

    J’ai entendu dire que c’était tout simplement un hoax ! Ce ne sera pas pour demain en tout cas vue la mobilisation contre les gaz de schistes ! parce que, cette mobilisation n’est pas du genre : pas chez moi !!


  • wesson wesson 27 mars 2014 11:32

    Bonjour l’auteur, 


    et nous voici reparti pour un tour avec le GDS Américain... sauf que tout ceci est absurde. Cette histoire de substitution du GN Russe par le GDS Américain est un bluff que toute personne un minimum informé peut parfaitement apprécier. 

    Aujourd’hui, et malgré le « formidable » succès du GDS Américain, ces derniers sont toujours importateurs net de 20% de leur consommation. Ce qui veut dire qu’ils n’en produisent même pas assez pour eux-même. Comment voulez-vous qu’ils en produisent assez pour toute l’Europe ?

    Et selon les prévisions les plus optimistes, l’augmentation de la production ne dépasserait pas les 5% au mieux dans un horizon de 20 ans. En cause, le fait que les puits se tarissent à une vitesse record. 

    Exemple : Les 2 puits les plus gros aux USA (pratiquement pour moitié de la production) sont ceux de Barnett (Texas) et Haynesville (Texas-Louisiane). Fin 2013, le puit de Barnett avait décliné de 20.8%, et celui de Haynesville de 25% par rapport à 2011. 

    Et ce sont les champs les plus facilement exploitables, par définition ceux que l’on exploite en premier.

    Sur l’ensemble des USA, le déclin des puits est d’environ 20 à 25% l’an. Ce qui veut dire que pour simplement maintenir la production actuelle, il faut pratiquement renouveler tous les puits sur une période de 4-5 ans. Et comme c’est toujours des gisements moins important, plus profonds, ça augmente le coût d’extraction. 

    ça plus l’opération de liquéfaction pour pouvoir mettre le gaz dans les bateaux - ce qui au passage doublera pratiquement le prix - avec des installations qui n’existent pas encore.

    Tout ceci n’est pas bien sérieux.

    Par contre, ce qui est vrai, c’est que les USA comptent s’y prendre autrement : Du temps de l’Union Soviétique, les Américains avec Reagan avaient réussi à ruiner l’URSS en manipulant à la baisse le cours du pétrole brut. Ils sont tout simplement allé voir l’Arabie Saoudite pour leur dire de produire le plus possible pour faire chuter le prix du baril, en échange d’influence politiques, de protections militaires et de droit à investir directement dans les structures Américaines. Et ça avait marché, d’autant que l’industrie de l’URSS n’était pas du tout diversifiée, et qu’en réalité la Russie portait à bout de bras les économies de nombreux pays satellites (qui sont maintenant en quasi-faillites du fait d’être rentré en Europe).

    Et il semblerait que les USA et l’Europe qui l’ont tellement mauvaise sur l’Ukraine veulent rééditer le coup. Ils seraient en pourparler avec les Saoudiens. 

    A ceci prêt que les choses ont bien changés depuis Reagan. Les Saoudiens ne sont plus aussi copains avec les USA, car on a eu le temps d’apprécier le coût politique de leur demander des services. Il y a fort à parier qu’ils demanderont des contreparties exorbitantes. De plus, il n’est pas certain qu’ils puissent en définitive augmenter suffisamment leur production, on dit qu’ils auraient déjà largement dépassé leur pic. Et pour finir la Russie s’est quand même largement diversifié dans sa production depuis l’URSS. Même si ce n’est pas parfait, la dépendance au pétrole est nettement moins élevée.

    Quand à l’Europe, je la voit très très mal décider d’acheter du gaz Américain - en supposant que ce soit possible - qui dans la pratique serait 3 à 4 fois plus cher que le GN venant de Russie, même pour faire plaisir à nos « amis » et déplaire à Poutine qui en 2 ans aurait posé les tubes vers la Chine et le Japon qui ne demandent que ça.


    • alinea Alinea 27 mars 2014 11:35

      D’accord avec vous wesson ; cela corrobore tout à fait ce que j’ai entendu. Par ailleurs, il se dit que la mer est pleine de gaz, côté Grèce !!


    • wesson wesson 27 mars 2014 11:52

      Citant tout cela à peu près de mémoire, je m’aperçoit n’avoir mis aucun lien. Ce n’est pas que j’en manque sur le sujet, mais comme on dit le trop et l’ennemi du bien.


      C’est pourquoi je n’en mettrait qu’un seul (un court article du diplo) qui permet de comprendre à quel point le roi est nu.

    • Joaquim Defghi 27 mars 2014 12:13

      Bonjour, je me renseigne régulièrement sur les éléments quant au déclin rapide des puits, et c’est justement ça le problème, ils sont en surproduction quand bien même ils importent encore ; ils ne sont d’ailleurs pas au maximum de leur potentiel. A mon avis, les USA n’ont pas de vue long-terme, ils cherchent seulement à dégonfler la bulle du gaz de schiste et à phagocyter les relations économiques de l’Europe. Où avez-vous eu vos estimation sur le coût que représenterait le GNL par rapport à celui importé de la Russie ? Je vous signale que cette solution est en développement outre-Atlantique, les Etats-Unis commencent déjà à exporter


      D’autre part, le contexte géopolitique n’est plus le même que sous Reagan, l’Arabie Saoudite et les USA ne sont pas actuellement dans les meilleurs termes.

    • Jelena XCII 27 mars 2014 12:24

      @Wesson Sans compter qu’actuellement en Serbie, les travaux pour un gazoduc qui alimentera une bonne partie l’Europe (tout en prenant soin d’éviter le Kosovo ^^) sont en cours depuis quelques semaines.

      Ce n’est pas que pour faire beau, les pays ont signé et fait un chèque (hormis Serbie, frais de construction pris en charge par la Russie).


    • joletaxi 27 mars 2014 17:44

      @l’auteur
      c’est le dada de Wesson, le gaz de schiste US, c’est une fable, il n’y a rien à gagner, les puits s’épuisent à toute vitesse blablabla

      la réalité, c’est qu’il y a surproduction de gaz aux USA, et les prix sont au plancher(4 fois moins qu’ici) à tel point que nous risquons de perdre toute la chimie en Europe,qui applique avec conscience le principe vert d’une énergie la plus chère possible.
      Et Obama est politiquement mal en point,il va devoir accepter le Keystone,et va devoir revoir sa politique énergétique.
      Ce sont les gaziers qui depuis quelques années font un lobbying d’enfer pour pouvoir exporter leur gaz(qui ne serait pas furieux d’être interdit de vendre son produit 4 fois plus cher ?)
      Va-t-il se saisir de la crise en Ukraine, pour renier ses promesses à ses plus virulents représentants de la mouvance(autrement active et solide financièrement que la nôtre)

      Sauf à ruiner administrativement une filière qui a créé plus d’emplois que son gouvernements pendant sa législature,(vive la libre entreprise) il va bien devoir finir par lâcher du lest.


    • wesson wesson 27 mars 2014 18:41
      bonjour joeletaxi,

      pfff, vous aussi me resservez la même rengaine, à la différence que là où j’argumente et je source, vous ne faites que donner votre impression. 

      Si vous aviez lu l’article que j’ai donné en lien, il explique ça très bien : un feu de paille et un aspirateur à investissement car il faut forer toujours plus et plus profond pour en extraire de moins en moins. 


      Cheesapeake aussi, l’un des très gros acteur a été obligé récemment de revoir ses ressources « prouvées », et en bazarder 4.6 milliards de pieds cube, soit quand même 1/4 de la capacité qu’ils annonçaient détenir. Tous ont menti de la sorte, ce qui était d’autant plus simple que c’est les sociétés elles-mêmes qui fournissent les estimations de leurs réserves. Et plus ils mettaient des réserves sur le papier, plus ils obtenaient de pognon. Techniquement la société est KO, et est en train de revendre au plus offrant tout ce qu’elle possède.

      C’est vrai, comme vous le dite que le gds a contribué à faire baisser le prix du gaz aux USA, mais sans jamais atteindre l’autosuffisance, et la décroissance de cette production est une réalité incontournable.

      Bref, aux USA tout cela a l’air d’une belle bulle qui va bientôt éclater.

      Et quand à l’Europe, ce que vous oubliez de dire que les Américains y ont déjà jeté l’éponge.

    • joletaxi 27 mars 2014 18:54

      Bien sur Wesson,d’ailleurs le fait même que la surproduction fait effondrer les cours prouve que vous avez raison.
      L’autosuffisance ? pour le gaz, surement, pour le pétrole, cela ne fait que commencer, car le gaz n’est qu’une petite partie du potentiel des ressources des roches mères.
      Ajoutez à cela que depuis des décennies, les gouvernement US ont toujours refusé de libérer les permis sur les possessions fédérales, et sur l’offshore( ce qui est en partie une des causes de Deepwater)
      Il est donc probable que les USA pourront encore cramer du pétrole pendant des décennies.
      Dommage hein, faudra encore supporter les boys quelques temps.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 27 mars 2014 19:22

      Joaquim,
      Les USA cherchent surtout à enquiquiner Poutine en dressant l’UE contre la Russie.

      Mais ça marche moyen moyen, l’ Allemagne a 6000 entreprises qui bossent avec la Russie, Merkel ne veut pas l’escalade des sanctions.

      Les deux autres pays qui n’ont aucun intérêt à se couper un bras pour faire plaisir à l’oncle Sam, c’est l’Italie et la France.

      Quant à Poutine, son éjection du G8 se laisse de marbre.
      Lavrov, le Ministre russe des Affaires étrangères est venu à la Haye, sa première réunion a été avec les BRICS..., cause toujours , tu m’intéresses...


  • unandeja 27 mars 2014 12:29

    etant donné que c’est pas pur humanisme qu’Obama veut nous fournir en gaz, je n’imagine pas une seule seconde que son gaz coutera moins cher que le gaz russe.

    Les américains sont devenu vraiment peu fréquentables....


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 27 mars 2014 13:33

    Bonjour,
    nous avons abandonné la production de gaz de houille en 1950, c’est à dire à la libération, avons nous besoin des ordres us pour nous y remettre ? http://www.cg18.fr/dossier-pedagogique-bourges/impr/doc40.html point besoin de l’étiquette chevron pour cela.


  • paul 27 mars 2014 17:35

    Les États Unis sont les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel. Ils en importent moins de 10 % ( Wikipédia) .
    Quoi qu’on pense du GdS, son exploitation donne un avantage à court terme à ce pays, il a permis la baisse du cour du charbon et même son exportation vers le Japon et l’Europe.

    Une réalité qui devrait faire réfléchir les sceptiques : la réalisation en cours d’un projet de 10 Md de $ en Louisiane auquel GDF-Suez est associé : construction d’une usine de liquéfaction de gaz avec terminal associé pour l’exportation : une telle somme prouve le but réel des US ---> ....

    Le GdS n’est que l’une des armes de la guerre de l’énergie que les américains, avec la complicité de l’UE, ont décidé de livrer aux russes : pour preuve, l’UE fait tout pour pousser à l’exploitation du GdS qui est déja en cours en Pologne par exemple et qui ne tardera pas à percer l’Ukraine comme du Gruyère ! En Angleterre, Cameron essaie d’imposer cette exploitation malgré de fortes réticences. Total et GDF-Suez sont les premiers à en attendre les retombées : ils sont prêts à en faire bénéficier la France pour la course à la compétitivité : merci les vautours !


    • joletaxi 27 mars 2014 18:57

      ils sont prêts à en faire bénéficier la France pour la course à la compétitivité : merci les vautours !
      salauds va, qui se goinfrent en nous vendant du pétrole et du gaz.
      Sur que les russes vont nous le donner eux, sont comme ça les russes, sympas..


    • paul 27 mars 2014 20:44

      Quand j’écris la course à la compétitivité, il s’agit bien sûr de la recette en cours, par le dumping salarial, la casse de la protection sociale et des services publics .


    • wesson wesson 28 mars 2014 00:08

      bonsoir paul,

      « Ils en importent moins de 10 % ( Wikipédia)  »

      lorsque vous citez une source, si vous voulez que l’on vous croie, pensez à mettre un lien.

      Et en ce qui me concerne, si je veux connaître les import de gaz chez les Américains, je vais directement à l’EIA (US Energy Information Administration), qui comme son nom l’indique est la source officielle et gouvernementale.

      On y apprends que pour 2013, la production (en milliards de pieds cube par jour) était de 66.52, et les importations (total) étaient de 7.9. soit 10.6 % - un peu plus de 10% donc.

      Deux choses également intéressantes :

      Les stocks de gaz Américains sont actuellement au plus bas (40%) de 5 ans. Il y a certes eu un hiver rigoureux, mais cela peut également être un des premier signe d’une baisse de la production.

      on apprends aussi que le gnl (celui qui arrive liquide par bateau) représente 0.27 mpcj, autrement dit presque rien. En tout cas, cela donne une assez bonne idée sur la capacité réelle du gnl : si on devait suppléer en Europe à la Russie avec ça (à moins de tirer un pipeline des USA jusqu’à l’Europe), on n’as pas fini de construite des usines de liquéfaction et des méthaniers.


    • paul 28 mars 2014 21:49

      Bonsoir Wesson,
      Voici donc le lien et les chiffres, selon les statistiques 2013 de l’Agence Internationale de l’Energie ...chiffres sensiblement différents de ceux de l’EIA en effet :
       Gaz naturel .....production en 2012 : 681 Mds m3
       importation nette  : 43 Mds m3
       si la consommation totale est  724 Mds m3
       l’importation représente 5,93 % du total consommé .
       https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_aux_%C3%89tats-Unis

       Le projet d’usine de liquéfaction du gaz en Louisiane serait opérationnel courant 2015, on ne peut pas juger aujourd’hui de la politique d’exportation qui sera suivie par les US .
      Mais l’importance de l’investissement - 15 Md de $ -laisse penser qu’il a pour but de diminuer la dépendance de l’Europe au gaz russe, où d’autre part tout est fait pour que l’exploitation du GdS soit généralisée.
      Pour l’exportation du GNL, je rappelle que d’importantes quantités du gaz en provenance du Moyen Orient - entre autres -transitent par méthaniers sur toutes les mers ...


    • Ruut Ruut 28 mars 2014 08:21

      Jamais coupable c’est aussi la devise les responsables politiques Français.
      Sang contaminé, Responsable, pas coupable. (Pour ce qui est connus du public)
      C’est beau la politique et la représentativité actuelle du peuple de France au niveau International.


  • agent ananas agent ananas 31 mars 2014 07:57

    Cette idée de diminuer la dépendance du gaz russe en le remplaçant par du gaz US est aussi partagé par le ministre de l’énergie lituanien. Une telle ignorance et incompétence à ce niveau laisse perplexe.

    Comme l’explique fort bien cet expert, un tel projet est irréaliste car il nécessite un gigantesque investissement en terme d’infrastructures - investissement douteux en cette période de récession et économiquement illogique, sans compter de l’impact catastrophique pour l’environnement.

    « The idea that Western Europe could rapidly alter its existing energy infrastructure to reduce its dependency on Russian gas supplies and replace its requirements on LNG supplies from the US is complete nonsense. 
    It would take years to effect such a change and to construct the necessary infrastructure (handling LNG is a much more complicated process than receiving conventional gas by pipeline). For one thing there simply are not enough vessels capable of shipping such quantities of LNG - these would have to be ordered and constructed - a process which would take a minimum of 3 - 5 years - and we have not even begun to consider the construction of new LNG terminals and/or expansion of existing LNG terminals. 
    Such an enterprise would also involve a considerable financial investment which would be difficult to raise given the fact that if Russian gas supplies were disrupted for any considerable period of time - Western Europe’s already fragile economy - would immediately be thrown into a severe recession. 
    In fact the West is far more vulnerable to economic »sanctions« than Russia. All Russia has to do to bring about a massive recession in the West is to reduce gas and oil exports - and then flood the market once substitution starts to take place - to make such enterprises uneconomic.
     »

    suite (dans les comments)


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