mardi 8 février 2022 - par Dr. salem alketbi

Daech : le terrorisme à retardement

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L’organisation terroriste Daech n’a pas totalement disparu, son retour peut donc être discuté. Certes, le groupe a été vaincu militairement et son soi-disant État démantelé en 2019, et depuis, les déclarations officielles ont évoqué à plusieurs reprises des efforts individuels et collectifs pour éliminer les foyers du groupe en Irak, en Syrie et ailleurs.

Personne n’a contesté le fait que, malgré sa défaite militaire par la coalition internationale, le groupe était toujours en mesure d’utiliser ses cellules dormantes et de mener des opérations terroristes sporadiques. En particulier dans les régions d’où il a été chassé.

En d’autres termes, le groupe est revenu à une stratégie d’actions clandestines après avoir pris le contrôle total de vastes zones en Irak et en Syrie pendant près de cinq ans, couvrant 88 000 kilomètres carrés et abritant plus de 8 millions de personnes. Daech reste un problème préoccupant qui persiste dans la mémoire de l’humanité.

Son nom est associé aux nombreuses atrocités qu’il a commises et à leur diffusion sur Internet. Cette organisation brutale a commis de nombreux crimes contre l’humanité  : décapitations, exécutions de masse, meurtres brutaux, viols de femmes, enlèvements, épuration ethnique, recrutement d’enfants et abus de femmes.

Par conséquent, la reprise de leurs activités terroristes, bien que limitées, mérite attention et intérêt. La brutalité de cette organisation terroriste impose de déraciner toute nouvelle menace.

La récente attaque du groupe contre la prison de Ghwayran, dans la province de Hasaka (nord-est), pour libérer des éléments terroristes de Daech, est l’indice le plus grave de la capacité du groupe à commettre de nouvelles attaques. Plusieurs rapports confirment que des combattants d’Al-Qaïda ont livré des combats de plusieurs jours avec les FDS.

Peu de temps auparavant, des combattants de Daech et des cellules dormantes en Irak avaient perpétré une attaque terroriste contre une base militaire irakienne dans la province de Diyala. Au cours de cette opération, 11 soldats de l’armée irakienne ont été tués.

Cet attentat a reflété la fréquence des attaques perpétrées par les éléments de Daech en Irak en termes de cibles, de nature et de plans d’exécution. L’attentat mené par le groupe terroriste Daech à Hasaka braque sans aucun doute à nouveau les projecteurs sur les prisons où sont détenus des milliers de terroristes depuis la défaite du groupe en 2019.

Selon les rapports, environ 12 000 prisonniers sont détenus par les FDS, et des dizaines de milliers de prisonniers sont des femmes et des enfants des terroristes. C’est l’une des questions frappantes en raison des divergences de vues et de points de vue internationaux sur le retour dans leur pays d’origine des terroristes étrangers détenus en Syrie.

La gravité de cette question réside dans le fait qu’elle constitue une bombe à retardement qui porte en elle les germes de la propagation du terrorisme si elle n’est pas éliminée une fois pour toutes.

Malgré la menace croissante qui pèse sur les États de notre région, notamment du fait des organisations terroristes et des milices, nous ne devons pas nous focaliser sur une menace plutôt que sur l’autre. Le terrorisme n’est pas moins dangereux que les milices sectaires, les guérillas par procuration et autres.

L’expérience récente nous enseigne que le terrorisme passe par des phases de changement permanent. Il y a toujours des éléments extrémistes prêts à reprendre là où d’autres se sont arrêtés. Ce risque est accru par le fait que des organisations terroristes comme Daech et Al Qaida ont pénétré le monde virtuel et diffusent leur idéologie extrémiste sur Internet.

Il est difficile de nier la leçon que chacun a tirée de l’évolution historique du phénomène terroriste.

Le plus dangereux dans ce contexte est l’idée des loups solitaires ou le soi-disant djihad sans chef, établi intellectuellement par le théoricien d’Al-Qaida Abu Musab Al Suri et fusionné plus tard avec les idées de Daech, de recruter des éléments en abandonnant l’exigence de religiosité et en utilisant divers facteurs psychologiques et humanitaires pour attirer de nouveaux éléments terroristes qui croient aux objectifs de l’organisation et pas forcément à son idée.

Daech et les autres organisations terroristes continuent de représenter l’une des principales sources de menaces pour la sécurité et la paix, notamment en raison de la prolifération d’éléments et de branches terroristes dans plusieurs régions et pays du continent africain, en particulier au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso et au Nigeria.

Les forces françaises (opération Barkhane) ont traqué ces dernières années des cellules terroristes dans la région du Sahel et du Sahara. Les facteurs qui alimentent le phénomène terroriste restent forts dans notre environnement  : un vide sécuritaire dans plusieurs pays et l’absence d’État central, ainsi que la propagation des conflits, des guerres et des divisions sectaires.

À cela s’ajoute la détérioration des conditions économiques dans plusieurs pays. Tous ces éléments contribuent, à des degrés divers, à créer un environnement propice à la résurgence de l’extrémisme et du terrorisme.

L’effondrement de l’État central dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique depuis 2011 et avant a entraîné de nombreuses catastrophes pour la sécurité et la stabilité régionales et internationales. Le chaos qui en a résulté a longtemps incité les puissances régionales à étendre leur influence stratégique par le biais de projets transfrontaliers à l’aide de mandataires et d’armes.

Le vide sécuritaire a également permis aux organisations terroristes de se développer dans plusieurs pays. Pour sortir de tout cela, la communauté internationale doit d’abord soutenir les efforts visant à restaurer le pouvoir et la position de l’État dans les pays en crise, que ce soit dans la région arabe ou sur le continent africain.



8 réactions


  • Clocel Clocel 8 février 2022 12:25

    Les mercenaires de l’état profond US et de leurs métastases proche-orientales.

    Ordo ad chao...


  • roby roby 8 février 2022 15:07
    Un immigré clandestin :
    « Vous me donnez combien si je repars en Algérie avec toute la famille.
    Sarkozy lui répond : »1500 EUR « . Il réfléchit et se dit   »Je préfère attendre le prochain président«  
     Entre-temps il fait 1 enfant de plus. Arrive Hollande. Il lui demande la même chose et Hollande lui dit : »2500 EUR« .Il réfléchit encore et se dit »Je préfère attendre encore le prochain président« 
     Entre-temps il fait 2 enfants de plus. Arrive Macron. Il lui demande la même chose et Macron lui dit : »4500 EUR« Il se dit : Là, je suis joueur, ça à l’air de marcher alors j’attends 2022, je fais 2 enfants de plus, ce sera le jackpot.Arrive 2022 et il pose la même question :  »Vous me donnez combien si je repars en Algérie ?« 
    Et Eric ZEMMOUR lui dit :          »5 minutes" 

  • karim 8 février 2022 15:10

    "Vous n’avez rien compris ! Aucun gouvernement occidental n’a livré des armes aux terroristes en Syrie, le New York Times n’a jamais révélé l’opération Timber Sycamore, Fabius n’a jamais dit que le Front Al-Nosra faisait du « bon boulot », Lafarge n’a jamais collaboré avec Daech, Hillary Clinton n’a jamais écrit qu’elle voulait renverser Assad pour la sécurité d’Israël, l’OTAN n’a jamais créé le Kosovo avec des trafiquants d’organes, l’OTAN ne s’est jamais alliée aux islamistes pour éliminer Kadhafi, il n’y avait pas de djihadistes en Tchétchénie et ils n’ont commis aucun attentat, la France n’a accueilli aucun réfugié islamiste tchétchène, Al-Qaïda est apparue par génération spontanée et cette organisation n’a jamais coopéré avec la CIA, Washington n’a jamais aidé les djihadistes en Afghanistan avant l’intervention soviétique, Brzezinski n’a jamais prôné la déstabilisation de la Russie par sa « ceinture verte », il n’a jamais dit aux combattants islamistes qu’ils étaient des « Freedom Fighters », la presse anglo-étasunienne n’a jamais fait l’éloge de Ben Laden, les Talibans n’ont jamais été reçus à Washington, Al-Baghdadi n’a jamais fondé Daech dans une prison des États-Unis, la « coalition » n’a jamais laissé Daech reprendre Palmyre, le Congrès mondial ouïghour n’est pas financé par Washington, il n’y a jamais eu de terroristes au Xinjiang, et les Ouïghours d’Idlib sont des touristes." Bruno Guigue https://www.egaliteetreconciliation.fr/Vous-n-avez-rien-compris-61442.html& https://fr.wikipedia.org/wiki/Timber_Sycamore


  • phan 8 février 2022 16:09

    Daech a « un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique », affirmait le romancier et journaliste algérien Kamel Daoud au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015.


  • zygzornifle zygzornifle 9 février 2022 10:31

    Entre Daesh et Macron a la sauce Covid on est mal barré ....


  • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine nemesis 10 février 2022 09:29

    Docteur !

    Hier tu as dû manquer un dialogue intéressant (un ancien haut responsable de la DGSE) sur nos chaines d’info continue.

    Les principales sources de criminels sont TROIS États inexpugnables :

    Arabie saoudite (wahabites illégitimes),

    Égypte (frères musulmans),

    Pakistan

    Comme ils font du business, on laisse faire. Ou on fait comme si on était obligé de laisser faire...

    EI ou DAECH c’est de la petite bière selon ce spécialiste. D’alleurs les drones tueurs US ou Français ne se privent pas de cramer un dirigeant de temps en temps.

    Lors de la Révolte des Bédouins de la Mecque, c’est le Gvt français qui avait envoyé 7 gendarmes pour gazer les Bédouins dans les sous-sols... On peut se demander si un Régime des Bédouins non corrompu n’aurait pas été préférable...


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