samedi 1er juin 2013 - par Henri Diacono

Des terroristes d’Al Qaïda sous les verrous en Tunisie

 La mouvance terroriste maghrébine AQMI liée à Al-Qaïda, aurait essuyé un sérieux revers à la fois à frontière algéro-tunisienne et dans la région de Tunis. C’est du moins ce qu’a annoncé vendredi à la presse tunisienne le porte parole du Ministère local de l’Intérieur. A ce jour, selon le représentant du Ministère, quarante quatre membres de cette mouvance, d’origine tunisienne et algérienne, auraient été arrêtés et incarcérés au cours d’un « passé très récent  », ajoutant que d’autre part qu’un groupe « d’extrémistes religieux » membres pour la plupart du groupe salafiste tunisien Ansar-Al-Charia dont plusieurs combattants se trouvent actuellement en Syrie parmi ceux qu’on nomme les « rebelles », avait été démantelé.

 Au cours de cette intervention, le porte parole, Mohamed Ali Aroui, a évoqué à plusieurs reprises l’implication de dijhadistes algériens (l’un d’entre eux aurait tué un officier des forces de sécurité) dans les récents évènements sanglants survenus tant dans les montagnes de la frontière avec l’Algérie, qu’à Tunis où dans une banlieue, le propriétaire du dépôt d’armes de guerre qui avait été découvert il y a plusieurs semaines, avait été appréhendé mercredi à l’issue d’une longue traque. Cette arrestation, à travers les aveux du prisonnier et les indices découverts sur place par les enquêteurs, accréditeraient l’identification de l’assassin du leader politique, opposant au régime actuel, Chokri Belaïd. Il s’agirait bien de Kamel Gadhagadhi en fuite depuis le 6 février.

 Il a été également dévoilé que des « informations remontant jusqu’au Ministère de l’Intérieur » font état d’une réunion entre des salafistes jihadistes tunisiens et algériens qui aurait eu lieu récemment « en Algérie sous la présidence d'un dirigeant d'Aqmi, Moussa Abou-Rihla. » Ces éléments seraient en relation avec d'autres groupes similaires au Mali et même au Yémen.

 Ces révélations faites par un Ministère dirigé par un membre du Parti Islamiste dit modéré qui occupe la plupart des pouvoirs actuels dans le pays, est l’une des faces du double langage que tient actuellement son leader charismatique Rached Ghannouchi. Tout en ayant souvent déclaré « que force devait rester à la loi du côté de la sécurité », on l’a entendu dire lors d’un colloque sur la religion que les députés du parti siégeant à l’Assemblée Constituante « étaient en train de fournir un effort considérable pour trouver les mots qu'il faut pour que la Constitution soit à la fois moderne et... inspirée de la chariâ. »

 Dans ce domaine des propos contradictoires de la part de dirigeants nationaux d’un petit pays dont l’économie bat sérieusement de l’aile (une chute notamment de 40% de la fréquentation touristique sur l’an dernier) n’est pas du seul apanage du chef islamiste « modéré ». Le Président provisoire de la République y a été également de son discours. Une intervention publiée dans un journal égyptien pour le moins surprenante dans la bouche d’un ancien Président de La Ligue tunisien des Droits de l’Homme, Moncef Marzouki. Après avoir défendu le port du niqab chez les tunisiennes, il a été de son ton larmoyant en poursuivant : « Je crois à la liberté de culte et j'ai accueilli et invité des salafistes au palais de Carthage tant qu'ils sont modérés et veulent dialoguer... Mon problème aujourd'hui est de faire face au noyau dur de la violence. L'armée est là, la sécurité est là et la société qui est modérée refuse ce mouvement extrémiste et considère qu'il s'agit d'un islam importé. En même temps, ces groupes extrémistes ont été laissés pour compte, dans la pauvreté, l'anarchie... et quelque part ils cherchent, par leur comportement, à démontrer qu'ils existent... Nous allons poursuivre le dialogue avec les modérés et faire appliquer la loi contre qui portent les armes, mais nous ne ferons pas comme Ben Ali dans les années 1990. » Dans cette évocation il ait fait allusion à la répression massive des islamistes extrémistes sous l’ancien régime qui pourtant semblerait actuellement toujours – et plus que jamais - d’actualité tunisienne en ce qui concerne justement les salafistes qui dans leur totalité sont loin d’être modérés. Il est bon de rappeler que Monsieur Marzouki qui avait au Qatar, « fustigé les laïcs tunisiens » se voit toujours Président de la Tunisie …jusqu’en 2018 « lorsque la sécurité dans le pays sera définitivement rétablie ». Un chef d’Etat pour le moins pessimiste ou incohérent.

 Dans un récent sondage sur l’élection présidentielle dans lequel apparait un nombre important d’indécis (plus du tiers des gens iterrogés), le nom de Monsieur Marzouki (qui doit croire fermement en ses propres capacités) arriverait bon dernier parmi les prétendants avec 2,3% des sondés loin derrière un laïc octogénaire Béji Caïd Essebsi (16,2%) qui devance un « dissident du parti religieux modéré » (6,4%). Le même sondage sur les élections législatives donne d’autre part la victoire au parti laïc Nida Tounes (près de 34%) devant le parti religieux dit modéré qui recueillerait 29,4% des sondés.



2 réactions


    • Cugg Cugg 1er juin 2013 14:50

      Succulent !



      • Mais Ricdubal, Dieu, qu’il soit juif, chrétien, musulman ou...vaudou a été inventé par des hommes (Moïse, Jésus puis Pierre et Mahomet entre autres) pour semer la GRANDE PEUR dans les têtes des peuples. Celle administrée par le JUGE invisible et qui voit tout, sait tout et a qui on doit l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Et depuis des siècles et des siècles, pour ne pas dire des millénaires il en est ainsi.
      • Donc votre analyse à travers laquelle vous méprisez avec une pointe de haine les seuls peuples « avilis » par l’Islam (je vous signale que le Tunisien est loin de l’être) pourrait ou devrait s’appliquer à la planète toute entière, à toutes les religions, toutes les croyances et même aux ..athées. Des milliards d’individus manipulés depuis toujours par tant de ...PEURS.

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