Désastre syrien, triomphe néocon
Le désastre de la diplomatie occidentale dans l'affaire Syrienne ne serait-elle pas un triomphe des néocons ?
L'affaire Syrienne a descendu en flèche Cameron et elle est entrain d'anéantir Hollande et surtout Obama.
D'aucuns y voient la victoire de la démocratie à l'Anglaise qui permet à une Assemblée d'élus de gifler un Premier Ministre Britannique comme jamais depuis 1782...
D'autres se réjouissent d'une victoire incontestée des acteurs du Net en agitateurs face aux plâtrées indigestes de communication sans scrupule de la presse officielle.
D'autres encore, annoncent une prise de conscience des peuples après les inacceptables répétitions de mensonges d'état du Kosovo à l'affaire lybienne en passant par l'Irak et le Mali. Hourra, ça ne passe plus.
On est en droit de se réjouir de tous ces points. On est surtout en droit de se réjouir de voir reculer le spectre d'une escalade dont nul ne pouvait connaître l'issue. Cependant.
Cependant, reste une constatation et une question.
La constatation : l'attitude de la frange néocon des élus des trois pays est assez étonnante. On oublie un peu vite qu'elle fut extrêmement va-t-en guerre, poussant même Obama ou Hollande dans les reins vers une action guerrière. Même en France les faux-culs à la Coppé furent parmi les plus ardents et inconditionnels avant de se renier honteusement. Si tant est qu'un Coppé puisse éprouver la moindre vergogne. Aux USA, ce fut pareil, la droite bushiste accusait Obama de timidité, de pusillanimité. Ceci alla crescendo. Jusqu'au vote Anglais. Où ce sont des membres de la droite rude qui votèrent contre leur propre chef qu'ils avaient eux même exhorté à foncer dans le tas. Depuis ce vote, le retournement des néocons Français et US est confondant. A voir la mécanique, le simple opportunisme politique n'explique pas, à lui seul, une telle manoeuvre.
La question : A qui profite cette débandade ? A qui profite-t-elle, en Occident. Il ne s'agit pas de savoir si Hassad ou Poutine en sortent grandis mais bien de savoir, qui sort renforcé, chez nous, de ces désastres personnels infligés à nos trois chefs d'état ? La réponse est très claire : cette pantalonnade, qui fleure bon l'exécution profite aux droites dures US et Françaises. Désormais, elle pourront clamer partout que les démocrates et socialistes sont des couilles molles et qu'eux seuls, les néocons de tout pays, sont qualifié pour organiser et réussir une grandiose opération guerrière. Abattre Obama et les démocrates d'un coté et les derniers vestiges de "l'arrogance" Française de l'autre. Ceci valait largement le sacrifice de Cameron.
Cette Bérésina politique est porteuse de très lourds nuages sur nos politiques intérieurs dans les années qui viennent. Et encore une fois, les droites de gouvernement ont prouvé qu'elles étaient prêtes à torpiller leur propre diplomatie, leur propre pays, pour servir leur acharnement à reprendre les reines de nos destins. C'est très inquiétant.