jeudi 1er décembre 2016 - par Adame MANODE

Et moi, émoi, et nous ?

Et moi, émoi, et nous ?

La réalisatrice allemande Christa Graf nous a livré un reportage émouvant en 2008, intitulé ‘Cahiers de souvenirs’ ou ‘Memory books’, tourné en Ouganda.

L’Afrique noire se meurt.

Selon l’ONUSIDA, le nombre de décès dus au sida en 2012 s’élève à 1,2 million pour l’Afrique subsaharienne. Les pères partent en premier, les mères elles-mêmes infectées suivent, laissant 3 millions d’orphelins*.

L’ONU a mis en place des ‘cahiers de souvenirs’ demandant au parent restant, de le remplir des souvenirs familiaux en présence des enfants. Leurs naissances, des anecdotes du quotidien noircissent les pages. Car pour savoir qui l’on est, il faut savoir d’où l’on vient. Après la perte de leurs parents ces enfants sont, au mieux, recueillis dans des orphelinats ou le quotidien efface au fil du temps les souvenirs familiaux.

En regardant ce reportage, l’image de l’Afrique souriante, presque insouciante s’est effacée devant la réalité de ces familles en disparition. Le temps de l’indolence à fait place à celui de la souffrance. Des regards vides, tristes, sont les nouveaux visages de ce continent. Une génération entière sacrifiée.

De quelle manière cette épidémie peut impacter sur l’économie mondiale ?

L’occident a eu peur de la Chine, puis de l’Inde, mais ne remarque pas le continent africain. Face à la vision de ces enfants qui sont l’avenir, qui perdent leurs racines, évoluent devant le rêve occidental, la question se pose.

Survivre, combattre, cette génération y est formée. La volonté fait partie de l’ordinaire. Ces enfants créeront à leur tour une famille. Sur quelle base ? L’apparente désinvolture, les sourires collés aux visages ont disparus. Ils feront certainement place à l’opiniâtreté. Il est fort probable que l’économie mondiale doive compter, d’ici une génération ou deux, avec un continent africain beaucoup plus fort, certainement motivé, par une revanche à prendre et qui sait, devenir la prochaine puissance économique mondiale ?

Paradoxe occidental, depuis des décennies des associations se mobilisent pour tenter d’aider ce continent pillé, en majeure partie par ‘les blancs’. Ces pilleurs occidentaux, n’ayant de cesse d’être des acharnés de la pauvreté pour garder leurs privilèges, regardent de loin le travail effectué par les ‘aidants’ pensant qu’une goutte d’eau ne pourra anéantir le business. Pour tout le monde, la roue tourne. De façon plus ou moins rapide.

Serait-il insensé de penser que cette hécatombe qu’est le Sida ne puisse être un accélérateur du développement africain. Les plus argentés d’entre eux viennent étudier en Europe ou aux Etats-Unis. Revenant dans leur pays d’origine, comme en Inde ou en Chine, forts de leurs connaissances, afin de faire fructifier leurs patries respectives. L’insouciance, l’acception, la résignation ne font plus partie du continent africain. Il était peut-être l’élément manquant pour pouvoir ‘jouer au grand’ dans ce monde infernal qu’est l’économie.

* http://ecpat-france.fr/fiches-pays/ouganda/ 

 

Adame Manode.



5 réactions


  • zygzornifle zygzornifle 1er décembre 2016 19:40

    L’Afrique noire se meurt. .... pour ceux qui restent mais pas pour ceux qui migrent en Europe ......


    • petit gibus 2 décembre 2016 03:31
      @zygzornifle

      Je souhaite que dans quelques décennies
      tes petits enfants ne soient pas obligés
      de migrer en Afrique pour ne pas crever

      Qui sait ?

    • microf 2 décembre 2016 10:30

      @petit gibus
      Bien dit, mais ce mouvement a déja commencé, allez aux Ambassades Africaines en Occident, elles sont envahies par des Occidentaux qui viennent chercher des visas pour y aller. Aux Ambassades de Mozambique, d´Angola pour ne citer que ces deux exemples, les Occidentaux s´y pressent déja dès la nuit tombée pour être les premiers a être servis, et ce phénomène va s´intensifier dans les prochaines années.


  • fred.foyn 2 décembre 2016 07:05
    Le SIDA, est une affaire de « trous du culs » a qui votre président donne tous les pouvoirs dans votre pays.. !
    L’Afrique est un laboratoire pour les multinationales..une grande poubelle qui sert à faire de l’argent sur le dos des peuples de ce continent...
    Le problème restant la « CORRUPTION »...pour changer les choses !

  • L'enfoiré L’enfoiré 2 décembre 2016 15:31

    Quelle a été la manière de résoudre le problème par la religion ?

    Avant ça, rien, nada...
    Ce n’est pas une question de corruption, mais une façon de comprendre ce qu’est le sexe : un moyen de procréer sans discernement. 
    Ce qui mène le monde : le pouvoir, l’argent et le sexe.


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