Grèce-Europe (occidentale) : Il y a des cadavres dans le placard, et pas qu’un peu !
Voilà la Grèce tiraillée entre l'Europe Occidentale qui veut lui imposer des choix qui ne sont pas les siens et... Elle Même, avec ses propres préférences, ses forces et ses faiblesses. Aujourd'hui 5 juillet 2015, les Grecs doivent choisir.
Cette situation n'est pas inédite. Elle s'est déjà produite. La conclusion a déjà donnée. L'Histoire a déjà voté.
Ce fut NON. Et derrière ce NON, il y eut des drames, il y a une tragédie grecque qui dura mille ans. Mille années, qu'aucun bureaucrate européen n'arrivera à passer sous le tapis ! Mille années d'Histoire qui font que la Grèce, très Européenne, ne sera jamais un état occidental. Parcequ'il y a deux Europes, celle d'Occident menée aujourd'hui par son excroissance américaine, et celle d'Orient, celle des Orthodoxes, Russes et Grecs principalement !
Par idéologie, par aveuglement, par sotte prétention, la première voudrait ignorer la seconde, mais c'est tout simplement impossible.
Ce qui se passe en moment en Grèce, cet espèce de tiraillement, de déchirure entre Orient et Occident rappelle trait pour trait ce qui s'est passé à une autre époque : à, la fin du XIVem et au début du XVem siècle : l'Europe Occidentale d'alors voulait passer avec les Byzantins, donc les Grecs, le deal suivant : "On vous défend contre les Turcs, mais en échange, vous renoncez à la religion orthodoxe et vous rentrez dans le Catholicisme". Quelques empereurs acceptèrent ou plutôt tentèrent d'accepter avant... d'être renversés par leur propre population qui refusait l'accord !
(Je suis sûr que Tsipras avait ces événements en tête quand il a décidé son referendum et c'est volontairement qu'il se place comme défenseur des Grecs contre les appétits ouest-européens !)
On vit alors fleurir à Constantinople, cet étrange slogan : "Plutôt le turban du Mufti que la Mitre du Cardinal", autrement dit : "Plutôt la domination turque que celle des Occidentaux". C'est ce qui arriva au final, avec cette fin tragique que fut l'épuration ethnique de l'actuelle Turquie d'où les Grecs furent chassés au début du XXem siècle et le sinistre génocide des Grecs du Pontique, peu connu ici.
Il y a cinq siècles déjà, les Européens de l'Ouest voulurent imposer aux Grecs un modèle qu'ils refusèrent ! Aujourd'hui, ils recommencent, comme hier, avec la complicité de certains Grecs !
A l'origine de ce refus, il y avait la lonvgue et durable opposition entre l'Europe Occidentale et le Monde Byzantin, rivalité de pouvoir pour dominer la Chrétienté ! qui connu son épilogue tragique en 1204 avec la destruction de la très hellénique et très chrétienne Byzance par les Croisés.
Le passif historique est lourd, très très lourd entre les Grecs et les Européens Occidentaux. "On" a voulu faire passer tout cela sous le tapis, oublier Byzance, mais ce n'est pas possible. Dès qu'on gratte un peu, tout remonte à la surface. Tous les Grecs un tant soit peu cultivés connaissent cette Histoire !
Aujourd'hui les Nationalistes Grecs de Xrisi Avghi, l'Aube Doré, dont l'électorat n'est pas composé que d'universitaires agitent cette histoire, preuve que tous les Grecs la connaissent et y sont sensibles.
Est-ce que ce sont des "vielles neiges" des choses qui n'ont plus d'importance parce qu'elle datent du "Moyen Âge" ? Sûrement pas, Nous sommes notre Histoire et en Grèce un événement n'a pas moins d'importance parce qu'il est ancien qu'un événement plus récent !
C'est une illusion de croire qu'on peut effacer l'Histoire ou qu'elle s'efface d'elle même sous prétexte qu'elle est lointaine. En pleine période soviétique, Eisenstein présentait le film Alexandre Nevski qui parlait du... XIIIem siècle, un affrontement lointain entre Tsar et Chevalier Teutonique ! L'URSS qui officiellement ne voyait dans les Tsars que d'ignobles tyrans, finissait quand même en pleine période stalinienne, par leur rendre hommage ! L'Histoire est plus forte que l'idéologie.
Pour conclure sur la Grèce et l'Europe Occidentale, je crois qu'il faut arrêter justement de limiter l'Histoire de la Grèce à la Grèce Antique et à la Grèce Moderne en ignorant les dix siècles (rien que ça !) d'Histoire Byzantine. Cette Histoire reniée, effacée aujourd'hui est trop lourde d'affrontements d'oppositions de haines de jalousies entre le Monde Grec et le monde Européen Occidental. Forcément tout celà ressort d'une façon ou d'une autre. Tant que l'Histoire et les oppositions entre les deux Europes, Catholique/Protestante d'un côté, Orthodoxe de l'autre, sont dissimulées, elles ressortent de manière pervers comme c'est le cas en ce moment ! Un peu comme dans une famille où il y aurait un secret terrible : un viol, un meurtre dissimulé. Une famille où décidément personne ne se sent à son aise !
Oui, entre la Grèce et l'Europe-Occidentale, il y a des cadavres dans les placards, et pas qu'un peu !
Pour en sortir, nous devons renouer avec l'Histoire. Nos gouvernants doivent reconnaître la Grèce comme la Russie dans toute leur dimension historique, celle d'une partie de l'Europe à part entière qui a, sur l'Europe et notre Civilisation Européenne des droits égaux aux nôtres !