lundi 19 février 2007 - par Antoine Christian LABEL NGONGO

Guinée : chaos, ou pas ?

Certains Français sont rentrés d’Afrique, du moins ceux qui n’avaient pas d’activités importantes dans ce pays. La situation en Guinée reste toujours bloquée, après un mois environ de manifestations antigouvernementales qui ont provoqué un peu plus d’une centaine de morts officiels, et ont conduit le président Lansana Conté à décréter l’état de siège, lundi 12 février. Les patrouilles militaires circulent toujours dans les principales artères de la capitale. Que veut ce « vieux » président ? Pourquoi il s’accroche autant à ce siège qu’il perdra si l’armée, qui le soutient, vient à le lâcher et le fait sauter ? Il aura fait tuer des gens inutilement.

La situation en Guinée reste toujours bloquée. Tout ceci à cause d’une obstination absurde et propre à beaucoup de chefs d’Etat africains, ne rien céder au peuple qui râle. C’est triste de mourir ainsi (même si c’est pour une cause juste) ou de se retrouver handicapé à cause d’un homme qui ne veut pas de la démocratie. Je suis écoeuré de voir qu’en 2007, il y a toujours des personnes comme ça en Afrique, qui ne pensent qu’à leur portefeuille et au pouvoir.

Pour en revenir à la Guinée, les premiers contacts en vue d’une solution de la crise ont eu lieu jeudi 15 février 2007 au Palais du peuple, entre les syndicats et les institutions de la République. Nul ne sait si cette amorce de dialogue a débouché, ou même abouti à une solution. Madame Rabiatou Sérah Diallo, leader de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), une des centrales syndicales à l’origine de la grève générale entamée le 10 janvier et relancée le 12 février, a en effet pu rencontrer les institutions gouvernementales et notamment, le président de l’Assemblée nationale, Aboubakar Samparé, ainsi que deux officiers envoyés par le chef d’état-major, Kerfalla Camara, qui est actuellement « l’homme fort du pays ».

Les deux parties ont ainsi pu établir un premier contact. La dirigeante syndicale a condamné les exactions commises "...viols envers les jeunes filles et les femmes..." par les militaires, dans certains quartiers, et elle a surtout demandé la levée de l’état de siège et le respect du protocole signé le 27 janvier, sur la nomination d’un Premier ministre de consensus. Les syndicats souhaitent un autre homme qu’Eugène Camara, nommé par le président Lansana Conté, pour diriger le gouvernement guinéen. Le président du Parlement a demandé aux syndicalistes de lever leur mot d’ordre de grève.

La réunion de samedi 17 février 2007 au cours de laquelle tout le monde devait se concerter, syndicalistes et société civile, n’a pas eu lieu. C’est le statu quo. C’est triste, car la situation est toujours dans une impasse et risque de s’aggraver. L’autre dirigeant syndical, Ibrahima Fofana, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), ne veut pas discuter tant qu’il y a l’état de siège. Il estime qu’il y a impossibilité d’élaborer un ordre du jour tant qu’il y a des difficultés pour travailler.

L’armée se montre violente et zélée.

L’armée guinéenne, qui semblait jouer l’apaisement, se comportait plutôt comme une milice mafieuse. Le général Kerfalla Camara, le chef d’état major, âgé de soixante-cinq ans et formé en Union soviétique, est un fidèle du président Conté. Il s’est adressé à la télévision jeudi dernier pour inviter les Guinéens au dialogue en vue « ...d’une sortie de crise ». Il cachait en effet le jeu de l’armée qu’il dirige ; des centaines de personnes ont été arrêtées ces derniers jours, et ceci pendant la nuit. Les arrestations sont commanditées par les responsables du parti au pouvoir. Les prisonniers ou « otages » sont conduits dans des camps militaires et dans les brigades de gendarmerie. Nul ne sait quel degré de torture ou d’humiliation ils vont subir. L’idée du chef de l’Etat et de son « ami » Kerfalla Camara est de mater (voire de casser) tous les militants et manifestants opposés au pouvoir.

La population est particulièrement assommée par la brutalité de la répression qui s’est abattue dans le pays depuis l’instauration de l’état de siège. La ville de Conakry est totalement paralysée et les marchés sont fermés, quand ils n’ont pas été pillés par des voyous ou même, parfois, par des militaires. Une des grandes priorités est d’abord de soigner les blessés, ensuite de trouver de quoi se nourrir.

Inquiétudes de la communauté internationale

Les autorités guinéennes ont rejeté la demande du Parlement européen qui voulait envoyer sur place une commission d’enquête. L’Union africaine (UA) est toujours inquiète au sujet de la crise en Guinée. Le Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’UA s’est réuni à Addis-Abeba, vendredi, pour plancher sur la situation très grave et très inquiétante qui prévaut en Guinée, depuis la déclaration, par le président Lansana Conté, de l’état de siège. Les responsables de l’UA se sont déclarés très préoccupés par les « violences et la répression » en Guinée. Le président de la Commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, a envoyé, mercredi, une lettre au président guinéen, condamnant « l’usage disproportionné de la force contre les populations civiles qui a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines ». Dans cette lettre il a également souligné les risques « d’instrumentalisation des forces armées et de la sécurité », après l’entrée en vigueur de l’état de siège.

Une mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est rendue, samedi 17 février, à Conakry pour des contacts exploratoires. L’ex-président nigérian, Ibrahim Babangida, et le président de la commission de la Cedeao, Mohammed Ibn Chambas, ont pu rencontrer samedi le président Lansana Conté et des diplomates occidentaux. Il a été demandé au président guinéen de revenir à la table des discussions avec les syndicats et les partis d’opposition.

Réagissant à cette démarche, le président Lansana Conté a fait dire, par son ambassadeur à Addis-Abeba, qu’il était favorable à « un règlement pacifique » de la crise dans son pays. « Nous sommes pour un règlement pacifique de la crise dans le respect des institutions. »

Le pape Benoît XVI a appelé dimanche 18 février 2007 « ...au respect des droits humains et civils en Guinée ». Le Saint Père souhaite que « la voie du dialogue permette de surmonter la crise ».

Il est à se demander si nos ressortissants en Guinée Conakry vont subir les mêmes déconvenues que les ex-Français de Côte d’Ivoire. Espérons que non.



19 réactions


  • henri rouquier (---.---.119.98) 19 février 2007 11:18

    Pas de chance, juste au moment où je pensais aller m’installer à Conakry vers le mois de juin. Est ce que c’est vraiment dangereux ?


    • hassan (---.---.231.147) 19 février 2007 13:41

      je viens de rentrer de la guinée,à cause des évenements survenés dernierement.le pays est manifique le peuple gentile,mais les dirigents ne sont pas digne de ce nom. à la tête de ce pays une bande de voyous qui cherche que le profi personnel et à leur sommet un vieux malade qui ne sait quoi dire ni faire il est manipulé comme une marionnette par ces femmes et son entourage. dès que le calme revient j’y retourne.je souhaite une bonne redressement de ce pays,avec un gouvernement qui pense au bien être des guinéens.ne te décourage pas on se recontre là bas in chaa alah. à bientôt


  • CAMBRONNE CAMBRONNE 19 février 2007 12:17

    @l’AUTEUR

    QUE FAIRE ? Il est incroyable de voir que toutes ces situations d’un pays à l’autre et d’une année sur l’autre sont quasiment identiques ! on y trouve les mêmes ingrédients et dés le commencement on sait comment cela va finir .

    On reproche à la France de soutenir les vieux dictateurs mais le cas Gbabgo est l’exemple inverse . Cet homme n’était pas un vieux dictateur mais un jeune intellectuel socialiste et démocrate . Une fois au pouvoir il se comporte en dictateur .

    J’attends avec crainte le décès de BONGO car ce vieux dictateur assure la paix ; Aprés .... ?

    Salut et fraternité .


    • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 19 février 2007 18:31

      Eh ben oui, que deviendront ces pays le Gabon et le Cameroun quand ces dictateurs respectés en Occident mourront (Bongo Omar et Biya Paul). Nous nous attendons à des lendemains affreux en Afrique Noire.

      J’ai les « boules », rien que d’y penser. Ca fait peur. N’empêche que si messieurs Biya et Bongo, décidaient de partir en imposant des remplaçants dignes, le chaos ne surviendra pas. Il faut espérer le meilleur. Nous allons être optimiste pour l’Afrique. smiley


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 19 février 2007 14:10

    Il est évident que cette crise était prévisible ! La Guinée, comme d’autres états africains, est enfoncée dans une dictature... Après avoir souffert sous l’autorité du sanguinaire Sékou Touré, qui, entre autre, organisa, dans le sinistre Camp Boiro, l’assassinat de Diallo Telli, 1er Secrétaire général (en titre) de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.) [maintenant : Union Africaine (U.A.)], de Keïta Fodéba, et de tant d’autres... Sékou Touré organisa le « complot peul » afin d’asseoir une véritable politique tribaliste... Les élites peules dont Siradiou Diallo (brillant journaliste récemment décédé, qui fut le Directeur général de la Rédaction de « JEUNE AFRIQUE »)...

    Avec Lansana Conté, certes, semble-t-il, cela semble moins dur (?) ! Encore que... Qu’il nous soit permis de nous interroger : en effet, un pays qui s’enfonce dans la gabegie économique avec une population qui souffre...

    La France, de par sa politique africaine, a une très grande part de responsabilité ! N’aurait-il pas fallu conditionner l’aide au développement au respect de l’Etat dde droit ?

    En tous les cas, il n’est pas étonnant de voir tant de migrants venir, par la mer, chercher un meilleur sort sous nos cieux, réputés plus surs et plus rémunérateurs, alors que le chômage et l’extrême précarité sévissent dans cette France, parait-il : « PATRIE DES DROITS DE L’HOMME » !

    Avec la mondialisation, cela ne semble pas prêt à s’arranger...


  • jamesdu75 jamesdu75 19 février 2007 14:19

    [mode trés cynique / On]

    Je sais pas pourquoi mais j’ai une vague impression de déjà vu. Et tous ça va finir simplement dans une passasion de pouvoir aider par l’Europe. On oubliera vite les morts inutile (de toute façon personnes n’en parle) pour se concentrer sur les ressources du pays. J’oublie pas bien sur les populations deplaçés, les femmes violés ou tout simplement des enfants soldat.

    [mode trés cynique / Off]


  • LE CHAT LE CHAT 19 février 2007 15:22

    la démocratie ne doit pas avoir la même signification en Afique que par chez nous ; pour un Nelson Mendala combien d’amin Dada ?


    • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 19 février 2007 18:37

      Le Chat, je pense que nous devons essayer d’être optimiste. Je vais peut être me leurrer, espérons que les autres dirigeants qui sont en place depuis des décennies vont se dire pour le bien de leur peuple, il ne faut pas que celà arrive au moins. Aller, je rêve les yeux ouverts et j’ai l’espoir et l’espérance que le chaos ne sera pas partout. Je me demande bien qu’arrivera t-il demain si ce cas dramatique se produisait ? smiley


  • maup (---.---.68.180) 19 février 2007 19:04

    A lire, dans le Monde diplo de février, un article sur les chemins de fer sénégalais. Bien gérés jusqu’au moment où les installations ont vieilli et on dû être remplacées, ceux-ci ont été alors d’abord abandonnés par le gouvernement, puis privatisés, sur l’injonction de la Banque mondiale. Le résultat ? Priorité au frêt, tant pis pour les voyageurs qui roulent à 30 km/h, 10 parfois, avec des billets à 55€ s’ils veulent traverser le pays. De temps en temps, par chance ou miracle, un train arrive à destination sans dérailler, mais le plus souvent il faut s’arrêter pour remettre la locomotive sur la voie. Il paraît qu’ajoutée aux 600 suppressions d’emploi, cette situation convient à la boîte franco-canadienne qui est propriétaire de la concession pour 25 ans. Mais pour le pays, c’est une catastrophe.

    Le bon côté, c’est que les syndicats renaissent, eux qui s’étaient éteints après avoir lancé le mouvement de décolonisation du pays en exigeant, après la guerre, l’égalité de droits avec les cheminots blancs.

    Mais voilà un exemple de ce qui peut aussi nous arriver, comme en Grande-Bretagne, si on dépouille l’Etat de ce domaine, comme le voudraient certains candidats gesticulant à talonettes. Faut pas rêver, la course à la rentabilité qui tue le Sénégal peut aussi tuer nos fonds de vallée.


  • Laziz (---.---.210.90) 19 février 2007 21:24

    Les juntes militaires ecrasent les peuples africains, sous l’oeil parfois complice de la communaute internationale. Si non, que font ces vieux malades assoifes de pouvoir, sans aucun soucis, sans aucune conscience au sommet de l’Etat. Le soutient inconditionnel de Chirac a ces dictateurs a scelle et favorise la mort de La France-Afrique. C’est domage que les appetits de monsieur Chirac aient conduit a ce divorce historique. Les evenements en cours en Guinee, en Cote D’ivoire, au Tchad mettent une fin a la cooperation francaise avec ces anciennes colonies. Et la Chine, les Etats-Unis vont s’installer desormais dans ce qui fut le precarre francais. Quel domage pour la France-Afrique. Peut-etre vaudrait mieux changer la formule, et l’appeler Euro-Afrique, ca sonne mieux non ? Dans ce cas,Angela Merkel presidera la messe au detriment de son ancienne puissance rivale la France. L’histoire est un vrai cycle, je voulais dire cirque.


    • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 19 février 2007 22:00

      Laziz bonsoir, je ne pense pas que Chirac soit le seul responsable de ce « foutoir ». Je pense et crois que tous les présidents français depuis les indépendances sont complices de ce qui s’est passé par la suite. Néanmoins, la France a bon dos, elle ne peut assumer la CUPIDITE et l’INSATIABILITE DES DIRIGEANTS Africains corrompus qui ne pensent qu’à eux et non aux peuples. Là où le bât blesse, c’est que tous ces chefs pourris doivent leur existence et position de pouvoir aux peuples qu’ils oppriment. Incroyable mais Vrai. smiley


  • sya (---.---.5.104) 19 février 2007 22:42

    je voudrais dire que c’est juste triste de voir mon pays d’origine ainsi froler la guerre civile et que tout les pays ne font ke discuter avec lansana conte qui est un dicteur qui veut tout gerer, la population n’a pas en faite son mot a dire.et depuis 23ans elle ne dit rien et mtn elle en peut plus.reflechissez un peu si ce president n’avez rien a ce reprocher il aurai accepter la demande de la commision d’enquete proposer par le parlement europeen.vous savez en guinee le pouvoir executif c le president et ses militaires.je lus ds un article kil avait di ke si il etais sur le banc des accusés il ne serai pas seul.ce qui me fait mal c’est ke ce sont de guineen ki tuent des guineen c’est pas comme si on etais en france et qu’un noir francais ou qu’un blanc francais qui ne sont pas forcement dorigine francais ce tuaient entre eux !!!!!mais ce dictateur n’est la ke parce les militaire le soutient car ils savent ke si un autre president prend le pouvoir il nauront pas les mm droit.les millitaire abusent de leur droit exemple il peuvent arreter untaxis ki prend 7personnes o lieu de quatre et demander o maitre taxis de largen pour le laisser passer.autre exemple ils violent des femmes et des jeunes filles entre chez elle pour cela.merci voila je ppourrai rester des heures sur ce sujet


    • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 20 février 2007 08:36

      Sya, bonjour, vous dépeignez avec vos mots une réalité dont tout le monde se doute. La communauté internationale sait bien que Lansana conté est soutenu par l’armée. Ce qui est dramatique, c’est les mêmes qui fournissent des armes à ces salauds qui éliminent les faibles. Je me suis souvent demandé à quoi servaient nos armées en Afrique, à part opprimer le peuple et faire des coups d’Etat, que font-elles concrètement ? smiley


  • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 20 février 2007 08:38

    Lansana conté veut casser de l’opposant et du syndicaliste, il se donne les moyens avec l’armée pour neutraliser ceux qui nuisent à son pouvoir. Cette même armée aurait pu juguler les vandalismes et autres agressions sur personnes, malheureusement elle en est l’instigatrice. C’est dommage.


  • gerard93 (---.---.92.126) 20 février 2007 10:03

    L’or noir, La découverte assez récente de pétrole dans la région du delta du Niger attise toutes les convoitises, les premières à se servir sont les compagnies pétrolières avec la compromission des gouvernants de la région etc.... Pourquoi croyez vous que les Américains et les chinois sont si actifs ces derniers temps sur ce continent ?

    Pour aider les Africains ? Non bien sûr, ils vont faire ce que tous les pays colonisateurs ont fait jusqu’à présent , dépouiller.


  • Charles Cali (---.---.107.14) 20 février 2007 13:42

    La Guinee aujourd’hui, la Cote d’Ivoire, le Congo Brazzaville, hier, le Gabon et le Tchad demain...l’Afrique ne pourra etre a la fin de ses peines que lorsqu’une generation de ses dirigeants(Sassou-Nguesso,Biya,Dos Santos, Bongo,Compaore,bref tous ceux qui sont mis en selle et y maintenus contre la volonte des peuples par le gouvernement francais) aura cesse de vivre. Avec le depart de Chirac, peut-etre allons-nous voir une branche du systeme se desintegrer. Mais comme un Chirac peut en cacher un autre ! Charles


    • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 24 février 2007 16:39

      Bien souligné Charles Cali, comme vous dites un Chirac peut en cacher une autre. Nous ne savons vraiment pas à quelle « sauce » les africains seront dirigés pour la période de 5 ans à venir. smiley


  • les pieds dans le plat (---.---.208.24) 25 février 2007 20:04

    « Je me suis souvent demandé à quoi servaient nos armées en Afrique, à part opprimer le peuple et faire des coups d’Etat, que font-elles concrètement ? »

    elles achètent des armes, beaucoup d’armes

    ne jamais oublier que la guerre, c’est avant du buisness


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