samedi 6 juillet 2013 - par chems eddine Chitour

L’ACTE II DE LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE : Le chaos constructeur ?

« Les musulmans ne veulent pas aller au paradis le ventre vide »

Houari Boumediene (Sommet de l'Organisation des pays islamiques à Lahore 1976)

« Il faut rendre à César ce qui appartient à Cesar et à Dieu ce qui appartient à Dieu »

Jésus de Nazareth

Comme attendu et espéré, l'armée a arrêté le processus démocratique. « Habilement lit-on sur le journal la Croix, le général Al-Sissi était accompagné, lors de sa prestation télévisée, des plus hautes autorités religieuses, le cheikh d'Al-Azahr, Ahmed Al Tayyib, et le pape de l'église copte orthodoxe, Tawadros II, qui n'ont cessé de dénoncer l'augmentation des violences sectaires en Égypte sous la présidence Morsi. Il s'était entouré aussi de Galal Morra, un islamiste ultraconservateur (salafiste), et de Mohamed El Baradei, représentant de l'opposition. Tous ont approuvé la « feuille de route » du chef d'état-major de l'armée, légitimant ainsi le coup d'État. » (1)

La chute de Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu, met un terme à un an de pouvoir islamiste marqué par des crises à répétition et une forte contestation populaire. Adly Mansour, président de la Haute Cour constitutionnelle désigné par l'armée pour remplacer Mohamed Morsi, a prêté, jeudi 4 juillet, serment comme président par intérim de l'Egypte. Il a promis de ´´protéger le système républicain´´ et d'être le ´´garant des intérêts du peuple´´ lors d'une brève allocution.. Cette situation ouvre la voie à une délicate transition dans un pays profondément divisé entre pro et anti-Morsi. Avant son arrestation, M.Morsi a appelé ses partisans à résister pacifiquement à ce qu'il considère comme un coup d'Etat militaire. Le chef de file de la confrérie a été arrêté par la police militaire égyptienne. L'opposition, par le biais du Front de salut national, s'est prononcée contre l'exclusion des partis politiques se réclamant de l'Islam. D'après le quotidien Al-Ahram, pas moins de 300 mandats d'arrêt ont été lancés contre des membres des Frères musulmans.

Les réactions à l'étranger :

Pour rappel, la présidence égyptienne a rejeté dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 juillet l'ultimatum lancé plus tôt par l'armée au chef de l'Etat Mohamed Morsi, lui laissant 48 heures pour satisfaire les ´´demandes du peuple´´, faute de quoi, elle imposerait une feuille de route. (...) Khaled Dawoud, porte-parole du Front de salut national (FSN), a d'ores et déjà annoncé qu'aucun dialogue avec M.Morsi n'était possible ´´car nous considérons qu'il n'est plus légitime´´.

Barack Obama avait téléphoné à Mohamed Morsi pour l'inviter à répondre aux revendications des manifestants. Il a appelé ´´toutes les parties à la retenue´´ On ne peut pas ´´parler de manifestation pacifique quand il y a des agressions contre des femmes.. Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que, même si M.Morsi a été élu démocratiquement, il faut faire plus pour créer les conditions dans lesquelles chacun a le sentiment que sa voix est entendue´´ en Egypte, a ajouté le président américain. (2)

Un coup d'Etat adoubé par l'Occident et les autres potentats arabes

On l'aura compris, Morsi a été lâché, d'ailleurs, le général Martin Dempsey, chef de l'état-major américain, était entré en contact avec son homologue égyptien. Curieusement, ce coup d'Etat militaire n'a pas suscité de réaction d'indignation auprès des pays occidentaux. Ils ne condamnent pas l'arrêt du processus comme ce fut le cas en Algérie en 1991. C'est tout juste si ces pays « s'interrogent ». Le président américain Barack Obama a appelé à examiner l'implication de ces événements sur l'importante aide militaire à l'Egypte. Comme on le sait, selon la loi américaine, l'aide ne peut pas aller vers un pays où un coup d'Etat a eu lieu.
Pour sa part, la Russie parle de retenue et l'Union européenne prône une présidentielle rapide montrant par là qu'elle accepte le fait accompli.

Alors que l'heure est à la liesse populaire, amplifiée par des médias occidentaux qui sont tous au diapason, se réjouissant sans la moindre réserve, ni nuance, de la destitution de « l'Islam politique », nul doute que la mise au ban du président Morsi, sorti grand vainqueur des urnes, risque fort de radicaliser ses plus fervents partisans, On ne peut qu'être ulcéré d'avoir vu et entendu des Egyptiens de France- bien au chaud- applaudir le coup d'Etat militaire illégal et anti-Constitution.

Le traitement politico-médiatique de ce coup d'état militaire par les médias occidentaux et les spécialistes autoproclamés de l'islamisme, notamment en France, (Antoine Basbous, Antoine Sfeir, Gilles Keppel, Sifaoui, BHL) est là pour nous rappeler qu'il n'y a pas de morale encore moins d'éthique quand il s'agit des musulmans Ces habitués des plateaux sont là pour légitimer, sur instruction dans l'imaginaire des citoyens occidentaux que ce qui s'est passé est normal. Morsi n'a eu que ce qu'il mérite. Les Frères musulmans qui étaient choyés par l'Occident ne répondent plus à l'agenda. On s'en débarrasse en jouant sur les peurs, les détresses de ces millions d'Egyptiens qui ont manifesté et en oubliant les autres, ceux qui soutiennent l'ordre constitutionnel et qui défendent la nécessité pour élu démocratiquement d'aller jusqu'au bout de son mandat.

L'exemple le plus typique est celui des millions de personnes qui descendent dans la rue en Grèce, Espagne, Portugal. Ce n'est pas pour autant que l'on demande à refaire de nouvelles élections Dans n'importe quelle démocratie on se plie au choix souverain d'une majorité, sinon c'est la guerre civile. Il aurait été judicieux qu'il aille au terme de son mandat pour juger de son bilan. De plus, on ne redresse pas l'économie d'un pays en un an ou d'un coup de baguette magique. Il est vrai cependant que 48% des Egyptien(ne)s n'ont pas été voter et que Morsi n'a été élu qu'avec 51 et quelque pour cent des suffrages exprimés. En clair, il y a à peine 25% de personnes qui ont voté pour lui (Un sur quatre). C'est cela la démocratie et comme l'écrit Winston Churchill, la démocratie c'est le moins mauvais des systèmes à l'exception de tous les autres.

Ce qui se passe en Egypte nous rappelle un air de déjà-vu, celui qui a eu lieu en Algérie. La suite on la connaît, ce fut la décennie rouge avec à la clé des milliers de disparus et dit-on 200.000 morts pour arriver à une situation toujours larvée plus de vingt ans après.

« Comment, lit on sur le site Oumma.com ne pas établir un parallèle historique avec le coup de force des généraux algériens qui poussèrent sans ménagement le président Chadli à la démission, refusant la politique de cohabitation avec le FIS prônée par ce dernier ? Ils firent alors parler les armes et imposèrent le règne de la junte militaire, envoyant leurs chars dans les rue d'Alger pour mieux piétiner la démocratie et les urnes qui avaient parlé. Sur un échiquier mondial qui n'en espérait pas tant en si peu de temps, l'empressement de l'Arabie Saoudite à féliciter chaudement le président par intérim de l'Egypte en dit long sur les rapports de force en jeu, tout comme le silence du Qatar, seul pays du Golfe à avoir soutenu sans retenue les Frères musulmans égyptiens et l'économie du pays, est révélateur du sentiment cuisant d'échec qui doit habiter ses hauts dignitaires. » (3)

Les raisons de l'échec de Morsi

Jean-Marc Ferrié, directeur de recherches au Cnrs, spécialiste de l'Egypte, énumère trois raisons : « Il y a d'abord, dit-il, son incapacité à régler la situation économique et sociale de l'Egypte. Il était difficile de faire quelque chose de substantiel vu la situation de départ et le peu de temps qui lui a été donné, mais rien ne l'empêchait d'essayer. Or, la situation n'a fait que se dégrader. Les prix des denrées de la vie quotidienne ont fortement augmenté : les Egyptiens sont beaucoup plus mal aujourd'hui qu'à la période de Moubarak. La dégradation de la paix civile et de la sécurité, auxquelles les Egyptiens sont très attachés, ont eu des effets sur le tourisme, le poumon économique du pays. A quoi s'ajoute un très mauvais climat pour les affaires et les investissements. Les Egyptiens savent que les vraies réformes prennent du temps, ils auraient donc pu prendre leur mal en patience s'ils avaient vu des évolutions. Le président a d'ailleurs perdu de nombreux soutiens chez ses électeurs parce qu'il n'a pas tenu ses promesses.

« La deuxième erreur a été, pour les Frères musulmans, de croire qu'ils représentaient la totalité de l'Egypte, sans prendre en compte l'existence de l'opposition et des minorités. Dès leur arrivée au pouvoir, ils ont fait comme si les autres forces n'existaient pas en invoquant la légitimité des urnes. (...) Cela les a conduits à commettre une troisième erreur : faire passer la Constitution au forceps sans tenir compte de la magistrature. En situation de crise, il fallait un comportement de compromis. (...) C'est l'arrogance de Morsi qui l'a conduit à sa chute. On ne peut pas encore dire si ces événements auront un écho dans d'autres pays qui ont connu des révolutions. Mais une chose est sûre : c'est un coup de semonce pour les partis islamo-conservateurs dans la région. L'échec de Morsi, c'est l'échec de ce type de parti qui doit se rendre compte que vouloir le pouvoir, l'obtenir et gouverner sont trois choses différentes. (4)

Comment expliquer cette brusque ébullition au bout d'un an ? Pour Gilles Kepel, outre la mauvaise gouvernance économique et la persistance des problèmes sociaux, ce qui a d'abord marqué les révolutions arabes, c'est la volonté des Arabes de s'emparer de la liberté d'expression. Cela après cinq décennies où elle avait été supprimée par des partis autoritaires. Morsi, en donnant le sentiment que l'Égypte était désormais tombée sous le contrôle des Frères musulmans a négligé cette dimension, qui a pourtant été une des raisons de sa victoire. Son score de 51%, ne signifie pas une adhésion au programme islamiste, mais est plus dû au soutien des révolutionnaires. Mais il s'est très vite dissipé à cause de leur dimension liberticide et autoritaire. » (5)

Est-ce la fin de l'influence des Etats-Unis ?

Nous ne le croyons pas ! Nous devons toujours nous rappeler la fameuse boutade de Franklin Delanoë Roosevelt : « Si un évènement survient par hasard, vous pouvez être sûr qu’il a été programmé pour se dérouler ainsi » Ce n’est pas l’avis de Ahmed Halfaoui, pour qui : « le pouvoir états-unien ne doit pas en mener large. Avec la Turquie c'était déjà assez coton, mais là ! (...) il semble bien que cela soit la fin et du ´´printemps ´´ des Arabes et assimilés et des Frères et du wahabisme et de l'hégémonie atlantiste dans la région. Le retour de manivelle est impressionnant. Jamais le peuple égyptien n'a été aussi mobilisé, même comparativement à l'ère du nationalisme nassérien. Des marées humaines font la démonstration du refus de l'agenda dévastateur porté par Mohamed Morsi et sa Confrérie. La grande presse a beau faire croire à un clivage ´´ laïcs ´´ versus islamistes ´´, elle ne parvient pas à cacher la réalité que, bien au-delà d'un courant politique, c'est le peuple profond qui s'ébranle dans un extraordinaire mouvement contre la dictature de la ´´ démocratie de marché ´´, contre l'allégeance des Frères aux Etats-Unis, contre la mise à l'encan de la souveraineté du pays et contre l'engagement aux côtés de l'Otan vis-à-vis de la Syrie ». (6)

Ahmed Halfaoui voit dans l'engagement une formidable communion de millions de femmes, d'hommes et d'enfants, animés de la certitude que rien ne doit plus et ne pourra plus se faire sans eux. Il « oublie » ceux que l'on ne prend pas en caméra qui eux défilent sur une autre place- Celle de la mosquée de Rabi’ate El Addaouia la grande soufie de l’Islam- , ignorée à dessein par les médias occidentaux, pour ne faire apparaître et faire adouber dans l’imaginaire des téléspectateurs, que la seule la vraie et la légitime cause celle de la place Tahrir.. Ceux là ne se laisseront pas faire aussi . De notre point de vue, rien de nouveau sous le soleil, l'Occident va « essayer d'autres chevaux » après la carte islamique. Il faut cependant que cela saigne un certain temps avant que la fin de la réécréation ne soit sifflée….. 

Que va-t-il se passer maintenant ?

Est-ce la fin de la gestion religieuse des Etats arabes ? Les Frères musulmans ne se laisseront pas faire, bien qu'ils aient subi un revers important du fait que le temps béni où ils pouvaient recruter sur la double promesse d'un meilleur avenir temporel et spirituel est derrière eux.

« Alors que le site Internet des Frères musulmans égyptiens écrit, Philippe Mischkowsky, annonce la mobilisation sans faille des membres de la Confrérie pour défendre la légitimité électorale de Mohamed Morsi, le quotidien libéral Al-Masri Al-Youm fait part de divisions au sein même de l'organisation. L'enjeu, selon le journal, consisterait à éviter la dislocation de la structure internationale de la confrérie après l'effondrement de l'organisation mère en Egypte. Ce groupe de modérés est dirigé par Rached Ghannouchi, leader d'Ennahda. Il aurait demandé aux Frères d'organiser une élection présidentielle anticipée. (...) Dans les pays du Golfe, aux Emirats arabes unis, ´´les adeptes des Frères musulmans locaux sont sous le choc´´, rapporte le site saoudien Elaph. ´´La chute de l'organisation en Egypte anéantit définitivement le rêve des Frères d'arriver au pouvoir dans quelque pays du Golfe que ce soit´´, ´´L'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et la Jordanie se félicitent de l'intervention de l'armée´´, écrit Tareq Al-Moutairi, ex-membre des Frères koweïtiens et aujourd'hui militant politique en faveur d'une monarchie constitutionnelle. (...) Il note qu'´´un militaire destitue un président civil´´, et que la religion a été instrumentalisée par l'intermédiaire ´´du président de l'université Al-Azhar et du pape copte´´ qui ont assisté au discours d'Abdelfattah Al-Sissi, annonçant la destitution du président égyptien. Tout en admettant que ´´les torts sont partagés´´, il estime que l'actualité remet au premier plan un vieux débat arabe : sur quoi fonder la légitimité des régimes politiques dans cette région du monde ? » (7)

Au-delà du fait que n'importe quel président ne pourra pas d'un coup de baguette magique redresser une situation économique désastreuse. Par dérision, dans les journaux occidentaux on lit que : « la « Char'ia ne nourrit pas son peuple » ! Il faut s'avoir en effet, que l'Egypte est le premier importateur de blé au monde, l'Algérie étant deuxième...triste record ! Les partis se revendiquant de l'Islam devraient prendre exemple sur des pays asiatiques, la religion n'est pas un critère d'accès au pouvoir qui demande des compétences indexées sur le XXIe siècle.

Bien que nous ayons plus que jamais besoin de moraliser la société pour éviter les dérives dangereuses et que de ce point de vue la société occidentale en ce début du XXIe siècle a fait sauté avec fracas des équilibres sociologiques au nom du principe qu’il est interdit d’interdire, ce serait rendre un mauvais service aux spiritualités que de les associer aux petites affaires du monde. Les croyants peuvent s’y référer et en faire leur boussole, les autres étant tenus de respecter le vivre-ensemble .La parabole du Christ est d’une brûlante actualité. L'Islam devrait être un référent moral il n’y a pas lieu de l'impliquer dans la gestion du temporel.

La citation du président Boumediene invitant les musulmans, à assurer un minimum de dignité social aux musulmans en leur procurant des moyens dignes de vivre ( un travail, un toit, une éducation et une qualité de soin) est de notre point de vue le plus sûr d’éviter l’instrumentalisation du sacré. Aller au paradis c’est d’abord aussi être libre de choisir. Le Coran est là nous rappelle que c’est péché de contraindre quelqu’un à croire, au contraire c’est une conquête des cœurs.

La grande Eva de Vitray Meyerovitch disciple de Djallal Eddine Rûmi interrogée sur sa conversion à l’Islam eut cette phrase magnifique : « Je ne me suis pas convertie à l’Islam, je me suis glissée dans l’Islam », pour bien signifier le pensons nous, cette attirance irrésistible pour une religion qui, dans son essence est une religion de paix de piété et de pardon. Ce qu’on en fait les hommes est une autre affaire. Les citoyens du monde à l'heure du Web 2.0 rêvent de liberté de démocratie de libre arbitre, c'est en tout cas le message subliminal lancé par le président iranien Rouhani parlant de liberté de chacun et de non-immixtion dans les affaires privés.

 Les prochains jours seront déterminants pour l’Egypte, si la raison ne n’emporte pas. C’est un fait, il y a eu un coup d’Etat générateur d’une anomie qui mettra du temps à se résorber à moins justement que les Frères Musulmans qui ont perdu beaucoup de leur aura trouvent en eux les moyens de contribuer à l’apaisement. Il est hors de doute que l’Occident qui a « essayé » la solution islamique dans les pays musulmans, dans la plus pure théorie du chaos constructeur théorisé par une certaine Condolezza Rice, à propos justement du GMO, laissera faire et surveillera la suite, la finalité est que l’ordre moyen-oriental avec une atomisation des Arabes soit en définitive la solution permanente qui associera Israël et enterrera les espoirs d’une patrie pour les Palestiniens à qui il resterait moins de 10% de la Palestine originelle



1. http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/ L-armee-reprend-le-pouvoir-en-Egypte-2013-07-04-982463

2.. Egypte : la présidence rejette l'ultimatum de l'armée AFP et Reuters | 02.07.2013

3. http://oumma.com/17339/mohamed-morsi -victime-dun-coup-detat-militaire ?utm_ source= Oumma+Media&utm _campaign= 2c8ac9f9e0-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_ medium= email&utm_term =0_8d43878bbe-2c8ac9f9e0-80765081

4. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ proche-orient/egypte-les-trois-echecs-de-mohamed-morsi_1263788.html ?xtor=EPR-181-[XPR_Quotidienne]-20130704-1789313@ 250797955-20130704144552#fQO34DIgIc 1F8aQJ.999

5. GillesKepel,http://www.ladepeche.fr/article/2013/07/02/1663445-le-parti-islamiste-une-desillusion.html Propos Recueillis par Emmanuel Delpix

6. Ahmed Halfaoui http://www.lesdebats. com/editions/020713/les%20debats.htm

7. Philippe Mischkowsky http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/07/04/ les-freres-musulmans-ebranles-dans-tout-le-monde-arabe

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz



14 réactions


  • chems eddine Chitour 6 juillet 2013 21:47

    Cher Omar

    Je ne regrette pas Morsi, je regrette que l’élection n’ait pas été respectée. Vous comme moi savons ce que c’est que le non respect des urnes. Je suis à des années lumière de l’instrumentalisation du sacré, mais un vote est un vote. Il eut fallu peut être le destituer autrement d’une façon endogène. 
    Ceci étant dit , c’est tout bénef pour ceux qui tirent les ficelles..
    Il est vrai que nous étions bien seuls avant un certain 11/9 . ce n’est que graduellement que le monde a commencé à entendre la voix de l’Algérie. C’était souvenons-nous l’époque du Qui tu Qui ? 
    Je formule cependant l’espoir que la civilisation egyptienne vieille de 7000 ans on le dira jamais assez, saura surmonter ses épreuves. Cela se fera d’autant plus vite qu’il n’y aura pas d’interférence.

    Prof.C.E. Chitour

    • HELIOS HELIOS 7 juillet 2013 19:33

      bonsoir,
      ... encore une fois je lis que les egyptiens d’aujourd’hui se drapent dans une histoire de 7000 ans.
      Les pharaons n’etaient pas arabes et l’Egypte n’etait pas le pays d’aujourd’hui. cesser de comparer, il n’y a rien de commun. En France nous ancetres etaient gaulois, notre pays n’a plus rien des manieres qui se prevalaient a cette epoque.

      Quand a l’election de Morsi, rappelons qu’elles s’est faites dans un contexte difficile, apres de nombreuses manifestations populaires et l’eviction du gouvernement en place.

      Les egyptiens ont demandé plus de democratie et ont accepté le resultat de l’election.

      Helas, Morsi n’a pas agit comme le representant de tout le peuple egyptien, mais comme le chef des freres muisulmans et tente d’appliquer a son pays les regles de convergeance vers un islam poolitique, avec des procedes qui n’ont rien de democratique.
       Il se trouve que les egyptiens n’ont pas voté pour une republique islamique, mais pour une republique tout court, c’est une sacré difference, qui fait qu’aujourd’hui, l’armée a été obligée d’intervenir avant que la situation ne devienne vraiment grave.

      Vous pouvez comparer avec la Turquie et Erdogan, qui n’a pas été contesté tant que l’economie s’est bien portée et que l’approche islamique n’etait que symbolique. Actuellement les manifestations sont bien claires en Turquie, et si les problemes persistent et s’amplifient, il est probable que l’armée aussi interviendra, meme si le pays appartient a l’OTAN.

      L’Islam politique porte a sa base un probleme (identique au probleme de l’etat juif par ailleurs) qui est le debordemant du spirituel dans les affaires de l’etat.
      L’ouverture sur le monde, par les voyages ou l’informations, font qu’aujourd’hui les peuples connaissent et comprennent quasiment tout. L’implantation d’un clergé, spirituel ou politique, ne devient plus une necessité ni même une simple option quand a la direction politique d’un pays.

      L’egypte, même si c’est un « vieux » pays est encore adolescent dans l’experience politique, la preuve etant les manifestations des freres musulmans qui veulent aller jusqu’a la mort pour defendre leur « democratie » (j’ai mis des guillemets, car une democratie, porté par une theologie, c’est hilarant).

      Votre article tente de defendre une position indefendable, Morsi a echoué parceque le peuple egyptien n’a pas mis un an a s’apercevoir que la direction prise par le pouvoir n’etait pas celle qui correspondait au mandat donné.
      Je trouve que les egyptiens font preuve de beaucoup de maturité en se contentant de manifester sans violence. Je ne suis pas sur que la même chose se passe en France, en cas de situation comparable.

      Bonne fin de week end a tous.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 14 juillet 2013 19:53

      Je regrette beaucoup qu’une personne comme vous dont je respecte la pensée accorde ici son soutien à la diffusion de cette pitrerie qu’est un simulacre de démocratie dans les pays du tiers-monde, simple extension de cette arnaque de peudo-démocrratie en Occident qui repose sur les deux piliers : 1) d’un parfait contrôle des médias, et 2) d’un recours constant sans inhibition a la corruption à tous les niveau. Et le sabre mercenaire a l’appui, ça va de soi...


      Pierre JC Allard

  • sirocco sirocco 6 juillet 2013 22:58

    C’est une marionnette des USA qui vient d’être nommée (par l’armée, qui veut continuer à toucher des millions de dollars) Premier ministre.

    El Baradei risque fort d’être pour les Egyptiens ce que Karzaï est pour les Afghans...


  • Constant danslayreur 6 juillet 2013 23:16

    El Baradei ?

    Je demande à voir avec beaucoup de scepticisme.

    Non seulement, les problèmes de l’Égypte sont quasi-inextricables et sa compétence n’est pas du tout évidente pour bibi mais surtout, les égyptiens depuis Nasser maintiennent la paix sociale entre eux, bossent et carburent à l’aura, au charisme. Pareil ailleurs dans le monde arabe, or non seulement le charisme n’est pas son fort mais c’est de plus un piètre orateur.  

    Dans l’immédiat, je le vois très mal gérer la crise, puis apaiser les frères musulmans et enfin remettre toute l’égypte au boulot.


    • Constant danslayreur 6 juillet 2013 23:20

      Amr Moussa ça aurait été tout-à-fait autre chose mais il est vrai que c’est le genre de personnes à trainer une casserole qui l’élimine de fait... Un jour lendemain de bombardement à Gaza, il a refusé de serrer la main d’un dignitaire israélien me souviens plus duquel et m’en moque royalement en plus...

      Bref, le seul à mon sens qui aurait pu faire l’affaire, ne la fait pas  


  • Tzecoatl Claude Simon 7 juillet 2013 09:54

    L’armée, par ce coup d’état, est venu récupérer son monopole de la violence, que lui discute les islamistes.

    De ce fait, la vie politique duale d’une démocratie est effectivement difficile dans les pays musulmans, notamment en Egypte du fait de l’important poids des partis religieux.

    Si l’on regarde l’histoire française, notamment au prisme de la révolution, celle-çi a bel et bien opprimé le religieux, notamment du fait que le roi était de droit divin. La liquidation de la monarchie a entrainé également celle du clergé du fait de la prétention du clergé au pouvoir ou de sa connivence avec celui-çi. Mais la notion de droit divin n’était pas un acte fondateur de leur religion, mais un héritage historique. 
    Le prophète Mohammed était entre autre un chef de guerre, incarnant donc l’autorité. La laïcisation des états d’obédience majoritairement musulmane est de ce fait beaucoup plus difficile à promouvoir, celle-çi, et vous avez raison de le souligner, n’est hélas souvent possible que par des tours de force.

  • jluc 7 juillet 2013 11:39

    On a plutôt l’impression que les occidentaux sont complètement dépassés par ce qui se passe en Egypte. Si l’armée reçoit 1,3 milliards de dollars des US, c’est pour quelle ne fassent pas la guerre à Israël et achète son armement à l’industrie US. Ce qu’elle fait très bien et, a profité de cette manne pour s’accaparer des pans entiers de l’économie égyptienne.
    L’armée a laissé (ou poussé) le départ du clan Moubarack parce qu’il était trop impliqué dans le monde de la finance et cherchait à s’approprier les monopoles économiques de l’armée (par le biais de privatisations ou autres). Idem pour les frères musulmans qui voulaient s’affranchir trop vite de l’armée.
    Le pouvoir qui pourra durer sera donc celui qui voudra bien préserver les énormes intérêts des officiers...


  • le moine du côté obscur 7 juillet 2013 12:29

    Je me demande si quelque chose de bon sortira de ce « changement de gouvernement » en Egypte. Personnellement je ne crois pas. Les foules sont sorti, Morsi est parti et après ? C’est toujours le « jour d’après » le plus dangereux. Certains en sont à se demander si Moubarak n’était pas mieux. Mais le raïs était fatigué et il se serait de toute façon posé la question de sa succession. Alors certains en sont à se demander si l’Egypte n’est pas un pays ingouvernable. On me dit que ce pays tirait beaucoup de revenus du tourisme et je me dis que basé son économie sur quelque chose d’aussi « volatile » que le tourisme n’est pas une bonne idée, mais l’Egypte peut-elle faire autrement ? Quoiqu’il en soit maintenant que le peuple a pris goût à ce genre de coup de force avec la complicité tacite de l’armée, j’aimerais voir qui pourra amener ne serait-ce qu’un peu de calme dans ce pays. Je ne crois pas en El Baradei mais comme nous dit-on il sera à la tête d’un gouvernement de transition nous verrons. On parlera d’élections présidentielles, mais question ? Morsi a bien été élu « démocratiquement », alors c’est quoi le problème ? Ou le peuple égyptien va-t-il finir comprendre que la « démocratie occidentale » est une arnaque et que les présidents ne sont que des imposteurs qui charment les électeurs lors des campagnes électorales pour après révéler leur hideux visage une fois élus ? C’est tout le mal que je leur souhaite. Je ne sais pas s’ils pourront trouver une voie pour avoir un peu de calme. Mais au moins je pense qu’ils ont compris que les autoproclamés frères musulmans sont des imposteurs et c’est déjà pas si mal. 


    • HELIOS HELIOS 7 juillet 2013 19:45

      ... les pays qui ont une part importante de leur economie basée sur le tourisme devraient se rappeler que les touristes viennent si le pays est sur et s’il ne remets pas en cause la liberté individuelle des personnes.

      Les pays a base d’islam, sont les seuls qui pratiquent une discrimination sur les personnes (difference homme femme) applicable aussi aux touristes. Ce sont les seuls qui imposent des regles vestimentaires.
      Les pays a base d’islam sont les seuls a pratiquer la violence en forme reguliere pour revendiquer l’application de leurs codes societaux.

      En Egypte ouu dans n’importe quel pays musulman, si les touristes ne peuvent se vetir comme ils le souhaitent et se tenir par la main et surtout s’ils ne se sentent pas en securité et protegés par des forces structurelles (en general la police).... ils ne viennent plus, tout simplement quel que soit l’attrait du pays.

      Quel occidental aurait envie d’aller voir les pyramides, voilées, séparées entre epoux et risquer une rafale de kalachnikov ?


  • Hijack Hijack 8 juillet 2013 10:57
    Égypte : soutenez-vous un coup d’État militaire ?

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    par Thierry Meyssan
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    Thierry Meyssan répond à nos lecteurs qui s’inquiètent de son soutien au coup d’État militaire en Égypte. Pour lui, le coup n’a pas mis fin à la démocratie, mais à la confiscation du pouvoir par une secte de putschistes, les Frères musulmans. Il était donc légitime, a été appuyé par tous les autres partis politiques et par les chefs religieux, avant d’être célébré dans les rues. Le problème n’est pas l’intervention de l’Armée, mais sa capacité à suivre la Feuille de route vers la démocratie qu’elle a négociée avec les leaders politiques et religieux.
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    Suite et source...
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    Pourquoi Mohamed Morsi va manquer à Israël

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    Thierry Meyssan : les Frères musulmans ont voulu mettre en place en Égypte un capitalisme libéral à l’américaine

  • Hijack Hijack 8 juillet 2013 16:50

    Morsi paie sa trahison ... et sa soumission !
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    Marrant ... que peu de temps après qu’il ait annoncé qu’il fermait l’ambassade d’Egypte en Syrie ... (pour montrer à l’occident qu’il est bien dans leur camp contre Bachar El Assad ) ... il va être déstabilisé de toutes parts ... et que l’impérialo/sionisme n’aime pas les perdants ... et qu’il va être abandonné à son triste sort ...  idem pour le sort des « frères musulmans ».
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