samedi 21 décembre 2019 - par Abdelkarim Chankou

L’Algérie wins, l’armée empoche

Pour la deuxième question posée au début de cet écrit, la réponse est NON, NENNI, NADA, NO, OHO, لا… Pas question que le jeune Tebboune (il a 6 ans de moins que le général El Gaïd Salah qui va bientôt souffler son 80e pétard) s’affranchisse de la tutelle de la grande muette qui parle beaucoup. Cela ne s’est jamais produit en Algérie d’après 1962 et ce n’est pas parce que Tebboune n’est pas issu des rangs des fellagha que ça arrivera. 

Algeria wins, l'armée empoche

À présent que le suppléant de Abdelaziz Bouteflika est installé au Palais El Mouradia et que les haricots, les carottes et le bâton sont cuits, la grande question qui se pose d’elle-même est : Que peut faire Abdelmajid Tebboune pour sa « chère Algérie » et surtout est-ce qu’il arrivera à s’affranchir du général Ahmed El Gaïd Salah, son mentor et protecteur devant l’éternel ? À la première question une première réponse : modifier la constitution pour la remettre au goût du jour. Une urgence pour le nouveau président de la république algérienne démocratique et populaire élu officiellement avec un taux de 60 % d’abstention, 92 % selon certaine sources. Au lieu de descendre dans la rue pour rencontrer les dizaines milliers de manifestants qui continuent de réclamer haut et fort pour le 44e vendredi depuis le début du hirak leur rejet total de tous les anciens symboles du régime, l’ex premier ministre de Bouteflika (25 mai – 15 août 2017), nommé auparavant plusieurs fois ministres et superpréfet, préfère rester au chaud dans sa tour d’ivoire en débitant des beaux discours sans lendemain comme l’ont fait tous ses prédécesseurs. La langue de bois par un fantôme aux abois. Pauvre Algérie. Évidemment pour détourner les regards et resserrer les rangs le truc qui marche à tous les coups est le discours qui joue sur la fibre nationaliste dont la victime idéale est le voisin marocain, accusé de tous les maux. Heureusement que le Maroc n’a pas de pétrole sinon la junte militaire aux commandes à Alger et ses marionnettes en tenue civile type Tebboune, l’aurait accusé de lui pomper son pétrole comme l’avait crié Saddam Hussein en 1990 avec Koweït qui l’a accusé de lui avoir volé son or noir par forage oblique ! Mais comme le discours anti-marocain est en perte de vitesse et ne produit plus les mêmes effets qu’avant chez une population dont la moitié est constituée de jeunes ayant moins de 30 ans, c’est-à-dire que 21 millions d’Algériens n’ont pas connu le Mur de Berlin et avaient 2 ans lors de la signature en 1991 du cessez-le-feu entre le Maroc et les mercenaires du Polisario soutenus par le régime algérien. Cet affaiblissement de sonorité du discours calomniateur contre le Maroc les troufions aux manettes à Alger l’ont renforcé par la diabolisation de l’Occident accusé de chercher à semer la discorde dans la société algérienne sous prétexte de lui vouloir du bien. Une version locale de la célèbre citation attribuée à Voltaire : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! » Or s’il y a une entité étrangère qui veut du bien à l’Algérie c’est bien le FMI. Mais curieusement les harangueurs des foules algériens ne dénoncent jamais nommément cette organisation de Bretton Woods. Allez comprendre mais passons.

ALGERIA WINS MAIS C’EST L’ARMÉE QUI EMPOCHE

Pendant les discours accusateurs, le pays des fellagha va de mal en pis. Échantillon : « Les autorités algériennes craignent par-dessus tout l’ingérence des puissances étrangères. Mais il y en a une à laquelle, selon les économistes, elles n’échapperont pas, c’est celle du Fonds monétaire international (FMI), au mieux en 2022. À cette échéance, les réserves de change - de 200 milliards de dollars en 2014 - seront complètement épuisées et l’Algérie se trouvera en cessation de paiement. À l’origine de cet assèchement : la chute brutale du prix du pétrole, qui depuis 2014 a perdu 46 % de sa valeur. L’Algérie dépendant à plus de 95 % des hydrocarbures, c’est littéralement la terre qui s’est dérobée sous ses pieds. Et alors que le baril peine à se maintenir au-dessus des 60 dollars, alors que le pays a besoin d’un baril à 60 dollars pour équilibrer son budget, le think-tank Carnegie Middle East Center s’est alarmé d’une « crise imminente. » écrit Le Figaro du 6 décembre 2019 qui a juste omis d’ajouter (de peur ou par pudeur ?) les milliards évaporés dans les banques américaines à cause de la crise des Subprimes ou coffrés dans les banques suisses et émiraties. Pour la deuxième question posée au début de cet écrit, la réponse est NON, NENNI, NADA, NO, OHO, لا… Pas question que le jeune Tebboune (il a 6 ans de moins que le général El Gaïd Salah qui va bientôt souffler son 80e pétard) s’affranchisse de la tutelle de la grande muette qui parle beaucoup. Cela ne s’est jamais produit en Algérie d’après 1962 et ce n’est pas parce que Tebboune n’est pas issu des rangs des fellagha que ça arrivera. Ce dernier est certes étranger au bataillon des fellagha mais il est quand même sorti de la casquette du général Salah. C’est kif-kif. Cependant Algeria Wins mais c’est le généralissime Salah qui empoche. L’Algérie gagne et progresse. La preuve : Boutef avait 62 ans en devenant président, Tebboune 74. L’Algérie avance… dans l’âge. C’est déjà ça.

http://chankou.over-blog.com/2019/12/l-algerie-wins-l-armee-empoche.html



1 réactions


  • Albar Albar 22 décembre 2019 08:45

    Article d’une analyse makhzen iste, donc sans valeur pour l’ensemble des algériens.


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