vendredi 13 février 2009 - par
L’autodestruction de l’Occident commence en Mars 2009
Aucun analyste n’a encore tenté l’exercice d’imaginer dans quel état de délabrement finira la fuite en avant dans laquelle les Etats-Unis entraînent le reste de l’occident, et l’occident avec lui le reste de la planète. L’exercice semble en effet infaisable sur le plan économique. La crise, soupçonnée d’être selon Naomi Klein un montage de la Fed, ressemble au petit glouton jaune de Pac-Man, dont aucune mesure ne semble pouvoir assouvir l’abyssale voracité, et dont le spectre semble vouloir se poser sur le fondement même de l’économie, un fondement dans lequel aucun débat ni projet ne semble vouloir descendre.
Visualiser le projet américain intra-muros
Pendant que discours et gesticulations politiques tentent toujours de défendre un système financier obsolète et révolu, dont les bénéficiaires s’acharnent encore à presser les dernières gouttes, les lézardes apparaissent sur le mur de soutien occidental, à la façon des poutres qui se désagrègent sous l’action insidieuse des termites : Inflation possible de 200%, montée possible de l’or à 2000 ou 3000$, situation pire qu’en 1929, et pour finir un plan bancaire aggravant, qui pourrait mener au non-paiement de la dette ou à l’hyperinflation. Difficile, donc, dans cette situation chaotique, inédite au niveau planétaire, dépendante de décisions futures, de visualiser une image fiable de la situation économique dans le futur, même proche.
Il n’en est pas de même pour la politique étrangère des Etats-Unis, que l’on entend venir de loin avec ses gros sabots. N’avez-vous jamais essayé de tricher dans la résolution des problèmes de labyrinthes dans les pages jeux des magazines, en tentant de trouver le chemin en remontant par la sortie ? Ce jeu, appliqué à la politique étrangère des Etats-Unis, est très instructif. Mais appliqué aux projets de politique intérieure, il est totalement révélateur.
Les Etats-Unis viennent de perdre 1,8 millions d’emplois en 3 mois. Le BIT, quant à lui, a déjà prévu un effondrement du marché mondial de l’emploi, et avertit : « l’agitation sociale est déjà là ». Les indices de la mise en place de la loi martiale se multiplient (exercices récurrents, autorisation du congrès d’installer des centres d’urgences sous autorité militaire, assignation d’une force de sécurité sur territoire américain, composée de marines spécialisés en décontamination). La crainte de mise en place de camps de concentration se propage. Certains se sont déjà amusés à imaginer de quelle manière pourraient advenir loi martiale et camps de concentration, dans cette fiction anonyme (partie 1, 2 et 3). Avec un taux de chômage annoncé à 7%, mais qui est en réalité le double, prévu pour s’effondrer, avec un cataclysme économique annoncé, qu’ont en tête les Etats-Unis ?
Le croquemitaine de circonstance
Tant que l’attention n’est pas focalisée sur le Pakistan et l’Afghanistan, Al Quaïda restera secondaire. Les attentats conventionnels, c’est bon pour les archives, il faut vivre avec son temps, et le temps est au nucléaire. Quelle terreur inspire Téhéran ? En juillet 2007, Dennis Ross disait : « 18 mois pour éviter la guerre avec l’Iran », arguant du fait que ce délai ne tenait pas tant de la menace nucléaire que de son système de défense aérien, fourni par la Russie. L’échéance est passée, et l’Iran possède à ce jour une grande maîtrise dans la technologie des missiles, au point qu’il est capable de les produire à lui seul, certains ayant une portée de 2000 km, ce qui a plongé Israël dans l’effroi. Ne parlons pas de l’espace, chaque conquête technologique iranienne devient coupable, le pays étant invité à rester au moyen-âge.
Le 6 mars 2009 sera un jour comme les autres, où il ne se passera rien de particulier. Disons presque rien. Ce sera toutefois le jour où l’AIEA présentera son rapport, relatif au programme nucléaire de Téhéran, à la communauté internationale, qui sera sans surprise le bâton avec lequel elle pourra fustiger l’Iran … En dépit du fait que, selon El baradei, et d’autres experts, le pays ne peut pas techniquement posséder l’arme nucléaire avant 2 à 5 ans, en dépit des anciennes salades des néo-cons sur le sujet, et en dépit du fait que l’on cherche toujours les armes de destructions massives en Irak.
C’est à compter du 6 mars 2009 que, sur la base d’un dossier vide, la communauté internationale commencera à se positionner officiellement contre l’Iran et tâchera d’expédier à grande vitesse les formalités diplomatiques et autres avertissements, réitérant la même chanson que les années précédentes. Quelles seront les modalités ? Sarkozy a déjà fait la danse du ventre devant Moscou, alors que la Russie et l’Iran « ont semblé adressé un message presque commun à l’administration Obama » privilégiant le dialogue et non la confrontation. Merkel se positionnait d’ores et déjà pour des sanctions plus sévères à l’encontre de l’Iran, avant même que l’AIEA ne se prononce. De son côté, Benyamin Netanyahou a assuré que l’Iran « n’aura pas l’arme nucléaire ».
Par ailleurs, la stratégie des néo-cons à l’égard de l’Iran, la « révolution de velours », n’a été en dernier ressort qu’un pétard mouillé. La tentative de renversement de régime s’est soldée par une farce. Il semble que les Etats-Unis viennent de tirer leur dernière cartouche, relativement à la déstabilisation du régime. Les élections iraniennes du 12 juin ne changeront rien non plus, puisque le président est sous les ordres du Rahbar, le guide suprême, qu’on voit mal freiner le progrès technologique du pays, alors qu’il l’a déjà largement cautionné.
Comme si toutes les options diplomatiques avaient déjà été épuisées, une lourde infrastructure se met en place actuellement au Moyen-orient, laissant entrevoir une guerre de grande ampleur. Israël va se doter de navires de guerre, pour lesquels, “If acquired by the navy, the LCS would enhance Israel’s long-arm capabilities and could be potentially used in a conflict with Iran ... John Bolton confirmed the assumption about the possibility of a new war, saying the Israeli offensive on Gaza could lead to a US attack on Iran”. Selon Chossudovsky, c’est 3000 tonnes de munitions qui seraient en cours de livraison vers Israël, pour une attaque depuis longtemps préméditée. Les Etats-Unis n’ont pas caché leur souhait de lancer des attaques contre l’Iran à partir de bases militaires géorgiennes.
OTSC - OTAN : l’escalade militaire monte d’un cran
Suite du calendrier des préparatifs : 3 et 4 avril 2009. C’est le sommet de l’OTAN, où la France devrait faire une annonce essentielle. Après avoir joué cavalier seul pendant plus de 40 ans, elle s’apprête à revenir au sein de l’Otan, retour bradé à la va-vite pour lequel « Nicolas Sarkozy a abaissé ses exigences ». Ce retour marque officiellement la vassalisation de la France auprès du commandement américain, puisque l’un des deux postes accordés « concerne la tête de l’ACT, l’Allied Command Transformation, basé en Virginie aux Etats-Unis, un organisme chargé de piloter les transformations de l’Alliance. C’est l’un des deux commandements dits stratégiques de l’OTAN, traditionnellement occupé par des officiers américains »
D’ores et déjà, Mdevedev a montré les dents, déclarant « La Force collective de déploiement rapide de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) sera aussi efficace que les troupes de l’OTAN ». Les tensions en Asie centrale s’aggravent en effet entre l’Otan et Moscou, qui voit dans l’invasion américaine de l’Afghanistan le projet d’un nouveau « rideau de fer ». Le Kremlin a vivement réagi en faisant jouer sa chasse gardée, procédant à un accord avec le président Kourmanbek Bakïev visant à la fermeture d’une base américaine au Kirghizistan, alors que la Tadjikistan offrait sa coopération à Washington. La Russie, qui fait les yeux doux à Karzaï se ré-intéresse subitement à l’Afghanistan, et envisage d’inviter ce pays à la prochaine conférence de l’OCS, en déclarant : « La sécurité des pays membres de l’OCS est prioritaire pour l’OCS ». Selon le Telegraph, cette guerre pourrait être perdue pour la fin de cette été.
Outre sa flotte de la mer noire stationnée actuellement en Ukraine à Sébastopol, Moscou construit des bases militaires en Abkhazie-Ossétie du Sud, dont une base navale. L’UE, par le biais de sa présidence, a vivement réagi , accusant la Russie de déstabiliser la région. Moscou projette également la construction d’autres bases, en Syrie, au Yémen, en Libye et au Vietnam.
Déjà en décembre 2008, les relations entre la Russie et les Etats-Unis avaient du plomb dans l’aile, suite à l’affaire des livraisons de missiles à l’Iran. Des S-300 à Téhéran, dont l’immense avantage est le système de lancement mobile, un cauchemar pour Israël, car, selon une étude australienne, « la DCA russe a atteint dans son développement un niveau qui ne laisse aucune chance à l’aviation américaine en cas de conflit militaire ». Il semble maintenant que la Russie ait transféré son savoir technologique, puisque l’Iran fabrique désormais seul les missiles S-300. On comprend mieux le casse-tête que poserait une éventuelle attaque sur l’Iran, des raids aériens conventionnels seraient simplement suicidaires : « La dernière version du missile sol-air S-300 est capable d’abattre les missiles balistiques et de croisière, des armes de haute précision, des avions, des hélicoptères et d’autres cibles aériennes et maritimes à une distance de 150 km et à une altitude de 27 km ».
La pièce centrale manquante
Les sanctions économiques contre l’Iran, fussent-elles prises, ne devraient aboutir à rien, aussi est-il fort probable que cette étape soit court-circuitée. La Chine est en effet un partenaire privilégié de l’Iran, importe de ce pays 20% de sa consommation en pétrole, les deux pays signaient en 2004 « un premier « contrat du siècle » pour la livraison de 250 millions de m³ de gaz et 150.000 barils de pétrole par jour durant 25 ans » et, échange de bon procédé oblige, fournit Téhéran en technologie militaire – missiles en particulier -, petites affaires entre amis qui assure à l’Iran le Veto Chinois « comme bouclier contre l’imposition de dures sanctions économiques et d’autres sanctions ». L’Iran est par ailleurs intégré au groupe de Shanghai en tant qu’observateur, et bénéficie à ce titre de la déontologie de l’OCS (pour laquelle « d’aucuns soupçonnent que l’objectif secret de Pékin et de Moscou est de protéger leurs intérêts en Asie centrale ») , ainsi que l’avait rappelé vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Borodavkine : « La sécurité des pays membres de l’OCS est prioritaire pour l’OCS ».
Une guerre délaissée en Afghanistan pour l’été, cela signifierait-il une autre en projection, pour l’été ou l’automne ? Si l’Iran était attaquée, il ne fait de doute pour personne que, comme l’avait prévu en 2004 les experts américains, et raison pour laquelle Israël et/ou les Etats-Unis ont si longtemps menacé sans oser, « Aucun scénario n’est parvenu à éviter une escalade du conflit ».
Aucune sanction économique n’étant envisageable, ni aucune attaque sans démarrer l’effet domino, une pièce essentielle manque encore au tableau : un prétexte digne de ce nom, qui ferait passer aux yeux de la communauté internationale, la très diabolisée Téhéran au rang de gangrène planétaire. Même si cette pirouette ne bernera pas la Russie – consciente de la fourberie américaine -, Russie qui a déjà remis en cause le 11 septembre, et laissera de marbre la Chine, qui protègera ses intérêts énergétiques, elle aura probablement le mérite de rallier à elle la très crédule population occidentale, et d’autant plus avec la propagande médiatique que l’on connaît.
Aucune sanction économique n’étant envisageable, ni aucune attaque sans démarrer l’effet domino, une pièce essentielle manque encore au tableau : un prétexte digne de ce nom, qui ferait passer aux yeux de la communauté internationale, la très diabolisée Téhéran au rang de gangrène planétaire. Même si cette pirouette ne bernera pas la Russie – consciente de la fourberie américaine -, Russie qui a déjà remis en cause le 11 septembre, et laissera de marbre la Chine, qui protègera ses intérêts énergétiques, elle aura probablement le mérite de rallier à elle la très crédule population occidentale, et d’autant plus avec la propagande médiatique que l’on connaît.
Deux hypothèses :
- Un attentat false-flag, qui impliquerait, après une enquête propriétaire et bâclée, le VEVAK. Certains analystes commencent à montrer du doigt ce service secret, infiltrant des milieux islamistes sympathisants, en créant des réseaux dormants : ”A Western intelligence report says there are 40,000 Wahhabis in Bosnia, many Al-Qaeda sympathizers and a significant number of Iranian agents that are part of Teheran’s intelligence service VEVAK … At this moment, EU and US are full with these ’sleepers’ who are awaiting a signal to sacrifice their lives for Jihad”. L’hypothèse d’un attentat de grande ampleur, de la taille du 911, nucléaire ou biologique, est annoncé par les milieux autorisés depuis quelques temps (Albright, Cheney, CIA, CIA à nouveau), ce qu’on comprend d’autant mieux quand on sait à quel point ils ont besoin d’un ennemi pour mener à bien leurs desseins.
- Un dérapage organisé au Moyen-Orient, qui, focalisé sur le Hamas ou le Hezbollah, ferait tache d’huile. Cette hypothèse, reprise sur une analyse de la Radio Jérusalem Plus, est très probable, comme l’a évoqué la journaliste australienne Sarah Cummings qui a publié un « off » de l’ambassadeur israélien Yuval Rotem, dans lequel il indiquait cette éventualité en 2009. Dans ce cadre, « l’ Opération menée récemment à Gaza était en lien direct avec une attaque possible contre l’Iran, une sorte de manière pour l’armée israélienne de "se mettre en condition" et surtout pour les dirigeants politiques israéliens de tester la réaction de la communauté internationale face à la brutalité des opérations militaires menées contre la population civile palestinienne, le nombre de civils tués et blessés, et l’ampleur des dégâts causés. La faiblesse de la réaction de la communauté internationale ne peut que conforter Israël dans son projet d’attaquer l’Iran »
Opéra d’indiscrétions
Le hasard du calendrier fait qu’à compter de la mi-mars, un « déluge de calamités financières » devrait commencer à poindre, au moment même où le ton devrait monter contre l’Iran après la publication du rapport de l’AIEA. Des mauvaises langues pourraient noter que la déconfiture financière et la pression à l’encontre de l’Iran suivent un étrange synchronisme. L’Iran serait-il l’unique porte de sortie pour que les Etats-Unis n’aient pas à assumer le cataclysme financier annoncé ?
Il semble qu’Obama ait récupéré un dossier insoluble. Selon le journaliste Roger Cohen, l’attaque de l’Iran par les Etats-Unis est impensable. Mais ”There’s no changing that Israeli lens, however distorting it may be in a changed world. That could mean an Israeli attack on Iran within a year. If the U.S. military option is unthinkable, equally unthinkable is the United States abandoning Israel”.
Résumons-nous : une attaque israélienne contre l’Iran cette année, que les Etats-Unis devraient cautionner et suivre « malgré-eux », une aubaine qui effacerait le carnage financier pour ouvrir le carnage militaire, à la différence que ce dernier serait le prix pour « sauver la liberté du monde », ainsi que l’on peut imaginer par avance le discours américain, à l’instar de celui qu’avait fait Sarkozy en Afghanistan.
Résumons-nous : une attaque israélienne contre l’Iran cette année, que les Etats-Unis devraient cautionner et suivre « malgré-eux », une aubaine qui effacerait le carnage financier pour ouvrir le carnage militaire, à la différence que ce dernier serait le prix pour « sauver la liberté du monde », ainsi que l’on peut imaginer par avance le discours américain, à l’instar de celui qu’avait fait Sarkozy en Afghanistan.
De part et d’autres, l’option nucléaire est clairement évoquée. D’un côté la Russie : "Over 6,000 servicemen are on 24/7 combat duty, and at least 96% of all missile systems are ready for deployment within several dozen seconds. It is the highest readiness level among the components of the Russian nuclear triad" , mais aussi Israël : « Nous possédons plusieurs centaines d’ogives atomiques et de fusées et pouvons atteindre nos cibles dans tous les azimuts, et même Rome. La plupart des capitales européennes font partie des cibles potentielles de notre Armée de l’air … Nos forces armées ne sont pas au trentième rang, mais aux deuxième ou troisième rang mondial. Nous avons la capacité de détruire le Monde avec nous. Et je peux vous assurer que cela arrivera avant qu’Israël ne disparaisse ».
Dans le cadre de négociations entre l’Otan et l’ICI turc, démarrées en 2004, et destinées à installer un système de défense aérien au Moyen-Orient, et notamment un bouclier anti-missile, une indiscrétion majeure a filtré, dévoilant en finalité la préparation de la 3° guerre mondiale : ”After a meeting of Kuwaiti Deputy Premier, Foreign Minister and Acting Oil Minister Sheikh Dr. Mohammad Sabah Al-Salem Al-Sabah with NATO’s Deputy Secretary General Claudio Bisogniero on January 27, the former said that he had been "briefed on Nato’s role, which was to form a defense mechanism and ’prepare for the Third World War, which was the ’mindset’ from which the alliance expanded" and on "Nato’s training of Iraqi security forces, as well as exercises with armed forces in Kuwait, Bahrain, Qatar and the UAE, noting Nato’s relations with all countries of the region." (Kuwait News Agency, January 27, 2009)”
Compte tenu de ces éléments, le terme WW3, 3° guerre mondiale, semble inapproprié. Il faudrait plutôt employer le sigle NWW1. Entendre N pour Nuclear. Autant voir les choses en face.