jeudi 19 novembre 2009 - par Dominique Larchey-Wendling

L’hypocrisie nucléaire française

Alors que les tensions grandissent entre l’Iran et "la communauté internationale" au sujet de son programme nucléaire, la France, plutôt modérée sous l’ère Chirac, a nettement durcit son discours depuis l’arrivée au pouvoir du couple Sarkozy/Kouchner. L’Iran est ouvertement accusé de vouloir se doter de l’arme nucléaire, ce qui est présenté comme un casus belli susceptible de conduire à une guerre à laquelle la France prendrait part. L’analyse que j’ai traduite ici permet d’apprécier la position des grandes puissances nucléaires sous un angle différent. L’uranium n’est pas abondant, des pénuries sont à prévoir dès 2013 et l’arrivée de nouveaux acteurs pourrait priver de leur indépendance énergétique les pays qui ont trop misé sur la filière nucléaire. La France qui dépend pour son électricité à 80% du nucléaire est dans une position particulièrement délicate. Et si la guerre contre l’Iran dont semblent rêver nos dirigeants n’était pas fondée sur la crainte d’une hypothétique bombe atomique dont on voit mal ce que l’Iran pourrait bien faire, mais était au contraire fondée sur la volonté de maintenir notre position dominante dans l’industrie nucléaire civile, seule garante de la viabilité de cette filière pour la France ? Si la viabilité de cette industrie nous oblige à éliminer des concurrents par la force militaire, qui plus est sous de faux prétextes, il est grand temps que le peuple se saisisse de ces enjeux et contraigne le lobby nucléaire à fournir des réponses à la question de l’approvisionnement en uranium à moyen terme. Au delà des problèmes de prolifération, de sécurité ou de retraitement des déchets, c’est peut-être là que se trouve le véritable talon d’Achille de la filière nucléaire.

Le monde se dirige vers une pénurie d’uranium et personne ne semble s’en rendre compte.
 
Source : http://www.technologyreview.com/blog/arxiv/24414

Le monde est en train d’entrer dans une ère d’investissements sans précédent dans le domaine de l’énergie nucléaire. Les menaces combinées du changement climatique, de l’insécurité des approvisionnements énergétiques, des craintes de prix élevé de l’énergie, et des réserves de pétrole qui s’amenuisent, poussent les gouvernements vers le développement de l’énergie nucléaire. Cette énergie est perçue comme neutre en carbone, comme capable de briser notre dépendance énergétique, et comme donnant le contrôle des approvisionnements énergétiques aux gouvernements.

Cette vision est trop optimiste et dangereuse, affirme Michael Dittmar de l’institut suisse de technologie de Zurich, qui vient de publier aujourd’hui même sur arXiv le dernier chapitre d’une impressionnante analyse en quatre parties de l’industrie nucléaire mondiale.

Le problème peut-être le plus inquiétant est la conception fausse que l’uranium est abondamment disponible. Actuellement, les centrales nucléaires du monde consomment près de 65000 tonnes d’uranium chaque année. De ces 65000 tonnes, 40000 proviennent des mines d’uranium. Le reste provient de sources secondaires comme les stocks civils ou militaires, ou encore l’uranium usagé ré-enrichi. "Mais sans accès aux stocks militaires, les stocks d’uranium civil des occidentaux seront épuisés en 2013", conclut Dittmar.

On ne sait pas comment le manque d’uranium pourra être comblé dans la mesure où personne ne semble savoir où l’industrie minière pourrait trouver de nouveaux gisements.

Ceci signifie que les pays qui dépendent de l’importation d’uranium comme le Japon et beaucoup d’autres pays occidentaux devront faire face à une pénurie d’uranium, peut-être dès 2013. Loin d’être la source d’énergie fiable sur laquelle de nombreux gouvernements fondent leur futur besoins énergétiques, l’énergie nucléaire semble décidément être une option chancelante.

Mais qu’en est-il des nouvelles technologies comme les surgénérateurs qui engendrent du combustible nucléaire ou de la fusion nucléaire ? Dittmar est pessimiste à propos des surgénérateurs. "Leur coût de construction énorme, les problèmes de sûreté qu’ils ont posés et leurs faibles performances laissent peu de raisons de penser qu’ils puissent un jour devenir viables commercialement," dit-il.

L’avenir est encore plus sombre pour la fusion nucléaire : "Aussi loin que l’on se projette dans le futur, la fusion nucléaire vue comme source d’énergie est encore moins probable que le développement de surgénérateurs à grande échelle".

Dittmar décrit de sombres perspectives pour les pays qui parient sur l’énergie nucléaire. Et ses analyses ne prennent même pas en compte les problèmes de sûreté, de prolifération nucléaire ou de retraitement des déchets nucléaires.

Pour ceux qui vivent dans ces pays, son message est de faire des provisions de bois de chauffe et de bougies.

Il existe néanmoins un lueur d’espoir dans ce cauchemar nucléaire : la possibilité que des pénuries graves d’énergie pousseront les gouvernements à détourner leurs réserves d’uranium et de plutonium militaires pour un usage civil. Serait-il possible que la crise à venir de l’énergie nucléaire débarrasse le monde de la plupart de ses armes nucléaire ?
 
Référence :
 
The Future of Nuclear Energy : Facts and Fiction
 


13 réactions


  • HELIOS HELIOS 19 novembre 2009 11:56

    ... juste une info...
    La remise en fonctionnement des centrales de type super phénix, donne a la france au moins 70 ans d’automie sans utiliser un gramme d’uranim nouveau...


  • Dominique Larchey-Wendling 19 novembre 2009 12:14

    Le cas des surgénérateurs est justement évoqué dans l’article et dans les références ... en gros ça n’est pas très sûr, ni très efficace. C’est très cher et très proliférant ...


    • HELIOS HELIOS 19 novembre 2009 15:12

      — - « Ce n’est pas tres sûr »... c’est comme le beau ou le laid, question d’appreciation !

      --- « ni tres efficace »... ah, bon, faire de l’energie avec un dechet n’est pas efficace ? vous voulez parler de rendement ? le rendement est aussi bon que pour les autres, Vous voulez parler du prix des centrales... la premiere est toujours plus chère surtout maintenant qu’on a laisser s’eteindre les competences etc... parce que sinon, valoriser un dechet est toujours plus efficace que de ne rien faire.

      --- « c’est tres cher... » ben oui, lire le commentaire ci dessus. par contre le renouvelable, lui il est cadeau ? le nucleaire au moins fait bosser des français...

      --- « c’est tres proliferant »... ah, encore un poncif... qu’est-ce qui prolifère, le nombre des centrales ? la quantité de dechets qui se transforme en carburant neuf ? mmhhh « proliferant » doit etre un substantif dont je ne connais pas bien le sens dans ce contexte.


      En bref, c’est beau le dogme de l’antinucleaire, au moins aussi con que les lobbyistes des pros. Avec ces derniers on peut au moins avoir un raisonnement economique ou technique, avec les dogmes, y’a pas de compromis possible !

      désolé.


    • Dominique Larchey-Wendling 19 novembre 2009 17:39

      Je ne suis pas anti-nucléaire ... alors c’est une accusation gratuite ... je dis juste que :

      1/ la fission nucléaire n’est viable à moyen terme que si la surgénération fonctionne .... ce qui n’est pas pour demain vu l’état du superphénix ...

      ou alors

      2/ pour la France (et quelques autres), la fission nucléaire n’est viable que si ces pays empêchent l’émergence de la concurrence sur l’accès à l’uranium naturel et de retraitement.

      Le nucléaire n’est intéressant pour la France que parce que c’est une niche. Il n’est pas généralisable au monde entier et ne peut donc pas remplacer ni même compenser le déclin des énergies fossiles (pétrole & gaz).

      Ce choix exclusif nous entraine donc vers des conflits avec les pays qui voudraient aussi rentrer dans la niche. Le lobby nucléaire n’a pas le droit de nous imposer ces conflits.


    • Jurassix Jurassix 19 novembre 2009 19:33

      +1 pour la surgénération, mais après avoir pris 10 ans d’avance, on en prends 20 de retard face aux russes.
      Phoenix et Superphenix arrêtée, le deuxième pour des raisons honteusement politiques, auraient pu permettre à la France, à termes, d’avoir une quasi indépendance énergétique.

      40 milliards de francs de l’époque qu’il avait couté, et pour rien malheureusement.

      Niveau sécurité, c’est un fait, avec le sodium liquide, il fallait un énorme niveau de protection.
      Niveau efficacité, rentable avec une charge supérieure à 60% si mes souvenirs sont bons.


    • HELIOS HELIOS 20 novembre 2009 00:53

      Enchanté, Dominique, de savoir que vous n’êtes pas un antinucleaire primaire.

      Si votre réponse, beaucoup plus modérée, se limite a dire que le nucleaire est une solution energetique de niche, vous avez partiellement raison.
      Partiellement parce que vous pretendez que tous les pays n’y auront pas acces, mais tort parce que ce n’est pas acause de la ressource, mais du bon sens doublé de reglementations internationales.

      Si les iraniens sont bien sous surveillance a cause de leur volonté de se doter de systeme nucleaire c’est justement parce qu’ils ignorent et tentent de rester en dehors de ces regles internationales

      Certains pays souhaitent acheter a des grands pays des centrales pour soulager leur production electrique. Ils ont les moyens de payer, mais, helas pour eux,n ils ne remplissent pas les difficiles regles imposées par l’Aiea et les etats fournisseurs. L’algerie est dans ce cas.

      On peut donc dire qu’il existe une « niche » au sens où tous les pays n’en disposeront pas. En ce sens egalement, la pression que le monde entier faiit peser sur l’iran a obligé les ayatollah a mettre en place justement les mesures qui leur manquait pour integrer correctement le nucleaire chez eux. c’est un succes quand même des pays supposés « responsables »... ce qui ne retire pas le problème de la proliferation et de l’enrichissement a usage militaire.

      autre point sur Superphenix... accuser ce reacteur experimental de fragilité et de mauvais fonctionnement est totalement desinformant puisqu’il ne s’agit pas d’un modele industriel, mais d’une centrale d’etude et de developpement.
      Que ce soit le sodium liquide utilisé comme caloducte ou son systeme de barrillet permettant la mise en place des barres de combustibles, l’installation etait proche de la pre-serie. quelques années de plus et le systeme aurait parfaitement fonctionné et nous aurait evité des importations et du retraitement d’une grande quantité de « dechets » !

      Cela ne se fera pas et cette discontinuité dans la chaine industrielle de la generation electrique nucleaire permet aux ecologistes de gloser sur l’economie globale du nucleaire. c’est deloyal, bien sur, mais a des ecolos integristes peut on en attendre moins ? Vous n’en faites pas partie, n’est-ce pas ?

      Bon, je vous souhaite une bonne nuit.


    • Dominique Larchey-Wendling 20 novembre 2009 07:47

      Désolé j’ai répondu plus loin ...


  • W.Best fonzibrain 19 novembre 2009 15:51

    hello, sympa l’article.


    j’ai ludans le bouquin d’estulin sur les bilderberg, que l’énergie nucléaire ne doit pas être utilisé par les pays pauvres.

    il faut savoir que mitterant a stopé la dernière phase de construction des centrale nucléaires initié par degaulle.

    les américains ont toujours été oposé à ce programme français, j’a appris ça il y a peu.

    vous avez raison de parler de l’approvisionnement qui va poser problème.

    ce qui est emmerdant pour les iraniens c’est que chaques pays a ses propres interet à ce que l’iran ne devellope pas de filière nucléaires.

    les extrémistes juifs dans une paranoïa délirante.

    les usa pour soutenir israel, détruire une puissance et emmerder la chine et les ressource d’uranium

    nous en europe par suivisme et pour gardeer la mains sur les ressources d’uranium
     et la france pour se venger des gifles de l’iran dans les annnées 80 et aujourd’hui

    les russes(bientot) parcequ’ils considèrent les iraniens comme des vendeurs de tapis et une menance potentiel, plus les ressource d’ uranium à partager

    enfin bref, les iraniens sont mal barré.

    j’ai vu un doc sur le pétrole et le pillage des occidentaux, c’est hallucinant tout ce que nous avons fait en iran pour garder la main dans l’extraction, rien que pour ça je comprends qu’il aient du mal à discuter avec nous,puisque nous qui les avons toujours trahi !!!!


    L’uranium est une ressource très importante, c’est dingue qu’ils continuent avec ça alors que plusieurs chercheurs ont démontré que la fusion froide existe 
     c’est pas une blague, le doc pet donner une mauvaise image, mais je me suis bien renseigné et effectivement plusieur chercheurs ont trouvé des résidu nucléaire, c’est dingue mais réel


    l’energie ne serait plus un problème, mais les élites n’auraient plus de prétexte pour faire la guerre !!!


  • TSS 19 novembre 2009 16:21


    le Gvt iranien possède 40% de l’usine du Tricastin !!

    en ce qui concerne super phenix c’etait merveilleux comme elle etait les 3/4 du temps en rade ça ne donne pas envie de la faire repartir.... !!


  • zvalief 19 novembre 2009 16:41

    votre position selon laquelle c’est l’accès aux ressources naturelles qui conditionne les décisions et la diplomatie de la france me semble correct, on a déjà vu ça avec les états-unis : guerre en irak, tentative de kidnapping et de coup d’état contre chavez, leur position très strict vis-à-vis de l’iran, mais très complaisante avec l’arabie saoudite par exemple, et comme notre président est un fan de la méthode américaine...
    concernant l’accès au nucléaire militaire, il n’y a pas que la position française qui est hypocrite, tous ces pays puissances nucléaire qui veulent faire la morale aux autres, le « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » n’a jamais marché et ne marchera jamais.
    on ne peut pas empêcher des pays de ce doter de l’arme nucléaire si nous ne sommes pas capable de nous dénucléariser (militairement) d’abord.
    et puis en quoi les aspirations iraniennes sont-elles moins légitimes que les autres ou des autres puissances nucléaires telles que la corée du nord par exemple qui peut tout faire péter juste parce que kim-jong-il ne s’est pas réveillez de bonne humeur, du pakistan et de l’inde qui sont près à se foutre sur la gueule à la moindre contrariété, ou même des états-unis ou d’israël qui ont des intégristes religieux va-t’en-guerre jusque dans les plus hautes sphères gouvernementales.
    pour finir je dirais que l’hypocrisie ne se limite pas qu’au nucléaire, prenez l’exemple du conseil de sécurité de l’onu, toutes ces grandes nations qui ce prétendent les gardiennes de la paix dans le monde mais qui sont en même temps les importantes vendeuses d’armes...


  • beneolentia beneolentia 20 novembre 2009 05:22

    « 40 milliards de francs de l’époque qu’il avait couté, et pour rien malheureusement. »

    ça en aurais fait des éoliennes, et des panneaux solaires.

    triste monde


  • Dominique Larchey-Wendling 20 novembre 2009 07:38

    Partiellement parce que vous pretendez que tous les pays n’y auront pas acces, mais tort parce que ce n’est pas acause de la ressource, mais du bon sens doublé de reglementations internationales.

    Justement et c’est là que je pense nous ne sommes pas d’accord. Mon opinion est que l’accès à la fission nucléaire va être limité au cause de la ressource uranium naturel, qui ne permet pas (avec la technologie actuelle), un développement beaucoup plus important du nombre de réacteurs nucléaires. Sous peine de rendre la filière non viable par pénurie d’uranium faiblement enrichi.

    C’est là que se trouve l’hypocrisie des grandes puissances et surtout de la France qui ne possède pas la ressource sur son propre territoire. Les arguments de type scientistes comme « mais la technologie future résoudra ce problème » ne seront valable que lorsque la technologie existera effectivement ... pour l’instant, les surgénérateurs, et pas seulement superphénix, ne sont pas viables à l’échelle industrielle. Les pétroliers ont utilisé le même genre d’arguments pour expliquer que la production de pétrole ne baissera jamais : « la technologie permettra d’exploiter de nouveaux champs, de tirer plus des anciens etc etc ... » sauf que c’est faux. La technologie ne remplace pas l’énergie. J’ai le sentiment que le lobby nucléaire a essayé de faire croire qu’il pourrait résoudre le problème du mouvement perpétuel (surgénérateur, fusion ... les ressources sont potentiellement infinies).

    On peut donc dire qu’il existe une « niche » au sens où tous les pays n’en disposeront pas. En ce sens egalement, la pression que le monde entier faiit peser sur l’iran a obligé les ayatollah a mettre en place justement les mesures qui leur manquait pour integrer correctement le nucleaire chez eux. c’est un succes quand même des pays supposés « responsables »... ce qui ne retire pas le problème de la proliferation et de l’enrichissement a usage militaire.

    On peut contraindre l’Iran a développer un filière sécurisé ... c’est légitime. Mais j’ai plutôt l’impression qu’on souhaite empêcher ce pays d’avoir accès à l’enrichissement, même pour un usage civil sous le prétexte qu’il pourrait aussi servir à un usage militaire. Mon avis est plutôt que l’accès à l’enrichissement donnerait à l’Iran le contrôle sur la ressource et c’est cela que les grandes puissances veulent empêcher car ce nouveau concurrent pourrait déstabiliser commercialement nos propres filières d’enrichissement et surtout affaiblir notre contrôle de l’accès à la ressource, garant de la viabilité de la filière.

    autre point sur Superphenix... accuser ce reacteur experimental de fragilité et de mauvais fonctionnement est totalement desinformant puisqu’il ne s’agit pas d’un modele industriel, mais d’une centrale d’etude et de developpement.

    J’ignore les raisons du choix de l’abandon de superphénix par Lionel Jospin mais je ne peux concevoir qu’il l’a fait contre l’avis unanime du lobby nucléaire.

    C’est deloyal, bien sur, mais a des ecolos integristes peut on en attendre moins ? Vous n’en faites pas partie, n’est-ce pas ?

    Non je ne fais pas partie de ces gens. Mais je fais partie de ceux qui s’inquiète de l’avenir énergétique et aussi de ceux qui ne croient plus aux fables enchantées du type « la technologie nous sauvera ». La France a mis énormément de ressources financières et humaines dans le nucléaire, aux dépends d’autres filières énergétiques et d’autres domaines de recherche ... le peuple est en droit de demander des comptes sur la viabilité à moyen terme de cette technologie et de ce qu’elle implique pour notre politique étrangère.

    Je termine par cette citation de Corinne Lepage avec laquelle je suis en total accord :

    « En ce que concerne le nucléaire, il y a une religion, je dirais en France, partagée par l’essentiel de la classe politique de droite et de gauche, et aujourd’hui alimentée par la question du changement climatique sur le fait que le nucléaire va nous sauver. Donc c’est quasiment religieux, et donc c’est très très difficile. Encore une fois, moi je ne fais pas partie des anti-nucléaires de base. Je ne suis pas a priori contre la technologie nucléaire. Je pense qu’elle pose beaucoup de problèmes. Je ne suis pas sûr qu’elle soit économiquement rentable. Mais ce dont je suis sûr, c’est qu’elle est à l’origine de beaucoup des maux de la société française, du fait de l’opacité et du secret dans lequel le système s’est enferré, qui a débordé sur plein d’autres choses. Parce qu’il fallait cacher le fait que c’était fait pour le nucléaire. Et deuxièmement c’est à l’origine d’une partie de nos difficultés économiques actuelles dans le mesure où le fait que nous avons tout misé sur le nucléaire a fait qu’on n’a pas développé les énergies renouvellables, l’efficacité énergétique, les nouveaux matériaux, etc etc ... et que notre industrie est en retard. »


  • Mijo Mijo 20 novembre 2009 11:06

    @ l’auteur

    Très intéressante votre analyse.

    Je partage également le point de vue de Corinne Lepage que vous citez.

    Michael Dittmar, que je ne connaissais pas, me semble très perspicace. 

    « Dittmar décrit de sombres perspectives pour les pays qui parient sur l’énergie nucléaire. Et ses analyses ne prennent même pas en compte les problèmes de sûreté, de prolifération nucléaire ou de retraitement des déchets nucléaires.
    Pour ceux qui vivent dans ces pays, son message est de faire des provisions de bois de chauffe et de bougies
     ».

    Et bien, les faits lui donnent cruellement raison ! L’Espagne vient de réaliser des records de production éolienne, mais la France, avec ses 58 réacteurs nucléaires que le monde nous envie, va devoir importer de l’électricité cet hiver et redoute la panne. Le nucléaire conduirait-il à la bougie ?

    Des personnalités comme Bernard Laponche (polytechnicien et scientifique de haut niveau) et Benjamin Dessus, que vous devez connaitre, ont pourtant mis en garde contre les dangers d’investissements trop lourds et trop exclusifs dans cette filière. Pourquoi ne sont-ils pas davantage écoutés ? Ce ne sont pourtant pas des antinucléaires primaires. Avec le progrès rapide des énergies renouvelables, cet entêtement dans le nucléaire est de plus en plus ridicule.

    Pour rigoler un peu : même les Bleus manquent de jus :
    http://www.colorwatt.com/article-meme-les-bleus-manquent-d-electricite—39606045.html

    Bonne journée.


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