vendredi 18 février 2011 - par Robert Bibeau

La « révolution » avortée

Révolution, ou révolte populaire ?

Lorsqu’on examine des événements politiques, il importe d’appeler un chat par son nom, au risque que les déceptions ne succèdent aux illusions. Impossible de biaiser : si un éléphant accouche d’une souris, inutile de tergiverser, il vaut mieux l’admettre et regarder la vérité en face pour y faire face. Après trente années de gestation, le peuple égyptien, gros d’une révolution, a vu l’accoucheur de l’armée assassiner le bébé.

Le dictionnaire de la langue française est formel : « Une révolution est le renversement d’un régime politique à la suite d’une action violente » (1). Une révolution c’est une révolte, c’est un soulèvement ayant pour but de détruire les bases d’un système politique et social, dans bien des cas corrompu, pour le remplacer par un autre, habituellement très différent du précédent.

Hosni Moubarak s’était engagé à quitter le pouvoir en septembre 2011, au terme de son cinquième mandat. Plusieurs centaines de martyrs et des milliers de blessés plus tard, les « révoltés du Nil » (2) auront obtenu qu’il avance sa démission de six mois et qu’en rédemption de ses crimes et de ses prévarications il se retire, avec ses milliard de dollars, dans sa datcha de Charm-el-Cheikh, muni d’un sauf-conduit et d’une promesse d’immunité entérinée par l’armée. 

Il est utile de rappeler que le gouvernement du colonel Gamal Abdel Nasser a été mis en place, le 23 juillet 1952, à la faveur d’un coup d’État de l’armée égyptienne (3). Le successeur du colonel Nasser, le lieutenant-colonel Anouar el-Sadate, un temps espion de l’Afrika Corps, était issu des rangs de l’armée, tout comme allait l’être son successeur à la présidence, le commandant Hosni Moubarak (4). C’est l’armée égyptienne qui a désigné le commandant Moubarak à ce poste et c’est elle qui l’a soutenu dans ses projets de construction du Mur d’enfermement de ses frères arabes à Gaza, dans sa politique de démantèlement des capacités industrielles égyptiennes érigées sous Nasser et dans sa stratégie de soumission aux intérêts américains, ainsi que dans ses activités de collaboration amicale avec l’ennemi sioniste israélien, cela, sans la moindre défaillance, jusqu’au 11 février dernier.

Il y a quelque temps, Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, pleurait la déchéance de son ami sioniste, le commandant de l’armée de l’air Hosni Moubarak, troisième président de la République arabe d’Égypte. Juste avant de tomber en disgrâce, le soldat Moubarak a nommé, avec l’assentiment de l’armée, le chef des services secrets de l’armée, le tortionnaire Omar Souleiman, au poste de Vice-président. Qui osera prétendre que cette nomination respectait les vœux démocratiques du peuple égyptien en colère ?

Souleiman, l’actuel chef du gouvernement provisoire, a déclaré publiquement qu’il couperait les pieds et les mains de tout Arabe palestinien qui traverserait la frontière égyptienne à Rafah, et l’armée constitutionnelle égyptienne a applaudi cette prouesse démagogique. Ce gouvernement provisoire, honni du peuple et illégitime, demeure en poste aux ordres de l’armée, après la soi-disant « victoire » (sic !) de la « plus grande révolution de l’histoire de l’humanité » (re-sic !) (5).

Enfin, sitôt réinstallé au pouvoir, le 11 février 2011, le Conseil suprême des forces armées n’a rien eu de plus pressé que d’appeler à la cessation de toute hostilité : « L’armée égyptienne, en charge du pays depuis la chute le 11 février du président Hosni Moubarak, a appelé lundi citoyens et syndicats à cesser les grèves et les protestations sociales, au moment où les mouvements sociaux prennent de l’ampleur. Le Conseil suprême des forces armées (les mêmes officiers qui s’étaient réunis au Pentagone quelques jours auparavant, NDLR), appelle les citoyens et les syndicats professionnels et ouvriers à assumer leur rôle de la meilleure manière, chacun à sa place (…), dans la paix et le retour au calme. » (6). 

Il est extrêmement rare que l’armée d’un régime militaire tyrannique et corrompu soit une armée du peuple, démocratique, magnanime et complaisante pour la population qu’elle a réprimée pendant trente années. Il serait avisé de se méfier de tous ceux qui appellent à s’en remettre à l’armée pour trancher en faveur du peuple qu’elle a réprimé, emprisonné, torturé : « L’armée, ce n’est pas la police, haïe pour son rôle répressif. Elle (l’armée) a joué un rôle national, s’est posée en défenderesse de la nation. Ce qui lui vaut un crédit moral. » (7). Ah bon ?

Bon an, mal an, les États-Unis accordent une aide de 1,3 à 1,7 milliard de dollars à l’armée égyptienne « révolutionnaire » afin de payer la solde de la piétaille et d’assurer la fortune des hauts gradés. Qui stipendie l’armée dirige l’orchestre des militaires et des tortionnaires.

Le fil des événements récents

Reprenons le verbatim de cette révolte populaire dramatique qui n’est jamais parvenue à se déployer en une révolution démocratique, ni, encore moins, en une révolution populaire anti-impérialiste.

 Dès 2007-2008, soit avant même que la crise économique occidentale ne s’abatte sur l’Égypte, le chômage endémique concernait la grande majorité (76%) des jeunes diplômés des écoles spécialisées et des universités. Le chômage frappait également une partie de la classe ouvrière. Des grèves, pour la défense du pouvoir d’achat et pour l’emploi, bouleversaient ce pays exsangue. Les ressources de l’État étant accaparées par l’armée et par une coterie corrompue, les prix des aliments de première nécessité furent augmentés, sur les recommandations du FMI et de la Banque Mondiale. La rue se manifesta alors dans l’indifférence des médias occidentaux qui ne daignèrent pas faire état de ces grèves pour les salaires et pour l’emploi, ni de ces émeutes de la faim.

En décembre 2010, dans un petit pays, aux confins du Maghreb, la population excédée manifesta violemment contre un tyran exécré. Après plusieurs jours de protestation populaire, la « Révolte du jasmin » emporta le tyran Ben Ali, qui s’enfuit, muni d’un sauf-conduit, avec sa fortune si mal acquise. Le Conseil constitutionnel tunisien reprit en main la populace et reconsolida son emprise sur le pouvoir. Un cacique de l’ancien régime, le Premier ministre sortant Mohamed Ghannouchi assura l’intérim et ils nous cogitera, sous peu, quelques modifications à la constitution, pour un futur scrutin, à la grande joie des petits bourgeois friands d’élections « démocratiques » où le petit peuple aura l’opportunité d’entériner le choix de la gente armée, l’activité préféré des petits bourgeois « révoltés ».

 En janvier 2011, inspirés par les événements de Tunis, de jeunes Égyptiens désoeuvrés branchés sur Internet et sur Facebook entament un soulèvement populaire pour renverser le régime militaire-autoritaire du vieux raïs et de tous ses technocrates. Les technologies nouvelles offrent des moyens de communication mais elles ne fournissent pas, en kit, la conscience de classe, ni l’orientation politique, pas plus que l’expérience révolutionnaire. Ces jeunes cyber-révoltés de la Coalition du 6 mai ne connaissaient pas grand-chose à la politique et ils fut très faciles de les duper pour les vieux roublards de l’opposition patentée. 

 Rapidement, tout ce qui grenouille de petits bourgeois intellos occidentaux et de vieux politiciens sur le retour, s’agglutinèrent à ce mascaret. Les « Frères musulmans », dociles collabos du pouvoir, d’abord hésitants, entrèrent finalement dans la danse, divers comités de ‘contestataires’ de la vingt-cinquième heure surgirent de partout et chacun tenta d’accaparer la direction de l’action désorganisée et désorientée.

 La lutte pour le pain, le travail, la dignité, l’équité et l’honnêteté devint assez rapidement, sous la férule des « petits bourgeois démocrates pacifistes », une bataille pour renverser Le tyran Moubarak.

 L’Ambassade américaine au Caire, désemparée, et l’armée égyptienne, prise au dépourvu, apprécièrent à sa juste valeur le service rendu. Partant d’une « Révolution » devant débouter un régime tout entier, les comploteurs se retrouvèrent face à une « révolte » visant à chasser un tyran, dont l’armée n’était pas mécontente de se débarrasser. En effet, le vieux raïs cherchait à imposer son fils comme son successeur, un petit homme d’affaires médiocre n’ayant jamais appartenu à l’armée, et cela n’avait jamais fait l’objet d’un accord avec l’état-major. 

 Alors, plutôt que de jeter à bas toutes les institutions et la vieille constitution et de créer une assemblée constituante pour en rédiger une nouvelle, un gouvernement provisoire, dirigé par un criminel du sérail fut chargé de modifier quelques articles de la constitution toujours en vigueur. Tous les partis d’opposition pourront présenter un candidat à l’élection à venir et le candidat financé par les Américains et soutenu par les médias officiels l’emportera à coup sûr. Au cas improbable où celui-ci n’y parviendrait pas, il serait toujours temps d’annuler l’élection et d’imposer un nouveau coup d’État de l’armée, comme en 1952.

 Dans le cas d’une « réussite » de ce plan et de la mise en place d’élections, « les Frères musulmans seront la fraction principale au Parlement. Les États-Unis encouragent ce cas de figure et ils ont, d’ailleurs, qualifié les Frères musulmans de « modérés ». C’est normal puisque les Frères musulmans acceptent la soumission à la stratégie américaine et laissent Israël libre de continuer à envahir la Palestine. Les Frères musulmans sont également en faveur du système de « marché » actuel, qui dépend totalement de l’extérieur. En réalité, ils sont également en faveur de la suprématie de la classe bourgeoise « compradore » au pouvoir et ils se sont opposés aux grèves de la classe ouvrière et à la lutte des paysans pour préserver la propriété de leurs terres. » (9). Pour les Américains et pour Israël, donc, il n’y a rien à craindre, de ce côté-là.

 Épilogue

 Partant d’une menace de « Révolution » incontrôlée, les apparatchiks se retrouvent maintenant confrontés à une révolte avortée, grâce aux bons soins de quelques démocrates pacifistes qui ont bien accompli leur travail de diversion au grand plaisir de l’armée.

 Les jeunes internautes resteront désoeuvrés (76 %) et les ouvriers continueront à chômer ; le pain restera hors de portée, les riches rentreront bientôt pour la curée et les capitaux du Golfe reviendront arroser les rives du Nil et les stations balnéaires des côtes de la Méditerranée et de la Mer Rouge.

 Le 14 février dernier, quelques jeunes cyber-militants « révolutionnaires » naïfs ont rencontré les représentants de l’armée, qui leur a seriné quelques billevesées : « Le conseil suprême des forces armées a indiqué dimanche qu'il prenait en charge la direction des affaires du pays provisoirement, pendant six mois, soit jusqu'aux élections législatives présidentielles, tout en maintenant, pour la gestion des affaires courantes, le gouvernement formé par M. Moubarak le 31 janvier.  Le gouvernement d’un cacique du régime, Ahmad Chafic, qui s'est réuni dimanche pour la première fois depuis le départ de M. Moubarak, a promis de faire de la sécurité sa toute première priorité ».

 Vous aurez noté que la « sécurité » n’a jamais été une revendication de la rue égyptienne, mais plutôt une demande de la nomenklatura prise de panique.

« Nous avons rencontré l'armée (...) pour comprendre leur point de vue et présenter le nôtre, déclarent Waël Ghonim, un jeune informaticien devenu icône du soulèvement, et le blogueur Amr Salama, dans une note intitulée : "Rendez-vous avec le conseil suprême des forces armées" sur un site Internet pro-démocratieSelon les jeunes militants, l'armée a également promis de "poursuivre en justice tous ceux qui sont accusés de corruption, quel que soit leur poste actuel ou passé".  Les militaires, accusés par des groupes de défense des droits de l'homme d'avoir emprisonné et torturé des protestataires pendant la révolte, se sont aussi engagés à "retrouver tous les manifestants portés disparus ». (10) L’armée ne promet pas d’arraisonner les coupables, mais de retrouver les victimes (mortes ou vives).

Sans conscience et sans organisation révolutionnaire, voilà comment une « révolution » arabe se transforme en une « révolte » avortée. Cependant, les peuples arabes poursuivent leur soulèvement spontané et je suis absolument certain qu’ils ont déjà retenu les leçons de cette expérience, qui n’est certes pas terminée.

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 (1) http://www.toupie.org/Dictionnaire/Revolution.htm et http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/revolution/

(2) Les voici, les révoltés du Nil. Robert Bibeau. 10.02.2011. http://www.robertbibeau.ca/palestine/edito10022011.html

(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Gamal_Abdel_Nasser

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Anouar_el-Sadate et http://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Hosni_Moubarak

(5) Déclaration outrancière lu sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

(6) http://www.liberation.fr/monde/01012319583-l-armee-commence-lever-les-barricades-place-tahrir

(7) Entretien avec le sociologue Rachad Antonius. L’humanité. 9.02.2011. KARIMA GOULMAMINE http://www.humanite.fr/09_02_2011-entretien-avec-le-sociologue-rachad-antonius-464661

(8) L’insurrection en Égypte. Samir Amin. 7.02.2011.

(9) http://www.aloufok.net/spip.php?article3317

(10) AFP. 14.02.2011. 10 :38. Pays Égypte. GlGl. FRS10780685. / AFP-Ok98. 



9 réactions


  • jaja jaja 18 février 2011 10:03

    D’accord avec cette analyse. A noter qu’en Égypte les grèves continuent et que les couches sociales opprimées n’ont pas dit leur dernier mot.

    Par ailleurs il y a des centaines de prisonniers politiques arrêtés Square Tahrir qui sont aujourd’hui entre les mains de l’armée et qui ont été torturés. Le peuple Égyptien le sait et on peut s’attendre à un mouvement exigeant leur libération dès Samedi... A suivre...

    Sur le fond il est clair que la dictature et son oligarchie se camouflent derrière une démocratie de façade sponsorisée par l’impérialisme américain. Il est certain qu’une bonne partie des Égyptiens l’ont compris et qu’ils réagiront.


  • cathy30 cathy30 18 février 2011 10:30

    bonjour robert bibeau
    j’ai lu votre article ce matin sur cent papiers, et je le trouve excellent. une très bonne analyse de la situation, tout reste à faire. Tout est encore sous contrôle de l’armée, donc des usa. Il va sûrement y avoir dans quelques temps une vrai lutte armée si la révolte continue, avec des attentats. Un truc assez pourri.


  • Traroth Traroth 18 février 2011 10:50

    Mais qui a dit que c’était fini ?


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 18 février 2011 12:49

    Totalement d’accord avec tous ces commentaires. C’est PAS FINI et un deuxième round s’amorce. Le peuple égyptien a fait un petit gain (départ de Moubarak) lors du premier round. Ce deuxième round est plus sérieux car il devrait opposer une révolte y compris des ouvriers et de la rue et des jeunes à l’armée et ses suppots américains dirigés de l’ambassade US au Caire.

    Si une organisation révolutionnaire peut surgir et si le peuple peut la reconnaître et la soutenir...il est possible que le deuxième round ne se termine pas dans un isoloir.


  • Rémi Manso Manso 18 février 2011 15:52

    Au delà du romantisme révolutionnaire ambiant, une dure réalité va s’imposer, car le peuple égyptien va essentiellement devoir faire face aux conséquences de sa démographie galopante. 

    Bien que le sujet soit politiquement incorrect, certaines voix se sont dernièrement élevées.

    Sur les ondes de France Culture

    31/01/2011 - François Thual, géopoliticien : « Je crois qu’il faudrait dire un mot de ce qui est à mes yeux aussi une crise sociale et économique. Vous avez 3 chiffres : en 1967 il y avait 30 millions d’habitants en Égypte, aujourd’hui il y en a 84 millions et en 2050 il y en aura 150 millions ! Or ces habitants disposent de 145.000 km² vivables, pour un pays qui fait 1 million de km². Je rappelle cela pour dire qu’il y a une pression démographique qui a généré la misère. Vous avez plus de 50% de la population qui a moins de 24 ans.
    Se poser la question des relations des États-Unis avec la crise actuelle, c’est aussi gratter l’écume des choses. Cette crise est-elle soluble uniquement par la diplomatie, uniquement par des mutations politiques ? Personnellement j’en doute. C’est une crise structurelle, c’est pour cela que les États-Unis sont très inquiets. »

    01/02/2011 - Youssef Courbage, démographe à l’INED : « Quand la population croît trop vite, ce sont les ressources qui diminuent proportionnellement par habitant. L’Égypte n’en est pas à 6 enfants, mais elle en est à plus de 3,5 ce qui est beaucoup quand vous prenez la Tunisie où la famille est composée de 2 enfants. C’est ce qui explique en partie pourquoi les problèmes sont, et seront, beaucoup plus virulents en Égypte qu’en Tunisie. L’autre problème, c’est celui qu’on a beaucoup soulevé : on a parlé de la révolte des jeunes. L’arrivée des jeunes sur le marché de l’emploi, avec très souvent une incapacité de trouver un emploi adéquat, même quand on est pourvu d’un diplôme secondaire ou universitaire est bien plus virulent en Égypte qu’en Tunisie. Et pour une raison très simple : alors qu’il y a une vingtaine d’années les naissances étaient modérées en Tunisie, elles continuaient à être très abondantes en Égypte et ces naissances d’il y a 20 ans se traduisent aujourd’hui par cette arrivée des jeunes sur le marché de l’emploi avec une incapacité à trouver cet emploi adéquat. »

    04/02/2011 - Boutros Boutros Ghali, de nationalité égyptienne, et ancien secrétaire général de l’ONU de 1992 à 1996 : « Je dirais que les problèmes seront beaucoup plus importants parce que vous aurez dans les prochaines années 100 millions d’habitants sur 5% du territoire égyptien, qui est la vallée du Nil et le delta et que le reste du pays (95%) est un désert : premier problème. Le second est qu’il va nous manquer de l’eau parce que les pays qui occupent les sources du Nil vont avoir besoin de passer de l’agriculture pluviale à l’agriculture d’irrigation et donc nous allons avoir de très graves difficultés dans les prochaines années et ce sera le problème de la nouvelle génération et de la nouvelle équipe. »

    Sur France 5 dans l’émission « C dans l’air »

    16/02/2011 - Alexandre Adler, journaliste et historien : « L’Égypte a d’abord un problème épouvantable, c’est qu’elle est aujourd’hui le pays le plus densément peuplé de la planète. Il suffit d’aller en Haute Égypte pour se rendre compte que ce qu’on appelle « l’Égypte utile », ce sont deux bandes vertes, et après deux déserts. »


    L’association Démographie Responsable essaie de relayer ces, trop peu nombreuses, déclarations salutaires, afin que le peuple égyptien ouvre enfin les yeux sur une des causes fondamentales de ses difficultés.

  • Robert Bibeau Robert Bibeau 18 février 2011 16:18

    Non de grâce pas MALTHUS à la sauce moderne. Les pauvres sont responsables de leur pauvreté, ils font trop d’enfants prolétaires dont la grande bourgeoisie n’a que faire. NON mais il faut vraiment se trainer à France Culture pour divaguer de la sorte.

    Que les pays impérialistes cesse de s’ingérer dans les affaires de l’Égypte et de soutenir leur clique de prévaricateur contre l’autre clique. Que l’on cesse d’encourager la désindustrialisation de l’Égypte et de faire du dumping du coton et de la surenchère chinoise dans l’exploitation de la main d’oeuvre et que l’on procède à la réforme agraire pour que celui qui travaille la terre profite de ses fruits et 84 millions d’égyptiens vivront sur cette terre. 

    Inchallah 


    • Rémi Manso Manso 18 février 2011 16:39

      Si Allah le veut, évidemment il n’y a plus rien à dire.

      Sans doute veut-il aussi que le peuple égyptien se retrouve à 150 millions d’âmes en 2050 ?
      Il est vrai qu’un autre dictateur, Boumédienne, avait déclaré à l’ONU : « Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire » et on voit ce qu’il en est aujourd’hui...

  • ddacoudre ddacoudre 18 février 2011 18:40

    bonjour robert
    une dure mais clairvoyante analyse.nous pourrions appeler cela une jacquerie, non une révolution.dans deux articles qui ne sont pas sorties, j’ai expliqué qu’il ni avait ni dictateur ni révolution, et également pourquoi nous tenions tant à conserver ces termes, car si l’on se pose en miroir, nous sommes à une échelle moindre comme ces pouvoir, alors il ne faut pas donner des idées.
    l’absence de conscience de classe rend toute révolte soluble.
    Le blog de ddacoudre .over-blog.com .
    cordialement.


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