samedi 5 mars 2011 - par Ceri

Les militants égyptiens formés à Washington et chez OTPOR

Il est temps de regarder de plus près ces "révolutions" au Maghreb et au Moyen Orient, puisque nous commençons à avoir le recul nécessaire. Plusieurs éléments amènent à se poser des questions quant au caractère "spontané" desdites révolutions, d'autant plus qu'on a déjà connu les pseudo révolutions 'orange', 'des roses' etc. en Europe de l'Est et dans le Caucase il y a peu.

Premiers éléments d'interrogation, comme ça, à chaud : le rôle déterminant de l'armée dans l'ensemble de ces revolutions, l'emballement médiatique international, le silence relatif des Etats-Unis, la répétition très rapide du même scénario : facebook, manifestations, tergiversations, retournement de l'armée, pas de changement radical.

Dans le cas de l'Egypte, c'est un mouvement appelé "mouvement de la jeunesse du 6 avril" (April Six Youth Movement) qui a été l'un des moteurs principaux du mouvement de contestation. Un câble de l'ambassade US au Caire dévoilé par Wikileaks évoque ce groupe (10CAIRO99) daté de janvier 2010 évoque ce groupe et un autre, Kifaya, dont certains membres ont été arrêtés par les autorités égyptiennes en raison d'un rassemblement illégal. Le câble, renseigné par les avocats de ces groupes, précise que "certains des détenus étaient des participants du progamme 'New generation' de la Freedom House qui procurait un entraînement aux jeunes activistes". Il y avait même, en janvier 2010, un programme en cours intitulé "Project on Middle East Democracy Program", probablement le POMED. Parmi les interpellés présents lors du programme d'entraînement, Israa Abdel Fatah, bloggueuse et co fondatrice du mouvement du 6 avril.

Elle avait fait 17 jours de prison pour avoir réuni 70.000 personnes via Facebook le 6 avril 2008, mais on va y revenir.

La Freedom House avait aussi un programme spécial pour les militants du Moyen Orient et d'Egypte (qui était parmi les quatre pays prioritaires pour la Freedom House), New Generation of advocates, destiné à donner du pouvoir à "la société civile" égyptienne et du Moyen Orient. Notamment en coachant des blogueurs reçus à Washington début 2010. Parmi les activités dudit programme :

  - "procurer un entraînement avancé en matière de mobilisation civique, de réflexion stratégique, de nouveaux médias" etc.

  - professionnaliser la société civile en matière d'information sur les atteintes aux droits humains et à "militer pour une réforme légale"

 - amener les politiques et le public à dénoncer la situation des libertés via les médias, forums etc.

En rentrant en Egypte, les militants avaient une "petite donation" pour lancer des initiatives, mais aussi des contacts à Washington et ailleurs.

La Freedom House est financée en grande partie par les Etats-Unis : en 2006, par exemple, le gouvernement fédéral lui avait versé près de 21 millions de dollars sur ses 26 millions de budget annuel. Parmi ses grands contributeurs privés (+ de 100.000$ versés en 2006, date du dernier rapport annuel disponible en ligne), on a Peter Ackerman, membre du Council on Foreign Relations de Rockefeller et adepte de la réunion Bilderberg, ainsi que diverses fondations et l'incontournable National Endowment for Democracy qui finance lui aussi moult programmes démocratiques à travers le monde.

La Freedom House a publié en 2009 une "carte de la liberté" pour chaque continent, qui différencie les pays suivant le degré de démocratie qu'elle leur attribue. Ainsi, on apprend que le seul pays totalement libre de la zone Maghreb-Proche orient aux yeux de la Freedom House est Israël. Cinq pays sont "partiellement libres" : Maroc (sans la partie saharaouite), Jordanie, Liban, Yémen, Bahrein. Tous les autres pays de la région sont considérés comme "non libres". Il convient donc, bien sûr, de les amener vers la liberté.

D'un coup, on s'étonne moins de l'ampleur de cette 'révolution facebook' en Egypte, dont le logo (un poing fermé en blanc 150px_Otpor19fev20111sur fond noir) est le même que celui du mouvement OTPOR !, créé en 1998 et qui avait lancé les "révolutions" en Serbie en 2000 contre Milosevic, en Géorgie, avec le mouvement Kmara en Biélorussie avec Zubr et en Ukraine avec le mouvement Pora, mais il y a eu des tentatives ailleurs, comme en Azerbaïdjan avec le mouvement Kelkel ou au Kirghizistan. Des révolutions qui avaient été largement poussées par le NED (National Endownment for Democracy), l'USAID, l'Albert Einstein Istitution de Gene Sharp et la fondation Soros, qui injectaient les fonds dans divers mouvements tels qu'OTPOR.

Les révolutions en Europe de l'Est ont été pilotées savamment par la CIA et autres agences US, qui ont financé des associations, commandé moult sondages publiés dans moult médias, secoué le bananier des agences de presse pour qu'elles répercutent les infos partout dans le monde, etc.

Bref, les scénarios tunisien, egyptien etc. ont des airs de déjà vu.

A noter : OTPOR a mis en place à partir de 2003 une sorte de centre de formation pour activistes appelé Centre for Applied Nonviolent Action and Strategies (CANVAS), auquel serait passé le porte parole du mouvement égyptien du 6 avril, Mohamed Adel. Il se serait en effet rendu en Serbie au cours de l'été 2009, pour y apprendre à regrouper les gens et mener des manifestations non violentes.

CANVAS publie aussi beaucoup de manuels sur les révolutions non violentes, sans se rendre compte que si les Etats Unis n'étaient pas derrière eux, les choses se seraient passées comme d'habitude avec les révoltes populaires. L'une de ces publications est intitulée "la lutte non violente en 50 points", publié dans de nombreuses langues dont le français, et qu'on retrouve sur le site du mouvement du 6 avril.

Exemple d'application de ces superbes formations, lors d'une grève dans une usine textile au printemps 2008, des militants ont crée une page facebook pour les soutenir, mais aussi organiser des actions de soutien et autres manifestations, ce qui a donné le regroupement du 6 avril. Début décembre 2008, six militants du 6 avril étaient venus deux semaines aux Etats Unis, où ils avaient rencontré des "officiels US" et de membres de différents think tank, et s'étaient rendus à l' "Alliance of Youth Movements summmit", dont le but était un "changement démocratique en Egypte", comme le mentionne ce câble diplomatique de décembre 2008. Pas de bol, les services égyptiens leur ont piqué tous leurs documents quand les militants blogueurs sont arrivés à l'aéroport du Caire.

A ce moment, il semble que les mouvements d'opposition, "6 avril", Kifaya, Frères Musulmans, Parti socialiste, s'étaient déjà mis d'accord pour lancer une action avant les élections présidentielles égyptiennes de 2011, un plan que l'ambassadeur qualifiait alors d' "irréaliste".

Suite à cela, les US et les activistes ont cherché à mieux préserver leurs identités, conseillés par les Etats unis, qui leur ont aussi filé un peu d'argent à cet effet.

Mubarak_2_1_11_webEntre parenthèses, Moubarak avait dénoncé un complot de l'extérieur, de même que Ben Ali, et comme par hasard ils se sont tous les deux retrouvés dans le coma quelques jours après leur éviction.Enfin passons.

Dans la nuit du 2 au 3 février, donc, le mouvement du 6 avril a lancé un appel "à tous les défenseurs des droits de l'Homme". 

En fait, les Etats Unis se demandent depuis un bon moment qui va succéder à Moubarak, et en mai 2007 déjà, l'ambassadeur US décrivait l'incertitude qui régnait à ce sujet. Son fils Gamal ? Un coup d'Etat militaire ? D'autres câbles montrent l'attention portée par l'ambassade US aux tracas rencontrés par les blogueurs subversifs en Egypte, ou bien l'attention tout particulière pour El Baradei, ex chef de l'AIEA (agence de l'énergie atomique), qui semblait avoir le vent en poupe il y a un an. A ce moment, le mouvement du 6 avril et le parti d'opposition El-Gahd travaillaient à ce qu'il arrive au pouvoir, et un groupe Facebook lancé pour sa candidature avait déjà 64.000 membres.

Mais il semble que la rue n'ait pas embrayé. Aujourd'hui, c'est le Conseil Suprême des Forces Armées qui a pris le pouvoir en Egypte, et ses propositions pour un changement démocratique seront votées par référendum avant les élections prévues d'ici six mois. Mais, l'armée ne semble pas pressée d'accorder plus de libertés démocratiques, comme par exemple en facilitant la création de partis politiques, ce qui agace quelque peu une partie des opposants à Moubarak. En outre, elle a aussi laissé en place nombre de ministres de Moubarak, comme ceux de la Défense, de la Justice, des Affaires étrangères ou de l'Intérieur, placés par Moubarak avant son départ.

Les procès en cours contre d'anciens ministres et contre des hommes d'affaires véreux proches du régime montrent que la population veut solder les comptes. Des manifestations dénoncent encore la corruption et réclament le départ d'Ahmad Shafiq, qui dirige le gouvernement par intérim, ainsi que des ministres de la Justice et des Affaires étrangères, ainsi que celui des gouverneurs nommés par Moubarak et qui sont encore en poste.

Déjà, des manifestants accusent l'armée de trahison. Ils veulent rester sur la place Tahrir, mais l'armée , qui veut absolument empêcher une contre révolution, en a décidé autrement et n'a pas hésité à tirer sur la foule et à arrêter des "insurgés" dans la nuit du 25 février. Reprise en main sévère, donc, de la part des forces armées. Le risque pour la population est de se retrouver avec un régime militaire imposé, ou bien avec des gouvernants fantoches qui font exactement tout ce que les Etats-Unis leur demandent. L'option religieuse est également possible, mais il serait très étonnant que Washington laisse faire.

 

La prochaine au Venezuela ?cartel_huelga_hambre_oea_2011

On notera que les Etats Unis n'ont pas financé les révolutions zapatistes au Mexique, les associations paysannes de Bolivie ou les jeunes Grecs qui s'insurgent contre les mesures d'austérité du FMI. Par contre, ils financent des mouvements de jeunes libéraux au Venezuela, où le plan a échoué jusqu'à présent. D'ailleurs, même les coups d'Etat classiques ont raté dans ce pays.

La Freedom House s'intéresse également beaucoup au Venezuela, où elle travaille avec les "défenseurs des droits de l'homme" auxquels elle procure une "assitance technique", un "entraînement", à qui elle fournit de la documentation afin qu'ils compilent consciencieusement toutes les violations des droits de l'homme dans le pays. Cela va sans dire, le Venezuela est aux côtés de la Bolivie, de l'Equateur, de la Colombie ou du Mexique notamment dans la catégorie des pays à moitié libres.

J'ai déjà évoqué les tentatives de déstabilisation du Venezuela de la part des Etats Unis, et les nombreuses associations civiques ou d'entrepreneurs dynamiques financées par les agences US et autres fondations : USAID, National Endowment for Democracy (NED), Office of Strategic Influence (OSI), Rendon Group... L'USAID y est très active depuis l'électiond e Chavez en 2002, via son Office of Transition Initiatives (OTI), qui mène un programme gouvernemental de soutien à la stabilité "démocratique", via un financement d'organisations de "la société civile" et des "leaders politiques" triés sur le volet, c'est-à-dire favorables aux Etats Unis et à une politique libérale. Plus de 20 millions de dollars ont ainsi été versés par l'OTI et l'USAID depuis 2002.

Il se trouve que la Freedom House et OTPOR y ont essaimé également. Début février 2011, des étudiants, qui constituent avec les riches les principales forces d'opposition à Chavez, ont mené un grève de la faim pour réclamer la libération de "prisonniers politiques", grève qui, étrangement, a eu un impact médiatique considérable pour une grève menée par une dizaine d'étudiants au fin fond de l'amérique latine, où les indiens et paysans se font massacrer à chaque manifestation ou presque. A tel point que dès le 19 février, le département d'Etat US a affirmé son "soutien inconditionnel" aux étudiants grévistes, et que le 23, le gouvernement Obama a dit qu'il était "préoccupé par ces jeunes qui risquent leur vie" (sic.). Tous les jours, les médias ont fait le compte du nombre de grévistes de la faim, qui a pu approcher des 80 à un moment.

Les grévistes ont cessé leur action le 27 février. Ils réclamaient la venue de représentants de la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme et de l'Organisation des Etats Américains (OEA, devant le siège delaquelle s'est déroulée la grève) pour observer les violations des droits de l'homme et les conditions de détention des "prisoniers politiques", ce pour quoi Washington les a fortement appuyés. Les "prisonniers politiques" dont ces étudiants réclamaient la libération sont des gens comme la juge María Lourdes Afiuni, qui a relaxé un banquier et homme d'affaires véreux de manière frauduleuse d'après les autorités, et s'est retrouvée en prison en décembre 2009. L'homme d'affaires dénommé Eligio Cedeno a fui aux États Unis, une vraie terre d'accueil pour les opposants vénézuéliens. Lui aussi a été qualifié de "prisonnier politique" alors qu'il était poursuivi pour banqueroute frauduleuse et trafic de devises. 

Autres "prisonniers politiques" visés, des députés comme Biagio Piglieri ou Freddy Curupe, poursuivis pour corruption (une pratique des plus courantes sur le continent, mais les députés de gauche massacrés en Colombie inquiètent moins les Etats Unis), ou José Sanchez, poursuivi pour homicide. Tous passent pour des martyrs du chavisme auprès de l'opinion US et tous sont passés de la prison à la détention -préventive- à leur domicile à la suite du battage médiatique en leur faveur. 

Le leader de ces étudiants, un "fils à papa", s'appelle Lorent Saleh, le porte parole de "Juventud Activa Venezuela Unida" (JAVU), qui a sa page Facebook, à laquelle moult blogs sont reliés. La JAVU affirme être soutenue par un groupe dénommé "Organismo Táctico Para Orientar la Resistencia" : OTPOR.

Comme en Tunisie et en Egypte, on a vu au Venezuela certains membres de l'armée affirmer franchement leur sympathie avec les étudiants, comme le General Antonio Rivero, ce qui constitue en gros la deuxième étape dans le processus de "transition", après la mobilisation des gens et des médias, et avant que l'armée retourne sa veste. Il se trouve que ledit général s'épanche depuis un moment dans les médias, expliquant que l'armée vénézuélienne -insulte suprême- est en cours de "cubanisation" et infiltrée par les cubains. Juste avant de défendre la cause des grévistes de la faim, Rivero a rejoint le parti Voluntad Popular, financé lui aussi par l'USAID qui a offert plus de 600 "donations" à des partis, associations et universités du pays.

On peut donc dire que le décor est planté en ce qui concerne le Venezuela. Comme, d'ailleurs, d'autres pays sur les listes de l'USAID etc.



25 réactions


  • foufouille foufouille 5 mars 2011 16:45

    tres interressant
    on peut supposer que d’autres alliances font la meme chose
    chinois et russes


  • frugeky 5 mars 2011 17:05

    Et en France, rien de prévu ?

    Excellent article.

    Vous n’allez pas tarder à vous faire appeler « complotiste ».


    • Ceri Ceri 5 mars 2011 17:08

      oh j’ai l’habitude smiley

      seulement pour me traiter de complotiste, il faudrait démontrer que ce je dis est faux, et cela promet d’être un débat sympathique.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 6 mars 2011 23:08

      On s’en dovtait vn pev, de ce noyavtage. De celui-là ov d’vn avtre, d’aillevrs. D’avtant que l’armée du Raïs est de notoriété pvbliqve en partie financée par les States (marrant ces v à la place des v).
      Mais ça ne novs en dit pas plvs povr la Tvnisie ?J’ai en effet dv mal à croire à la « solidarité popvlaire et spontanée de l’armée ». Les armées sont composées de militaires, ne l’ovblions pas.
      (pas mal vv mais bien énervant, en fait ces v)


  • clostra 5 mars 2011 17:41

    On a envie de dire « oui et alors ? »

    En Tunisie les événements de « raz le bol » « dégage » ont eu lieu après une immolation par le feu (violence suprême). D’autres immolations ont eu lieu en Egypte, en Algérie et presque tous les jours partout dans les pays arabes qui se soulèvent.

    Vous avez déjà vu un dictateur faire un sitting devant une prison où on torture des prisonniers pour demander qu’on leur fasse encore plus mal ?

    « Quoi toujours ce serait la guerre la querelle

    Des manières de roi et des fronts prosternés » Ferrat chante Aragon

    Nous apprenons également ces techniques de manifestations non violentes en France qui, parfois, on peut le voir « désarment » certains policiers...d’autres pas. Et toujours pour dénoncer la violence.


    • Ceri Ceri 5 mars 2011 17:50

      la question est de savoir dans quel but ces manifestations ont été préparées. Evidemment, ce n’est pas amour de la démocratie que les Etats Unis ont injecté du fric dans ces mouvements.

      Certes, les populations avaient besoin de ce vent de liberté, mais il souffle depuis Washington et risque de se retourner contre l’intérêt général.
      Une fois que l’on sait qui est à l’origine de ces mouvements, on ’na plus qu’à suivre de près les évolutions politiques qui, à mon avis, seront très limitées, si toutefois on n’entame pas une franche régression.

      Le but pour les Etats Unis, c’est d’avoir la main sur toute la région, cela fait des années que le sujet les préoccupe. 


    • galien 8 mars 2011 03:29

      Jettons nous dans le complotisme avec grand entrain. Disons que la spéculation de la finance sur les denrées alimentaires était prévisible. Alors il est a prévoir dans ces pays des troubles civils conséquence de la colère et du désespoir de ces gens qui crèvent la dalle.
      La fenêtre de tir est large, mais elle allait donner des opportunité de contrôle d’une révolte de basse intensité alimentée une fois le foyer et le buzz pris. L’attente du moment opportun pour que l’armée lâche l’exécutif n’est que la question de la crédibilité de l’événement.

      Mais là je crois que je vais trop loin dans le complotisme, c’est à cause de cet auteur de SF dont je ne me souviens plus le nom.


  • clostra 5 mars 2011 18:01

    Vous savez, ce qui est le pire pour la santé des personnes et donc pour l’avenir d’un pays : c’est de se sentir impuissant face à l’oppression, pire encore et de fait, d’en être complice en n’agissant pas.
    Ce sont les meilleures actions qui soient et qui, souvent tragiquement d’ailleurs, débusquent les tyrans en faisant apparaître au grand jour leur véritable dessein.

    Entre nous, l’équilibre avant ces changements était plutôt en faveur de l’alliance autour d’Israël et celui-ci risque d’être bien modifié, des incertitudes subsistent et je n’ai pas vraiment senti les tunisiens et les égyptiens prêts à faire appel aux USA et le libyens aux Européens ou aux USA. Ils semblent se battre réellement pour leur liberté, la démocratie et leur dignité. On les a même entendu dire qu’ils instaureraient une vraie démocratie, pas celle de ces pays proclamés « démocraties », les « vieilles » démocraties.


  • BOBW BOBW 5 mars 2011 18:01

    Pax Américana ??? le poulpe de la CIA étend ses tentacules mondiales !...


  • ZEN ZEN 5 mars 2011 18:15

    Trés intéressant
    Merci Ceri !
    Pour une fois le machiavélisme US rejoint l’intérêt des peuples...
    Jusqu’où ? Attendons.
    A Washington, on est toujours prêt à larguer un allié encombrant et impopulaire pour arriver à ses fins géostratégiques


  • jaja jaja 5 mars 2011 18:26

    Le vent de la liberté soufflerait donc de Washington ? Curieux donc que malgré le gel des avoirs libyens à l’étranger les sommes colossales de la vente du pétrole tombent toujours dans l’escarcelle de Kadhafi avec lesquelles il peut se payer du matériel militaire et même recruter des mercenaires dont certains seraient recrutés en Afrique par Israël d’après un article du CAPJO....

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article114422

    Que les USA aient compris que la position des dictateurs à leur service ne soit plus tenable et qu’ils cherchent à accompagner ces révolutions en cherchant qui pourrait bien les limiter au maximum, j’en suis certain, car pour eux le contrôle du pétrole est stratégique et essentiel au maintien de leur hégémonie mondiale.

    Les peuples de la région ne sont pas dupes quand au rôle des dirigeants de l’armée qui ont pris le vrai pouvoir en Tunisie comme en Égypte. En Égypte, par exemple, tous les prisonniers politiques n’ont toujours pas été libérés et de nombreuses manifestations et grèves ont été réprimées par les militaires.

    Si le processus révolutionnaire continue l’affrontement avec eux sera inévitable. Aussi pour les Yankees il faut qu’un gouvernement modéré (et à son service) soit mis en place le plus vite possible et que les choses s’arrêtent là....

    Les peuples arabes laisseront-ils faire ? C’est là toute la question !


  • non667 5 mars 2011 18:27

    à céri 

    Evidemment, ce n’est pas amour de la démocratie que les Etats Unis ont injecté du fric dans ces mouvements.

    à partir du moment ou on ne croit plus au père noël il est plus facile de comprendre qui apporte les cadeaux !

    si certains évènements peuvent être spontanés (immolation ,suicide ,human bomb , devant char ) dès qu’il y a plusieurs personnes ,ne serait ce qu’une manifestation , il y a forcément préalablement discution , entente,organisation ,plan ,tactique ,stratégie ,complot !

    pour l’Afrique du nord sur A.V. je me posais la questions sans aucunes hypothèses sachant qu’en politique dans le domaine des coup tordus ce sont le Mossad et la CIA qui sont les plus puissants /performants .

    Le but pour les Etats Unis, c’est d’avoir la main sur toute la région, cela fait des années que le sujet les préoccupe. 

     les E.U. avaient déjà la main sur la Tunisie et l’Égypte par dictateurs interposés mais restait fragile vue l’age
    l’exploitation des évènements d’Afrique du nord ne vise - t-elle pas in fine à contaminer l’iran pour le faire imploser ?

    car vu les échecs (et le cout )d’Irak et d’Afghanistan une autre tactique s’impose !

    des fausses démocraties façons France càd aux ordres/services du mondialo-capitalisme 


  • COVADONGA722 COVADONGA722 5 mars 2011 18:27

    yep , sacré yankees z’ont pensé à en envoyer ce faire découper chez les waabites le vieux roi
    Fad vient d’interdire les manifs !!!!
    ça serait genial de decouvrir une manip genre revolution orange derriere les changements
    en egypte ou tunisie marwaffff !!!!!
    ce monde est trop génial on est a deux doigts du goufre et les americains continuent impavidement à coller le bordel !!!!!!


  • Henri François 5 mars 2011 19:07

    A l’auteur
    Assez surpris de constater que vous mêliez la Tunisie au vaste complot ourdi dans la région par les Etats Unis ces éternels satans qui cnduiraient le monde.
    Que vous le fassiez pour l’Egypte, peut être, mais pour la Tunisie d’où tout est parti spontanément sur un terrain où la contestation violente - locale et uniquement locale - couvait déjà depuis longtemps, vous exagérez.
     Voilà quinze ans que je vis en Tunisie et croyez moi, fantasmer en affirmant que ce sont les USA qui y ont conduit la révolte est de la fausse information. 
    Tout comme d’ffirmer dans un commentaire que l’armée a le pouvoir dans ce pays.
     FAUX, Archi Faux !!! :


  • suumcuique suumcuique 5 mars 2011 19:37

    Si seulement autant d’énergie était investie dans la défense de la civilisation européenne en déliquescence et en perdition totale que dans les analyses obsessionnelles sur ce qui va mal au Maghreb...




  • joelim joelim 5 mars 2011 21:14

    Ce n’est pas parce que les EUA auraient financé des opposants qu’ils ont été déclencheurs de ces révolutions. 

    Je veux dire que s’ils ne l’avaient pas fait je pense que les révolutions auraient quand même eu lieu.

    S’il y a eu un paramètre déclencheur important (car nécessaire), ce sont les câbles de Wikileaks, qui ont rassuré les militaires tunisiens sur le soutien mou des EUA envers les dictateurs.

  • Pyrathome pyralene 5 mars 2011 21:25

    Vous semblez tout de même oublier un élément déterminant et capital dans ces révolutions en cours, l’inflation et l’explosion des prix des matières premières et en particulier dans l’agro-alimentaire.....ce sont les faibles revenus qui trinquent en premier, donc l’Afrique est aux premières loges !!
    Le gvt US et l’occident en général n’ont aucun intérêt dans la chute de ces régimes totalitaires, bien au contraire....de plus aux states, pas forcément pour les mêmes raisons, on manifeste aussi de plus plus bruyamment.....
    Ça grogne également au moyen-orient en Arabie Saoudite, au Koweit, à Bahrein .....etc
    La Chine et l’Orient sont en passe, l’Europe y arrive aussi..surveillez la Grèce, l’Irlande, Belgique, Italie, Angleterre, Espagne, Portugal, France..... ??
    Vous semblez confondre tentative de récupération et déclenchement.....


    • agent orange agent orange 6 mars 2011 08:59

      Bonjour Pyralene

      Ce que vous semblez oublier, c’est que ceux aux faibles revenus n’ont pas accès à Facebook, Twiter, Google, etc...
      Or ce sont les classes moyennes et plus particulièrement la génération internet qui sont derrière le vent du printemps arabe, pas les démunis et les destitués.
      Je crois qu’il faut différencier les révolutions « colorées » (Egypte, Tunisie) à celles spontanées et sincères (Bahrein, Koweit, Jordanie, ...).
      Dans le cas de la Libye c’est une vraie guerre civile, due à une fracture dans le groupe dirigeant.
      Cordialement.



  • Echo Echo 5 mars 2011 22:50

    Les Peuples libérés de leurs dictateurs seront mis en esclavage par la dette.

    La FED qui imprime des centaines de milliards de $ va arroser les déserts du Maghreb et du Proche-Orient.
     
    Wall Street va braquer tous ses outils financiers sur ces régions et ce sera très efficace.

    Il n’y a pas de Peuples libres ou alors juste le temps de se trouver un nouveau maître.


  • ubotugy ubotugy 6 mars 2011 00:24

    Article et liens intéressants, merci smiley


  • Serge LEFORT Serge LEFORT 6 mars 2011 05:34

    « D’un coup, on s’étonne moins de l’ampleur de cette « révolution facebook » en Egypte, dont le logo (un poing fermé en blanc sur fond noir) est le même que celui du mouvement OTPOR ! »

    Ce logo est aussi celui de <a href="http://www.agoravox.fr/auteur/jaja">jaja</a> ! Cela prouve-t-il qu’il est à l’origine des révoltes arabes - selon la logique de Ceri ?

    ¿A dónde vamos ? est la question correcte en espagnol (nom du site de l’auteur)  smiley

  • Leviathan Leviathan 6 mars 2011 10:08

    Pour en savoir plus sur les Révolutions colorées fomentées par George Soros pour s’emparer par la suite des ressources pétrolières ou gazières d’un pays, visionnez le documentaire de Manon Loizeau tourné en 2005, intitulé « États-Unis : à la conquête de l’est » qui explique comment par l’intermédiaire de la CIA, Soros fomente les révolutions afin de servir ses propres intérêts.


  • pigripi pigripi 6 mars 2011 11:01

    @auteur


    Article intéressant mais dénué de nuances.

    Quels que soient les intérêts US à soutenir ces révolutions « colorées » par l’intermédiaire de la CIA, on ne peut que constater, pour l’instant, que c’est une alliance gagnant/gagnant.
    Qui, sous la pression d’une dictature, ne songerait pas à demander de l’aide à qui veut et peut l’accorder ?

    L’alliance de la jeunesse éduquée des pays arabo-musulmans est elle contre nature ? Certainement pas quand on sait que la fleur de cette jeunesse va faire ses études aux USA parce qu’elle estime que la formation reçue sera la meilleure, la plus professionnelle et la plus prestigieuses pour se faire une place au soleil.

    Pour ce qui est de la formation des militants, tous les militants se forment. Certains vont s’entrainer au combat en Lybie, en Afghanistan ou au Yemen, d’autres à la « Freedom House » et d’autres encore dans les universités d’été des partis et groupuscules politiques.

    Et pour l’instant, on ne peut que se réjouir de la formation reçue par les jeunes arabes qui ont conduit au renversement, avec un minimum de pertes humaines, de leurs dictatures.

    Bien entendu, il faut encore attendre pour savoir si ces révoltes vont conduire à de véritables révolutions et si les peuples concernés parviendront réellement à prendre leur destin en main avec le soutien de qui ils veulent (US, Europe, Chine, Golfe, etc.) mais avec le moins d’ingérence possible dans leurs affaires.

    Si on a pu parler de complot de la CIA pour le terrible renversement du gouvernement Allende, il me semble qu’aujourd’hui la CIA agit au grand jour et que ceux qui collaborent avec elle le font avec un objectif de construction de démocratie. La CIA est surtout diabolisée par les dictateurs.

    D’autre part, si les US ont des intérêts certains à maintenir le contrôle et le coût des ressources énergétiques, ils ne sont pas les seuls. L’Europe et les puissances émergentes sont concernées non seulement par l’accès à l’énergie à un coût abordable mais aussi par l’équilibre mondial des marchés de l’énergie.

    Attribuer à la seule CIA tous les complots du monde serait lui prêter un poids qu’elle est loin d’avoir.

  • Arthur 123 6 mars 2011 14:30

    Vous dites, révolution facebook, cela vous rappel rien élection twitter d’Obana, révolution Orange ukrainienne, l’Afrique du sud etc ...
    Il d’en devient claire que ceux qui sont les commanditaires ne sont pas dans la rue.
    Que l’armé Égyptienne a jouer un rôle non négligeable envers les commanditaires devient de plus en plus évident, en réalité se sont les véritables gagnants. 
    En ce qui concerner la Tunisie, la Libye, l’Algerie, et dans une moindre mesure le Maroc.
    Ce sont les mêmes commanditaires pour un but légèrement différent, il s’agit d’expulser le reste de l’influence Française au Maghreb.
     Cela fait partie d’une géostratégique qui a été inaugurer par la tournée de Bill Clinton en Afrique pendant sont mandat.
    Car en se qui concerne le continent africain qui est devenue le nouveaux glacis de la guerre froide entre les Etat Unis et la Chine.
    Une autres raisons et que la diplomatie lier aux concepts Francafrique sens de plus en plus mauvais.
     Quel rapport avec l’Égypte, le canal de Suez ou des intérêts Français sont encore présent, Israël et la Palestine. Faire changer de main le projet de l’union des pays Méditerranéen si chère à Sarkozy.
    Et d’un projet que j’ai eu vent sur se site de la mise sous contrôle de l’ensemble du Sahara sous controle Américain.
     En regroupent diverse information qui en apparence non pas de lien direct, permet d’avoir une hypothèse des agissements des État Unis sur l’ensemble du condiment Africain et du Moyen Orient.
     


  • jourdan 7 mars 2011 09:13

    Ce qui expliquerait pourquoi il ne se passe rien en Afrique Noire, et pourquoi la Chine semble inquiète et surveille 3 fois plus sa population.


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