samedi 26 mars 2011 - par Henry Moreigne

Libye : après l’emballement, le doute

Si l’impulsivité et la précipitation du président français lui valent la gratitude des insurgés libyens, les capitales occidentales engagées dans la coalition se demandent désormais comment elles vont sortir de cet imbroglio. Car le pire des scénarios se profile aujourd’hui. Contrairement aux affirmations d’Alain Juppé, on est plus proche de l’ensablement que d’un règlement rapide.

Si le coup diplomatique français a été unanimement salué, la mise en œuvre tourne au coup d’épée dans l’eau. Hier pointés du doigt pour leur frilosité, nos voisins allemands avaient sans doute raison : on ne suit pas aveuglément son vibrionnant voisin quand lui-même ne sait pas où il va.

Cette guerre est un piège” écrit Edwy Plenel dans Mediapart . A froid, on est toujours plus intelligent. Mais l’ancien journaliste du Monde est sans doute dans le vrai. Plus surprenant, son analyse selon laquelle “depuis le premier jour de sa présidence, Nicolas Sarkozy cherche sa guerre” est partagée par la revue américaine Foreign Policy . Arthur Goldhammer estime que, “le soulèvement libyen vient de donner au président Nicolas Sarkozy une occasion qu’il guettait depuis longtemps : la possibilité de prendre la tête d’une mission internationale risquée qui recèle la promesse d’une gloire future“.

Le journaliste américain n’est pas tendre avec le chef de l’Etat français. Le titre (”De Gaulle, he ain’t“) que l’on pourrait traduire par “N’est pas de Gaulle qui veut“, donne le ton.

L’intervention militaire est en effet cousue de fil blanc. Faire oublier les errements de politique étrangère française et créer une diversion sur la scène intérieure. Obliger surtout au passage, ce qui a marché, l’opposition à se ranger au garde à vous derrière le président de la République.

BHL aura été à la fois l’élément déclenchant et la caution morale de l’Elysée. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Les conditions et le dimensionnement du soutien aux insurgés libyens semblent ne pas avoir fait l’objet d’une analyse assez poussée. Zorro, ça ne marche qu’à la télé. La situation, kafkaïenne, ne se règlera pas par le lâché de quelques bombinettes ici ou là sauf à passer à une phase beaucoup plus active et à armer les rebelles.

C’est d’ailleurs par là qu’il aurait peut-être fallu commencer. Dieu merci, en vieux renards la Russie et la Chine ont imposé dans la résolution de l’ONU que soit inscrite noir sur blanc la non intervention de forces terrestres.

Reste alors un terrible doute. Et si effectivement Edwy Plenel et Arthur Goldhammer avaient raison ? Nicolas Sarkozy, grand ami de George Bush, ne serait-il pas en train de vouloir sa croisade, son Irak à lui avec son dictateur et son pétrole ? Comment expliquer sinon le coupable silence français face à l’écrasement de la contestation au Bahreïn par l’armée saoudienne et la très grande retenue manifestée dans la situation explosive de la Côte d’Ivoire ?

N’est pas George W Bush qui veut. Même monté sur ses ergots le coq français ne peut rivaliser avec le taureau américain. La reprise en main de l’opération Libyenne est un camouflet pour la France qui ne dispose pas des moyens de ses ambitions. Une France qui au final confirme aux yeux des autres nations son statut de puissance déclinante dans ses capacités d’intervention, incapable d’inscrire celles-ci sur du moyen terme sans le soutien logistique de l’OTAN. Souvent comparé à Napoléon le petit, Nicolas Sarkozy nous ramène à l’intervention française au Mexique de 1861 avec le succès que l’on sait.

Désormais, sans que rien ne soit réglé sur le plan militaire, la France veut encourager les Européens à soutenir plus franchement le Conseil national libyen (CNT) de Benghazi, émanation de l’opposition. Un conseil qui, selon Paris, devra cependant élargir sa base et sa représentativité à toutes les régions de la Libye et à toutes les catégories sociales. Le problème c’est que les européens ne connaissent pas mieux la société libyenne que les américains les irakiens lorsqu’ils avaient entrepris de déboulonner Saddam Hussein.

L’aventure libyenne laisse surtout sur le carreau le couple franco-allemand. Attiré par le monde anglo-saxon autant qu’un moustique par un lampadaire, le chef de l’Etat français prend le risque de délaisser nos voisins d’outre-rhin pour leur préférer ceux d’outre-manche dans une Entente Cordiale restaurée.

Or quand le couple franco-allemand tousse c’est l’Europe qui s’enrhume. Au moment où se profilent le sauvetage du Portugal par la zone euro et la question de la gouvernance économique de l’UE, c’est plus qu’embêtant. C’est une erreur politique.



50 réactions


  • Alpo47 Alpo47 26 mars 2011 07:29

    Je trouve que l’insurrection Libyenne apparait de plus en plus comme une guerre tribale, dans laquelle nous prenons parti pour la tribu qui conteste le pouvoir, et risquons bien, le pouvoir Elyséen n’ayant pas de marche arrière, de nous enliser.
    La « panier de crabes » Libyen pourrait bien nous entrainer dans une guerre coloniale qui ne dira jamais son nom.


    • posteriori 26 mars 2011 15:42

      Mais non, il va se contenter de leur confisquer le petrole pour être sûr que plus un avion ne peut aller bombarder benghazi, c’est pas une guerre c’est le grand frère de 7 ans qui punit le petit de 6 parcequ’il ne veut pas entrer dans l’histoire.

      Quitte à faire son charlot alors autant qu’il nous rejoue aussi le dictateur, c’est un des meilleurs films de l’original.


  • NEPNI NEPNI 26 mars 2011 07:47

    "Souvent comparé à Napoléon le petit, Nicolas Sarkozy nous ramène à l’intervention française au Mexique de 1861 avec le succès que l’on sait.« 

    Le petit n’a qu’une victoire à son actif, c’est celle d’avoir su tromper beaucoup du peuple pour se faire élire, ensuite plus de retenue la France à découvert le vrai N Sarközy de Nagi-Bosca.

     »Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas !" disait Napoléon, N Sarkozi a sauté la première étape


  • Robert GIL ROBERT GIL 26 mars 2011 08:28

    J’ai bien peur que la Lybie ne subisse le même sort que l’Irak, tous deux ont des points communs : un dictateur qui n’est pas aux ordres de l’occident et qu’il faut donc renverser, et beaucoup de pétrole ! Bagdad avait un des musées antiques les plus « riches » au monde, il a été effacé, la Lybie possède des ruines romaines uniques, subiront-elles le même sort ? Lorsque les infrastructures auront été détruites, le pétrole sécurisé, comment sera traitée la population libyenne ? Comme en Irak, la reconstruction ne sera-t-elle confiée qu’aux entreprises des vainqueurs et payées par les avoirs libyens qui auront été gelés ? Et pour l’armée américaine la Libye est l’endroit idéal pour établir des bases en Afrique du Nord.lire ci-dessous....

    http://2ccr.unblog.fr/2011/03/23/en-lybie-sauvons-le-petrole/


    • Vipère Vipère 26 mars 2011 11:01

      Bonjour à tous et à Robert GIL

      J’ai bien peur que vous n’ayez raison. Irak et Lybie, même punition.

      Sous couvert d’aide humanitaire, une injustifiable guerre et son cortège de tueries est menée contre d’ innocentes victimes lybiennes, des civils dont le seul tort est de n’avoir pas fui le pays dès l’annoce de l’ingérence internationale ; des pertes humaines pudiquement nommées « dégâts collétaux » d’un point de vue militaire. 

      Pour le bien du peuple lybien que l’on tue et bombarde la population ! Qu’on se le dise.

       Pour les libérer d’un dictateur, clament haut et fort d’une même voix, les va-t-en-guerre, Etats-Unis, France, Angleterre. 

      C’est pour leur bien donc, que les bienfaiteurs rasent le pays, réduisent en cendres, le patrimoine historique. 

      Il a bon dos l’humanitaire ! La version officielle est un tuyau crevé qui peine à convaincre. Un pays pétrolifère, à fortes devises, comme la Lybie, bientôt en ruine est un gateau convoité, une prise de guerre à se partager. Les participants, dont la France ne se feront pas prier pour se mettre à table. 

       
       


    • Razzara Razzara 26 mars 2011 13:52

      Ordo ab chaos ...


    • Emmanuel Aguéra LeManu 26 mars 2011 22:59

      Bonsoir,
      Que de fustigations...
      Quelqu’un a mieux pour aider la Libye à se débarrasser de son président qui fait la nique au monde avec tant d’insolence ?
      Si oui, merci de proposer.
      Je coulerai bien le gnôme dans le sarkophage de Fukushima, je l’échangerais bien contre la Florence, mais là, je ferme ma gueule, quelque soient ou quelqu’aient pu être ses motivations profondes dans cette affaire libyenne. Si : un reproche... bien tard Papy, 3 semaines plus tôt auraient pu éviter environ, dit-on, 6000 morts. Peut-être que les rivière de sang, on a pris ça pour une galéjade...
      CFa n’empêchera rien, minable il est, minable il disparaîtra.
      Mais en attendant, c’est vrai, : très con ces Amerloques et cette OTAN là où ils sont, comme partout où ils sont d’ailleurs (ailleurs que chez eux, et encore...). Mais si c’est le pris à payer pour se débarrasser de ce gros con, ça vaut le coup, désolé.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 26 mars 2011 23:01

      Pétard de pétard, sorry pour les fôtes, des fois je dérape vraiment...


  • jltisserand 26 mars 2011 08:32

    On peut voir l’action Sarkosiste comme une basse vengeance pour s’etre fait ridiculer en France par le nomade. Et aussi sans doute dans son esprit l’idee que ca l’aiderait a marquer des points en vue de 2012. Quelle drole d’idee !

    2012 ... tout le monde a en main la chaine de la chasse.


  • Raie's kareray 26 mars 2011 09:49

    Cet emballement va nous coûter fort cher ... Où est l’issue de cette intervention, il ne la voit plus. Il faut se retirer de suite, la Révolution libyenne, que j’approuve totalement, n’appartient qu’aux Libyens. Stop à cette substitution.


    • Albar Albar 26 mars 2011 09:52

      A quoi pouvait on s’attendre d’un gaffeur ! Comme un petit enfant, il fait la bêtise, puis il se met le doigt sur la bouche,oups..


    • BOBW BOBW 26 mars 2011 19:46

      La main ,ou le doigt dans la bouche c’est un euphémisme poli !! smiley


  • alberth 26 mars 2011 10:33

    les rebelles auraient repris albahia,..avant d’ecrire cet article vaseux sur l’emballement,l’enlisement,faut pas trop s’emballer,mais plenel est un specialiste du scoop nase et de l’emballement.


  • Ariane Walter Ariane Walter 26 mars 2011 11:15

    mais comment peut-on croire une seconde que cette affaire est née dans la tête du nain et qu’il l’a lancée de sa propre initiative ?
    Il est bien évident que cela se tramait dans les coulisses depuis un moment sous l’égide de nos maîtres Zuniens et Autres. (Les Autres....Devinez...)
    Il a reçu ses ordres.
    Puis il a été lâché pour une question de fric. Car quelqu’un a posé la question fondamentale : « qui va payer ? Et combien ? »

    A mon avis, un gros commanditaire a dû se rétracter. Il faut donc faire des économies....
    Pauv nain....


    • ung do 26 mars 2011 11:57

      Ce n’est pas pour le pétrole seulement ; c’est pour dépenser des munitions et nourrir le complexe militaro industriel ( CMI ) français . A chacun son champ de tir et ses chairs à canonner les pauvres Arabes ca y est , le CMI français a le sien .On s’en fout de s’enliser , c’est ce qu’on veut ; plus ça dure , mieux c’est pour les affaires
      _ C’est désespérant , l’unanimité de la classe politique française . Soit les politiciens français restent impérialistes au fond de leur coeur , soit ils sont inféodés au NOM
      Ils ont oublié les crimes pas si anciens
       Lire les articles suivants
      http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10375
      http://www.michelcollon.info/Rouges-et-Verts-europeens-sur-la.html


    • Hadj Ahmed 26 mars 2011 12:56

      « Pauv nain.... »

      C’est vite dit ça, qu’est-ce qui vous fait croire que Monsieur est désargenté ?


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 27 mars 2011 14:35

      je me demande si cela ne viendrait pas d’Obama .... histoire de remettre le nain hargneux à sa place, celle d’un petit chef (de guère), un homme de peu (pas grand chose),

      et puis Khadafi, avec ses contrats de plus en plus gros avec les chinois, il commençait à devenir dangereux, parce que le pétrole d’afrique du nord, c’est un peu le notre, non ? Ils nous le doivent bien après tout ce qu’on a fait pour eux, .....

      Effectivement le nain n’a pas d’idées par contre il a des obsessions et l’une d’entre elles était qu’il fallait qu’il ait SA guéguerre à lui


    • dom y loulou dom y loulou 26 mars 2011 14:38


      les droits de l’aom ne signifient plus rien si on les rabaisse à des assassinats

      seraient-ils produits par une armada internationale

      officiellement il n’y a que des immeubles qui explosent et des Libyens ravis

      c’est ça, surement

      c’est complètement ridicule


    • posteriori 26 mars 2011 15:59

      Sarkozy pense à lui avant tout, c’est pas nous qui après mandat allons lui payer ses conférences à 2 millions de dollars, c’est dassault et autre militaro-industriels et ils comptent bien que ce post-investissement s’avère retroactivement lucratif.


    • magaflor magaflor 26 mars 2011 21:28

      oui ridicule, mais je n’ai pas entendu de politique contre cette campagne qui va encore tuer des enfants (par accident bien sûr !)

      Ils sont unanimes. Il faut leur casser la gueule... de vrais imbéciles. !

      Que pouvons nous faire ?


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 27 mars 2011 14:36

      les deux mon général ....


  • asterix asterix 26 mars 2011 13:33

    Ceci dit, imaginez un instant que la France, que dis-je le nain, eut laissé faire ?
    J’vois d’ici le sens de votre autre indignation...
    Opportunité, divine opportunité ! Sa gloire pyramidale frisant le zéro en métropole, il tient à la reconstruire sur l’autre pourtour de la Mare Nostrum.
    La croisade avec les Musulmans ! Lui qui ne fait de pacte avec personne ...ce sont les autres qui font des pactes avec lui !
    Quelle va être sa position lorsque l’Algérie s’y mettra ?


  • vachefolle vachefolle 26 mars 2011 15:00

    Voila encore un article illustrant est le degré zéro de l’anti-sarkozisme primaire.

    Alors pourquoi ce que vous dites est tout faux :

    Les français ne sont pas si stupides. Ils savent bien que Sarko a pu décider cette opération sur des critères internes, comme de la même façon Merkel, pour de la politique interne a décidé de ne pas y participer. La question n’est pas la motivation cachée (ou pas) de cette action, mais son bien-fondé.

    Avez-vous le résultat des Cantonales dimanche dernier ? Est-ce que vous avez l’impression que les électeurs ont changé d’avis parce que Khadafi a été bombardé ?

    Le résultat sur la Libye sera simple à évaluer.
    Il s’agit d’une guerre justifiée (je ne dis pas juste, nuance).
    Si sans trop casse, et de façon relativement rapide, cette intervention abouti à la sortie de Khadafi, et à une démocratie en Libye, alors ce sera à l’honneur de Sarkozy et il en tirera parti en 2012. Et ce sera une grande nouvelle pour le monde entier, et la démocratie dans le monde arabe.

    Si cela merdouille, que ca dure avec des casses françaises, et que Khadafi s’accroche, alors il en paiera le prix en 2012, et cela créera une zone permanente d’instabilité dans la région.

    Donc, au lieu de crier au loup, Sarko a choisi une cause juste mais risquée. Que cela soit pour se refaire une image interne c’est son problème. Les français le jugeront sur le résultat final, c’est tout.

    Contrairement a ce que vous dites et espérez, l’affaire se déroule plutot bien pour le moment, et les rebelles ont déjà repris une nouvelle ville ce matin. Il est encore tout a fait possible que le régime s’effondre en 1 a 2 semaines, comme il a déjà failli tomber il y a 1 mois.

    Si c’est le cas, je suppose que vous écrirez un article pour remercier Sarkozy d’avoir virer un dictateur ?


  • millesime 26 mars 2011 15:42

    la Libye est un galop d’essai pour Sarkozy et les « sponsors » qui sont derrière
    l’objectif dont on ne parle pas, c’est la croisade contre l’islam (il faut une succession au communisme .. !).
    Les cerveaux « malades » de ces leaders veulent en découdre avec l’Iran tout simplement.

    http://millesime.over-blog.com


  • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 18:03

    @Kinini

    Vous êtes payé à l’article ou au carctère ?
    Vous auriez pu continuez votre prose. Ce n’est pas la langue de bois, mais un balai serpillière, mais qui n’arrive pas à nettoyer cette M...


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 19:12


      @Kinini

      Vous me donnez le bâton pour vous faire battre, mais votre masochisme vous regarde. Vous citez Thérèse Délpech
      http://www.liberation.fr/monde/01012326921-je-l-approuve-aussi-par-realisme-politique
      Celle qui avait soutenu l’intervention américaine en Irak. Cela remonte à quand déjà ?? Pour quels motifs ?? Et l’Irak, que devient-il ???
      Nous nous vivons pas apparemment dans le même monde,
      c’est vrai, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne pas entendre.
      Votre réaction montre à quel point en lieu et place d’arguments, vous n’avez que la colère et la menace, une fois que vous avez fait appel à vos « intellectuels » qui pondent des prêts à pensées, mis sur le marché de la consommation des idées. Mais attentions, une trop forte consommation de ce genre de pseudo intellectuel nuit à l’esprit critique. 


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 20:10

      @Kinini

      Alléluia


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 20:36

      @Kinini

      je cite une de vos perles « Cette femme que vous insultez est une femme crédible car elle est dans le bain politique.Votre handicap ,à vous , est que vous procédez d’une mythomanie qui vous fait croire que ce que vous écrivez a quelque la valeur !Et vous avez tort de vous croire à raison.Car vous même vous vous désavouez quand vous dites dans votre article (car je vous ai lu pour une fois ) : »(je ne suis pas dans les sérails pour avoir des preuves mais j’ai quand même mon intuition et le bon sens qui veut que rien n’est fait gratuitement entre loups).En matière de géopolitique ,on a besoin de conviction politique institutionnelle perfectible,d’informations stratégiques non de semblant d’inspiration subjective mortelle"
      Cette femme n’a pas besoin de votre défense, et ceux qui ont intérêt dans la guerre n’ont rien à faire de vos arguments, qui n’ont d’argument que la redondance que vous faites du prêt à penser des intellectuels de son genre, vendus à des intérêts autres que ceux du peuple.Vous êtes un perroquet, vous ne comprenez rien à ce que vous répétez.


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 20:46

      @Kinini

      « Je ne suis pas chrétien !Mais pense connaitre Jésus mieux que vous » Que cela vous soit profitable, quant à moi, je m’en moque comme de l’an 40


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 21:09

      @Kinini

      Ne vous balancez pas trop, vous risquez de subir le syndrome du bébé secoué.


    • Sébastien Sébastien 26 mars 2011 20:34

      Certains musulmans ont la drole de propension a approuver les massacres tant qu’ils sont commis par des musulmans.


    • FRIDA FRIDA 26 mars 2011 21:04

      @Sebastien
      « Certains musulmans ont la drole de propension a approuver les massacres tant qu’ils sont commis par des musulmans » c’est un argument imparable.
      Mais seulement en apparence, c’est un sophisme.

      être contre cette intervention illégitime, ne veut pas dire que l’on est pour des masacres des civils. Vous pratiquez la terreur de la pensée, Soit ceci soit cela. C’est ce que j’appelle, quand la mauvaise foi n’est pas le moteur de l’argument, la vision binaire du chien, dichromatique.


  • agent orange agent orange 26 mars 2011 18:49

    J’ai discuté hier avec un diplomate chinois et lui ai demandé pourquoi la Chine n’avait pas, pour défendre ses intérêts, utilisé son véto lors du vote de la résolution onusienne 1973. Il m’a renvoyé à l’étude de « l’art de la guerre » Sun Tzu.
    La Chine compte sur un affaiblissement des pays occidentaux engagés en Libye. La Chine est bien consciente que ces pays n’ont plus les moyens de leur ambition et que tôt ou tard cela deviendra insupportable économiquement, notamment pour leurs populations.

    @ Ariane
    Un article qui pourrait te faire changer d’avis.
    La France préparait depuis novembre le renversement de Kadhafi


  • Marc DELON 26 mars 2011 18:59

    Ce diplomate soit n’est pas très malin soit il s’est moqué de vous.
    Le complexe militaro-industriel est satisfait économiquement parlant.
    La Chine joue sur tous les tableaux, avec les US, l ’E.U...les Arabes, l’Iran...bizness is bizness.
    ET puis son régime a suffisamment à faire avec les Ouïghours et les Tibétains sans compter les quelques centaines de millions de Chinois qui commencent à en avoir par dessus la tête du PCC.
    A quand l’implosion ? 


    • agent orange agent orange 26 mars 2011 19:25

      Oui la Chine est consciente que des forces extérieures veulent profiter du mécontentement ethnique de certaines provinces et aussi d’une grande partie de la population qui ne récolte pas grand chose du boom économique de la dernière décennie, pour lancer une révolution comme dans le monde arabe. Par conséquent Google est interdit et facebook, twitter et les autres réseaux sociaux sont « contrôlés », ainsi que le website AYM (Alliance for Youth Movement).
      Il n’est pas à exclure que des révoltes, sur le modèle mis en pratique dans le monde arabe, interviennent et se propagent d’Asie du sud-est jusqu’en Chine à la mort prochaine du souverain thai Bhoumibol.


    • Marc DELON 26 mars 2011 21:39

      eh oui agent orange...la grande Chine, l’empire...flippe devant l’information, les NTIC, la jeunesse...la démocratie !
      normal, non, pour une dictature ?
      Le parti unique, la presse et la justice aux ordres, pas d’élection, d’opposition...de contre-pouvoirs ...chez les cocos on se croirait chez les islamos, non ?


    • agent orange agent orange 27 mars 2011 18:20

      Marc Delon

      Le parti unique, la presse et la justice aux ordres, pas d’élection, d’opposition...de contre-pouvoirs ...

      Cela ressemble plutôt une description de ce qu’est devenue la France, non ?
      Parti unique de l’UMPS.
      Une presse entre les mains d’une demi douzaine de grands patrons issus du même sérail et qui distillent une info quasi similaire.
      Une justice juste bonne à punir la « racaille ». Les juges qui veulent poursuivre les « puissants » sont dessaisis de leur(s) dossier(s) par le parquet ou mutés dans des placards au fin fond des provinces.
      Des élections oui, mais étant donné la complexité du processus électoral on peut s’interroger sur leur réalité démocratique. Et quand bien même le peuple s’exprime à l’encontre des intérêts des élites, son choix est annulé par le parlement comme lors du référendum sur le TCE en 2005.
      Quand à l’opposition, c’est une farce. La plupart fréquentent leurs opposants dans les mêmes clubs comme le « Siècle » ou autres « think-tanks ». Besencennot est l’idiot utile sous la coupe du crypto sioniste Krivine ; le franc-mac Mélanchon vient de voter pour la guerre coloniale de Sarkozy au parlement européen, Duflot est à l’ouest dans le même lit du crypto libéral Con Bandit ; et la fille Le Pen promet de résoudre les problèmes de la France en éliminant les immigrés (surtout s’ils sont musulmans).
      Les contre-pouvoirs ? Voir plus haut avec la presse et la justice (un cordon ombilical relie celle-ci à l’exécutif).

      Les lois Hadopi et Lopsi ont été promulguées et n’auront bientôt rien à envier au contrôle chinois de l’internet. Cependant, pas besoin de camps ou de goulags comme en Chine : le contrôle social et le fisc sont efficaces pour contrôler la population et instaurer un climat de peur ou d’obéissance chez ceux qui seraient tentés par la dissidence.
      CQFD, le fascisme made in France qui n’a rien à envier à la Chine et autres dictatures.


  • furio furio 26 mars 2011 19:41

    d’Ajdabiya Les rebelles auraient repris cette ville ! Enfin les rebelles..... avec les militaires français notamment qui sont sur le terrain !! Il y a plus d’étrangers contre les forces de Khadafi que de libyens ! 


    • Souiri 26 mars 2011 20:09

      Des étrangers qui se battent contre les mercenaires étrangers de Khadafi, voulez-vous dire ?


    • Raie's kareray 26 mars 2011 20:24

      Bonsoir furio,
      « des militaires français sur le terrain »...
      peux-tu confirmer cette info ?


    • COVADONGA722 COVADONGA722 26 mars 2011 20:34

      CPA-10 et 13 RDP il y a aussi 4/5 teams sas voir la presse britannique qui elle à le droit d’informer ou le prend pas comme nos caniches journaleux à leur maimaitre !


  • Sébastien Sébastien 26 mars 2011 20:27

    Precipitation ? Intervenir au bout de 3 semaines ? 3 semaines durant lesquelles le peuple lybien s’est fait massacrer par Kadhafi. Vous appelez ca precipitation ?

    Arretez de dire n’importe quoi. Des doutes, on en a forcement. C’est une intervention militaire compliquee et la resolution de l’ONU n’est pas claire. Critiquez cela plutot que de parler de precipitation.


  • kéké02360 26 mars 2011 21:45

    Le principe << d’utilisation équitable >>

    www.Mondialisation.ca <http://www.Mondialisation.ca>

     
     L’« Opération Libye » et la bataille du pétrole : Redessiner la carte de l’Afrique

     par Michel Chossudovsky
     http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23631

     Le 22 mars 2011
     
     
     
     
     Partie II
    Cliquez sur le lien suivant pour lire la première partie : Insurrection et intervention militaire : Tentative de coup d’État des États-Unis et de l’OTAN en Libye ? <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23631> <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&amp ;aid=23631
    L’intervention militaire menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Libye comporte des implications géopolitiques et économiques d’une portée considérable. La Libye est l’une des plus grandes économies pétrolières du monde : elle détient 3,5 % des réserves mondiales de pétrole, soit plus du double de celles des États-Unis. L« Opération Libye » fait partie du programme militaire élargi au Moyen-Orient et en Asie centrale et qui consiste à prendre le contrôle et à s’approprier plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel, y compris les tracés de pipelines et de gazoducs. Les pays musulmans, incluant l’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Yémen, la Libye, le Nigéria, l’Algérie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Malaisie, l’Indonésie et le Brunéi possèdent entre 66,2 et 75,9 % de toutes les réserves pétrolières, selon la source et la méthodologie d’évaluation. (Michel Chossudovsky, La « diabolisation » des musulmans et la bataille pour le pétrole <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=4367> <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&amp ;aid=4367> , Mondialisation.ca, 7 janvier 2007). Avec ses 46,5 milliards de barils de réserves prouvées (10 fois plus que l’Égypte) la Libye constitue la plus grande économie pétrolière du continent africain, suivie par le Nigeria et l’Algérie (Oil and Gas Journal). À titre de comparaison, les réserves de pétrole prouvées des États-Unis sont de l’ordre de 20,6 milliards de barils (décembre 2008) selon l’Energy Information Administration (U.S. Crude Oil, Natural Gas, and Natural Gas Liquids Reserves <http://www.eia.doe.gov/oil_gas/natural_gas/data_publications/crude_oil_natu ral_gas_reserves/cr.html> ) Les évaluations les plus récentes estiment les réserves pétrolières de la Libye à 60 milliards de barils et ses réserves de gaz à 1500 milliards de mètres cube (m3). Sa production de pétrole se chiffre entre 1,3 et 1,7 millions de barils par jour, bien en-deçà de sa capacité de production. Son objectif à plus long terme est de produire 3 millions de barils de pétrole et 2600 millions de m3 de gaz par jour, selon les données de la Compagnie pétrolière nationale (CPN).

    Le BP Statistical Energy Survey (alternatif, 2008) estimait pour sa part les réserves pétrolières prouvées de la Libye à 41,464 milliards de barils à la fin de 2007, ce qui représente 3,34 % des réserves mondiales prouvées. (Mbendi Oil and Gas in Libya - Overview <http://www.mbendi.com/indy/oilg/af/lb/p0005.htm> ).

     

     <http://en.wikipedia.org/wiki/File:World_Oil_Reserves_by_Region.PNG
     
     


  • kéké02360 26 mars 2011 21:47

    le principe << d’utilisation équitable >> 2

    Le pétrole est le « trophée » des guerres menées par les États-Unis et l’OTAN
     

     
    Une invasion de la Libye sous mandat humanitaire servirait les mêmes intérêts privés que l’invasion et l’occupation de l’Irak en 2003. L’objectif sous-jacent est de prendre possession des réserves de pétrole de la Libye, de déstabiliser la CPN et, en dernier lieu, de privatiser l’industrie pétrolière du pays, soit transférer le contrôle et la propriété de la richesse pétrolière libyenne dans des mains étrangères.
     
     
    La CPN est au 25e rang des 100 compagnies pétrolières les plus importantes du monde. (The Energy Intelligence ranks NOC 25 among the world’s Top 100 companies. - Libyaonline.com <http://www.libyaonline.com/business/details.php?id=17260> )
     
     
    L’invasion planifiée de la Libye, déjà en cours, fait partie d’une bataille plus vaste, la « bataille du pétrole ». Près de 80 % des réserves pétrolières de la Libye se trouvent dans le bassin du golfe de Syrte à l’est de la Libye. (Voir la carte ci-dessous)
     
     
    La Libye a une économie remarquable (Prize Economy). « La guerre est bonne pour les affaires ». Le pétrole est le trophée des guerres menées par les États-Unis et l’OTAN.
     
     
    Wall Street, les géants anglo-américains du pétrole et les producteurs d’armes étasuniens et européens seraient les bénéficiaires cachés d’une campagne militaire contre la Libye menée par les États-Unis et l’OTAN.
     
     
    Le pétrole libyen constitue une aubaine pour les géants du pétrole anglo-américains. Alors que la valeur marchande du pétrole brut est actuellement bien au-delà des 100 dollars le baril, le coût du pétrole libyen est extrêmement bas, aussi bas que 1 dollar le baril (selon une estimation). Un expert du marché pétrolier l’a fait remarquer de manière plutôt cryptique :
     
     
    « À 110 dollars [le baril] sur le marché mondial, un simple calcul mathématique donne à la Libye une marge de profit de 109 $ [le baril]. » (Libya Oil <http://www.energyandcapital.com/articles/libya-oil-price/640> , Libya Oil One Country’s $109 Profit on $110 Oil, EnergyandCapital.com, 12 mars 2008)
     
     
    Intérêts pétroliers étrangers en Libye
     
     
    Les compagnies pétrolières étrangères en activité en Libye avant l’insurrection comprenaient Total de France, ENI d’Italie, China National Petroleum Corp (CNPC), British Petroleum (BP), le consortium espagnol REPSOL, ExxonMobil, Chevron, Occidental Petroleum, Hess et Conoco Phillips.
     
     
     
    Le fait que la Chine joue un rôle central dans l’industrie libyenne est significatif. La CNPC avait un effectif de quelque 400 employés. Les effectifs chinois totaux en Libye étaient de l’ordre de 30 000.

    Onze pour cent (11 %) des exportations de pétrole de la Libye sont acheminées par la Chine. Alors qu’il n’existe pas de chiffres sur la taille et l’importance de la production et des activités d’exploration de la CNPC, certaines indications laissent croire qu’elles sont importantes.
     
     
    De manière plus générale, Washington considère la présence de la Chine en Afrique du Nord comme une intrusion. D’un point de vue géopolitique, la Chine est un empiètement. La campagne militaire dirigée contre la Libye est destinée à exclure la Chine de l’Afrique du Nord.
     
     
    Le rôle de l’Italie est également important. ENI, le consortium pétrolier italien, produit 244 000 barils de gaz et de pétrole, ce qui représente presque 25 % des exportations totales de la Libye. ( Sky News : Foreign oil firms halt Libyan operations <http://www.skynews.com.au/businessnews/article.aspx?id=580994> , 23 février 2011).
     
     
    Parmi les compagnies étasuniennes en Libye, Chevron et Occidental Petroleum (Oxy) ont décidé il y a à peine six mois (octobre 2010) de ne pas renouveler leurs permis d’exploration de pétrole et de gaz en Libye. (Why are Chevron and Oxy leaving Libya ? : Voice of Russia <http://english.ruvr.ru/2010/10/06/24417765.html> , 6 octobre 2010). En revanche, en novembre 2010, la compagnie pétrolière allemande R.W. DIA E a signé un accord de grande envergure avec la CPN libyenne, comprenant l’exploration et le partage de la production. (AfricaNews - Libya : German oil firm signs prospecting deal - The Africa News <http://www.africanews.com/site/list_message/32024> )
     
     
    Les enjeux financiers et les « butins » sont extrêmement importants. L’opération militaire a pour but de démanteler les institutions financières de la Libye ainsi que de confisquer des milliards de dollars d’actifs financiers déposés dans des banques occidentales.
     
     
    Il faut par ailleurs souligner que les capacités militaires de la Libye, y compris son système de défense antiaérienne, sont faibles. 


  • kéké02360 26 mars 2011 21:49

    le principe << d’utilisation équitable 3

    Les concessions pétrolières libyennes

     

     

     
    Redessiner la carte de l’Afrique
     
     
    La Libye détient les plus grandes réserves pétrolières de l’Afrique. Le but de l’interférence des États-Unis et de l’OTAN est stratégique : il consiste à voler purement et simplement la richesse pétrolière du pays sous le couvert d’une intervention humanitaire.
     
     
    Cette opération militaire vise à établir l’hégémonie étasunienne en Afrique du Nord, une région dominée historiquement par la France et, dans une moindre mesure, par l’Italie et l’Espagne.
     
     
    En ce qui concerne la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, le plan de Washington consiste à affaiblir les liens politiques de ces pays avec la France et à faire pression pour l’installation de nouveaux régimes politiques ayant des rapports étroits avec les États-Unis. Affaiblir la France fait partie des ambitions impériales étasuniennes. Il s’agit d’un processus historique remontant aux guerres d’Indochine.
     
     
    L’intervention des États-Unis et de l’OTAN, qui mènera tôt ou tard à la formation d’un régime fantoche étasunien, a également pour but d’exclure la Chine de la région et d’évincer la CNPC. Les géants du pétrole anglo-américains ayant signé un contrat d’exploration en 2007 avec le gouvernement Kadhafi, dont BP, font partie des potentiels « bénéficiaires » de la proposition d’opération militaire des États-Unis et de l’OTAN.
     
     
    De manière plus générale, c’est le dessin d’une nouvelle carte de l’Afrique qui est en jeu : un autre processus de division néocoloniale, la réforme des démarcations de la Conférence de Berlin de 1884 et la conquête de l’Afrique par les États-Unis, alliés à la Grande-Bretagne, dans une opération menée par les États-Unis et l’OTAN.
     

     
     
    La nouvelle division coloniale de l’Afrique. 1913
     
     
    Libye : une porte d’entrée stratégique du Sahara vers l’Afrique centrale
     
     
    La Libye a des frontières avec plusieurs pays dans la sphère d’influence de la France, dont le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Tunisie.
     
     
    Le Tchad représente potentiellement une riche économie pétrolière. ExxonMobil et Chevron ont des intérêts au sud du Tchad, y compris un projet de pipeline. Le sud du Tchad est une porte ouverte sur la région du Darfour au Soudan, lui aussi stratégique, vu sa richesse pétrolière.

    La Chine a pour sa part des intérêts pétroliers à la fois au Tchad et au Soudan. La CNPC a signé un accord d’envergure avec le gouvernement tchadien en 2007.

    En raison de ses vastes réserves d’uranium, le Niger est également stratégique pour les États-Unis. En ce moment, la France domine l’industrie de l’uranium par le biais de son conglomérat nucléaire Areva, autrefois connu sous le nom de Cogema. La Chine a également un intérêt dans l’industrie de l’uranium nigérien.
     
     
    De façon plus générale, la frontière sud de la Libye est stratégique pour les États-Unis dans leur quête d’une plus grande sphère d’influence en Afrique francophone, un vaste territoire couvrant le nord, le centre et l’ouest du continent. Historiquement, cette région appartenait aux empires coloniaux de la France et de la Belgique et ses frontières ont été dessinées à la Conférence de Berlin en 1884.
     

     

     

    Source : www.hobotraveler.com <http://www.hobotraveler.com/
     

     
     
     
    Les États-Unis ont joué un rôle passif à la Conférence de Berlin en 1884. Cette nouvelle division du continent africain au 21e siècle, fondée sur le contrôle du pétrole, du gaz naturel et de minéraux stratégiques (cobalt, uranium, chrome, manganèse, platine et uranium), favorise principalement les intérêts privés anglo-américains dominants.
     
     
    L’interférence des États-Unis en Afrique du Nord redéfinit la géopolitique d’une région entière. Elle ébranle la Chine et fait ombrage à l’influence de l’Union européenne.
     
     
    Ce nouveau découpage du continent réduit non seulement le rôle des anciens pouvoirs coloniaux en Afrique du Nord (incluant la France et l’Italie), il fait aussi partie d’un processus élargi visant à supplanter et affaiblir la France (et la Belgique) sur une vaste étendue du continent africain.
     
     
    Les régimes fantoches étasuniens ont été installés dans plusieurs pays africains autrefois dans la sphère d’influence de la France (et de la Belgique), dont la République démocratique du Congo et le Rwanda. Il est planifié que plusieurs pays d’Afrique occidentale (incluant la Côte d’Ivoire) deviennent des États mandataires des États-Unis.
     
     
    Par ailleurs, l’Union européenne dépend grandement du flux de pétrole libyen : 85 % de celui-ci est vendu à des pays européens. En cas de guerre avec la Libye, l’approvisionnement de pétrole en Europe de l’Ouest pourrait être perturbé davantage et affecter sérieusement l’Italie, la France et l’Allemagne. Trente pour cent du pétrole italien et 10 % de son gaz sont importés de la Libye. L’alimentation en gaz libyen se fait par le gazoduc Greenstream en Méditerranée (Voir la carte ci-dessous).
     


    Le gazoduc Greenstream reliant la Libye à l’Italie 


  • kéké02360 26 mars 2011 21:51

    le principe << d’utilisation éqitable >> 4

    Conclusions
     
     
    Par une désinformation intensive, les médias dominants sont complices dans la justification d’un programme militaire, lequel, s’il est mis en oeuvre, n’aurait pas seulement des conséquences dévastatrices pour les Libyens : le monde entier en ressentirait les effets sociaux et économiques.
     
     
    À l’heure actuelle, il existe trois théâtres de guerre distincts dans le grand Moyen-Orient et en Asie centrale : la Palestine, l’Afghanistan et l’Irak. En cas d’attaque contre la Libye, un quatrième théâtre de guerre prendrait naissance en Afrique du Nord, comportant le risque d’une escalade militaire.
     
     
    L’opinion publique doit prendre connaissance des intentions cachées derrière cette présumée entreprise humanitaire que les chefs d’États et de gouvernements des pays de l’OTAN proclament comme une « guerre juste ». La théorie de la guerre juste, autant dans sa version classique que contemporaine, soutient que la guerre est une « opération humanitaire ». Elle appelle à l’intervention militaire sur des bases éthiques et morales contre des « États voyous » et des « terroristes islamiques ». Cette théorie de la guerre juste diabolise le régime de Kadhafi tout en fournissant un mandat humanitaire à l’intervention militaire des États-Unis et de l’OTAN.
     
     
    Les chefs d’États et de gouvernements des pays de l’OTAN sont les artisans de la guerre et de la destruction en Irak et en Afghanistan. Dans une logique complètement tordue, ils sont présentés comme les voix de la raison, comme les représentants de la « communauté internationale ».
     
     
    La réalité est sens dessus dessous. Une intervention humanitaire est lancée par des criminels de guerre en haut lieu, lesquels sont les gardiens incontestés de la théorie de la guerre juste.
     
     
    Abou Ghraib, Guantanamo, les pertes civiles dans des villes et des villages pakistanais dues aux attaques de drones ordonnées par le président Obama ne font pas la une des journaux, pas plus que les 2 millions de civils morts en Irak.

    Il n’existe rien de tel qu’une « guerre juste ». Il faut comprendre l’histoire de l’impérialisme étasunien. Le rapport de 2000 Project for the New American Century intitulé (PNAC) « Rebuilding Americas’ Defenses » <http://www.newamericancentury.org/RebuildingAmericasDefenses.pdf> réclame la mise en œuvre d’une longue guerre, d’une guerre de conquête. L’une des composantes importantes de ce programme militaire consiste à « [s]e battre et gagner de manière décisive de multiples guerres de théâtre simultanées ».
     
     
    L’« Opération Libye » fait partie de ce processus. Il s’agit d’un autre théâtre dans la logique de « guerres de théâtre simultanées » du Pentagone.
     
     
    Le document PNAC reflète fidèlement l’évolution de la doctrine militaire des États-Unis depuis 2001. Les États-Unis prévoient être impliqués simultanément dans plusieurs théâtres de guerre dans différentes régions du monde.
     
     
    Tout en confirmant que l’objectif est la protection du pays, la « sécurité nationale » des États-Unis, le rapport PNAC explique clairement pourquoi ces multiples guerres de théâtre sont nécessaires. La justification humanitaire n’est pas mentionnée.
     
     
    Quel est le but de la feuille de route militaire des États-Unis ?
     
     
    La Libye est ciblée parce qu’elle est l’un des quelques pays à se maintenir en dehors de la sphère d’influence des États-Unis et qu’elle ne s’est pas conformée aux demandes étasuniennes. La Libye est un pays sélectionné dans le cadre d’une « feuille de route » militaire, laquelle comporte « de multiples guerres de théâtre simultanées ». Pour reprendre l’ancien commandant en chef de l’OTAN Wesley Clark :
     
     
    [A]u Pentagone en novembre 2001, un officier d’état-major de haut rang avait du temps pour discuter. Oui, nous nous dirigions toujours vers une confrontation avec l’Irak, a-t-il affirmé. Mais il y avait plus. Cela faisait l’objet de discussions dans la planification d’une campagne de cinq ans, disait-il, où l’on trouvait en tout sept pays, en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, le Lybie l’Iran, la Somalie et le Soudan. (Wesley Clark, Winning Modern Wars, p.130).
     


     
     
    Article original en anglais : « Operation Libya" and the Battle for Oil : Redrawing the Map of Africa <http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=23605> <http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&amp ;aid=23605>  », publié le 9 mars 2011.
     
     
    Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

     

    Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9100> <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&amp ;aid=9100> et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial <http://www.ecosociete.org/t041.php> (best-seller international publié en 12 langues). 
     

     

     

    Guerre et mondialisation <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9100> <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&amp ;aid=9100
     

     


     
     

     

     
     
    Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du Centre de recherche sur la mondialisation.

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    © Copyright Michel Chossudovsky, Mondialisation.ca <http://www.mondialisation.ca> , Le 22 mars 2011 


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 27 mars 2011 13:00


    L’agression contre la Libye est une guerre coloniale.

    Il s’agit d’un crime contre l’humanité, sous couvert d’une décision de l’ONU à qui on a tordu le bras, donnant ainsi l’illusion de la légalité, une rhétorique moralisatrice donnant par ailleurs le change sur la légitimité d’une telle agression.

    La place des criminels, c’est devant leurs juges du Tribunal Pénal International.

    Sarkozy démission. Et traduction devant le TPI.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 27 mars 2011 20:07

    yep ben voila on y est ça fait juste 3 semaine que l’on dit ici que la revolte contre le tyran khadafi ne sent pas le jasmin

    Selon les quotidiens The Daily Telegraph et Il Sole 24 Ore, des militants islamistes recrutés à Derna par un certain Abdel Halkim al-Hasadi pour aller combattre en Irak seraient dans les rangs des rebelles à Ajdabiya.

    La ville de Derna, justement, avait été épinglée par un câble diplomatique américain diffusé par WikiLeaks. Cette cité, située entre al-Baïda et Tobrouk, avait été décrite comme étant un « vivier de combattants libyens » pour l’Irak. Elle subirait l’influence d’un petit groupe d’anciens djihadistes passés par l’Afghanistan, qui la pousseraient vers un islam rigoureux et conservateur.


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