Otan, suspends tes vols...
A l’éclairage des derniers événements en Géorgie, provoqués par l’affidé américain Saakachvili, de la riposte russe, de la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, en réponse à l’indépendance proclamée du Kosovo, sous l’action de l’Otan, autant qu’aux événements à venir concernant les régions frontalières de la Russie : Ukraine, et de l’adhésion d’un tas d’anciennes Républiques soviétiques, de même que plusieurs pays de l’Est à l’Otan, d’un protocole d’accord d’installation de bases de missiles américaines en Pologne, et d’une base radar en Tchéquie, produisant une sorte d’encerclement de la Russie par des pays soutenus, voire financés, manipulés par les Etats-Unis, une question essentielle se pose à la Communauté européenne et internationale : le rôle totalement déstabilisateur de l’Otan.
Qu’est-ce que l’Otan ?
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord - OTAN (NATO - North Atlantic Treaty Organisation en anglais) est une organisation politico-militaire créée à la suite de négociations entre les signataires du traité de Bruxelles (la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni), les États-Unis et le Canada ainsi que cinq autres pays d’Europe occidentale invités à participer (le Danemark, l’Italie, l’Islande, la Norvège et le Portugal), pour organiser la défense et la sécurité de l’Europe face à l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale.
Le traité repose en effet sur les principes que les Américains ont tentés d’imposer après la guerre. Principe de libre-échange économique issu de la conférence de Bretton Woods (art. 2 sur la collaboration économique).
Le traité va finalement être l’élément qui va réellement souder le bloc occidental derrière les États-Unis, installant peu à peu une certaine hégémonie américaine.
Conformément à la Charte des Nations unies, et notamment à l’article 51, les pays de l’alliance s’en remettent à la décision du Conseil de sécurité (art. 5 et 7) lors de tout règlement de différend. Le traité réaffirme sa subordination à l’ONU et le rôle important de celle-ci dans les relations internationales (art. 1er).
Le Pacte de Varsovie disparu, le communisme défunt depuis la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, l’organisme doit, dès lors, revoir ses objectifs premiers.
Ainsi,
Le premier membre intégré à l’organisation après la Guerre froide fut l’ex-RDA, lors de la réunification de l’Allemagne le 3 octobre 1990. Pour s’assurer de l’accord russe à une entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’Otan, il fut décidé qu’aucune troupe étrangère et aucune arme nucléaire ne seraient stationnées à l’Est, et également que l’Otan ne s’étendrait jamais plus à l’Est[3].
En 1999, tournant dos aux promesses tenues lors de la réunification allemande, l’Otan intègre la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, donc deux anciens satellites de l’URSS.
Dès 1999, l’Otan engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Serbie-et-Monténégro pendant onze semaines (du 24 mars au 10 juin 1999).Cela pose déjà la grande question de l’avenir de l’Otan, qui a perdu son ennemi naturel, le Pacte de Varsovie,
Donc, déjà depuis 1999, l’Otan, faisant fi de ses engagements, rompt les traités signés, et intègre en son sein, contrairement à ses engagements, les anciens pays satellites de l’URSS.
Depuis, on sait, l’extension de sa sphère influence auprès de nombreux pays, par la signature d’accords de coopération de "Partenariat pour la Paix", avec tous les pays suivants :
On notera, bien sûr, la présence de la Russie, dans ces accords de partenariat pour la paix.
Mais, au-delà de ces "accords de paix", se dessine, sous l’influence des États-Unis, une tout autre politique ; celle d’un progressif encerclement de la Russie par, notamment, un "Plan d’action pour l’adhésion" directe, où figurent trois "pays candidats" :
soit :
- la Macedoine,
- l’Ukraine,
- la Georgie.
C’est ici, si l’on peut dire, que l’affaire se corse...
Car, bien plus que "d’accords de paix" : les dangers militaires étant, globalement (sauf exception, comme le Kosovo, ou l’énorme bourde de la Géorgie vis-à-vis de l’Ossétie) inexistants, le conflit d’influence s’est désormais reporté sur le nerf de la guerre : à savoir les sources d’énergie de cette région du monde (gaz, pétrole), et leurs infrastructures de transport (gazeoducs, oleoducs).
L’Otan, au départ, bras armé de l’ONU, est devenu, depuis, l’instrument d’influence (et de tension) des États-Unis, aidés par Israël, soucieux de contrôler et de maîtriser la montée en puissance économique de la Russie, sortie de sa torpeur post-URSS ; quitte à entretenir une véritable guerre des oléoducs et gazoducs, au détriment des populations civiles, et de la paix dans cette région du monde.
Face à cette tension croissante, il est question, depuis plus d’une dizaine d’années, d’une défense commune européenne, systématiquement empêchée par les pays sous la domination directe des États-Unis (Grande-Bretagne, Allemagne, maintenant Pologne, Tchéquie), sous prétexte d’un risque de démantèlement de l’Otan.
Encore récemment, en France, lorsqu’il s’est agi d’envoyer des renforts de soldats en Afghanistan, une motion de censure déposée par l’opposition a été rejetée par la majorité UMP alors que, pourtant, au sein même de cette majorité, des questions se posent.
Mais des craintes se font bel et bien jour au sein de la majorité. Elles concernent le serpent de mer qu’est devenu le projet de défense européenne, comme l’expose le député UMP Gilles Bourdouleix :
"Il faut être vigilant que ce système [du commandement intégré de l’Otan, ndlr] ne risque pas de remettre en cause ce qui me paraît la première priorité, qui est de bâtir une véritable Europe de la défense [...] qui soit indépendante vis-à-vis des États-Unis."
Faux, lui rétorque son pourtant partenaire de la majorité, le député du Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde. Selon lui, intégrer le commandement militaire de l’Otan donnera au contraire plus de chances de construire une politique de défense européenne :
"Depuis des décennies, on n’arrive pas à construire une défense européenne parce que la plupart des pays européens [...] ont peur que quand la France parle de défense européenne c’est pour s’éloigner de l’Otan, pour désintégrer l’Otan."
Une solution pour réduire ces tensions serait donc tout simplement de
supprimer l’Otan, qui n’a plus lieu d’être depuis que l’URSS et le
Pacte de Varsovie ont été avalés par l’Histoire. Une autre solution
serait d’intégrer la Russie à l’Otan, on serait alors tous alliés et
il n’y aurait plus lieu de la part de la Russie de craindre une
organisation militaire qu’elle voit se développer contre elle.
Continuer comme on le fait actuellement à vouloir intégrer à l’Otan de
plus en plus de pays satellites de la Russie tout en laissant la
Russie à l’écart est en tout cas le meilleur moyen d’en revenir à la
guerre froide voire au risque de guerre nucléaire. Ne tombons pas dans
ce nouveau piège américain ! L’Europe n’a rien à y gagner.
L’Otan n’a plus rien à voir avec l’ONU, dont il se passe très bien, pour organiser toutes sortes d’opérations, dès lors qu’elles conviennent à son mentor américain.
Comme le déclarait il n’y a pas si longtemps Donald Rumsfeld (alors encore secrétaire à la Défense de G. W. Bush) :
"C’est la mission qui définit la coalition, et non la coalition qui définit la mission"
On ne saurait être plus clair.
En effet, le "second élargissement" des missions de l’Otan, instauré après les événements du 11/09/2001, et renforcé encore lors du sommet de Prague, dont la résolution finale déclare :
"« L’Otan doit pouvoir aligner des forces capables de se déployer rapidement partout où elles sont nécessaires [...], de mener des actions à longue distance et dans la durée. » En outre, les Alliés affirment entériner « le concept militaire agréé de défense contre le terrorisme ».
Autre problème important posé par l’élargissement des missions de l’Otan, la lettre et l’esprit du traité de l’Atlantique Nord risquent d’être, de plus en plus souvent, violés.
Avec le traité initial, chaque État membre conservait sa pleine souveraineté et devait approuver le déclenchement des opérations militaires menées en commun. C’est d’ailleurs en raison de ce principe que la France, la Belgique et l’Allemagne ont pu s’opposer - au moins partiellement - au renforcement par l’Otan de la « défense » de la Turquie à l’approche du conflit irakien.
Mais il est aujourd’hui de plus en plus clair que les Américains n’ont pas du tout l’intention de se laisser longtemps ligoter par des considérations juridiques à leurs yeux surannées.
En fonction de ses besoins estimés, Washington traite « en bilatéral » avec les membres de l’Alliance qui le veulent bien, les autres n’ayant qu’à s’incliner.
On se rend donc bien compte que l’Otan n’a plus aucune légitimité : ni dans sa lutte contre le communisme, ni dans sa pseudo-défense des intérêts européens (qu’elle cherche plutôt à contrecarrer), et qu’elle ne fait que contribuer à entériner la loi du plus fort, dans l’optique de la persistance d’un monde unipolaire, dirigié par les seuls États-Unis pour leurs propres intérêts.
Elle n’est plus, nous l’avons vu également, qu’une source de tensions économico-militaires, destinée à isoler la Russie et son pouvoir énergétique.
Or, comme l’a tout récemment déclaré Medvedev,
Le président russe, Dmitri Medvedev, a déclaré dimanche que sa décision de reconnaître les séparatistes géorgiens était « irrévocable » et a rejeté « un système mondial où toutes les décisions sont prises par un seul pays ».
En effet, un monde unipolaire, avec un seul "gendarme du monde", n’est plus ni souhaitable ni possible.
À vouloir s’entêter dans cette direction, les États-Unis prennent tous les risques d’une nouvelle guerre ou, à défaut, de multiples conflits locaux, qui risquent de s’éterniser, toujours au détriment des populations civiles.
Au moment où la France, par l’intermédiaire de son pro-atlantiste président Sarkozy l’Américain, semble vouloir à tout prix abonder dans le sens de l’Otan, en multipliant les envois de soldats en Afghanistan, pour une guerre perdue d’avance, et hors de sujet (tous les spécialistes de l’Afghanistan prônent, depuis déjà un bon moment, des discussions et un accord avec les talibans ; étape incontournable pour la fin des conflits là-bas), il est plus que temps que les Français fassent savoir à ceux qui les gouvernent, leur véritable désir de paix, en réclamant la fin de l’Otan, de ses méthodes guerrières, de sa stratégie de la tension, et de l’utilisation d’armes interdites (obus à uranium appauvri, facteur de leucémies).
La manipulation des démocraties européennes
L’Otan : du Gladio aux vols secrets de la CIA 					
	
L’Otan qui a été créé pour sauver le monde libre est devenu lui-même, sans contrôle, un danger pour celui-ci, en ce qu’il n’a plus de finalité politique autre que de maintenir la suprématie économique américaine, au risque de créer de nouveaux conflits, voire un conflit mondial, qui aurait (tout avantage pour son mentor) l’intérêt de se dérouler à des milliers de kilomètres de chez eux.
Les récentes signatures d’accords d’implantation de bases de missiles américaines en Pologne et de bases radar en Tchéquie, comme le conflit au Kosovo, en Géorgie, nous montrent l’urgence de la fin d’une organisation mondiale dirigée unipolairement par l’Oncle Sam, devenu d’autant plus dangereux qu’il n’est plus qu’un colosse aux pieds d’argile, tenté au pire pour sauvegarder ce qu’il lui reste de puissance.
Réclamons la fin de l’Otan ; demandons de le remplacer par une force de paix mondiale où chaque pays aura une voix égale, et conservera son propre pouvoir de décision, mettons fin à une politique des "blocs" qui n’a plus aucun lieu d’être ; exigeons une gouvernance mondiale collégiale, pour assurer la sécurité de tous les pays, basée sur le respect de chaque pays à assurer ses propres contrats énergétiques, commerciaux, humains.
Supprimons l’Otan.
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