mercredi 12 août 2020 - par nemo3637

Politique étrangère

Le Président Macron est reparti du Liban après avoir fait comme à son habitude, discours et promesses. Face à la pression populaire, il a pratiquement fait sienne la revendication des manifestants, demandant le départ des dirigeants libanais. Il aurait admonesté ces derniers, conditionnant l'aide à un changement radical de politique.

La démission acquise, quel en sera le résultat si l'on s'arrête ici à de simples paroles même menaçantes ? Le peuple libanais a compris que l'on a rien sans lutte et que seule une révolution radicale faite de démocratie directe peut ouvrir la voie vers des solutions concrètes.

Une aide est donc promise. Mais si les bonnes paroles font toujours plaisir, n'oublions pas que Macron est un beau parleur connu pour ses fausses promesses sur le plan intérieur, ses tentatives de mystifications, ses échecs face à une opposition populaire – comme celle des Gilets Jaunes – qui reste constante. Il n'a plus que 600 jours pour « briller de mille feux » alors... 

N'oublions pas non plus cette constante hypocrisie internationale, qui fait croire, comme pour Haïti voici quelques années, au gré de conférences internationales, que des sommes mirifiques seraient versées... Quelle est la réalité ?

La politique étrangère du Président, décevante, ne saurait inspirer confiance. Elle est faite d'ambitions contrariées, voire d'échecs que proches et médias ont vite tenté de minimiser,

Dès 2017, la rencontre avec Vladimir Poutine a plus fait l'effet de la poursuite d'un règlement de compte que de la recherche d'une voie pour des accords. Macron reprocha à Poutine les articles de « Sputnik » et la violence de la répression contre les « démocrates ». Poutine répliqua narquoisement en faisant allusion à la répression violente contre les Gilets Jaunes... Bref, la levée des sanctions contre la Russie n'a pas vraiment semblé en vue.

Quant à la décision de Trump de se retirer des « Accords de Paris », malgré les interventions de Macron et une visite où il se fit humilier, elle signait un échec de la France. « Make our planet great again » fut la seule réplique possible, tout en panache du Président français. Notons au passage que la France elle-même est accusée de ne pas respecter lesdits Accords...

Au niveau européen Macron se présente comme le champion du libéralisme face aux populistes au pouvoir dans nombre de pays de l'ex bloc-soviétique, comme la Hongrie ou la Pologne, et même provisoirement en Italie. En France il compte profiter du rejet constant, salutaire et démocratique de cette extrème-droite (Rassemblement national) par le Peuple. Faire croire qu'entre lui et les populistes, il n'y a rien, reste son objectif pour se maintenir au pouvoir. Même si le clownesque tour de piste de Salvini en Italie a montré leur évidente incompétence et une dangerosité « trumpiste », le risque, savamment entretenu, est grand en France de voir le Rassemblement national monter les marches du Pouvoir...

Si les difficultés économiques, nées ou accrues par le Covid19, ont obligé à un accord mutualiste permettant, dit-on, d'aider les « pays de l'Europe du sud », Macron ne parvient pas à formaliser une aide militaire européenne suffisamment importante dans la guerre au Sahel contre les « terroristes ».

Les pays européens, les Etats-Unis, interviennent mais chacun à sa mesure sans qu'il y ait vraiment un plan d'ensemble sérieux. Un plan où Macron souhaiterait être le leader naturel.

Quels intérêts défend-on là-bas ? Uranium au Niger ? Terres rares ?...

Même si l'Hexagone peut apparaître comme une puissance économique secondaire, c'est militairement parlant, une force qui, grace aux « confetti » de son Empire, étend son influence sur les océans et nombre de contrées. Mais avec les 5000 hommes de l'opération « Barkhane » sur un territoire grand comme deux fois et demi la France, la victoire reste improbable. Malgré réunions et conférences, comme dernièrement celle de Pau, l'alliance du G5 (Mauritanie, Niger, Burkina-Faso, Mali, Tchad) ne prouve guère son efficacité sur le terrain jusqu'à présent.

Bien sûr, comme au Liban aujourd'hui, le nerf de la guerre reste l'argent, les moyens mis en jeu. Mais vers qui doivent-ils aller ? Parmi des populations saheliennes africaines réduites à la misère, une moto et une kalachnikov sont suffisantes pour acheter une nouvelle recrue....

Le rôle qui a été attribué à la France n'est-il pas simplement d'être le gendarme de l'Afrique aujourd'hui au service de multinationales, ou d'États comme la Chine ?

En Afrique, sans une politique sociale, c'est-à-dire une aide conséquente notamment pour l'agriculture, où son suivi serait garanti, la guerre continuera. La facilité entrevue par les puissants est de mettre les peuples à genoux, d'aller s'il le faut jusqu'à leur extermination si nécessaire comme l'a montré le colonialisme.

Au Liban, de même, à quoi cela servirait-il de continuer à verser de l'argent à un nouveau gouvernement constitué, comme le précédent, de corrompus ?

La politique étrangère d'un pays, c'est le peuple qui doit la faire, en assurer le contrôle.

N'ayons confiance ni en Macron ni dans les dirigeants libanais, mais dans des organismes nouveaux, des assemblées d'où seront issues des commissions directement nommées par le peuple.



20 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 12 août 2020 11:53

    Les protectorats vont finir par coûter plus cher aux patriciens qu’ils ne leur rapportent !


  • nemo3637 nemo3637 12 août 2020 12:09

    Oui, c’est vrai. Les contradictions et luttes internes dans le système capitaliste...

    Haddock et moi en discutions parfois, mon cher Lampion...


  • Samy Levrai samy Levrai 12 août 2020 12:46

    « Tout ce que touche Macron se transforme en merde »

    Trump.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 12 août 2020 18:05

      @samy Levrai

      Tout ce que touche l’UPR fait 1%, simple constat smiley


    • nemo3637 nemo3637 12 août 2020 19:23

      @Olivier Perriet
      Tout ce que touche l’UPR fait 1%, simple constat
      Je ne vois pas le rapport que cela peut avoir avec le débat amorcé...
      On pourrait dire aussi « quand je vois une petite crotte j’évite de marcher dedans »
      Mais cela serait mal pris et tout aussi hors de propos...


    • Samy Levrai samy Levrai 12 août 2020 22:32

      @Olivier Perriet
      Nous faisons tellement peur que nous sommes interdits de médias de masse, que veux tu nous sommes le seul parti qui désire rendre le pouvoir au peuple .


  • Samy Levrai samy Levrai 12 août 2020 12:49

    « ont obligé à un accord mutualiste permettant, dit-on, d’aider les « pays de l’Europe du sud »  »

    propagande pour neuneus en réalité rien de cela ne s’est passé, aucune mutualisation des dettes n’a eu lieu et la France n’est que le dindon de la farce.


  • Odin Odin 12 août 2020 16:45

    Bonjour,

    « N’ayons confiance ni en Macron ni dans les dirigeants libanais, mais dans des organismes nouveaux, des assemblées d’où seront issues des commissions directement nommées par le peuple. »

    Mais c’était exactement l’objectif de notre marionnette Élyséenne lors de son déplacement à Beyrouth.

    Suite à la démission du gouvernement, l’Open Society de Soros s’occupe de tout maintenant et un nouveau Maïdan est dans les tuyaux à moins que Nasrallah n’en décide autrement avec l’aide de l’Iran et de la Syrie. 


  • ZenZoe ZenZoe 12 août 2020 17:16

    Oui bon, quand on voit ce fameux peuple qui accueille Macron, chef d’état étranger, en quasi sauveur d’un pays souverain, on est en droit de se poser des questions.

    Surtout que Macron n’est pas là-bas pour sauver les Libanais, mais pour protéger des intérêts financiers, plus ou moins douteux. mais sûrement juteux. Le Liban, poudrière, terre de malversations planétaires, n’existe plus que parce des élites magouilleuses y trouvent leur compte. Pauvre pays, magnifique et sali.


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 12 août 2020 18:00

    On connait le refrain de l’extrême gauche : « nous vivons dans un enfer impérialiste et ultra libéral, que le gouvernement soit celui de Raffarin, Sarkozy, Juppé, Jospin, Hollande ou autres ».

    Certes.

    Mais si la politique extérieure de Macron est « nulle », que dire de celle ses 2 prédécesseurs étranges François Hollande et Nicols Sarkozy ? Rien de plus, car «  »nous vivons dans un enfer impérialiste et ultra libéral

    , etc etc ...".

    N’empêche que la politique étrangère de Macron est un peu moins folle que celle des 2 autres...


    • Odin Odin 12 août 2020 19:13

      @Olivier Perriet

      Bonjour,

      « N’empêche que la politique étrangère de Macron est un peu moins folle que celle des 2 autres.. »

      Nous ne sommes pas encore à la fin du mandat du micron, si il le termine.

      Sarkozy = l’assassinat de Kadhafi et l’éclatement du pays pour l’ouverture, en autre, à la 2ème porte d’immigration vers l’Europe.

      Hollande = totale ingérence en Syrie avec les islamistes modérément modérés qui font du bon boulot.

      Micron = a contribué à la démission du gouvernement du Liban, acte 1. attendons acte 2 qui ne va pas tarder 


    • Samy Levrai samy Levrai 12 août 2020 21:14

      @Odin
      Macron : bombardement d’un pays souverain, la Syrie, sans déclaration de guerre et en toute illégalité internationale ...
      sanctions contre la Russie 
      idioties sur idioties à chaque sortie ou presque du territoire nationale...
      beaucoup plus raisonnable qu’on vous dit...


  • nemo3637 nemo3637 12 août 2020 19:06

    Plutôt que de rester dans l’idéologie, d’essayer de définir un adversaire ou un interlocuteur tel qu’on voudrait qu’il soit, pourquoi ne pas s’attacher aux faits, à la logique qui les relie ?

    Commencer un commentaire par des « ismes », des « iens », des invectives, des croyances, n’a aucune valeur

    Macron est un personnage de notre époque, sans plus de personnalité et de pouvoir que les Puissants veulent bien lui donner. Et c’est pour cela que tous les dirigeants se valent.

    Dans le pré carré qui lui est accordé, il n’a pas de marge de manoeuvre même si, tous les six mois, comme Sarkozy ou Hollande, il prétend avoir changé...


    • Samy Levrai samy Levrai 12 août 2020 21:44

      @nemo3637
      Tu as raison partons du concret, sortons des idéologies et des croyances et allons au cœur de la politique :
      C’est quoi une nation souveraine  ? 
      qu’est ce qui empêche un peuple d’être souverain ? 
      Un pays qui n’est pas souverain peut il être en democratie ? 
      Combien des pays du monde sont des pays souverains ?
      les pays non souverains sont ils condamnés à le rester ad vitam eternam ?
      Faut il collaborer ou résister face à l’occupation ?
      qui dirige notre pays ? pourquoi pouvons nous voter à droite, ou à gauche et avons de toute façon la même politique ? Pourquoi Syriza a t elle conduite une politique de service exclusif à la finance ?


    • nemo3637 nemo3637 13 août 2020 04:47

      @samy Levrai
      Ce sont les bonnes questions...
      C’est sur la nature de l’Etat, qui représente toujours (même avec Mélanchon ou Bakounine au pouvoir) les intérets de la classe dominante,que nous sommes en désaccord. La « souveraineté » de Carlos Ghosn avait plus d’influence que la volonté de millions de clampins comme moi.
      L’actualité des luttes populaires, la similitude des revendications, montrent partout la même tendance d’une recherche de démocratie directe pour prendre en mains concrètement les problèmes. Exemple : le mouvement « anti-police » aux Etats-Unis et la possibilité d’une société sans police. Comment se défendre efficacement contre la violence ?


    • chantecler chantecler 13 août 2020 05:04

      @nemo3637
      Absurde : vous mélangez tout !


    • nemo3637 nemo3637 13 août 2020 05:44

      @chantecler
      Comme ça il y en a pour tout le monde. Sploutch. Vous triez avec votre fourchette...


Réagir