lundi 11 juillet 2011 - par Le Bulletin d’Amérique

Présidentielle US : Quel adversaire pour Obama ?

Il est aujourd’hui possible d’envisager la non réélection de Barack Obama. Dans le camp républicain, l’ancien gouverneur du Massachusetts Tim Pawlenty pourrait faire davantage parler de lui.

La situation politique évolue rapidement, à une année de l’élection présidentielle. En dépit de certaines affirmations, le Président Obama pourrait bien être défait. Si l’élection avait lieu aujourd’hui, il ne serait pas en mesure de remporter certains états qui lui avaient permis d’entrer à la maison Blanche en 2008 – la Floride, l’Indiana, le Nouveau Mexique, la Caroline du Nord et la Virginie notamment. Évidemment, l’absence de véritable reprise économique – le taux de chômage ne descend pas en dessous des 9% – est pour lui la première menace.

En définitive, Barack Obama ne peut désormais plus vendre l’espoir sur lequel avait reposé son élection.

A partir de là, le camp républicain doit, de son côté, prendre davantage forme. Le candidat que j’aurais voulu voir se présenter, Mitch Daniels, qui aurait à la fois proposé un message fort et un besoin de contrôler les dépenses gouvernementales, a fait le choix de ne pas se lancer. Mitt Romney, quant à lui, a rallié de nombreux membres du GOP mais doit encore dynamiser la ferveur populaire.

De son côté, Tim Pawlenty, gouverneur du Minnesota de 2003 à 2011, a gagné les faveurs de nombreux conservateurs et a su en surprendre certains par sa franchise. Ainsi disait-il à un « Town hall meeting » : « Laissez-moi être vraiment franc avec vous (…) Chaque candidat républicain va venir dans une pièce comme celle-ci et discuter avec un groupe comme celui-ci et ils vont essentiellement dire la même chose. Chacun d’eux va dire : « Je suis pour la réduction des impôts, je suis pour la réduction des dépenses, je suis pour le choix des écoles, la responsabilisation des établissements et la réforme de l’école, je suis pour une réforme du système de santé basée sur le libre-marché, non pas sur le gouvernement ; je suis pour une politique musclée contre le terrorisme et un soutien de nos alliés dans le monde, y compris Israël ; je suis pour la réforme du système de retraite des employés publics ». D’origine modeste – son père était camionneur, – il a gagné et a été réélu dans un « Blue State », un état traditionnellement démocrate.

Cependant, Pawlenty est davantage qu’un candidat touchant. Son approche déterminée en politique étrangère – sur la Syrie, la Libye et l’Iran, – fait de lui le candidat le plus critique de la politique étrangère du Président. Récemment, lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, il déclarait « Ce n’est pas le moment de battre en retraite devant l’essor de la liberté (…) le Président Obama a échoué à formuler et porter une stratégie efficace et cohérente de réponse [au Printemps arabe]. Il a été timoré, lent, et trop souvent dépourvu d’une réelle compréhension de nos intérêts ou d’un engagement clair à nos principes (…) au lieu de promouvoir la démocratie, il a adopté une politique hésitante qu’il a appelée « engagement » ! » Pawlenty a reproché à Barack Obama de traiter Israël « comme un problème » et non « comme un allié ». Enfin, il a regretté que certains, au sein du parti républicain, soient tentés de « doubler » les Démocrates en usant d’une rhétorique isolationniste, alors que les enjeux sont aujourd’hui considérables : « l’Amérique a déjà un parti dévoué au déclin, au repli et au retrait. Elle n’en a pas besoin d’un second ».

Mais sa capacité à lever des fonds est encore décevante – et la venue de Michelle Bachmann, sa compatriote du Minnesota et égérie du mouvement Tea Party, remet en cause sa stratégie visant à battre Romney dans l’Iowa, à côté du Minnesota.

________________

* Kenneth R. Weinstein est Président et CEO de l’Hudson Institute. Ses articles ont été publiés dans de nombreuses revues : The New Republic, The Wall Street Journal ou encore Le Figaro ou le Bungei-Shunju (Japon). Francophile, il est Chevalier dans l’ordre des arts et des lettres. Il a été élève d’Allan Bloom à l’Université de Chicago, étudiant à Sciences Po’ (DEA d’études soviétiques) puis diplômé d’un PhD à Harvard, réalisé sur Pierre Bayle, un philosophe français du XVIIème siècle. Il tient un blog en Français, Vue de Washington.



3 réactions


  • Alpo47 Alpo47 11 juillet 2011 11:50

    A quoi bon user de la salive ou des claviers à ce sujet ?

    Quel que soit le président des USA, il est issu du « système » en place et rien ne changera. Obama a été, pour certains, une illusion. On sait aujourd’hui que celui ci a renforcé la politique interventionniste et expansionniste à l’extérieur, tout en accentuant la défense des intérêts des ultra riches à l’intérieur.

    Inutile de changer de pantin, si les marionnettistes restent les mêmes.


  • paoum 11 juillet 2011 13:05

    waaa !

    il est flippant l’adversaire...les américains sont définitivement perdus !

    entre charybde et scylla , et qui c’est qu’est content de savoir qu’il va continuer à en prendre plein la gueule ?

    et oui ! ce sont nos amis les pauvres !!

    quelle comédie ! beuuurk !


  • robin 11 juillet 2011 15:22
    Présidentielle US : Quel adversaire pour Obama ?

    Les seuls adversaires réellement alternatifs à Obama, seront sabordés d’une façon ou d’une autre, comme partout ailleurs dans ce qui menace d’entraver la dictature mondial du N.O.M.

Réagir