Référendum algérien : l’UE emboîte le pas de la France
Il
aura fallu dix jours à l’UE pour exprimer sa déclaration sur le
référendum algérien, ce qui indique que les pays membres ne parvenaient
pas à se mettre d’accord sur les termes à employer. C’est désormais chose faite :
L’Union
européenne se félicite de la participation du peuple algérien au
référendum concernant la Charte pour la paix et la réconciliation
nationale. Elle espère que, sur la base de la consultation de son
peuple, l’Algérie parviendra à une paix et à une réconciliation durables,
fondées sur l’Etat de droit et le respect des Droits de l’Homme et
permettant l’émergence d’une société prospère et vivant en sécurité.
On voit que la position française a prévalu. En effet, l’UE insiste sur
la "participation" des électeurs algériens comme l’a fait, la semaine dernière,
Douste-Blazy en déclarant : « C’est une consultation
démocratique, bien sûr, avec un très beau score de participation »,
malgré des doutes évidents générés par le taux de participation officiel (80
%). L’UE, à la suite de la France, joue la carte Bouteflika, et ne
s’autorise pas les critiques. C’est bien dommage.
Voici qui confirme que la France (assez logiquement d’ailleurs) donne bien le ton à la politique méditerranéenne de l’UE.
Dans quelques semaines, le partenariat euro-méditerranéen
(lancé à Barcelone le 27 novembre 1995) fêtera ses dix ans. Ce sera
l’heure du bilan (très maigre) et de la relance. La France, son traité
d’amitié avec l’Algérie en poche (selon l’Expression, Chirac est
attendu à Alger à la mi-novembre), voudra en être le moteur
principal.