lundi 10 octobre 2011 - par GHEDIA Aziz

Réformes politiques en Algérie : mythe ou réalité ?

Aujourd’hui, en Algérie, tout le monde parle de la nécessité d’un changement politique radical. A lire la presse quotidienne, pour certains partis de l’opposition, il n’est plus question de simples réformes, sans véritable portée politique, qui sont proposées ça et là juste pour apaiser les esprits, mais il devrait s’agir d’un changement du SYSTEME qui a gouverné le pays de l’indépendance à ce jour.

Une chose sur laquelle on devrait s’accorder : tout changement politique doit nécessairement s’accompagner d’un changement du personnel politique. Mais la question qui se pose est : quel personnel politique ? Celui des partis de la coalition qui se partagent le pouvoir ? Celui de toute l’administration qui n’est jamais neutre et qui, à chaque élection par exemple, se met du côté de l’homme fort du moment ? On l’a déjà vu à maintes reprises. Pas besoin de vous citer des exemples. Et, avant de continuer à casser du sucre, si j’ose dire, sur cette classe politique vieillissante, je voudrais faire une petite digression concernant les propos du président actuel de l’APN. A une question relative aux réformes politiques imposées, c’est le moins qu’on puisse dire, par la rue lors du fameux 5 janvier dernier et par les révolutions du monde arabe aussi, celui-ci n’a pas trouvé mieux que de répondre par « ceux qui appellent les réformes veulent prendre nos postes  ». 

En fait, ce raisonnement n’est pas propre à Mr ZIARI ; c’est toute la classe politique, toutes tendances confondues, qui pense ainsi. Les concepts de « légitimité historique » et autre « famille révolutionnaire » n’ont pas été créés pour rien. Ils ont servi et servent encore à leurs promoteurs pour leur maintien au pouvoir et leur mainmise sur la manne pétrolière du pays. Tout simplement et tout bêtement. Personne n’est assez dupe ni si naïf au point de croire que « ces gens-là, monsieur », pour paraphrase Brel, sont véritablement au service de la Nation et du peuple algérien. N’en déplaise au Président actuel de l’APN, il est tout à fait légitime aux algériennes et aux algériens de réclamer du sang neuf pour le salut de l’Algérie. Le Président de l’APN Abdelaziz Ziari, en sa qualité de médecin, n’ignore certainement pas que pour réanimer un malade exsangue, il faut un apport de sang frais. L’Algérie est actuellement dans la situation d’un malade souffrant d’anémie sévère. Par conséquent, elle doit bénéficier, en plus d’une médication adéquate, d’une thérapie de choc même, de l’apport de sang frais. Autrement dit, de l’énergie et de la vitalité de sa jeunesse.

Voilà pourquoi j’ai d’emblée annoncé la couleur en disant qu’il faut songer dès maintenant à changer le personnel politique actuel. Mais comment faire, pourraient, sans doute, me rétorquer certains ? Nous n’avons pas de réponse toute faite ni de recette magique à proposer mais il est évident que c’est à la jeune génération d’algériennes et d’algériens de s’impliquer davantage dans la vie politique si elle veut que le pays ne va pas droit au mur. Et, ce mur-là, croyez-moi, n’est pas très loin. Pour que le pays sorte du marasme dans lequel il végète depuis un certain temps maintenant, la jeune génération doit pouvoir prendre la relève. Tout le monde est conscient du fait « qu’on ne fait pas du neuf avec du vieux », allusion qui exprime clairement et nettement la ruse du pouvoir chaque fois qu’il est acculé à procéder à des changements et qui revient de façon récurrente dans les discussions entre initiés à la politique ou entre de simples citoyens. 

C’est, partant de ce principe-là, qu’un certain nombre de jeunes algériens, partageant les mêmes points de vue et le même idéal politique se sont réunis, un beau jour du mois d’avril passé, pour décider de la création d’un nouveau parti politique baptisé « Jil Jadid ». Encouragés par l’annonce, par le Président de la République, des réformes politiques, nous étions très optimistes quant à l’aboutissement de notre projet politique. Or, les réformes tant attendues ne sont pas encore appliquées et par conséquent le champ politique est toujours verrouillé. C’est toujours, comme le dit si bien l’adage algérien « el laâb Hmida ou erracham Hmida ». 



11 réactions


  • zadig 10 octobre 2011 12:34

    Bonjour,

    Votre initiative est louable à priori.
    Mais l’Algérie à un très gros problème : le pétrole !

    « Grâce » au pétrole ; pas d’industrie, un clientélisme forcené, la corruption partout.
    En ce moment le pétrole est utilisé pour acheter « la paix sociale »

    Votre pays est dans un état lamentable ; infrastructures,civisme en berne,
     hormis le pétrole et le gaz pas d’exportation, montée continue de l’intolérance.
    Je n’aurais pas la cruauté de parler à vous du système de santé.

    Que deviendra l’Algérie au déclin du pétrole (environ 20 ans)

    Salutations


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 10 octobre 2011 16:41

    Réformes politiques en Algérie : Rien, rien de rien !

    http://www.elwatan.com/actualite/cacophonie-au-sommet-de-l-etat-10-10-2011-142839_109.phphttp://www.elwatan.com/economie/economie-et-religion-une-cohabitation-forcee-10-10-2011-142818_111.php

    http://www.elwatan.com/actualite/le-ministere-de-l-interieur-refuse-d-appliquer-la-loi-09-10-2011-142722_109.php

    http://www.elwatan.com/edito/un-vote-des-voix-08-10-2011-142590_171.php 

    Et toutes mes interventions quotidiennes pour savoir ce qu’il faut vraiment réformer !

    Mohammed MADJOUR.


  • brams 10 octobre 2011 19:12

    Je pense au contraire que personne ne souhaite  de réformes radicales en Algérie. Avec l’expérience de la décennie noire les algériens sont vaccinés contre tout type de promesse. Il y a certainement nécessité de changer le personnel politique mais par qui ? Pas par l’opposition ou l’inamovibilité de ses dirigeants ne prêche pas pour l’alternance, non plus par de jeunes facebookistes surfant sur la vague « révolution arabe » sans bouger de leur micro. Alors, il nous faudra faire preuve de patience. La liberté de la presse étant acquise, il faudra faire pression pour que l’audiovisuel suive effectivement. Et avec ces acquis enseigner aux algériens ce qu’est la citoyenneté, leur droits leurs devoirs et favoriser l’éclosion d’une société civile quelque chose de différent des héritières des traditionnelles organisations de masses tout justes bonnes à pomper les subventions et jouer la courroie de transmissions du pouvoir. Mais tout cela ne pourra aboutir sans  de la consécration d’une justice réellement  indépendante.

    Boumediene avait dit que le peuple algérien n’était pas mur pour la démocratie. L’est il maintenant ? Assurément pas, parce que continuer à considérer les destructions et pillages des biens publics et privés qui ont caractérisés les émeutes de janvier, comme une manifestation d’un sentiment  démocratique, est de la démagogie. Alors que faire du personnel politique en place. Il est urgent pour les médias de monter des dossiers bien ficelés avec preuves sur la gestion et sur la corruption qui sévit au niveau des différents secteurs d’activités du pays en et non de continuer à porter des accusations vagues sur l’ensemble des cadres du pays qui pour beaucoup s’acquittent honnêtement de leur mission. Mais avec la perte d’autorité de l’état découlant de l’usage des libertés individuelles reconquises, il est difficile d’appliquer certaines mesures pouvant assurer le décollage tant attendu de l’économie. La Corée du sud, par exemple, a eu plus de chance. Elle a pu développer son économie alors qu’elle était dirigée par un régime militaire plus autoritaire que le notre. Peut être que parce qu’elle était dépourvue de pétrole. Contrairement à ce que  semble souhaiter le commentateur Zadig, le sous sol algérien étant sous exploré, il y a de forte chances que la malédiction du pétrole nous poursuive pendant longtemps. Par contre, d’ici là, la notation de la France sera 000 avec une dette par dizaines de milliards. Quant aux modèles économiques et sociaux à emprunter, il est préférable de voir du coté des pays scandinaves plutôt que des pays méditerranéens ou le monde politique n’a jamais cessé d’être arrosé d’affaires peu élogieuses. Pour finir ne pas nous  décourager  des erreurs qu’on ne manquera pas de faire, parce qu’après tout la république algérienne n’a qu’un demi siècle d’existence.


    • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 10 octobre 2011 20:06

      Dans la suite de cet article qui est déjà bien avancé, je suggère justement d’essayer le modèle politique scandinave : social démocratie. Nous avons, dans les années post indépendance, fait l’expérience du socialisme mais ça n’a pas marché. Ce système politique a été accusé de tous les maux dont « socialisme de la mamelle » et, effectivement, il l’était. Mais, lors de discussions avec des amis, on m"a fait la remarque suivante : notre société, de par sa culture, ne ressemble en rien aux sociéts scandinaves et que, par conséuent, prôner un tel système, releverait de la naiveté pure et simple si ce n’est pas de l’utopisme ! 


    • zadig 11 octobre 2011 05:07

      Bonjour Brams,

      Gaz et pétrole représentent 97 % des exportations de l’Algérie.
      Une dépendance pareille est très dangereuse.

      J’ai trouvé le chiffre de 20 ans de réserve dans votre presse.
      Mais je sais des réserves restent à découvrir.

      Un travail énorme reste à accomplir en Algérie.
      Régler le problème berbère (A mon avis ce sera très difficile)
      Transformer le patriotisme de paroles en actes véritables.
      Cesser de voir la main de l’étranger en cas de problème.
      Développer l’agriculture (blé rendement moyen actuel 20 quintaux à l’hectare )
      Cesser systématiquement de préférer l’importation.
       Je sais beaucoup on fait le calcul suivant : importer est plus simple et rapporte davantage.

      Une évolution est en route.
      Je lis trés régulièrement la presse algérienne et quelques voix discernent bien
      les véritables problèmes.

      Par délicatesse je ne parle pas de tous les problèmes.

      Cordialement


  • GLANDU 10 octobre 2011 22:45

    l’islam est un boulet rétrograde pour toutes les nations.
    historiquement l’islam n’a absuloment rien apporté aux civilisations.
    ou en sont l’EGYPTE, la PHENICIE, la MESOPOTAMIE, la PERSE, le MAGHREB...
    l’islam est une impasse, une régression...une idéologie merdeuse !

    moi, Français, je remercie les ROMAINS de m’avoir colonisé. Nous nous sommes compris et aujourd’hui notre droit est ROMAIN. colonisation positive...

    par contre l’islam, c’est de la merde comme idéologie politique.
    tous les pays, empires, civilisations colonisé(e)s par l’islam sont à la ramasse démocratiquement, économiquement, socialement, spirituellement...
    regardons l’algérie, par exemple....pétrole, gaz...fric fric fric...et la jeunesse algérienne fait la manche en Europe. félicitations ! 


  • COVADONGA722 COVADONGA722 10 octobre 2011 22:54

    @Glandu bonsoir
    l’islam est comme toute les autres religions et devrais etre cantonné au lieu de culte et au privé . Par contre pour l’algerie ce sont des generaux laiques se reclamant meme du socialisme qui mettent ce pays en coupe reglée depuis l’indépendance , l’islam n’a donc que peu de chose à voir avec le délabrement economique de ce pays , le malheur étant que le délabrement moral allant de paire avec la misere endémique l’islam apparait comme un recours a une jeunesse qui n’a d’autre choix que l’exil ou la mosquée.l’intégrisme musulman m’inquiete
    l’identitaire musulman m’indispose en france , l’absence de reaction de l’état et de nos élites me semble dangereux à termes mais il m’apparait comme inutile de me monter injurieux comme vous le faites vis a vis de la foi de quiconques pour autant qu’il en fait une affaire privée.
    Asinus :ne varietur


  • GLANDU 10 octobre 2011 23:08

    tu fais ta vie cova je fais la mienne. moi, je constate. Je constate quoi ???
    que l’islam fout la merde partout quel que soit l’environnement et ce depuis sa naissance. Point

    « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ». (DISCOURS DE RATISBONNE)

    Le reste c’est du blabla, de la taqiya...



  • COVADONGA722 COVADONGA722 10 octobre 2011 23:15

    « tu fais ta vie cova je fais la mienne »


    absolument , mais vu que tu post sur un truc public je donne mon avis sur ce que tu ecris
    aprés que tu t’en carre c’est ton droit le plus absolu !

    Asinus : ne varietur


  • Albar Albar 10 octobre 2011 23:34

    Un système sclérosé ne peut aboutir qu’à la nécrose, avec des hommes sans foi ni loi, tout est possible dans la dégénérescence ; Sans foi, parce qu’ils usent et abusent de l’islam, sans l’appliquer à sa juste mesure, et sans loi, parce qu’ils utilisent la loi comme bon leur semble, le droit s’annonce mais ne s’applique pas toujours.

    Pour répondre à votre question, le mythe a encore de beaux jours.


  • zany 10 octobre 2011 23:36

    Pensez à des réformes politiques oui pourquoi pas, je ne connais pas bien l’Algérie et crois savoir que c’est pas vraiment démocratique...

    Mais la situation géopolitique est qu’une « révolution » algérienne serais récupérer par l’otan et les us/ue...

    Pas de quoi pavoisé, le pouvoir algérien est ce qu’il est, mais tachez de ne pas le jeter trop vite, car la « thérapie » pourrais être pire que la « maladie », vous voyez bien ce qu’il s’est passé en Libye ? Imaginer la même chose en Algérie...

    Bref faut bien réfléchir avant de foncer, et regarder pour qui roule tel ou tel, selon des bruits de couloir sarko aurais lâcher que dans moins d’un ans ce seras le tour de l’Algérie...

    Alors prenez garde, l’Algérie vas subir des déstabilisations, nos média en france (avec minuscule) commence le travail de diabolisation, petit à petit.

    Bref faut pas s’enflammer.
    (le CNT libyen est pro-otan, et le CNT est viscéralement contre l’Algérie, tachez de ne pas l’oublier).


Réagir