mercredi 2 février 2011 - par usbek

Retour d’Aristide en Haïti : vers une réunion des anciens présidents ?

Après Baby Doc, Jean-Bertrand Aristide va-t-il regagner à son tour Haïti ?

Va-t-on vers une conférence locale des anciens présidents à laquelle pourrait se joindre René Préval ?

 On avait appris, après le retour de Jean-Claude Duvalier, que Jean-Bertrand Artistide, à qui cet événement inattendu avait peut-être donné des idées, souhaitait à son tour revenir au pays sur le même argumentaire. Toutefois, il ne semblait pas en mesure de le faire, compte tenu de la péremption du passeport diplomatique dont il était possesseur. Il avait, en effet, quitté le pays de façon un peu précipitée en 2004, à bord’un avion de l’US Air Force, sans qu’on sache bien si on avait, par là, facilité son départ alors que sa vie même était menacée, ou si, selon sa version personnelle des faits, il avait été carrément enlevé par les Américains.

Les jours derniers, le bruit avait couru que nul ne semblant souhaiter sa venue, sauf ceux des partisans de « Fanmi Lavalas » qui couvrent de « Titid  » certains murs encore debouts de la capitale, mais qui ne semblent pas avoir le droit à la parole dans cette affaire. La situation politique est déjà passablement compliquée, même si c’est aujourd’hui même, 2 février 2011, qu’on devrait enfin connaître les résultats effectifs et, on l’espère, définitifs, du premier tour de l’éléction présidentielle qui a eu lieu le 28 novembre 2010. Ils ont donné lieu, depuis deux mois, on le sait, à de multiples déclarations et contestations.

Cette décision paraissait toutefois un peu bizarre dans la mesure où, dans le cas de « Baby Doc », on a dit et répété partout que l’exil de tout citoyen haïtien était interdit par la constitution de 1987. Ce qui valait pour Duvalier ne pouvait que valoir aussi pour Aristide.

Coup de théâtre : voici que le lundi 31 janvier, le ministre de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, rend public, sous sa signature, le communiqué suivant :

« Depuis un certain temps certaines informations laissent entendre que le Gouvernement haïtien a refusé un passeport diplomatique à l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, interdisant ainsi son retour en Haïti. Le Gouvernement de la République tient à rétablir les faits : l'émission ou le renouvellent d'un passeport se fait sur demande de l'intéressé au Ministère de l'Intérieur et des Collectivité Territoriales dans le cas d'un passeport ordinaire ou au Ministère des Affaires Étrangères dans le cas d'un passeport diplomatique.

Il apparaît qu'à ce jour, aucun de ces deux Ministères n'a reçu la demande d'émission ou de renouvellement de passeport de la part de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.

Le Gouvernement de la République donne l'assurance qu'aussitôt produite, une telle demande sera honorée avec célérité. Il tient à préciser qu'un passeport périmé ne constitue pas un obstacle au retour d'un citoyen haïtien dans son pays natal.

Dans le cas où ce retour implique une ou plusieurs escales dans un pays tiers, l'obtention d'une autorisation de ces pays peut s'avérer nécessaire, que le passeport soit périmé ou pas. »

Certes, sauf s’il affrétait un avion à ses frais pour revenir directement en Haïti, l’ex-président Aristide devrait se voir autorisé à transiter aux Etats-Unis ou en France, deux Etats qui ne semblent pas des plus favorables à son retour.

Reste toutefois une autre solution qui serait le transit par Cuba, qui ne serait sans doute pas fâché de faire cette niche aux Etats-Unis. Une telle hypothèse est d’autant moins invraisemblable que le bruit court qu’Aristide y serait déjà pour des raisons médicales. Si l’on croit, en effet, une déclaration d’Inmácula Nervil, directeur de la « Casa de Hermandad Haitiana Bolivariana » et membre du « Movimiento Unido Socialista Haitiano », J-B Aristide serait à Cuba, sur les conseils de médecins sud-africains, afin d’y recevoir des soins en raison d’affections oculaires dont il souffre.

Il serait assez symbolique et habile dans ce cas, mais sans doute, par là même, très dangereux, de le faire rentrer au pays le 7 février 2011, le jour où se termine, en principe le mandat du président sortant, René Préval !



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