mardi 24 novembre 2020 - par Massoumeh RAOUF

Terrorisme : le procès d’un diplomate du régime iranien en Belgique pour attentat déjoué à la bombe

Le 27 novembre 2020, s’ouvre en Belgique le procès d’Assadollah Assadi, un diplomate terroriste du régime iranien, qui commandait l’attentat à la bombe contre un grand rassemblement de la Résistance iranienne à Villepinte, près de Paris, le 30 juin 2018.

C’est la première fois qu’un diplomate en poste en Europe est jugé pour participation directe dans une opération terroriste.

Le 30 juin 2018, une bombe sophistiquée aurait dû exploser lors d’un meeting du Conseil national de la résistance iranienne, une coalition de mouvements opposés aux autorités de Téhéran. Le projet d’attaque avait été déjoué in extremis.

Le rassemblement a eu lieu avec la participation de milliers de personnes et d'importantes personnalités dont Bernard Kouchner, Ingrid Betancourt, Stephen Harper, l'ancien Premier ministre canadien, et même Rudolph Giuliani, ex-maire de New York et actuel avocat de Donald Trump.

Les experts belges sont formels : l’onde de choc causée par la bombe aurait pu s’étendre sur une centaine de mètres, faire de nombreuses victimes et créer un mouvement de panique potentiellement mortel étant donné le nombre de personnes présentes.

 

500 grammes de TATP

Assadi est un responsable de premier plan du ministère du Renseignement (le Vevak) et était le chef de l’antenne du ministère du Renseignement des mollahs en Autriche. Il agissait sous le couvert de troisième consul. C’est en personne qu’il a remis le 28 juin 2018 une bombe de forte puissance composée d’explosif TATP au Luxembourg à Amir Saadouni et Nasimeh Naami pour la faire exploser à Villepinte. Ce complot terroriste de grande ampleur qui aurait pu faire des centaines de victimes, a été découvert et neutralisé dans sa dernière étape. Amir Saadouni et Nasimeh Naami ont été arrêtés en Belgique alors qu’ils transportaient la bombe à destination de Villepinte. Mehrdad Arefani a été arrêté à Villepinte et Assadollah Assadi le lendemain en Allemagne et livré ensuite à la justice belge.

 

Durant sa détention préventive, Assadolah Assadi a refusé de collaborer avec la justice belge, mais il a menacé de représailles. Le 9 mars 2019, il faisait ainsi savoir au directeur de la prison de Beveren qu’il souhaitait rencontrer un enquêteur. Il allait lui dire que, s’il était condamné, des « groupes armés » étaient prêts à agir contre des policiers, des témoins ou des sympathisants de l’OMPI.

 

Un exemple du « terrorisme d'État »

Le 2 juillet 2018, le parquet fédéral belge compétent en matière de terrorisme avait annoncé avoir mis en échec un projet d'attentat à la bombe qui aurait dû frapper, l'avant-veille à Villepinte près de Paris, le grand rassemblement annuel du CNRI, opposition iranienne.

Au bout de deux ans, la justice belge a terminé l’instruction de ce complot terroriste et a remis le dossier d’Assadi et de ses trois complices pour qu’ils soient jugés.

Au cours des deux dernières années, le régime des mollahs n’a épargné aucun effort pour empêcher le procès d’Assadi et le faire libérer. Des actions comme des pressions diplomatiques, des promesses économiques, des prises d’otages de ressortissants de pays européens et des menaces de terrorisme, dont aucune n’a abouti et qui se sont soldé par un double échec pour le régime.

Dans un communiqué conjoint publié le mardi 2 octobre 2018, Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire annoncent que, suite à l'attentat déjoué à Villepinte, près de Paris, le 30 juin dernier, la France vient de geler les avoirs de deux ressortissants de la République islamique, Assadollah Asadi et Saeid Hashemi Moghadam, ainsi que ceux d'une direction du ministère iranien du Renseignement.

Le ministère du Renseignement iranien a "commandité" le projet d'attentat contre un rassemblement d'opposants à Villepinte, près de Paris, le 30 juin, a déclaré une source diplomatique française.

 

Il faut fermer toutes les ambassades du régime iranien

Dans son discours au Sommet mondial pour un Iran libre le 20 juillet 2020, Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI a qualifié la tentative d’attentat terroriste de 2018 contre le grand rassemblement à Villepinte, près de Paris, de l'un des deux plus grands complots terroristes du régime en Europe depuis son arrivée au pouvoir il y a quarante ans. Cela montre que la théocratie considère la Résistance iranienne et l'alternative démocratique (CNRI) comme la principale menace à sa survie, raison pour laquelle il n’hésite devant aucun crime contre la Résistance, allant même jusqu’à utiliser ses agents pour transférer des explosifs.

Mme Radjavi a insisté sur la nécessité de fermer toutes les ambassades et missions diplomatiques du régime qui servent à des activités terroristes. Il faut expulser des pays européens ses agents qui opèrent sous le couvert d'activités commerciales, culturelles ou religieuses, ou qui se font passer pour des journalistes ou des opposants, des réfugiés ou des citoyens, a-t-elle ajouté.

 

« conçu par l’Iran »

L’attentat manqué de Villepinte en 2018 a été « conçu par l’Iran », conclut une enquête belge. La justice belge a, en effet, bouclé son enquête et ses résultats sont conformes aux conclusions de la Sûreté de l’Etat : le 20 février, Jaak Raas, patron du service de renseignement, écrivait alors au procureur fédéral que « le projet d’attaque a été conçu au nom de l’Iran, et sous son impulsion ; il ne s’agissait pas d’une initiative personnelle d’Assadi ».

Le résultat des poursuites et de la condamnation du régime par le prochain tribunal est une étape importante vers la prévention du terrorisme du régime des mollahs hors de ses frontières.

Cette affaire est une étape importante contre la croissance du terrorisme dans les pays européens, dont les citoyens ont goûté le goût amer.



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