UKRAINE et TAÏWAN même politique concertée RUSSIE/CHINE ?
Après avoir récupéré la Crimée, la Russie vise l'Ukraine. Après la récupération de Hong-Kong et sa mise au pas, la Chine vise, à très court terme,"son île de Taîwan". Dans les 2 cas l'UE et les USA montrent leurs faiblesses dans des gesticulations oratoires : pour être maître du monde, ou le diriger, il en faut la volonté et les moyens. Alors quel avenir probable pour ces 2 foyers de tensions ?
Petit rappel historique
La Crimée, terre russe depuis des siècles a été récupérée - suite à un référendum !- par la Russie de Poutine. Cette récupération n'est qu'un maillon de la politique volontariste de Poutine de revenir -au minimum- aux frontières de la Russie impériale des tsars, frontières assez bien figées sans contestations, sauf pour les Pays Baltes tour à tour Scandinaves (Suède), Polonais, Prussiens (puis Allemands), Russes et Soviétiques ;
Lors du démantèlement de l'URSS, l'Ukraine soviétique disposait de missiles nucléaires (l'Ukraine avait étudié et fabriqué des missiles à longue portée). Les accords Russie/USA prévoyaient la dénucléarisation de l'Ukaine, avec ses missile détruits ou déménagés en Russie : les missiles s'éloignaient donc de l'Europe occidentale ! L'Ukraine peuplée majoritairement de Slaves, de culture russe et chétienne orthodoxe, devenait alors un état tampon entre l'UE, ou surtout l'OTAN et la Fédération des Républiques de Russie (appelée couremment Russie). Alors que les pays de l'Europe de l'Est, inclus dans le Pacte de Varsovie, étaient supposés devenir neutres mais intégrables dans une union économique européenne, et surtout ne pas adhérer à l'OTAN (comme pour les Pays Baltes !), ces pays non seulement intégrèrent l'UE mais aussi surtout l'OTAN, alors que la menace de guerre froide EST/OUEST était considérablement réduite, avec l'abandon du communisme soviétique par la Russie et avec un virage vers l'économie de marché à l'occidentale. Comme toujours les plus forts -à l'époque- imposent leurs volonté hégémonique ! Il faut nuancer par le fait qu'à la chute de l'URSS les pays occupés gardant de mauvais souvenirs de l'occupation par "le grand frère russe" se sont tournés vers l'Otan pour se prémunir du retour de l'affection de ce grand frère !
Certains politiques locaux, en Géorgie et en Ukraine, inspirés par la CIA, par certaines ONG et par les Gouvernements officiels, ont voulu se prémunir contre un retour de l'URSS via une Russie forte et impériale :
Si la Géorgie n'est pas revenue dans le bercail (de l'ex-Urss) elle a perdu l'Abkhasie et l'Ossétie du Sud au profit de la Russie. Note génial Président Sarkosy, alors "président de l'UE, s'honore d'avoir "contraint Poutine" de renoncer à l'absorption de toute la Géorgie ! Et Poutine est alors redevenu "Fréquentable !" Poutine n'ignore pas que le "Grand Staline" aujourd'hui symbole de la Grande Russie ou de l'URSS, était d'origine géorgienne (un séminariste !) : il ne peut être considéré comme un immigré étranger à la Russie d'aujourd'hui.
Pour l'Ukraine, qui avait souffert terriblement avec l'extermination des Koulaks (environ 4 millons) par la réquisition de toutes les denrées agricoles ordonnée et mise en oeuvre par l'apparatchik Khrouchtchev (d'origine ukrainienne ! ), les diverses révolutions "oranges" avec d'abord la destitution de Présidents fidèles à Moscou, puis l'abandon "légal" de la langue russe comme langue officielle, alors que 2 provinces Donetz et Lougansk) (aujourd'hui en dissidence) avaient le russe comme unique langue maternelle (et officielle) : cette erreur a entraîné la dissidence de ces deux provinces, avec, au minimum, la bénédiction de Moscou et de Poutine !
La situation actuelle
La Russie de Poutine n'est plus la faible Russie d'Eltsine, l'économie va mieux grâce au pétrole et au gaz, la puissance militaire a retrouvé une bonne partie de ses couleurs et l'UE est de plus en plus dépendante du gaz et du pétrole russes du fait de la fermeture en Europe d'un nombre important de centrales nucléaires et de la volonté de fermer les centrales à charbon. Les sanctions économiques prises par l'Occident suite à l'annexion de la Crimée (en fait par les USA suivis par leurs vassaux européens) affaiblissent davantage l'UE que la Russie.
Sur la scène internationale la Russie ne s'est pas seulement imposée comme un acteur majeur en Syrie, elle avance ses pions en Afrique et elle soutient de plus en plus l'Iran ostracisé par le USA, comme hier Cuba toujours soumis à un sévère embargo illégal de la part des USA. La lutte contre la dissémination des armes nucléaires, - en dehors des 4 grands- n'a pas entraîné d'embargo équivalent contre l'Inde, le Pakistan (pays musulman comme l'Iran) et Israël. Seule l'infréquentable Corée du Nord fière de sa dictature "communiste" reste soumise à un sévère embargo international (la Chine continuant à livrer des fournitures et équipements pour éviter "une catastrophe humanitaire" ). Cette Corée du Nord est sur la bonne voie pour constituer une force de frappe nucléire de portée intercontinentale !
Pour revenir à l'Iran, la Russie fournit des armes performantes et coopère économiquement en matériels et produits agricoles. Elle sert même d'intermédiaire pour la fourniture de pétrole et de gaz : l'Iran fournit la Russie à ses frontières communes, et la Russie, en compensation, à partir d'autres gisements russes exporte les hydrocarbures aux clients de l'Iran. Pour Poutine et la Chine, l'Iran Chiite est surtout un pays non arabe, peuplé de Perses descendants d'un grand empire du Moyen-orient, ayant dominé les pays arabes et par moments les Egytiens des Pharaons et les vaillants guerriers grecs (à l'exclusion du grand Alexandre). Les Iraniens ne soutiennent pas des "terroristes islamistes" dans les républiques d'Asie centrale : ils se contentent d'un soutien actif au Hesbollah du sud-Liban (contre Israël) et aux "rebelles Houthis" chiites au Yemen pour affaiblir la montée en puissance des pays arabes sunnites.
Actuellement le programme de Poutine est à multiples options :
-1- l'idéal serait de ramener dans le giron russe l'Ukraine et les pays Baltes (et de faire confirmer le retour irréversible de la Crimée dans la Russie) ;
-2- A défaut, c'est l'acceptation du retour définitif de la Crimée et une certaine neutralité de l'Ukraine ( pas d'intégration dans l'Otan et des accords commerciaux tripartites UE/Russie /Ukraine) avec des degrès d'autonomie de gestion et linguistique pour les 2 provinces russophones) ;
-3- La dernière option est d'obtenir par la force militaire la réintégration de l'Ukraine dans la Russie, sachant que les européens et les américains ne sont pas prêts à verser le sang de leurs soldats pour l'Ukraine. Les sanctions sévères en cas d'invasion de l'Ukraine, décrétées par Biden, seront néfastes pour l'UE avec les coupures induites de la fourniture de gaz et de pétrole par la Russie. Les manoeuvres des forces russes (environ 100 000 hommes) à la frontière ukrainienne côté Russie ou côté Biélorussie sont là "au cas où" et/ou pour démontrer la volonté inébranlable de Poutine d'aboutir à ses fins (au minimum au cas 2) ;
-4- Nota lors de la relecture : Lavrov, ministre des affaires étrangères, vient ce 21 janvier 2022, de lancer un nouveau pavé dans la marre : la Russie (ou Poutine) exige que la Roumanie et la Bulgarie quitte l'OTAN !! Trois raisons peuvent expliquer cette annonce : la première, étant donné que ni l'Otan ni les pays concernés n'accepteront cette demande, c'est de fermer les négociations pour un retour à la paix, laissant Poutine libre de ses actions militaires en Ukraine pour la réintégrer de force dans la Fédération de Russie ; la seconde, c'est de laisser une porte de sortie aux Occidentaux qui obtiendront le maintien de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Otan (! !) Poutine obtenant la garantie de la non intégration future et potentielle de l'Ukraine dans l'Otan ; la troisième, objectif principal de Poutine, c'est de tranformer la mer Noire en une mer intérieure russe, comme sont en train de le faire les Chinois avec la gande Mer de Chine Méridionale. Il ne restera plus comme riverain "intégré" dans l'Otan que la Turquie d'Erdogan, ami de Poutine, acheteur de batteries antiaériennes russes S-400 ultra performantes et menaçant en Méditerranée les marines grecques, françaises et otaniennes ! Dans des conflits d'intérêts entre la Turquie et la Russie, l'Otan ne se portera pas au secours de la Turquie d'Erdogan, "caniche" de Poutine.
Si lors des négociations les Occidentaux acceptent le point 2, Poutine restera cependant maître de sa politique avec l'Iran et la Chine et surtout avec l'Ukraine dépouillée de ses soutiens potentiels occidentaux.
L'imbrication de la Chine
La Chine veut dans des délais de plus en plus courts, faire rentrer Taïwan au sein de la Mère Patrie. Le 15/01/2022 l'ambassadrice en France de la RPC rappelait clairement cet objectif de court terme, la voie pacifique (négociée ou imposée) étant préferrée à une option militaire à laquelle la Chine n'a pas renoncé ! Le "Menu des festivités" est clairement annoncé ! La transformation de la Mer de Chine Méridionale en une mer intérieure chinoise suivra rapidement.
Pour les délais, si la Covid-19 ne fait pas annuler les Jeux olympiques de Pékin, l'opération active opérationnelle du retour de Taïwan aura lieu après les Jeux. Sinon l'opération pourra être menée conjointement avec une "invasion pacifique" de l'Ukraine par les forces russes dans de brefs délais. L'attente de la fin des Jeux olympiques et paralympiques sera un délai insupportable pour le fougueux Poutine ! Il n'est pas sûr que Poutine attende si longtemps !
Les traités tripartites et bipartites entre la Russie, la Chine et l'Iran, en négociation depuis un an entrent maintenant (à partir du 15 janvier pour Chine/Iran) en phase active de coopération économique (hydrocarbures, pétrochimies, agriculture, gros investissements, recherches scientifiques...) et militaires (fournitures de matériels, de formations et de coopérations) pour une durée de 25 ans. Si les armements et industries nucléaires ne sont pas mentionnées clairement dans les accords présentés en public, des compléments secrets doivent exister : le Pakistan, l'Inde, Israël et bientôt la Corée du Nord sont dotés de l'arme atomique, alors pourquoi pas l'Iran qui est en bons termes avec la Russie et la Chine ? L'Iran des Perses, de religion Chiite, n'a pas vocation à défendre les Oîghours, ce peuple turcophone et sunnite, composante interne de la RPC ; il en est de même pour la Russie. Alors la volonté de mise au pas de l'Iran par la toute puissance américaine a du plomb dans l'aile ! L'Iran n'est pas Cuba soumis au bon plaisir de l'embargo décrété unilatéralement par les USA il y a plus de 70 ans !
Il nous reste à espérer que le bon sens et la paix triompheront : mais l'histoire nous montre trop souvent que le pire, le propre de l'homme, triomphe !