A ma botte les Médias

Le chef de l’état fait preuve d’une pugnacité vigoureuse, et ils sont peu nombreux ceux qui y résistent.
Bien sûr, il y a des poches d’insoumission.
Heureusement.
Mais jusqu’à quand. Et jusqu’où ?
Quand on voit le patron de Libération offrir un piédestal à Madame « la Présidente », sous prétexte qu’elle « chante bien », on peut légitimement s’interroger. lien
Mais il y a hélas plus grave.
La pantalonnade de l’interview américain récent, qui mettait en présence l’animateur « vedette » Pujadas, et sa confrère Ferrari, du Prez, n’a pas été un moment de gloire pour ces derniers.
Pujadas, poli et mesuré n’a rien eu à envier de Laurence, qui pour une Ferrari avait levé, dès le début de l’interview, le pied de l’accélérateur.
Dommage pour une Ferrari.
On s’attendait à mieux.
Incapables l’un comme l’autre d’avoir rebondi sur le dérapage évident de Sarkozy lorsque le chef de l’état a qualifié de « coupable » De Villepin, ils n’ont pas fait honneur ce jour là à leur profession.
Guillaume Durand n’est pas en reste.
« L’objet du scandale » (titre de sa nouvelle émission) n’est donc pas là ou on l’attendait.
Celui qui glisse dans un interview une petite phrase surprenante « à la demande du président de la République » avait invité celui-ci dans son émission, mais on est resté aux sujets qui ne fâchent pas.
Comme les « colonnes de Buren ».
Pas de « princesse de Clèves » dans cette émission qui se veut culturelle.
Ce qui manque un peu d’à-propos. lien
Dommage, car il y a peu, Durand s’était opposé à Morandini, en contestant la possibilité présidentielle de nommer les présidents des chaines publiques, par CSA interposé. Lien
Voilà qui aurait fait un bon sujet culturel.
On avait connu Guillaume plus combattif lorsqu’il avait estimé que la nouvelle direction d’Europe 1 aurait dû remplacer définitivement Elkabbach afin de sortir définitivement du « radio sarko ».
Pas étonnant lorsqu’un Président s’est donné les moyens de destituer à tout moment un président de la chaine publique.
Il a choisi, par support interposés, le président de la chaine publique, ce qui lui donne tout loisir d’engueuler Arlette Chabot, (pourtant très profil bas), lorsque l’envie lui en prend. lien
Il lui a reproché « un manque de représentation de l’UMP » à la télévision publique.
Pourtant, on peut difficilement qualifier Arlette Chabot d’impertinence.
Il a même regretté l’absence de « vraies émissions politiques » en prenant comme référence « l’heure de vérité », l’ex-émission d’Henri de Virieu (paix à son âme) : le ton est donné, et personne ne devrait être surpris.
Pour la chaine privée, la question ne se pose même plus.
Il est l’ami du patron, et entre eux l’ascenseur fonctionne bien.
Etienne Mougeotte ne s’en émeut pas.
Ils se tutoient depuis 20 ou 25 ans.
Çà crée des liens.
Et puis, comme il le dit si bien, aux USA, çà se passait comme çà.
Alors, en France, il n’y a pas de raisons que çà se passe comme çà maintenant.
Ceux qui font preuve de provocation en subissent leur récompense.
PPD en sait quelque chose. lien
La deux et la trois aussi.
Cette trois qui avait arboré un micro en forme de sexe, dans une émission coquine avait fâché le responsable de la chaine.
Pourtant il n’y avait pas de quoi fouetter un ou une chatte. Le téléphone a-t-il sonné, comme aux « heures de gloire » du grand Charles ? Lien
Mais il y a eu aussi « l’affaire de la Trois » qui avait eu l’indélicatesse de faire poireauter Nicolas Sarkozy, précédé d’un technicien qui n’avait pas répondu à son bonjour.
Il n’avait pas aimé. lien
Il avait menacé : « çà va changer ».
Promesse tenue.
« il faut virer cette direction, çà ne va pas tarder, mais je ne peux rien faire maintenant » a-t-il menacé ». lien
Ce qui est sûr, c’est que Sarkozy n’aime pas être bousculé. lien
La suppression de la pub est-elle une mesure de rétorsion vis-à-vis des chaines publiques ?
Qui sait ?
En tout cas, cette mesure a eu des effets pervers, puisque les deux chaines publiques, profitant d’un démarrage plus rapide sur le « timing » des soirées, ont gagné contre toute attente, des parts de marché sur la Une.
L’effet boomerang.
Heureusement quelques médias tiennent encore debout, et puis il y a Internet…
Alors comme disait un vieil ami africain : « quand l’homme n’a plus d’armes, il lui reste sa bouche, et puis ses pieds ».