vendredi 14 mai 2010 - par Axel de Saint Mauxe

CAP 24 dans la tourmente judiciaire

La chaîne locale francilienne lancée en mars 2008 par Hersant et Lagardère a cessé d’émettre le mardi 11 mai 2010. En cessation de paiements, le tribunal se prononcera sur son sort le 31 mai prochain.

 
Des mois d’incurie
 
Rachetée par le groupe Bernard Krief en septembre 2009 et présidée par Xavier Gouyou-Beauchamp (ex-PDG de France Télévisons) , la chaîne est sur le point de disparaître.
 
Pour sa principale star, Patrice Carmouze : "C’est le groupe Krief qui a mis Cap24 en difficulté". Le groupe n’aurait pas tenu ses engagements, et laissé déraper les comptes.
 
Depuis plusieurs semaines, les factures ne sont plus payées, le loyer non plus. La chaîne a même dû quitter l’antique studio de Cognac-Jay. Les 18 salariés n’ont pas été payés au mois d’avril.
 
L’émission Voyance en direct, qui rassemblait encore de nombreux téléspectateurs, était la dernière émission diffusée en direct, 4 fois par semaine, entre 23h et 1h du matin, dans un décor néo-soviétique.
 
L’animateur Gilles Tessier (ex-Queer de TF1) été remercié il y a une dizaine de jours, au profit d’Alessandro Di Sarno, dernier présentateur de la chaîne. Même le médium vedette, Claude Alexis a quitté le navire quelques jours avant la fin.
 
En effet, TDF a coupé l’antenne le 11 mai matin. La chaîne était poursuivie pour cessation de paiements. Le tribunal, qui devait se prononcer le 10 mai, ne rendra son verdict que le 31 mai.
 
Selon FreeNews, cinq repreneurs potentiels se seraient manifestés. Xavier Gouyou-Beauchamp affirme de son côté tout mettre en oeuvre pour émettre à nouveau.
 
Une rude concurrence
 
Née en même temps que 3 autres consoeurs franciliennes, IDF1 (AB prod), NRJ Paris, BDM TV/Télé Bocal/Cinaps (TV associatives se partageant le canal 21), Cap 24 a eu du mal à se positionner, notamment vis-à-vis d’NRJ Paris, située sur le même créneau.
 
Malgré la présence de quelques stars, comme Patrick Sabatier (avant qu’il ne rejoigne France2) ou Patrice Carmouze, la chaîne n’a jamais convaincu les publicitaires.
 
Seule l’émission Voyance en Direct, à vocation d’assistance sociale (à 1,34 € la min. tout de même), rencontrait un certain succès.
 
Quel avenir pour les locales ?
 
Au même moment, Angers 7, une autre locale, disparaît, certes pour d’autres raisons. Cette succession d’échecs pose la question du développement de la télévision locale en France.
 
Pour certains, les difficultés sont dues aux coûts prohibitifs des autorisations d’émettre. L’une des solutions serait de regrouper les antennes locales en réseau, mutualisant les moyens de production et les programmes, un peu à l’instar du réseau ITV en Grande-Bretagne.
 
En attendant, seul Claude Alexis pourrait nous dire à quelle sauce seront mangés CAP 24 et ses salariés.
 


3 réactions


  • Axel de Saint Mauxe Nico 14 mai 2010 09:48

    Dernière minute : après 48 heures de coupure d’antenne, CAP 24 a repris sa rediffusion en boucle d’Actu & Co. A suivre.


  • pingveno 14 mai 2010 12:00

    Soyons clairs, l’Etat Français veut absolument la mort des chaînes locales parce qu’il tient absolument à faire taire toute différence régionale. France 3 régions est réduit à peau de chagrin, TV Breizh ne survit qu’en nous abreuvant de séries américaines...

    Encore une autre chaîne locale qui va disparaître : l’antenne lorraine de RTL9 ; pour avoir le droit à une chaîne locale notre région est obligée de passer par... le Luxembourg !

    Les chaînes locales sont fréquentes en Allemagne, en Espagne (même dans des langues locales, il y a quand même deux chaînes en basque !) donc la viabilité économique est bien réelle quand l’Etat ne s’y oppose pas délibérément.


  • curieux curieux 14 mai 2010 22:31

    Quand je vois les noms cités, dont l’idiot Carmouze ; je pense que c’est une bonne nouvelle


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