mercredi 20 août 2008 - par Francis Pisani

Comment découvrir des infos inattendues ?

La réponse ne vous sera pas fournie par un moteur de recherche.

Ce matin, par exemple, j’ai utilisé l’un d’entre eux pour me renseigner sur le prix d’un téléphone de bureau puis pour retrouver la trace d’une amie perdue de vue depuis longtemps.

Par contre, au moment de chercher l’inspiration pour le billet du jour j’ai fouillé dans mes flux RSS et me suis arrêté sur une piste concernant les médias sociaux donnée par Sarah Perez. David Cushman a ensuite attiré mon attention avec une question sur l’utilisation des moteurs de recherche.

Entre-temps, j’ai suivi cinq ou six pistes suggérées par des courriels d’amis, de connaissances ou de lecteurs.

Cushman, qui m’a donc fourni le point de départ de ce billet, pense que les liens “ne comptent plus”. L’important se trouve dans ce que l’on peut partager, sur Twitter, FriendFeed ou autres. Il demande “aux gens et pas aux algorithmes de lui donner les liens” susceptibles de l’intéresser. Il faut bien en passer par eux, mais ce ne sont pas les machines qui nous fournissent les plus riches.

Les liens qu’on trouve sur Google ou tout autre moteur de recherche sont d’un intérêt limité. Ils ne nous renvoient qu’aux questions que nous nous posons et que nous savons formuler. Franchement, ça ne va pas très loin.

Il est bien plus enrichissant de suivre les innombrables pistes que nous suggèrent les gens que nous connaissons ou que nous suivons. Nous pouvons le faire en suivant leurs courriels aussi bien qu’en parcourant les sites ou en lisant les articles qu’ils sélectionnent sur Delicious pour ne citer qu’un outil parmi les plus connus.

En matière de recherche d’informations nouvelles, il est courant de distinguer entre “search” et “discovery” entre recherche et découverte. La différence étant que dans le premier cas on sait ce que l’on souhaite trouver alors que dans le second c’est la navigation, les pistes suivies presque au hasard, ou en tout cas au fil de l’inspiration qui nous conduisent sur des sites, des données, des informations ou des réflexions inattendues.

C’est là que résident diversité et surprises, la chance de s’ouvrir.

Mais vous avez sûrement d’autres recettes pour tomber sur de l’inattendu…



3 réactions


  • bobbygre bobbygre 20 août 2008 13:30

    Plutôt bien vu...
    Cela fait peu de temps que j’ai commençé à utiliser Internet comme principal moyen d’informations et c’est vrai que petit à petit, je commence aussi à passer à ce mode de fonctionnement.
    Google sera toujours irremplacable mais mes trouvailles les plus interessantes sur Internet n’étaient jamais les miennes en vérité et ce sont toujours des liens que j’ai suivis.

    Le gros inconvénient de cette méthode est qu’on a vite fait de ne plus naviguer que sur des liens qui renforcent votre vision des choses... Pour étendre le débat, on pourrait ajouter qu’il faut éviter de cultiver ses certitudes mais plutôt constamment les confronter aux arguments adverses... Facile à dire, mais pas toujours à faire.


  • Crevette 20 août 2008 20:34

    Oui, c’est vrai.

    A ce propos, et pour ajouter une contribution à cet article,
    il y a un nouveau moteur de recherche, issu de l’open source et de la communauté du logiciel libre, donc de la même famille que l’ encyclopédie Wikipedia, et en gros, du même mode de fonctionnement.

    C’est WikiaSearch.

    Il mélange deux systèmes et les rends complémentaires :


    - la recherche par algorithmes

    - la recherche par les contribution des visiteurs, qui peuvent proposer des liens qui leurs semblent pertinents

    - la notation par les intenautes des résultats proposés.

    J’ en oublie...

    Il est un peu récent encore :

    La montée en performance de cet outil communautaire dépendra donc beaucoup de la participation communautaire des internautes, qui fourniront des nouveaux liens et les noterons.

    En attendant, le projet avance à petits pas.

    Mais imaginez la puissance d’un tel outil, si des millions (ou milliards) de personnes le renforcent...

    Vous pouvez contribuer à renforcer son efficacité !

    vous pouvez l’essayer ici :
    http://search.wikia.com/wiki/Search_Wikia/fr

    Cordialement.








  • lib 31 août 2008 15:28

    Oui, c’est juste.
    Nous avons déjà compris le fonctionnement du rouleau compresseur de la propagande des médias, ceux qu’on peut dire installés.
    En fait un journaliste, aujourd’hui, hors Marianne, ou le Canard, c’est un militant enthousiaste, et sincère, de la liberté d’entreprise au sens du siècle dernier, si ce n’est pas carrément UMP.
    Quand ce n’est pas l’hagiographie du pouvoir, c’est celle d’un esprit tout à fait paradoxal qui cite par exemple la Chine comme modèle économique. C’est à pleurer de rire pour ne pas éclater en sanglots...

    On a un formatage rampant, et manifeste des esprits tout à fait décoiffant, et décapant, tellement d’ailleurs qui ne reste rien du cerveau, semble-t-il, puisqu’on ne voit rien, on n’entend rien, et surtout, on ne dit rien. Rien qui ne soit la stupéfiante réussite du pouvoir, ou des infos totalement destinées à torpiller la moindre vélléité d’opposition. 

     Heureusement, il y a le Web. Alleluia, merci, merci à la divinité quelle qu’elle puisse être... Mais surtout merci à ces esprits frondeurs ou chagrins, d’où qu’on se place, qui nous ont donné rue 89, ouf, et bakchisch, ou les mots on un sens...

    Les moteurs de recherche, à propos de l’actualité, et de la politique, ne connaissent que les grands médias, donc la désinformation. Je suis très fier d’avoir rayé Le Monde, l’Express, le Journal du Dimanche, de mes lectures. Je gardais un oeil sur le Point, mais c’est foutu, pareil pour le Nouvel Obs... J’aurais voulu, mais ils n’ont pas pu...Il n’y a plus personne. Je préfère m’abstenir sur la télé et la radio, où l’on atteint des sommets, sinon on va aller jusqu’à évoquer un passé tragique, et affreusement semblable, si ce n’est similaire, passé qui trop bien précisé peut d’ailleurs nous conduire au tribunal...Qui reste inquiétant même s’il y en a moins... En tous cas, près de chez vous. Ce qui reste des prétoires, les champions de l’intox savent comment les faire fonctionner pour faire taire ceux qui l’ouvrent un peu trop.

    Alors, bonheur, de lien en lien, on a sarkostique, on a les mots sont importants, on a tout un tas de petites gens qui se battent avec quelques moyens, difficilement réunis, Arrêt sur images, ou Médiapart, ou alors pas de moyen du tout, intox 2007.

    Merci à tous ces amoureux de la liberté, qui prennent encore le soin, de réfléchir , de voir, d’écouter et de dire.

    Et bravo pour rappeler que cette idée de surfer, de chercher, de creuser, c’est le fondement de la curiosité, celle de connaître, celle de savoir, pour un jour, qui sait, pouvoir de nouveau.


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